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 Jamais toi sans moi

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MessageSujet: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Sam 20 Juin - 2:13

Les chevaux menèrent un train d’enfer. Lancée à bride abattue dans un galop furieux, cheveux au vent, Miranda filait comme le vent à la poursuite de l’étalon indocile qu’avait voulu monter Léopold, l’imbécile ! Elle l’avait pourtant prévenu… Maintenant l’animal emballé se dirigeait droit vers le ravin. N’écoutant que son courage, la belle blonde avait piqué aux flancs Vulcain, son favori, et tentait de rattraper le sauvage. Si la situation n’avait pas été si dramatique, Miss Fairchild aurait ri dans l’excitation de cette chevauchée endiablée. Martèlement furieux des sabots, sifflement de l’air fendu, rien de mieux pour démarrer une journée.
Cavalière émérite, Miranda vit se rapprocher le dos du pauvre Picard balloté sur le dos de Pégase. Le connaissant, elle se doutait de la tête que ce trouillard devait tirer. Ça y est, cette fois, elle le talonnait. Encourageant sa monture, la jeune intrépide la mena à hauteur de l’autre cavalier. Dans un mouvement impeccable, elle bascula sur le côté, sa main accrochant le doux museau de l’animal affolé.


Tout doux, là, là !

Ramenant la bride de Vulcain en arrière, Miss Fairchild parvint à éviter le pire à quelques mètres de l’escarpement.

Ça va Léo ? Pas de casse ?

Sa face blême en sueur la fit sourire. Vidant les étriers, elle sauta gracieusement sur l’herbe rase et tendit une main secourable au jeune homme brun. Tremblant comme une feuille, il chancela sur ses jambes flageolantes se retrouvant à genoux face à Eponine personnifiée. Pris d’une inspiration soudaine, il lui saisit fébrilement la main. Le regard baigné de larmes admiratives, il supplia :

Miranda, ma merveilleuse étoile, épousez-moi ! Dites oui, cette fois !

La belle garce ricana en retirant sa menotte :

Relevez-vous Léo, vous êtes ridicule ! Cette fois comme la précédente et la prochaine ma réponse est non ! Pensez-vous réellement que j’épouserai quelqu’un qui n’est même pas capable de conduire un cheval ? Déjà que vous avez le mal de mer ! Sans compter votre peur de l’escalade ! Je vous aime bien, mais ça s’arrête là.

Altière, la richissime héritière remonta Vulcain et s’en fut au petit trot.


Pouffant, Victoria Standford referma le roman acheté sans recherches dans une librairie de l’aéroport. En général, elle détestait ce genre de lecture à l’eau de rose mais rien de mieux pour tuer le temps en voyage.
La décision d’aller passer une semaine près de ses parents avait été un peu difficile à prendre. Pleinement heureuse sur l’île en compagnie d’un époux attentionné et d’adorables enfants, il avait bien fallu répondre aux appels incessants des nouveaux grands-parents. Ils voulaient profiter un peu de Désirée et sa maman, quoi de plus naturel ? Longtemps les De Brent avaient débattu la question. Michael ne s’opposait pas, au contraire. Il lui affirma qu’il se débrouillerait sans problème avec Lucas et Sarah ; Bikita le seconderait, elle pouvait y aller en paix. Le choix du moyen de transport ne fut pas simple. Pour le confort du bébé, l’avion était la meilleure solution.
Les adieux entre époux firent tourner quelques têtes attendries ou amusées devant les étreintes folles qu’ils échangèrent dans l’aéroport.


Oui, bien sûr, je t’appelle à l’escale à Los Angeles demain matin. Veille sur toi et les enfants. Je t’aime.

Désirée bien installée dans son harnais ventral, Vic, les larmes aux yeux avait longuement agité la main avant de s’engouffrer dans la zone réservée aux voyageurs.
Première classe, service impeccable, Vic et Désirée étaient soignées aux petits oignons. Le personnel de bord, absolument charmant, aida la jeune maman aux langes et biberons. Sage comme une image, Miss De Brent ne dérangea aucunement ses voisins, ce qui enchantait tout le monde.
Le vol était sans histoire, on approchait des côtes de l’Amérique du Nord. Sa lecture l’ayant divertie, Vic délégua la surveillance du bébé à une gentille hôtesse afin d’effectuer quelques pas dans la carlingue. Manifestement, on rencontrait des perturbations atmosphériques. Cela secouait légèrement. Soudain, des lumières s’éclairèrent, une voix résonna dans le haut-parleur engageant les passagers à regagner leur siège. Sans trop d’inquiétude, Mrs De Brent obtempéra. Elle était à mi-chemin quand une embardée terrible la jeta par terre. Du plafond churent les masques à oxygène. Les appels au calme se succédèrent.


*Désirée*

L’angoisse lui serrant la gorge, Vic rampa le plus vite qu’elle put en direction de l’avant. Les secousses s’intensifiaient, à croire que l’appareil se démembrait. Quand, à vive allure, le personnel de bord débita les mesures de sécurité, la jeune mère comprit que la situation était très sérieuse. Un Steward l’aida à se relever. Folle, Vic ne voulait que retrouver sa fille et sa baguette. Si elle l’avait eue, elle aurait déjà pu… On la boucla sur son siège, l’obligeant à enfiler le gilet de sauvetage. Elle le mit n’importe comment, s’assurant d’abord que l’enfant était parée sur le siège d’à côté.

*Prends-la, cherche ta baguette. Où est cette fichue baguette ?*

Tout en calant Désirée contre sa poitrine, elle fouilla son sac. L’avion piqua du nez. Dans le chaos des cris, une fumée âcre s’éleva.

*Les masques !*

Placer celui de l’enfant d’abord, le sien tant pis. Il fallait qu’elle trouve sa baguette. Avec un hurlement sauvage, elle s’en saisit enfin. C’était bien beau mais… Qu’employer ? Les idées à l’envers, une foule de sorts plus inutiles les uns que les autres défilèrent à vive allure sans qu’aucun ne la satisfasse.

*Ce n’est pas possible ! Michael, Michael !*

Tout était perdu. Ils allaient s’abîmer en mer. Si l’angle d’attaque était correct, ils auraient une chance, sinon…
L’idée espérée ne vint pas. Le nez de l’avion toucha les flots. Recroquevillée sur son enfant, Vic encaissa le plus rude choc de sa vie. Mais… Miracle ? On flottait ! On flottait !
Sortir ! Vite ! Les hôtesses s’activaient, l’eau montait. Délivrant Désirée du harnais, Vic la confia à une hôtesse tandis qu’elle bataillait avec sa ceinture. Elle parvint quand même à s’extraire du fauteuil et suivit le troupeau affolé vers la sortie. C’est à cet instant que la cabine explosa…
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Sam 20 Juin - 16:54

Un dernier baiser à Vic. Un autre sur le front de sa fille. Michael resta là encore un moment, comme s'il attendait à la voir ressortir mais sa petite femme chérie n'avait aucune envie de renoncer à ces mini vacances en compagnie de sa famille. La laisser partir ne le rendait pas fou de joie mais il pouvait bien comprendre que Vic veuille présenter leur Désirée à ses parents. L'idée de l'accompagner lui avait tourné dans la tête mais revoir son beau père ne le tentait pas trop. Valait mieux rester sagement à la maison et s'occuper de ses enfants.
Il perdit encore un peu de temps à l'aéroport...jusqu'à voir décoller l'avion avec un pincement au cœur. Rentrer fut affaire d'un instant. À l'abri des regards curieux Michael transplana.

Lucas et Sarah dormaient déjà à son retour. La maison lui sembla affreusement solitaire...cela ne faisait pas une heure que Victoria était partie et elle lui manquait déjà! Ce devait être de même pour Bikita qui, l'air abattu, vint demander s'il avait besoin de quelque chose avant d'aller se poster face à la TV de la cuisine pour suivre un télé-feuilleton qui lui tenait à cœur.

Petite promenade avec Apache, un Pur Feu en contemplant le plafond avant de gagner le lit solitaire où il tarda longtemps à s'endormir d'un sommeil inquiet, semé de rêves confus...Vic, affolée criait son nom...Michael se réveilla en sursaut. Un calme paradisiaque régnait. Les enfants devaient dormir encore. Il ferma les yeux voulant se rendormir.

Bikita, scotchée à l'écran, suivait passionnée, une émission de haute cuisine. Elle avait découvert que les moldus avaient des idées très intéressantes..un de ces jours, elle allait faire la surprise à son maître de lui servir un repas digne du plus raffiné des palais. Le flash informatif interrompit abruptement la démonstration de découpage d'un homard. Bikita couina, agacée. Visage affligé du présentateur. Le vol Honolulu- Los Angeles- Boston s'était abîmé en mer. Équipes de secours déjà sur place, confirmaient présence de survivants.

Le hurlement de l'elfe fit bondir Michael hors du lit. Sa première pensée fut que les enfants avaient fait quelque tour pendable, enfilant sa robe de chambre il gagna la cuisine au pas de course. Mais ni Lucas ni Sarah se trouvaient là...seulement une Bikita tremblant comme une feuille, roulant des yeux, désespérée.

Bon sang, Bikita qu'est ce qu'il te prend à hurler de la sorte?

Pour toute réponse elle claqua doucement des doigts augmentant le son de la TV...On passait le flash en boucle...

Michael sentit que le monde basculait...Incapable de réagir, il restà là, paralysé d'angoisse à regarder l'écran...

*Non...non! Ce n'est pas vrai...ce n'est pas possible...non! Pas Vic...pas Désirée...pas elles...*

Bikita pleurait. Lui aussi. Leur monde, si douillet et heureux venait de partir en miettes. En les découvrant ainsi, les enfants ne tardèrent pas à se joindre au chœur de lamentations...sans rien comprendre, mais si leur père pleurait, le motif devait être plus que valable.

Charlie faisait le petit déjeuner quand la nouvelle passa à la TV. Lâchant ce qu'elle avait dans les mains, la psy courut chercher son mari.

L'avion de Vic s'est écrasé. Je vais chez Michael...le pauvre!


Robert tint à l'accompagner. Le spectacle trouvé leur brisa le cœur. Michael serrait ses enfants contre lui, perdu et hagard. Bikita accrochée à son maître gémissait comme un petit animal blessé.

Charlie essaya de les calmer de son mieux. Robert s'occupa des enfants qui ne savaient pas ce qu'il se passait et suivirent ravis leur "oncle" préféré.

J'aurais dû partir avec elles...si j'avais été là...

La new-yorkaise secoua la tête, c'était la réaction normale ...supposer que la situation aurait été autrement si...mais la réalité était tout autre et Michael devrait l'assumer tôt ou tard. Parler en ce moment ne donnerait rien, il devait évacuer un peu son désespoir avant de commencer à penser convenablement. Avec des gestes de mère, Charlie attira sa tête blonde sur son épaule et caressa ses cheveux en murmurant des mots apaisants, le laissant pleurer...essayant de ne pas l'imiter. Voir un homme comme Michael De Brent émettre ces sanglots déchirants l'émouvait au delà de toute prévision.

Sait on quel effort de volonté fut nécessaire pour parvenir à se maitriser mais Michael y réussit. S'écartant de Charlie, il s'essuya le visage d'un coup de main rageur et se releva.

Je te remercie d'être là, Charlie...excuse moi cette scène pénible mais...

Elle coupa court ses excuses et alla faire du café. Il échafaudait déjà le plan d'action. La psy l'écouta attentivement, craignant l'entendre débiter quelque idée biscornue...comme retourner le temps ou quelque chose dans le genre, mais Michael n'avait pas perdu la tête ni se vouait aux impossibles.

Je vais me rendre sur les lieux, ce sera l'unique manière de savoir quelque chose de plus...On dit qu'il y a des survivants...Vic est débrouillarde...il se peut que...

Après la détresse des premiers instants, il s'aferrait à ce mince espoir comme à une planche de salut cela l'aida à surmonter les heures suivantes . Sa mère avait aussi appris la nouvelle et n'avait pas hésité une seconde à faire acte de présence auprès de son fils adoré et de ses petits enfants. Elle arriva avec son mari et prit la tête des opérations domestiques en un clin d'œil. Justin ne tarda pas non plus, impossible d'abandonner son ami en ce nouveau calvaire.

Voyage éclair via portoloin à Los Angeles. Comme il était à prévoir, il régnait une confusion sans nom à la terminale aérienne. Parents, amis, tous ceux qui avaient quelqu'un dans ce vol fatidique s'y pressaient, angoissés, attendant des nouvelles qui tardaient à venir ou qui étaient délivrées au compte goutte.
La présence lénifiante de Justin évita à plusieurs reprises que Michael ne s'accroche avec une des employés de la compagnie. Ils ne pouvaient rien faire d'autre que patienter avec le reste. Enfin, à la moitié de l'après midi, on put prendre connaissance d'une liste de survivants. Le vol avait été plein, 245 âmes à bord...par un miracle, 189 avaient survécu à l'horreur du crash...56 avaient été entrainés dans les abysses avec le fuselage brisé...

Michael parcourut la liste en même temps que son ami, celui ci dut le soutenir au moment de découvrir que le nom de Vic ne figurait nulle part...pas ainsi celui du bébé De Brent, qui s'y trouvait, dans les dernières lignes.

Je dois aller chercher ma fille!

Encore là ce ne fut pas une mince affaire. Les survivants se trouvaient repartis entre divers hôpitaux. Trouver le bon prit encore des heures. Vinrent des longues et exténuantes explications. Il fallait bien entendu des documents qui prouvent que Michael était bien le père du bébé. Il les fournit tous. Pour alors la jeune femme qui s'occupait de son cas était prête à le croire sur simple parole, bouleversée par son air d'ange déchu.

Désirée n'avait subi aucun mal, expliqua le pédiatre. Elle n'avait même pas pleuré, c'était une enfant parfaite.

Oui...elle l'est...c'est la fille de Vic...

Le médecin hocha la tête. On lui avait soufflé quelques détails sur ce drame mais ne tint pas à y revenir. Ce pauvre homme semblait déjà assez accablé comme ça.

...

Charlie le regardait depuis un bon moment. Il jouait avec Lucas et Sarah. Les enfants riaient aux éclats, âmes innocentes. Les premiers jours, ils avaient demandé où était leur mère, étonnés de voir leur père revenir tout seul avec le bébé mais la vie avait repris son cours et les petits s'adaptèrent à la nouvelle routine sans y penser. Michael se révélait meilleur père qu'il ne l'aurait crû lui même. Il veillait sur ses enfants avec un zèle acharné, se refusant de les quitter de l'œil un instant. Il s'occupait personnellement de Désirée, langes et biberons ne semblaient avoir de secret pour lui, se lever au milieu de la nuit si elle gazouillait dans son berceau ne le gênait pas, pas plus que la bercer dans ses bras des heures durant en la regardant dormir.
Bikita, toujours vigilante, n'avait pas manqué de rapporter à Mrs. Blackwell que son maître, lui, ne dormait presque pas, que tous les soirs, elle avait l'âme déchirée en l'entendant pleurer dans sa chambre, qu'il se consumait à petit feu dans le vide laissé par la femme adorée.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Dim 21 Juin - 23:44

Santa Catalina est bien connue des touristes. A peu d’encablure de Los Angeles, elle offre une foule d’attractions depuis les sports nautiques dans ses eaux d’un bleu profond à l’observation de la faune en passant par l’escalade et… les nuits endiablées.
Ses hautes collines verdoyantes permettent aussi aux randonneurs à pied ou en jeep de récolter des souvenirs inoubliables. Ce petit bout de paradis ne renferme que 3000 âmes permanentes groupées essentiellement dans les deux villes principales : Two Harbors et Avalon. C’est de cette dernière qu’appareilla le fier voilier, le Morning Cloud.
Depuis qu’il était tout petit, Jim Andrews adorait naviguer. Fils du propriétaire du casino de l’île, il n’avait nul besoin d’œuvrer à autre chose qu’à son plaisir. Pourri par un père plus occupé à ses affaires qu’à l’éducation du rejeton, ce jeune homme de près de trente ans avait fréquenté l’université d’Harvard où son mètre 95 engagé dans l’équipe de basketball locale et l’argent de papa lui avaient valu un diplôme en économie. Aussi aidait-il parfois le paternel quand l’envie lui en prenait, chose rare.
Plus porté sur les sports en tout genre qu’au travail, son préféré était : la drague. Avec un physique avantageux et un portefeuille bien rempli, les minettes étaient légions à lui courir après. Pourquoi se serait-il privé de les satisfaire à l’occasion ? Aucune n’avait retenu son attention plus de quinze jours. Pas qu’il fût difficile mais ces femelles visaient toutes la même chose : la bague au doigt. Or, ça n’entrait pas du tout dans ses projets.
Ce jour-là, le temps était superbe, idéal pour déployer la voile. Il avait obstinément refusé l’accès aux trois filles qui se battaient actuellement pour ses beaux yeux( Emily, Patsy et Pamela), désirant manœuvrer seul son fin navire au gré du vent.
Il s’était levé tard( comme d’habitude) après une nuit bien arrosée et ne leva l’ancre que vers midi. Si, vaguement, les nouvelles d’un crash en mer à proximité l’avaient atteint, le va-et-vient d’hélicoptères le lui rappela alors qu’il filait à l’Est vers une zone très poissonneuse. Ne voulant pas gêner le dispositif de recherches actives déployées, il rabattit la voile et jeta l’ancre loin de cette agitation.
Hameçon jeté, Jim s’installa confortablement à l’arrière du bateau. Casquette rabattue sur les yeux, il somnola en attendant que ça morde. La brutale tension de la ligne le réveilla soudain. Tout heureux, il moulina prestement. Vu la difficulté, il ramenait une grosse prise. Pourtant… Quelque chose clochait. La proie ne se débattait pas. Plutôt qu’une le thon espéré, on aurait dit qu’il remorquait un simple paquet !


*Zut ! J’ai repêché un débris de l’avion*

Imaginant déjà les tracasseries que sa prise soulèverait, il se pencha pour vérifier. Surprise ! En fait de débris… il s’agissait d’une noyée !

*M***e ! Manquait que ça !*

Affolé, il pensa d’abord à filer. Une sorte de remords le poussa à rester. Il devait faire vite. Son hameçon s’était planté dans le gilet jaune dont la toile déchirée se dégonflait rapidement. Dans un moment le corps coulerait. Fixant solidement une corde au bastingage, il empoigna l’autre bout noué en lasso et plongea. En quelques brasses, il rejoignit la fille lui passant le nœud coulant sous les bras. Il ne lui resta plus qu’à remonter à bord et tracter la victime. Cette manœuvre lui demanda peu d’efforts ; même alourdi par l’eau de mer le cadavre ne pesait pas grand-chose pour un athlète tel qu’Andrews. Le prenant dans ses bras, il le déposa sur le pont, se redressa et se gratta la tête en le contemplant, navré :

Quel gâchis ! Un si beau brin de fille… Qu’est-ce que je vais faire de vous, mademoiselle ?

Pas d’autre solution que de passer un message à la radio du bord. Il se dirigeait vers la cabine quand il lui sembla percevoir un soupir. Vivement, il retourna auprès de la jeune morte. Un doigt sur la carotide lui prouva la présence de pulsations, faibles mais là. En y regardant bien, la poitrine se soulevait aussi. Il n’avait pas l’âme d’un bon samaritain mais il y avait urgence.
Grand branle bas de combat ! Reprenant son drôle de poisson, Jim l’emporta vivement à l’intérieur. S’il la prenait comme un sac de pommes de terre – étroitesse de l’échelle oblige -, la Miss ne s’en formaliserait pas. Il l’allongea sur une des couchettes puis fila à la salle de bains, y ramenant des serviettes avec lesquelles il frictionna tout ce qui dépassait des vêtements trempés. La belle claquait des dents à présent… A la guerre comme à la guerre, Mr Andrews en avait déshabillées des filles ! Cette fois, au moins, c’était pour une bonne cause. Gilet, chemisier et pantalons valsèrent. Pas le temps de s’attarder sur les courbes délicieuses révélées, Jim avait autre chose en tête. Ses massages s’accentuèrent au point que la peau rougit. La belle ne tremblait plus, déjà ça de gagné. Jugeant qu’il pouvait la délaisser quelques minutes, il fonça sur le bar et emplit un verre de rhum qu’il l’obligea à avaler :


Buvez ! Vous vous sentirez mieux après !

La toux qui s’en suivit le ravit.

Heureux de vous compter parmi les vivants, Miss ! Ne bougez pas. Comment vous sentez-vous ?

Battant des paupières, secouant la tête en grimaçant, la jolie blonde grommela :

Comme un poisson dans l’eau, ça se voit, non ?

Elle tenta de se redresser, une main volontaire l’en empêcha.
Retombant sur l’oreiller, la Miss referma les yeux et soupira
:

Vous m’avez repêchée ? Merci ! Et le bateau ? Vous avez vu mon bateau ?

Là, Jim demeura un instant sans voix. Il fronça les sourcils :

Je n’ai pas vu de bateau. N’étiez-vous pas dans l’avion qui est tombé ce matin ?

La jeune femme secoua la tête en portant la main sur sa nuque :

Pas du tout ! Je voguais doucement quand il y a eu une sorte de raz-de-marée. La bôme m’a tapé dessus, je suis tombée par-dessus bord.

Ah bon ! Eh bien heureusement que j’étais là. Vous êtes certaine de ne pas être de l’avion ? Votre gilet de sauvetage est…

C’est celui de mon père aviateur amateur. Depuis son décès, je le porte à chaque sortie en mer. Donnez-moi un autre verre, j’ai un mal de crâne pas possible. Si vous aviez une cigarette, ça m’aiderait aussi.

S’empressant, Andrews ramena les objets demandés à la naufragée en sous-vêtements qui regardait autour d’elle avec attention. Elle avala gorgée et fumée :

C’est joli chez vous ! Mon voilier est plus grand, cependant. Au fait, je me présente : Miranda Fairchild, et vous ?

Les présentations faites, Miss Fairchild déclara être suffisamment d’attaque et affreuse pour prendre une douche. Décrassée, les cheveux ceints dans une serviette, elle-même flottant dans un training démesuré pour ses proportions menues, elle apparut sur le pont, sourire aux lèvres, verre en main. Aux questions du jeune homme, elle répondit avec aplomb :

Me ramener ? Je n’ai aucune envie de revoir les têtes qui m’attendent peut-être à Houston. J’ai pris le large exprès. Léopold me casse les pieds avec ses demandes en mariage à répétition ; j’avais besoin de respirer. Pas facile d’être une héritière richissime non conventionnelle.

Si… Si je puis me permettre, puis-je vous inviter chez moi ? Je promets de ne pas vous décevoir. Avalon n’est rien en comparaison de Houston mais son charme est reconnu. J’engagerai des recherches pour votre bateau. Il vous faudra papiers, vêtements, argent…

Vous êtes un ange, Jim. J’ai tout perdu, en effet. Voilà un programme qui me sied parfaitement.

Peu après, ils mouillaient à la marina. Même dans une toile de jute, Miranda Fairchild en aurait eu de l’allure. Très fier d’être à son bras, Mr Andrews l’escorta du port au parking des deux roues. Une Harley cadenassée fut libérée ; en route pour la villa Andrews
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 23 Juin - 21:48

Le Paradis, c'est beau...mais ça peut devenir ennuyeux au bout d'un temps. D'esprit peu bucolique, Michael commençait à ressentir sévèrement les affres de tant de placidité. Il avait supporté cela parce que Vic était avec lui. Sans elle, le charme n'existait plus, tout sens se perdait...L'ex auror se sentait partir à la dérive. Bien sûr, s'occuper de ses enfants prenait la plupart de son temps mais pour un homme d'action se voir transformé en baby sitter à demeure n'était pas exactement le meilleur remède contre la dépression.

Et pas de doute. Il avait beau afficher un air calme, les coups de blues étaient traîtres.
La journée se profilait comme tant d'autres. Un coup d'œil par la fenêtre suffit pour l'informer du temps...au beau fixe, pour changer. La mer était d'un calme de tasse d'huile et l'air tiède chaud embaumait. De quoi sauter de joie quand on est en vacances à la mer. Michael, lui, fit la moue...il aurait préféré voir le ciel sombre présager tempête, la mer houleuse, le vent sauvage... Dans son berceau, placé à côté du lit, Désirée gazouilla doucement, lui signifiant qu'elle aussi était réveillée.


Bonjour, ma petite princesse!, dit il en la sortant de son écrin fleuri.

La porte s'ouvrit livrant passage á Sarah en chemise de nuit. Pendant un instant, elle regarda son père tenir sa petite sœur dans ses bras, en fronçant la bouche. Elle digérait mal que le bébé ait pris sa place auprès de l'être idolâtré.

Papa...tu es mon papa!

Michael se tourna vers sa fille en souriant.

Bien sûr que je suis ton papa, ma puce...mais Désirée est toute petite et il faut en prendre plus de soin. Viens là plutôt et aide moi.

Mais Sarah ne bougea pas d'un pouce, son petit semblant renfrogné renseigna Michael sur une toute prochaine crise de jalousie. Avec elle, ça ne ratait jamais.

Veux pas, assura t'elle, guindée.

Alors appelle Bikita pour qu'elle te donne ton petit déjeuner, je m'occupe de Désirée et suis avec vous dans un moment.

Maintenant!!!

Tais toi, Sarah, tu vas ameuter l'île!

Tu es mon papa!!! Elle...elle aurait dû rester avec Maman...

Ces parole l'atteignirent comme un coup de poignard. Du haut de ses presque trois ans, sa fille parvenait à lui faire tout le mal du monde. Il serra doucement le bébé contre lui en baisant sa petite tête couverte de duvet blond.

Va avec Bikita, Sarah...allez! Fiche le camp!

La petite le regarda, interdite, son père ne parlait sur ce ton que lorsqu'il était très fâché...ce qui semblait bien être le cas, alors sans rien ajouter, elle fit demi tour et déguerpit à toute jambe en appelant l'elfe à grands cris.

Michael s'assit sur le lit. Un nœud sournois lui serrait la gorge.

Pourquoi tu m'as fait ça, Vic??? Pourquoi tu n'as pas été plus rapide?...Tu aurais dû revenir...tu ne pouvais pas m'abandonner comme ça...

Dès la photo posée sur la table de chevet, Victoria lui souriait, mutine, en lui adressant un geste de la main.

Tu n'avais pas le droit!!!

Mais bien entendu une diatribe sur un droit quelconque ne mènerait à rien. Surmontant le mieux qu'il put l'envie folle de tout envoyer au diable et de se laisser aller au désespoir, Michael se força à passer sa journée de la meilleure façon possible. Le programme était pourtant réjouissant. Justin et Nate avaient annoncé leur visite et seraient là à midi. Ce seraient quelques jours où il aurait le loisir de s'entretenir avec quelqu'un d'autre qu'un elfe domestique, deux enfants de trois ans et un bébé. Charlie et son mari étant en voyage, son niveau "public relations" était en point mort. Dire qu'il s'était pris à désirer voir débarquer sa mère avec Lord Cavendish, au moins alors, il aurait eu le loisir de faire enrager quelqu'un d'autre que Sarah!

Une matinée bien remplie à faire des château de sable. Bikita faisait équipe avec Lucas. Michael forcement avec Sarah qui faisait toujours la tête.

Tu triches, Bikita...la magie, ça s'y vaut pas!
, grommela t'il en voyant les superbes tours du château voisin s'élever vers le ciel, à la grande joie de Lucas qui battait des mains, ravi.

Tu peux pas faire ça, Papa?, s'enquit la petite rouquine de sa voix flutée.

Bien sûr que oui...et comment!!!

S'en suivit une bataille de création magique. Tours, donjons, créneaux, douves, ponts levis...tout y passa. Bientôt des châteaux magnifiques ornaient la plage. L'ex auror et son elfe rivalisant d'imagination devant les yeux émerveilles des deux gosses qui s'en donnaient à cœur joie en jouant les terreurs médiévales en se jetant de panse sur les chefs d'œuvre.

L'apparition de Davenport mit fin à ce délire. Michael secoua le sable qu'il avait sur la tête pour aller au devant de ses amis. Au premier abord on aurait cru qu'il était tout à fait heureux mais l'éclat de ses yeux démentait vertement cette impression.


Bienvenus au monde parfait...vous ne voulez pas faire un petit château de sable?

Ils déclinèrent poliment l'invitation. Il sourit, compréhensif et alla chercher le bébé qui dormait dans son couffin à l'ombre, veillée par Apache qui s'était découvert vocation de mère d'intérim.

Il ne fallait pas être psychiatre pour se rendre compte que le pauvre homme était à bout. Le coup du veuvage était franchement dur à encaisser. Se retrouver avec trois enfants en bas âge alors qu'il avait plutôt l'habitude de jouer les casses cou, éreintant. Le tout tenant en compte qu'il n'avait jamais été exemple de patience.

La présence d'une femme dans la maison lui laissa le loisir d'oublier un peu l'existence des enfants. Nate était la mère parfaite et avec elle tout semblait aller sur des roulettes. Lucas ne posait jamais de problèmes, il était docile par nature. Sarah faisait tout le temps des histoires... Là, on ne l'entendit même pas protester à l'heure de prendre son bain.

Je ne peux pas rester ici, Justin...je suis en train de devenir fou pour de bon...tout dans cette maison et ses alentours me rappelle Vic...je veux changer de décor...je sais qu'en Angleterre tout le monde en veut à ma peau mais je préfère ça...à moisir ici!

La décision était prise et personne ne le ferait changer d'avis. Il ne resta qu'à faire les bagages, fermer la maison et...partir. Le jet privé de Justin les ramena de retour au foyer de son enfance. Rien qu'en atterrissant, Michael fit la moue...il faisait nettement plus froid, une gentille pluie genre crachin était au rendez vous ainsi qu'une subtile nappe de brouillard.

Génial...manque que quelqu'un m'offre une tasse de thé!


Justin lui adressa un regard de biais. Nate fronça les sourcils. Déjà que pendant le voyage, qui avait été long, il s'était montré plutôt laconique manquait plus qu'il entre en franche dépression à cause du climat...et du thé.

Bikita et le chat, qui avaient employé, très pratiquement, un portoloin, attendaient la famille à La Folie. Tout y était préparé pour que les De Brent prennent leurs quartiers. Désirée partagerait la nursery avec Viviane. Les enfants auraient leurs chambres. Michael en occuperait une autre, le plus loin possible de celle qu'il avait partagé avec Vic. Apache , elle, ne se fit pas de problème et s'installa chez son maître.

Ce soir, pour la première fois depuis la disparition de sa femme, Michael s'appliqua consciencieusement à se saouler. Ça n'aiderait sûrement en rien mais défoulait quand même un peu. Si Justin s'attendait à le voir pleurer ou se plaindre, il n'en fut rien. Michael se comporta comme le plus charmant des poivrots, juste un tout petit peu mélancolique mais le faisant rire aux larmes en racontant ses mésaventures comme père sans expérience.

Vic...serait fière de moi...hips! je crois...

Ce fut son dernier commentaire avant de sombrer placidement dans le sommeil. En se réveillant après 12 heures de sommeil réparateur, il surprit ses amis en leur annonçant qu'il allait en ville, Justin invoqua une douzaine de bonnes raisons pour lesquelles il ne devrait pas le faire mais Michael se contenta de lui larguer un regard énigmatique en disant:

Je vais voir Applewhite, il est temps de remettre les pendules à l'heure!

Retourner à l'action le tentait trop comme pour ne pas faire la démarche. Il devait trouver quelque chose à faire avant de perdre carrément la raison...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Jeu 25 Juin - 16:17

Avec un plaisir ineffable, Miranda Fairchild s’étira sur les draps de satins roses garnissant un somptueux lit démesuré. Tout était démesuré chez les Andrews qui l’avaient si gentiment recueillie. L’énorme villa ultramoderne était perchée sur une pente douce de la colline principale surplombant la baie d’Avalon offrant un panorama divin sur les eaux limpides baignées de soleil.
Jim, son sauveur, l’y avait amenée en Harley Davison et aussitôt présentée à la maisonnée. Dix domestiques, pas moins, la saluèrent telle une princesse à son arrivée malgré son pauvre équipage. Qu’importe ! L’habit ne fait pas le moine ! Si elle n’était vêtue à ce moment-là que d’un vêtement de sport beaucoup trop large pour elle, elle n’en conservait pas moins une allure de reine. Car reine, elle l’était ! Là-bas, à Houston, du moins.
Le fils à papa lui fit les honneurs de sa « modeste » demeure. En fait, il regorgeait de fierté à croire qu’il avait bâti ça tout seul ! Immense piscine - golf, tennis attenant - salon géant, cuisine digne d’un laboratoire universitaire, chambres aussi vastes qu’une salle de bal… un paradis où l’on pouvait passer des jours à jouer à cache-cache.
Très prévenant, Jim l’avait installée dans la suite la plus luxueuse, insistant sur l’obligation de se reposer après tant d’émotions. Il tint aussi à appeler son médecin personnel afin de s’assurer que la santé de Miranda ne souffrît pas de son séjour dans l’eau de mer ; elle se récusa :


Je ne suis jamais malade ! Pas un rhume, rien, depuis la prime enfance. Ce n’est pas un bain forcé qui va m’affecter, avait-elle ri.

Pour lui faire plaisir, elle accepta de s’allonger un moment. Cette bouillante demoiselle n’allait certes pas s’attarder à paresser au lit.
A peine une heure plus tard, elle se levait, enfilait un training plus à ses mensurations – une attention de Carmen, la chambrière – puis rafraîchie s’orienta d’instinct vers le salon dont les doubles portes s’ouvraient sur une large terrasse.
Là, l’entendant approcher, Jim se retourna, rayonnant. Il s’avança vers elle, mains tendues :


Ma chère, vous êtes splendide ! Il va cependant falloir remédier à votre garde-robe. Suivez-moi, voulez-vous ?

Intriguée, Miss Fairchild accompagna son hôte jusqu’au dressing-room le plus dément qui soit. Tout le prêt-à-porter féminin s’y trouvait rassemblé.

Vous trouverez bien quelques petites choses à votre goût, j’espère. Nos fêtes se terminent parfois très tard… Nos invitées n’emportent pas nécessairement avec elles des tenues de rechange… Puis-je vous suggérer quelques idées ? Voyez ce modèle, il est parfait pour vous ! Couleur de vos yeux, coupe ajustée… vous serez divine !

Je croirais entendre Alfonso, mon modiste attitré, s’esclaffa Miranda. Je dois admettre que c’est… plaisant. J’aime bien… ceci par contre, me ravit !

Elle attrapa un cintre sur lequel une toilette de soie turquoise, moulante à souhait, ne cacherait que peu de chose de l’anatomie de la demoiselle. Marrant… Jim piqua un fard, embarrassé devant les choix qu’effectua la demoiselle qui remisa soigneusement toutes les tenues trop… sages.

J’aime provoquer, pas vous ? minauda-t-elle en lui passant un doigt mutin sur la joue du jeune homme avant d’ajouter : Je passe celle-ci de suite. Pour la lingerie, j’aimerais choisir seule. Vous la découvrirez… peut-être ? M’emmenez-vous dîner dehors ou restons-nous… entre amis ?

Cette première soirée fut le prélude à beaucoup aussi trépidantes les unes que les autres. Miranda ne ménagea pas la générosité de Mr Andrews. Meilleurs restaurants, salle de jeux, à chaque fois la jeune femme ne passa pas inaperçue. En quelques jours elle devint la coqueluche du club des nantis de l’île. Tous désiraient obtenir sa présence à leur cocktail, dîner ou événement sportif. Son entrain immuable, ses réparties fines, ses audaces, semblaient lui ouvrir toutes les portes, conquérir tous les cœurs, ou presque...
Evidemment son introduction dans ce cercle fermé ne fit pas que des heureux. Il va de soi que la majorité de la gent féminine ne la vit pas débarquer d’un bon œil. Qu’en pouvait-elle, Miranda, si elle les surpassait en tout ? Pas un set au tennis, parcours de golf ou partie de bridge ne lui échappait. Infatigable, intrépide, Miranda participait à chaque occasion offerte, et elles ne manquaient pas.
Si, parfois, le cercle de noceurs était en panne d’inspiration, on pouvait compter sur Miss Fairchild pour relancer la danse.
Grâce au yacht de l’un ou l’autre, le groupe ralliait de temps à autre le continent. Certains casinos braquèrent spécialement leurs caméras de surveillance sur cette pétillante donzelle à qui roulette, cartes ou dés ne résistaient jamais.


Tu es une sorcière, riait Jim quand, les poches pleines, ils regagnaient le bateau. Une adorable sorcière, du reste.

Adorable ? Vu le parterre d’admirateurs qui l’entourait, adorée aurait été plus exact. Il ne fut pas rare que quelques bagarres éclatent entre matous quand la belle semblait plus disposée envers l’un que l’autre. Dans le cercle des soupirants, Jim occupait une place privilégiée puisqu’il avait la « chance » de partager son toit avec elle. Si, les premiers temps, beaucoup crurent que Miranda succomberait au charme de ce don Juan permanent, la suite leur rendit espoir. Il suffisait de voir la mine de chien battu qu’affichait parfois Andrews pour comprendre qu’il n’arrivait pas à conclure. Oh, il avait bien réussi à lui voler quelques baisers mais elle se dérobait toujours, avec humour, s’amusant alors à flirter avec Paul Hopkins, Ralph Malone ou Peter Kusak, de quoi les déboussoler et faire ouvrir des paris au reste de la gentry.
Les semaines filèrent sans pour autant décourager les prétendants dont les ardeurs s’aggravaient. Plus un jour ne se passa sans que fleurs, bijoux, parfums n’envahissent la chambre de la demoiselle que ces attentions divertissaient. Néanmoins, aucun ne l’agréait vraiment. Souvent Jim le lui reprochait avec douceur, jurant qu’elle ferait de lui le plus heureux des hommes si elle consentait enfin à des fiançailles officielles. Lors d’une de ses déclarations enflammées, il avoua qu’il ferait n’importe quoi pour la satisfaire, ce dont la finaude se moqua :


Tu me donnes déjà tout ce que je veux ; qu’exiger de mieux ? Oui… peut-être… Cesse donc de voir Bella et Kate… ce sera déjà un plus en ta faveur.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Après avoir évincé ces deux « rivales », Miranda s’employa à créer le vide autour de Jim. Bientôt, il ne vit plus le monde qu’à travers elle, juste pour ses beaux yeux et trouvait cela merveilleux. L’ennui, pour lui, c’est qu’elle pratiqua le même jeu avec ses trois autres soupirants. Seul l’entourage comptait les points, bouillant d’impatience de voir qui remporterait la palme. La belle, elle, ne se décidait toujours pas jusqu’au jour où, pour une raison inconnue, elle céda : Les fiançailles avec Jim se dérouleraient dans un mois.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Ven 26 Juin - 0:38

L'entretien avec Mrs. Applewhite fut un fiasco...enfin un demi fiasco si on voulait le considérer du point de vue optimiste. Elle n'avait pas mis Michael à la porte, c'était déjà ça de gagné. Mais il n'était pas question de le remettre au service. Pas pour le moment. Le mieux qu'il pouvait faire était ne pas se faire remarquer, trop de gens en voulaient à sa tête comme pour ne pas sauter sur l'opportunité. Pour si jamais il l'aurait oublié, la dame énuméra soigneusement tous et chacun de ses ennemis. Elle présenta ses condoléances pour la disparition de Victoria et le conseilla de rentrer chez lui faire son deuil et attendre.

*Attendre quoi, bon sang? Que Voldemort démissionne?*

Son humeur n'était pas des meilleures en rentrant à La Folie et se maintint invariablement pareille pendant les jours suivants. Les Davenport désespéraient lentement de le voir si morose. La seule qui parvenait à lui tirer au moins un maigre sourire était Désirée et encore il fallait que Sarah s'en mêle avec ses commentaires pointus pour que tout tourne à l'aigre. Nate trouva la solution en invitant les enfants de Dess...comme ça la rouquine endiablée pourrait trouver un adversaire de sa taille pour dépenser ses énergies. Tsunami et elle s'entendaient toujours aussi bien!

La soirée promettait...d'être mortellement ennuyeuse. Pas question de sortir se balader sous la lune, l'orage battait son plein. Pendant le dîner, Nate et Justin avaient fait les frais de la conversation ne tirant de Michael que deux ou trois monosyllabes laconiques. Ne restait d'autre à faire que regarder la télévision. Pas de quoi sauter de joie.
Avachi dans son fauteuil, un verre de Pur Feu à la main, Michael suivait sans aucune conviction un documentaire sur l'île de Santa Catalina au large de Los Angeles. L'endroit n'évoquait pour lui que sombre misère, c'était près de là que l'avion de sa femme s'était écrasé en mer. à part la voix enjouée de la présentatrice personne ne pipait mot. Justin maudissait en silence le moment où ils étaient tombés juste sur cette émission. Nate feignait être follement intéressée mais ne quittait pas leur ami du coin de l'œil en craignant le voir s'effondrer.

"...les nuits d'Avalon sont trépidantes, tant pour le touriste du commun comme pour la haute société qui aime s'y réunir. Les brillantes soirées au Casino sont d'une extravagante somptuosité. Comme par exemple, celle offerte il y a deux jours pour fêter les futures fiançailles d'une des figures les plus proéminentes de l'île..."

Gros premier plan de l'heureux futur fiancé et bien entendu de l'élue de son cœur...Le verre de Michael s'écrasa au sol, Justin renversa le sien et Nate resta la bouche ouverte. Dès l'énorme petit écran la future Mrs. Andrews leur souriait mutine et ravie or à moins d'être tous devenus soudain fous, les trois l'avaient parfaitement reconnue.

C'est Vic!!! C'est MA VIC!!!

Démence pure. De rien valut recommander pondération. Dans l'heure qui suivit cette surprenante découverte, Michael avait pris sa décision, fait des adieux hâtifs à ses enfants et aux Davenport, fabriqué un portoloin et s'était enfumé!

Le ciel était d'un bleu époustouflant, l'air délicieusement chaud. La mer scintillait de soleil. Michael s'ébroua, ravi, respirant à pleins poumons les senteurs marines. Il était apparu, pour sa chance, dans un endroit discret au moment où personne ne passait par là. Un regard aux alentours pour s'orienter. Il se trouvait quelque part prés d'une marina. Avalon n'était pas une ville immense, donc pas de mal pour trouver son chemin en longeant la mer. Son but: le Casino. Là, il s'arrangerait pour obtenir, de la façon qu'il soit, l'information nécessaire : où trouver Vic.

Mais la chance sourit aux audacieux. Il n'eut besoin de contraindre personne à lui dire ce qu'il voulait savoir...Pas trop loin de lui un joyeux groupe avançait dans la Marina...le centre de l'attention, une jeune femme blonde qu'il ne connaissait que trop bien...riant aux éclats, coquette, parée d'un chapeau de paille qui lui allait à ravir...sa Vic échangeait un chaleureux baiser avec l'abruti qu'il avait vu à la TV. Michael vit rouge...

*Minable...bas les pattes, c'est ma femme!!!*

Son adorable petite femme...de ça il n'avait aucun doute. Ce qu'il n'arrivait pas à comprendre était le pourquoi de...toute cette mascarade. Depuis l'instant où il l'avait vue sur l'écran, les idées s'étaient bousculées dans sa tête. La seule explication à peu près raisonnable qu'il avait pu trouver était celle de...l'amnésie. Il en savait long sur ça! Sauf que dans ce cas...il y avait des aggravantes...elle n'avait pas perdu uniquement la mémoire...mais aussi emprunté une autre identité...

*On s'en fout...faut que je lui parle!!!*

Mais bien entendu, on ne se présente pas à un groupe d'inconnus comme si rien et encore moins en se prétendant le mari de la belle à succès...connaissant les américains, il se prenait un poing sur le nez!

Vic/MIranda pendue au bras de son amoureux de service, escortée par trois autres baveux et deux filles riant comme des idiotes, se dirigeait vers un des bateaux amarrés là.


*Distraction...faut créer distraction...elle ne peut pas partir Merlin sait où avec ce type...ah non...ça non!*

Discret transplanage qui le mena à une vingtaine de mètres au devant du groupe...voiliers d'un côté, voiliers de l'autre...une forêt de mâts...petit coup de baguette, sort informulé et voilà qu'un de ces beaux mâts se fendait comme frappé par la foudre et tombait...oh, coïncidence, juste là où il se trouvait...impossible passer inaperçu avec ce vacarme de fin de monde, égayé par le hurlement de sioux qu'il poussa en plongeant dans le plus catastrophique des styles, soi disant entrainé par l'énormité de bâton qui lui était tombée dessus.
La suite fut tout un poème...Lui se contenta de flotter, tel parfaite épave humaine au milieu des débris...Les femmes criaient sur le quai, les hommes, héroïques, se lancèrent à son secours...Vive la magie, même sub-aquatique...la belle bosse qui ornait son front aurait convaincu le neurochirurgien le plus avisé. On le remorqua gentiment, on le hissa sur l'embarcadère où il resta, inerte comme un cachalot échoué sur la plage. La femme de ses rêves fut la première à s'approcher et se pencher sur lui pour vérifier s'il vivait encore...pour ne pas la décevoir, il laissa échapper un gémissement étranglé et ouvrit les yeux...Elle le regarda avec un certaine sympathie...manquait que ça...après tout il venait de se prendre un mât en pleine poire rien que pour ses beaux yeux
.

Que..que...s'est il passé?, sur le ton le plus souffrant et perdu, prenant son air le plus misérable, capable d'éveiller la pitié du plus endurci, aaah...mon crane!!!

Ravi de voir son regard s'attendrir il mena la comédie jusqu'à s'évanouir après avoir émis un râle agonique, pas question qu'on lui donne une aspirine et fin de l'histoire...alors là, non!
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Dim 28 Juin - 15:00

Depuis l’annonce très médiatisée de ses fiançailles, Miranda volait constamment entre le continent et Santa Catalina. Il fallait en courir des boutiques ! Les plus hauts couturiers furent soumis à rude épreuve devant cette cliente très exigeante. Dans la foulée, Miss Fairchild préparait aussi les futures noces qui, selon les vœux de Jim, succèderaient rapidement aux festivités présentes. Elle écuma soigneusement tout ce qui se faisait de plus chic et tape à l’œil dans des kilomètres à la ronde. Son futur, lui, organiserait le banquet le plus dingue de tous les temps.
Ces fiançailles « intimes » ne rassembleraient que 500 invités. L’adorable Jim s’étonna que sa dulcinée refusât de convier qui que ce soit de son clan particulier. Ce à quoi il fut répondu :


Personne n’est assez digne de mon intérêt. Je te l’ai déjà dit : ce naufrage est une bénédiction ! Je change de cadre de vie et n’ait aucune envie de revoir mes anciens soupirants ou mes pestes « d’amies ». J’ai téléphoné hier à mon homme d’affaire, Melvin Carrey, il dit que tout est en ordre.

Si Mr Andrew avait voulu vérifier, il aurait eu une curieuse surprise en découvrant que Miranda avait composé un seul numéro depuis son repêchage : celui de l’horloge parlante.
Pourquoi aurait-il mis en doute la crédibilité des celle qui lui tournait la tête ? Même son paternel était sous le charme. Déjà, il envisageait de construire un « nid » pour les amoureux à moins que ce ne soit lui qui déménage ? De toute façon il fréquentait près peu la villa, se cantonnant souvent chez sa maîtresse du moment.
Les préparatifs avançant à grand pas, le couple s’octroya une pause. Rien de mieux qu’une balade en mer en joyeuse compagnie. Ayant encore « nocé » tard (ou tôt) le groupe des fêtards habituels se retrouva à la marina, prêt à rejoindre le yacht de l’élu. Les épaules entourées du bras vigoureux de Jim, Miranda riait des blagues que sa cour débitait tout en répondant aux multiples bisous que sollicitait son futur époux. Puis… L’horreur.
Un boucan incroyable retentit. Là, sous leurs yeux exorbités, un mât se fendait, tombant inexorablement sur un quidam blond qui avançait vers eux. A son cri en plongeant à la flotte se joignirent ceux des filles. Dans le silence qui régna ensuite, Miranda, une main plaquée sur la bouche, observa la remontée du corps du malheureux. Elle en fut comme fouettée :


Jim, vous autres… sautez ! Sauvez-le !

Vaillant, le fiancé se rua au bouillon en même temps que Peter Kusak. Ils retournèrent le corps qu’ils ramenèrent inconscient sur le ponton. Ralph et Paul hissèrent le paquet dégoulinant dont le front s’ornait d’une grosse bosse en développement.
Preste, Miranda s’agenouilla et tâta la carotide. L’inconnu vivait, c’était déjà ça. D’ailleurs il ouvrit les yeux, de très beaux yeux…


Monsieur… ça va ? Vous allez bien ?

Que... que...s'est- il passé? Aaah...mon crâne!!!

Le voilà qui tournait de l’œil. Miranda s’énerva, un vent de panique la secouant :

Il faut faire quelque chose ! Monsieur, monsieur ! Revenez !

Tapotement des joues, caresses sur le front bosselé. Déjà Jim empoignait son portable afin d’appeler des secours. Un petit groupe de curieux alerté par le boucan et la scène, se pressait autour d’eux, ce qui déplut fortement à la demoiselle :

Vous ne voyez pas qu’il a besoin d’air ? rouspéta-t-elle. Circulez ! Ralph, gendarme-les ! Jim, attends… on dirait qu’il reprend conscience.

De nouveau l’accidenté soulevait les paupières. Peut-être Miranda possédait-elle une âme de saint-bernard quelque part ? Toujours est-il qu’elle s’informa, attendrie :

Ça va ? Ne nous faites plus de telles frayeurs. Pouvez-vous vous asseoir ? Doucement, allez-y doucement.

Plus forte que ne laissait prévoir ses charmantes courbes, Miranda assista le blessé à se redresser.

Vous venez de vous prendre un mât sur le crâne. Vous êtes dans un bel état. Jim et Peter aussi, du reste, pouffa-t-elle. Vous avez l’air de chiens noyés. Si vous vous sentez assez bien, on pourrait peut-être tous monter à bord et… se changer ? Qu’en penses-tu, Jim chéri ?

Mr Andrews approuva. Il était désormais incapable de résister à la moindre lubie de sa fiancée. Si elle voulait prendre sous son aile ce touriste égaré…
Soutenu par des bras vigoureux, semblant encore choqué, le beau blond se laissa entraîner. Pensive, Miranda suivit le train, elle murmura à l’oreille de son futur :


Appelle ton copain toubib pour qu’il passe, s’il te plaît. On n’est jamais trop prudent.

Le yacht était hautement plus confortable que le voilier. Pas mal de cabines doubles pouvaient y recevoir nombre d’invités. Aux petits soins pour le nouveau venu, Isabella et Tracy voulurent absolument l’aider à se déshabiller. Peut-être l’une d’elle l’accompagna-t-elle sous la douche ? Miranda, pratique, fouilla ses poches. Elle y trouva des documents d’identité au nom de Michael De Brent. Cela n’évoqua rien sauf qu’un mal de crâne pas possible la saisit après cette lecture express. Son Jim lui massa tendrement les tempes et ses baisers savoureux la remirent d’aplomb. L’ami médecin passa en coup de vent examiner le rescapé. Il le déclara chanceux et indemne.
Tous s’étaient rafraîchis et séchés ; les émotions creusant, alcools et zakouskis circulèrent sur le pont où, assez nerveuse, Miss Fraichild attendit que son protégé fasse surface.
Le sourire qu’il lui expédia en remontant de sa cabine la secoua :


*Il est drôlement bien fait, ce Michael !*

L’étreinte possessive de Jim se referma sur sa taille, l’empêchant d’aller au-devant de De Brent. Légèrement agacée, Miranda se dégagea, papillonnant de ses longs cils en guise d’encouragement :

Mr De Brent, nous sommes heureux de vous voir en forme. Le médecin a dit que tout allait bien. Approchez, on ne mord pas.

Parfaite maîtresse de la situation, elle fit les présentations générale puis lui désigna le buffet dressé :

Servez-vous ! Un remontant ne vous fera pas de tort. On peut dire que votre promenade sur la marina aura été… choquante ! Nous appareillons d’ici un moment. Helena et Cassie devraient nous rejoindre dans quelques minutes. Une balade en mer vous tenterait-elle ? Nous aimons ajouter de nouvelles têtes à notre cercle. * à mon palmarès, surtout*

Jim fronça elle sourcils ; Miranda n’en sourit que davantage.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Lun 29 Juin - 16:19

Jamais qu'on lui tapote les joues n'avait semblé à Michael plus délicieux, que sa jolie main aux doigts fuselé caresse son front et la belle bosse qui l'ornait tenait du paradis. Pour ne pas parler du ton, un peu...assez paniqué de sa voix en le rappelant à la vie.

*Pas de souci, ma belle...suis là, j'y reste!*

Rien que pour lui faire plaisir, il ouvrit les yeux, prenant soin de sembler assez égaré comme pour retenir toute son attention.

Ça va ? Ne nous faites plus de telles frayeurs. Pouvez-vous vous asseoir ? Doucement, allez-y doucement.

Il aurait juré qu'il y avait des notes attendries dans ces mots surtout quand en joignant le geste à la parole, la jeune femme l'aida à se redresser. Par Merlin, que ça faisait du bien la sentir si proche, percevant l'arôme de sa peau. Michael dut faire un effort pour ne pas se laisser aller contre elle mais il fallait se tenir convenablement sinon on le laisserait là, à demi noyé ou pas.

Ça...va...je crois que ça...va aller!...Je...suis...un peu confus, c'est...tout!

Elle lui offrit un sourire lumineux qui donnait chaud au cœur.

Vous venez de vous prendre un mât sur le crâne. Vous êtes dans un bel état... Si vous vous sentez assez bien, on pourrait peut-être tous monter à bord et… se changer ? Qu’en penses-tu, Jim chéri ?

Il tiqua légèrement à ce "Jim chéri" mais dans l'état pseudo misérable où il se trouvait personne n'interprèterait ses faits et gestes. On l'aida à se remettre sur pied, sans rien perdre de son air "suis en état de choc". Ah, ces américains...quel sens de l'hospitalité! Superbe yacht celui à bord duquel embarqua le singulier comité. On escorta l'accidenté jusqu'à une des somptueuses cabines et on le laissa en mains de gentilles demoiselles qui ne demandaient pas mieux que de l'aider.

*Prise de guerre!*

Deux adorables créatures répondant au nom de Tracy et Isabella le jugèrent bien trop faible pour ôter lui même ses vêtements dégoulinats. Un peu en retrait Miranda suivait la scène d'un regard amusé. Il se laissa faire...après tout pas de quoi se plaindre! Cet accueil était certes plus chaleureux que prévu. Une douche lui ferait du bien...Il devina, sans grand problème, que ces demoiselles avaient l'intention de pousser l'accomplissement du devoir de bonnes samaritaines jusqu'au bout. Le plus poliment qu'il put, au risque de sembler prude, Michael leur laissa savoir qu'il était quand même capable de prendre tout seul une douche et disparut dans la salle de bains. Dûment rincé et revigoré...l'eau à Catalina n'a pas précisément une température tropicale, il ressortit. Ses secouristes avaient disparu non sans avoir laissé des vêtements de rechange sur le lit. Le moins qu'il pouvait dire en les enfilant était que leur propriétaire avait bon goût pour se vêtir...ce serait déjà ça de gagné...se balader par là vêtu de chemises fleuries ou pantalons à carreaux, si chers aux américains, ne le tentant guère.

On n'avait laissé aucun détail au hasard. Peu après se présentait un toubib en tenue de surfeur qui, malgré les apparences, fit bien son boulot en l'examinant à fond..enfin, tout aussi à fond qu'on le peut sur un bateau de plaisance et décréta qu'à part l'infâme bosse, Michael semblait se porter à merveille.

Temps de remonter sur le pont et rassurer personnellement ses sauveteurs. Regard circulaire aux alentours lui permit de jauger la situation. La belle Miranda était, bien entendu, là, flanquée de son amoureux Cerbère. Il lui dédia un sourire à faire se fêler les murs et elle répondit avec un délicieux papillonnement des cils, ignorant royalement la jalouse étreinte de son cher et tendre qui ne semblait pas apprécier cet échange, pourtant si civilisé.

Mr De Brent, nous sommes heureux de vous voir en forme. Le médecin a dit que tout allait bien. Approchez, on ne mord pas.

Tiens, elle savait même son nom. Ses poches avaient dû subir une fouille en toutes règles.

Et même si vous le faisiez...avec de si jolies dents!, assura t'il sans arrêter de sourire.

Se fichant vertement de son fiancé, elle avança vers lui, sans le quitter des yeux.


*Diables...ta Vic est devenue une vraie diablesse...c'est du charme pur en mouvement!*

Elle procéda à faire des présentations qu'il n'écouta que d'une oreille, trop occupé à la regarder, lui sourire, brûlant d'envie de la toucher. L'attraction jouait à fond. Leur petit manège ne passa inaperçu pour personne mais ils semblaient s'en moquer joyeusement. Miranda le mena vers le buffet l'invitant à se servir, lui offrant à boire...ce qu'il accepta avec empressement, tandis qu'elle bavardait, enjôleuse:

On peut dire que votre promenade sur la marina aura été… choquante ! Nous appareillons d’ici un moment. Helena et Cassie devraient nous rejoindre dans quelques minutes. Une balade en mer vous tenterait-elle ? Nous aimons ajouter de nouvelles têtes à notre cercle.

*Et toi sûrement un nouveau trophée à ta collection, ma belle...tu vas être servie!*

Cassie et Helena ne tardèrent pas à les rejoindre. Déjà que Tracy et Isabella lui coulaient des yeux doux, les nouvelles arrivantes ne tardèrent pas se joindre à cette cohorte d'admiratrices imprévues. Michael se sentait comme un pacha oriental entouré de son harem. Il se laissa gâter, cajoler un peu mais sans quitter Miranda des yeux. Sentant un féroce pincement de jalousie chaque fois que Jim lui posait un doigt dessus...chose dont l'animal ne se privait pas. Les voir s'embrasser passionnément lui retournait le sang, lui donnant des folles envies de meurtre. Les hommes présents commençaient à le voir comme ennemi potentiel, on ne pouvait pas les en blâmer. Michael De Brent accaparait l'attention féminine même s'il ne faisait aucun effort pour cela...ce qui finit par agacer aussi les filles qui voyaient déjà la partie perdue d'avance. Le bel étranger n'avait d'yeux que pour la fiancée de M. Andrews.

Tracy, une brune sulfureuse jugea qu'il était grand temps de mettre les pendules à l'heure. Elle n'avait pas manqué de remarquer l'alliance ornant l'annulaire du jeune homme et sauta sur l'occasion. Après tout, s'il jouait les indifférents avec elle...il était temps que Miranda en prenne aussi sur son compte.
Se coulant près de Michael, elle parla à voix assez haute comme pour être entendue de tous:


Je n'ai pas pu éviter de voir que tu portes une alliance. Où as tu laissé cette chère Mrs. De Brent?

Le tout accompagné d'une œillade ravageante de charme venimeux. à la grande surprise de tous, au lieu d'une réplique ingénieuse, Michael baissa la tête, son regard devenu douloureusement grave.

J'ai perdu ma femme lors d'un accident d'avion.

Un "Oh!" consterné parcourut l'assistance.

Quelle tragédie!,
s'empressa de dire Tracy, à peu près consciente de sa gaffe mais ravie d'apprendre qu'il était veuf,...tu...étais...

Non, elle voyageait seule avec notre dernier enfant...notre fille a pu être sauvée...Victoria non...

Il jeta un coup d'œil discret vers Miranda et la vit pâlir en portant les doigts à ses tempes comme si une soudaine migraine l'accablait.

*Tiens...on dirait que ça lui fait de l'effet!*


Enfants? Combien...

Trois...les jumeaux Lucas et Sarah et notre petite Désirée!
, dit il d'une voix presque brisée.

*Mon pote, t'as raté ta vocation...*

Miranda semblait se trouver presque mal. Il ne bougea pas, supportant mal Jim de voir lui dispenser de très chaleureux soins, optant pour se laisser réconforter si gentiment. Définitivement, le veuvage pouvait avoir son petit côté agréable!.

L'après midi s'écoula placidement, à bavarder, à pêcher, à boire. Le service à bord était parfait. Michael ne pouvait éviter de penser à un autre voyage en bateau, bien plus accidenté, lorsque Désirée était née...cela semblait à des années lumière de distance.

Miranda et lui n'eurent pas beaucoup d'occasion d'échanger un mot. Jim y veillait jalousement. Mais leurs regards s'accrochaient souvent, sourires allaient et venaient, un puissant courant d'entente passait entre eux au grand dam de tout le monde.

Le dîner serait servi dans l'ample salle à manger du yacht qui n'avait presque rien à envier au bateau de Justin en somptuosité, sauf que là au lieu d'elfes, s'acquittaient du service des domestiques très stylés. Ces messieurs avaient passé un smoking et les dames leurs robes de soirée. Grand standing! En voyant apparaître Miranda, Michael marqua un arrêt. Elle était simplement à couper le souffle avec cette robe rouge qui laissait son dos, bronzé à souhait, à découvert jusqu'aux limites de la décence. Une flagrante invitation au péché. Arrivé près d'elle, même si Isabella, Tracy était distraite ailleurs, se pendait littéralement à son bras, Michael la parcourut d'un regard à faire craquer une sainte.


Le rouge vous sied à ravir, Miss Fairchild!

Il oublia la pauvre Isabella qui n'eut d'autre recours que le lâcher et posa adroitement sa main au creux de le taille de Miranda. Le contact avec cette peau croquante de soleil le fit presque soupirer d'aise surtout en la sentant frissonner.

Permettez moi de vous escorter jusqu'à la table.

Jim qui déboulait en scène serra les dents, furieux, maudissant l'instant où il avait tiré ce type hors de l'eau mais déjà le couple s'éloignait. Il les suivit avec le même entrain qu'un char à l'assaut et à la première opportunité venue, arracha sa douce fiancée aux griffes de ce fieffé séducteur en se promettant de revenir le lendemain même à Catalina et le débarquer séance tenante avec l'espoir insensé de le voir disparaitre de leurs vies aussi vite qu'il n'y était entré. Il fut très vite déçu. Répondant aux questions posées de ci, de là, Michael se fit une joie en les mettant au courant de ses projets immédiats.

On m'a tellement vanté les beautés de cet endroit que je pense y rester un temps. Un peu de paix ne me fera aucun mal...ces derniers temps ont été...agités.

Il passa outre les détails. Paix? Justement de cela il n'avait aucun besoin...Il n'en aurait aucune avant d'avoir récupéré sa Vic et pour ça, il ferait n'importe quoi...La tentation d'utiliser la magie le tarauda toute la soirée. Deux ou trois petits sortilèges bien placés et le tour serait joué...Mais non, il se comporta comme un parfait moldu. La circonstance se prêtait à une autre sorte de magie...qu'il dominait aussi sans problèmes.

On se couchait tard dans ce milieu exquis. Michael, qui en plus avait à son avoir son voyage via portoloin et un beau décalage horaire, aurait bien voulu dormir quelques heures mais il n'en était pas question. Avec un soulagement intense, il avait vu Miranda entrer dans sa propre cabine et Jim rejoindre la sienne mais après avoir espionné leur séparation passionné, il ne pouvait pas baisser la vigilance.


*Ce plouc voudra aller la voir plus tard...ou qui sait si elle...Bon sang, Vic, jouer les vamps...c'est pas ton genre!*

Veiller donna des bons résultats quand même. Deux heures plus tard, la belle quitta sa cabine...mais passa de large celle du maître de céans et continua vers le pont. Sans le penser deux fois, Michael lui emboita le pas...à prudente distance, juste pour remarquer que les mouvements de la jeune femme étaient bizarrement figés.

*Elle fait une crise de somnambulisme, ma parole...*

Craignant la voir faire une folie quelconque, il avança plus vite. Mais elle en semblait pas tentée de sauter par dessus bord...Accrochée à la luisante balustrade, Miranda scrutait la mer...en pleurant, murmurant des mots incohérents. invoquant quelque chose en rêves...

Il ne put pas s'y résister et la rejoignit.

Miranda!, appela t'il doucement, pour ne pas la brusquer.

La jeune femme se tourna vers lui. Son regard éperdu était de profond désespoir.

Qu'avez vous? Pourquoi ces larmes? Vous faites un cauchemar, il me semble...vous tremblez là!

Oui, elle le faisait mieux qu'une feuille exposée au vent. C'était trop pour lui. Se voulant bienveillant, il la prit dans ses bras et tapota gentiment son épaule en murmurant des mots rassurants. Il la sentit se relâcher avec un soupir éteint alors que son propre cœur démarrait à des allures folles. Il pouvait sentir son parfum, la chaleur de son corps contre le sien. Un petit transplanage aurait suffi pour les emmener ailleurs mais Michael pressentait que cela ne plairait pas trop à cette demoiselle, qui, tout compte fait, n'était, pour les effets, qu'une délicieuse et très tentante inconnue.

Ces merveilleux yeux récupéraient leur éclat. Le cauchemar enfumé mais elle restait là, consentante , presque abandonnée dans ses bras. Une petite lueur coquine et défiante brillait dans son regard.


*C'est ça, mon amour...joue avec du feu...*

Vous devriez retourner à votre cabine, Miranda, la nuit est fraîche et votre chemise de nuit pas trop...

On se fichait de la chemise de nuit ou de la fraicheur de l'air. Elle était là, toute proche et sans aucune envie d'aller ailleurs. Tant pis pour les conséquences! Il resserra l'étreinte et sa bouche chercha fébrilement la sienne qui s'entrouvrit comme une fleur, invitante. Instant magique pendant lequel elle lui appartenait de nouveau...et dont la courte durée le consterna au plus haut point. Déjà, Miranda retrouvant ses esprits, se dégageait, sans brusquerie, lui adressant un regard malicieux de conquérante. Il sourit à son tour, la laissant aller.

Bonne nuit, Miranda...fais des beaux rêves!

Il la suivit du regard quand elle s'éloigna, regagnant l'intérieur du bateau. Michael resta encore un moment, à regarder la mer sombre et les étoiles...

*Avec un peu de chance, ma chérie, nous serons ensemble très bientôt!*

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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 30 Juin - 23:17

Il y a de ces hasards dans la vie contre lesquels on ne peut rien. Si l’on avait dit à Miss Fairchild que cette banale balade en mer tournerait en une joyeuse réunion mondaine, elle ne l’aurait pas cru. Coquette, Miranda ne se lasserait jamais d’encourager les ardeurs des hommes rencontrés. Séduire et jeter étaient des jeux passionnants. Si Jim pensait que leurs fiançailles arrangeraient les choses, il devrait déchanter. Ne voilà-t-il pas qu’un très bel étranger faisait son apparition dans le cercle privé ? Certes les victimes d’accidents déclenchaient souvent les sympathies féminines ; qu’il soit assez charmeur, en plus, mettait Mr Andrews à la torture. Même si chaque mâle du bord ressentait une aversion identique vis-à-vis du nouveau venu en raison de ce qu’il provoquait chez les demoiselles assemblées, il se jugeait le plus atteint au vu des regards complices échangés entre sa Miranda et ce De Brent. C’est dingue ! Entouré, gâté, Michael ne cessait de couler des œillades vers celle que Jim considérait comme sa propriété. Miranda, elle, acceptait ces échanges innocents... Partager une future proie ne la gênait aucunement, goûtant le sel d’un petit combat dont elle ne doutait pas sortir gagnante. Cette peste de Tracy ayant remarqué, comme tout le monde, leur petit manège, ne put s’empêcher de lancer une un léger pavé dans la marre. L’allusion à l’alliance portée par De Brent avait pour but de refroidir l’ébullition naissante ; l’effet fut un ratage total. Soudain grave, le beau blond avait mis les pendules à l’heure : il était veuf.

Quel drame, soupira Miranda, les yeux embués.

Elle voyageait seule avec notre dernier enfant...notre fille a pu être sauvée...Victoria non...

Pourquoi se sentait-elle si mal soudain. Son mal de crâne revenait avec une force inouïe. Une mauvaise sueur envahit son visage décoloré tandis que De Brent, abattu, donnait des détails sur sa famille :

3 enfants : les jumeaux Lucas et Sarah et notre petite Désirée!

Il lui sembla qu’un poignard s’enfonçait dans sa poitrine. Miss Fairchild manqua soudain d’air. Aux petits soins, Jim remarqua son malaise, lui proposant verre d’eau ou remontant. Il fallait qu’elle s’allonge un moment. S’excusant elle quitta la réunion, et chaloupa, refusant le soutien de quiconque, jusqu’à sa cabine où elle s’écroula telle une masse sur des draps frais.
Une heure plus tard, toute trace de trouble disparue, elle réapparaissait, radieuse.
Qu’est-ce que Jim pouvait être casse bonbon quand il le voulait ! Il l’accapara tant et si bien qu’elle ne put échanger que quelques brèves banalités avec son protégé. Les autres filles lui papillonnaient autour telles des guêpes sur un pot de miel mais la complicité ressentie envers Michael ne s’en départit pas pour autant.
L’heure du dîner approchant, chacun réintégra ses quartiers afin de s’y préparer dignement. La garde-robe de Miranda recelait de divins trésors affriolants. Le rouge lui seyait à merveille, elle le savait. Sa modiste avait hurlé quand elle avait exigé d’approfondir le plongé du dos –nu… Qu’importe ! Très consciente des effets qu’un tel équipage pouvait amener, tête haute, elle se présenta dans la salle à manger. Cela ne rata pas, Michael lui parut subjugué. Il en oublia la fille pendue à son bras pour l’escorter à la place d’honneur. Les doigts du jeune homme au creux des reins, lui parurent la plus douce des caresses au point qu’elle ne put retenir un soupçon de frisson. Bien sûr, Jim tira la gueule… Ce dont se délecta l’adorable créature. Quelques phrases émises par le nouveau convive la firent frissonner d’aise :


On m'a tellement vanté les beautés de cet endroit que je pense y rester un temps. Un peu de paix ne me fera aucun mal...ces derniers temps ont été...agités.

Quelque chose lui dit qu’elle faisait partie des beautés en question et qu’elle n’était pas étrangère à cette décisions.
La soirée se poursuivit tardivement, comme il se le devait. Hélas, pas une fois, Jim ne la lâcha afin de profiter de son avantage. Au seuil d sa cabine, il larmoya encore et toujours déçu par son obstination à refuser de partager la même couche :


Plus tard, mon chéri ; nous aurons tout le temps du monde pour ça !

Il l’embrassa comme si sa vie en dépendait avant d’enfin la laisser. Douchée, vêtue d’une chemise de nuit diaphane, Miranda s’endormit. Pas longtemps, hélas. Ses cauchemars la reprirent en force, peut-être même plus que d’habitude. Des gens hurlaient, toussaient, des bruits terribles retentissaient puis ce furent les pleurs… les pleurs d’un enfant qui la réveillèrent… Elle devait le trouver ; il avait besoin d’elle, elle le savait. Comme un automate, Miss Fairchild se leva. Sans rien voir du couloir des cabines, elle gagna le pont arrière où le bastingage la retint. La mer calme sur laquelle se reflétait la lune l’émut sans raison. Des larmes roulèrent :

Mon bébé… où es-tu mon chéri, mon amour… Pas la faute de maman, attends…

Une peine épouvantable la saisit toute, la faisant presque claquer des dents. Puis une voix inquiète résonna :

Qu'avez- vous? Pourquoi ces larmes? Vous faites un cauchemar, il me semble...vous tremblez là!

L’étreinte était douce, rassurante. Comme c’était bon de se laisser aller contre une poitrine si forte :

Je… je ne sais pas… j’ai perdu quelque chose… quelqu’un… je le cherche…

Elle leva les yeux, et vit des étoiles se refléter dans les siens. Ses sens reprirent le dessus :


*Je te tiens*

Arriva ce qui couvait depuis le matin, un doux baiser s’échangea. Savante, Miranda dosa les émotions à faire passer aux lèvres qui s’emparaient des siennes comme retenues par un frein similaire. Pourtant, chose imprévue, Miss Fairchild en ressentit un tel enivrement qu’elle préféra clore rapidement cette tendre accolade.

Nous nous reverrons, Michael…

Bonne nuit, Miranda...fais des beaux rêves!

Il ne pensait pas si bien dire ! Rarement depuis qu’elle était sur l’île, la jeune femme n’avait autant écrasé dans la béatitude. Elle se leva assez tard, fraîche et pimpante. Prenant au passage à la salle à manger où un grand buffet était dressé quelques flakes, yaourt et fruits frais, elle dirigea ses pas vers les rires qu’elle percevait à l’avant du bateau. Voir Michael le centre d’intérêt de ses amies, ne la dérangea pas le moins du monde. Par contre, qu’il ne lève pas un œil sur elle la décontenança quelque peu. Il semblait subjugué par les formes avantageuses de la sulfureuse Tracy dont le bikini était un bien grand mot pour si peu de chose. Vexée, non ! Miranda était persuadée posséder un avantage certain que les autres ignoraient…
Se détournant très explicitement du quatuor, elle se chercha une cible. Paul était accoudé au bastingage, l’air morose. Tout en prélevant une cuillère de son mélange, la jeune femme s’approcha de lui, sourire ravageur aux lèvres :


Tu en veux, Paul ?

Hop, elle lui enfourna la mixture. Le pauvre sembla extatique devant tant d’intérêt.

Où est Jim, le refroidit-elle ? Il récupère, je parie ? Il me semble que Cassie s’est bien amusée avec lui cette nuit. Il a raison d’en profiter… tant qu’il le peut encore...

Très suggestive, elle emplit à nouveau la cuillère qu’elle lécha langoureusement sans quitter des yeux un Paul déboussolé. Tiens ? De Brent sembla se rappeler son existence. Il rejoignit le couple, débitant quelques compliments au passage.

Merci, Michael ! Je vois que tu apprécies notre compagnie ; apprécieras-tu aussi ceci ?

Sans crier gare, elle le poussa violemment en arrière, le faisant valser au bouillon. D’un gracieux plongeon, abandonnant son petit déjeuner aux mains de Kusak, elle sauta à l’eau juste au-dessus de Michael qu’elle empêcha de remonter. L’agrippant par la main, elle le força à nager sous la quille. Là, mieux que des tentacules, ses bras se refermèrent autour du torse du jeune homme. Le souvenir du baiser du petit jour était trop tenace, tentant, pour ne pas récidiver. De Brent ne se déroba pas, au contraire. Folle, démentielle, l’étreinte se prolongea jusqu’à ce que le manque d’air les atteigne. Remontant, en riant, ils se séparèrent, Miranda conviant les autres à les rejoindre dans les eaux limpides. Belle partie de plaisir que de jouer à qui coule l’autre. Un peu rageuse, Miranda vit plusieurs fois Michael enlacer l’une ou l’autre. Qu’importe ! Elle ne se priva pas d’accorder quelques caresses à ses éternels soupirants. Puis sa belle humeur retomba avec la « bombe » que leur flanqua Jim en se jetant à l’eau. Contrariée, Miranda batifola un peu avec lui avant de déclarer qu’elle remontait.
Allongée sur un transat, Miranda osa ce qu’elle n’avait pas encore fait : elle dégrafa le haut de son deux-pièces. Seins nus, elle goûta les délices des rayons solaires. Jim qui, décidément, ne la quittait pas d’un talon, lui balança une serviette de bain sur la poitrine, rageur :


Mets-toi toute nue, tant qu’à faire ! gronda-t-il.

Excellente idée, répliqua-t-elle, suave, en se redressant à demi.

Tu es folle ou quoi ? C’est ce De Brent qui te tourne la tête ? Arrête-ça… Miranda… Je souffre, moi…

Crois-tu que ça m’amuse d’entendre tes soupirs et ceux de Cassie ?

Je… Je ne le ferai plus, je te le promets.

Fais ce que tu veux avant nos fiançailles… Je ferai pareil ! Après, ce sera différent… mon « ami »

Serrant la serviette contre son torse, elle se releva, cligna de l’œil envers la cantonade remontée sur le pont et disparut en cabine.

La belle refusa de se montrer au déjeuner. Pas qu’elle le voulut sciemment mais ses maux de têtes empiraient à l’évocation de certains prénoms, de certains gestes. Elle ne daigna émerger qu’au diner. Jim, aussitôt devint écoeurant de mièvrerie. Suppliant, baveux, elle s’en détourna volontairement. Michael flirtait outrageusement avec Tracy, grand bien lui fasse. Elle jeta son dévolu sur Malone qui plaqua aussitôt Helena pour parader autour de la diablesse. Le repas achevé : place à la danse. Pas question de slow ! Miranda enchaîna paso doble, Jive, cha-cha-cha avant de réclamer :

Tango !

Si tous l’avaient plus ou moins suivie dans sa frénésie, le seul qui osa se mesurer avec elle dans cette exhibition sensuelle fut Michael. A croire qu’ils se connaissaient par cœur tant les enchaînements se succédaient sans le moindre faux pas ni hésitation. Le porté final, amena Miss Fairchild essoufflée sur le genou de son cavalier. Leur nez se touchaient presque, leurs yeux se jaugeaient. Elle se redressa d’un coup de reins :

Pas mal ! dit-elle simplement en quittant la piste afin de se rafraîchir.

Si l’exercice avait coloré son teint, celui de Jim avait viré au vert tendre… Sur cet exploit, une coupe de Champagne avalée, Miranda abandonna la soirée sans un mot à quiconque. Seuls ses draps connurent ses hésitations, craintes et pleurs.
Le lendemain, on apponta à Santa Catalina. Les yeux cachés derrières de grandes lunettes foncées, Miranda salua la ronde. Sa main accrochant celle de De Brent, elle grimaça un sourire :


J’espère que vous vous êtes plu en notre compagnie. Chez nous la fête est permanente. Si le coeur vous en dit… Sinon… Tant pis !

Souveraine, elle tourna les talons.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mer 1 Juil - 21:59

Il fallait quand même dormir quelques heures. Confiant que la rencontre sur le pont ai donné de quoi penser à la fougueuse demoiselle, Michael se laissa aller à un repos bien mérité, en prévision d'un lendemain riche en rebondissements.

La journée s'annonçait splendide. À peine posé un pied sur le pont, Michael se vit assailli par Tracy, Helena et Isabella qui rivalisaient de belle façon pour attirer son attention. Impossible d'ignorer ces trois Grâces, jolies à croquer et si bien disposées envers lui. L'une lui apporta du café, l'autre une coupelle de salade de fruits que la troisième se chargea de lui mettre à la bouche avec une sollicitude presque maternelle...même si gestes et regard,chargés de sous entendus, n'avaient rien à voir avec l'amour d'une mère. Il se laissa faire avec une condescendance d'empereur romain...tout en guettant l'arrivée de Miranda qui ne se fit pas trop attendre. Sitôt la jeune femme apparue sur le pont, il feignit l'ignorer ce qui ne manqua pas de la prendre de court. Tant mieux! Pendant un moment, Michael se laissa aller, avec évident plaisir, aux cajoleries prodiguées par une Tracy très enthousiaste mais, mine de rien, il ne perdait pas miette des faits et gestes de la future Mrs. Andrews. La voir faire du charme à Paul Kusak l'amusa beaucoup mais quand l'effronterie menaçait de monter de ton, il abandonna sans manières les trois belles et se dirigea vers le couple.


Superbe journée! Je vois que vous êtes en pleine forme, Miranda!

Le tout en la parcourant d'un regard sans gêne. Dangereusement provocatrice, elle lui sourit. Paul ,relégué à l'oubli, en resta interdit.

Merci, Michael ! Je vois que tu apprécies notre compagnie ; apprécieras-tu aussi ceci ?

Et voilà qu'elle le poussait avec une énergie insoupçonnée tant et si bien que Michael, basculant par dessus bord, se retrouva en train de prendre un bain inespéré. Gracieuse comme une naïade Miranda plongea à son tour, l’empêchant de remonter. Michael ne songea pas à protester, décidée à n’en faire qu’à sa tête, la jeune femme qui avait pris sa main, nageait sous la quille. Il s’y plia de bon cœur, encore plus quand ses bras l’encerclèrent, l’attirant dans une étreinte irrésistible, délicieuse, démente, affolante et passionnée. Il y perdait son latin, son bons sens. Un seul désir l’assaillait…disparaître de là avec elle mais le manque d’air finit quand même par briser cette magie échevelée. Retour à la surface où les attendaient les autres, si soupçon y avait, cela ne résista pas aux appels rieurs de Miranda. On joua un moment dans l’eau, sans pour autant se perdre de vue…


De nouveau à bord, Michael maintint une prudente distance. Jim Andrews semblait d’humeur massacrante et le comportement de sa douce n’arrangea pas les choses. La voir se mettre topless sans la moindre gêne fit que l’américain voit rouge. D’où il se trouvait Michael jouit du spectacle avec des sentiments mitigés…elle se donnait en spectacle et tous les hommes à bord purent se rincer l’œil sans effort. Furieux, Jim lui fit des reproches et Michael s’entendit nommer…par-dessus l’épaule du fiancé outragé, le regard de Miranda l’atteignit, lui accélérant le pouls. Un clin d’œil plus tard, la belle disparut à l’intérieur du bateau et on ne la vit reparaître qu’au soir. Et encore là, elle fit étal de son esprit capricieux en demandant de la musique pour danser…Ce qui s’en suivit fut la plus folle démonstration de talent et frénésie. Miranda semblait possédée, sans donner trêve elle enchaîna rythme endiablé sur rythme endiablé pour finir en exigeant…un tango.

Michael releva le défi...et comment ! Les présents n’oublieraient pas de sitôt le spectacle auquel ils assistèrent ce soir là. La sensualité pure dégagée par ce couple, la parfaite synchronie de leurs pas, leurs corps s’ajustant en insultante harmonie laissaient croire qu’ils n’avaient fait que ça toute leur vie…alors qu’ils s’étaient rencontrés la veille.

Pas mal!

Michael se contenta de lui octroyer un regard, lourd de sens et un sourire charmeur.

Je suis du même avis!, assura t'il en la laissant aller sans un geste qui puisse trahir sa folle envie de la suivre.

Miranda partie, la fête continua. Ignorant vertement les œillades assassines que lui décochait le maître de céans qui râlait ferme, Michael s'appliqua consciencieusement à endormir les doutes suscités par la précédente scène et flirta outrageusement avec Tracy qui rayonnait, sûre d'emporter ce trophée dans son lit. Mais elle fut déçue dans ses espoirs quand Michael déclara être écroulé de fatigue et que rien ne lui ferait mieux qu'une bonne nuit de sommeil. Il prit congé sans plus et alla s'enfermer á double tour dans sa cabine. Inutile de dire qu'il tarda beaucoup à s'endormir, trop occupé à échafauder des plans audacieux pour mener à bon but sa mission.

La voir le lendemain, yeux cachés derrière ses lunettes de soleil, hautaine comme une reine, le fit sourire ,avec un rien de cette arrogance désabusée qui lui était particulière, surtout quand s'arrêtant face à lui Miranda prit sa main.

J’espère que vous vous êtes plu en notre compagnie. Chez nous la fête est permanente. Si le cœur vous en dit… Sinon… Tant pis !

Pendant une seconde il fut tenté de lui enlever les lunettes pour la regarder droit aux yeux mais n'en fit rien, au lieu de cela, il sourit, placide.

Nous nous reverrons sûrement, Miranda.

Poli sans excès. Charmant sans plus. Elle plissa à peine la bouche, dédaigneuse, mais déjà Michael se tournait ver Tracy alors que Jim, très empressé allait s'occuper de sa capricieuse fiancée.

*Pauvre type...il est à plaindre!*

La jeune femme pendue à son bras babillait, ravie de quitter le bateau avec lui. Sûr qu'elle ne lui en voudrait pas trop Michael sauta sur l'occasion.

Je suis sûr que tu pourras m'aider, Tracy. Je veux louer une maison, ici, pour la saison...connais tu un bon agent immobilier?

Mais bien entendu qu'elle en connaissait un et se fit même un plaisir de l'y conduire personnellement. Ce n'était pas loin de la marina et ils ne mirent que quelques minutes à y arriver en marchant. Une fois là, personne ne douta que M. De Brent fut un client de choix. À peine arrivé, il exposa clairement quels étaient ses besoins...grand, luxueux, tout confort, piscine logiquement, vue sur la mer si possible...le prix? Aucune importance. Tracy buvait ses paroles, les enregistrait au même temps que sa petite tête se perdait en calculs mirobolants...Michael jouait son rôle de jeune milliardaire veuf et oisif avec une aisance éhontée. Sûr qu'à peine Tracy le quitterait la nouvelle ferait le tour de l'île en un clin d'œil et ne manquerait pas d'atteindre les ouïes voulues.

Deux jours à l'observer avaient convaincu Michael que cette nouvelle version de sa femme qu'était Miranda aimait être le centre d'attention, s'entourer de luxe et confort, jouer à prendre et à laisser, se comportant comme ce qu'elle était ou croyait être...une enfant capricieuse, gâtée pourrie, un peu méchante mais surtout désireuse...de quoi? Il se le demandait bien...elle avait tous les hommes de l'île prêts à lui baiser les pieds...que voulait elle de plus? Quoiqu'il en soit il allait lui fournir de quoi penser. Il l'éblouirait d'attentions, l'entourerait d'un cocon soyeux, luxueux et irrésistible. Subjuguerait son insolence, relèverait ses défis...lui ferait tourner la tête de la plus belle...tant pis si en passant il se ferait une paire d'ennemis...mais s'Il avait pu survivre à Voldemort ce ne serait pas un américain jaloux qui viendrait à bout de son opiniâtreté!

La maison choisie se trouvait en lieu privilégie. Était immense, d'un luxe assez tapageur au goût de Michael mais il fallait se plier aux circonstances, entre ses divers charmes se comptaient une somptueuse piscine, un très beau jardin, un superbe court de tennis et un héliport. Il visita son nouveau foyer temporaire en compagnie de Tracy qui se montrait de plus enjôleuse.

Tes enfants vont venir?, s'enquit elle, mielleuse, sûrement très disposée à jouer les mères parfaites le cas échéant.

Pas pour le moment...ils sont très bien chez leur grand-mère, Lady Cavendish...ma mère.

Un point de plus. Les américains adorent les titres nobiliaires et le fait de savoir que la mère de ce charmant jeune homme était une vraie lady le ferait monter en flèche au rating de la saison.

Il prit congé de la belle sans trop d'explications avec la promesse de se revoir bientôt. Tracy ne fit pas de détours pour aller retrouver ses amis. À l'heure du déjeuner, la choisie société d'Avalon savait tout ce qu'il fallait savoir sur Michael De Brent, veuf, riche et noble par surcroît.

Une surprise attendait Miranda et compagnie ce soir là. Au lieu de la présence de Michael leur parvint une invitation, les priant de se trouver le lendemain à la Marina à l'accostage du "Sorceress" à bord duquel serait servi un brunch. Ce qui convenait parfaitement à ces fêtards invétérés qui n'étaient jamais debout avant 11:00.

Pas un seul ne manqua au rendez vous!

Miranda était là. Délicieuse, vêtue de blanc, retenant d'une main son large chapeau de paille, jaugeant le magnifique voilier sans cacher rien de son admiration. Michael les rejoignit, sans se presser, un petit sourire blasé aux lèvres.


Bonjour tout le monde...quel plaisir de vous retrouver!

Plaisir qui évidemment ne fut pas partagé de tous, même s'ils avaient succombé à leur curiosité, mais enfin...Le sourire radieux de Miss Fairchid lui suffisait largement. Ignorant vertement la présence du reste de l'humanité, ils échangèrent un regard à faire trembler les murs. Jim réprima mal l'envie de lui décrocher un coup de poing, mais déjà iMichael s'emparait du bras de la jeune femme.

Laissez moi vous faire les honneurs de mon bateau.

Sans attendre leur avis, il entraîna Miranda avec lui.

Je pense que ma "Sorceress" vous plaira, Miranda. Qui sait, bientôt pourrons nous faire une petite croisière à bord, que m'en dites vous?

Les autres suivaient, ronchons. M. Andrews écumait. Tracy avait envie de poignarder Miranda et Michael en passant.

Le bateau ne put que les émerveiller. Il offrait tout le confort et le luxe désirables, en plus d'être au top de la technologie moderne. Michael évoluait comme poisson dans l'eau. Le parfait amphitryon par excellence il se préoccupa que ses invités et surtout Miranda s'y sentent comme des rois. Un service aussi discret qu'efficient, s'assurait qu'ils ne manquent de rien. Le champagne coulait à flots, le meilleur caviar fit les délices de ces fins connaisseurs à la pair des hors d'œuvres de choix préparés par le chef de bord avec parfaite dextérité. Le repas qui s'en suivit combla les palais les plus exigeants. Il se montra empressé auprès de tous mais manifestement aux petits soins avec la belle Miranda qui accueillait ses attentions avec une satisfaction plus qu'évidente.

La conversation fut fluide et intéressante. On toucha tous les thèmes...allant des hautes finances, á la crise du Moyen Orient, passant par des conflits africains dont la plupart ne savaient rien. Le marché noir de l'ivoire. Le trou d'ozone. Une intéressante découverte archéologique quelque part en Chine...Michael jongla sans difficulté d'un thème à l'autre, ne manquant jamais de réplique...sans perdre un instant son regard malicieux qui devenait caressant en se posant sur Miranda.

Dépité par le maigre succès qu'il connaissait Jim opta pour noyer un peu ses peines, ce qui ne tarda pas à donner le résultat voulu. On l'escorta dûment à une des cabines pour qu'il dorme la sieste et reprenne ses esprits.
Les autres trouvèrent de quoi occuper leur temps, laissant à Michael le loisir de poursuivre allègrement avec son petit manège de séduction.

Appuyée au bastingage, une coupe de champagne à la main, Miranda riait de ses propos.

*Seigneur, Vic...jusqu'à où vas tu me faire souffrir?*


Elle soutint son regard sans ciller quand il s'approcha un peu plus de ce que permettent les bonnes manières.

Le feu est un élément trop dangereux pour jouer avec, Miranda!

Son regard était défiant, sûr. Son sourire conquérant distendait cette bouche mutine qui ne demandait qu'une chose et qui ne se déroba pas quand il la prit en un baiser enivrant, mélange savant de douceur et passion qui, sans être torride, résultait révélateur.

Il la surprit certainement en se séparant après un dernier baiser.


Retournons auprès des autres avant qu'on ne vienne nous chercher. Je n'ai aucune envie de me battre avec ton fiancé.

Elle acquiesça en souriant. Tous les deux étaient des joueurs. À voir qui aurait plus d'endurance dans ce jeu.

L'après midi finit en beauté, avec un coucher de soleil splendide. Jim, récupéré des effets du repas convia la ronde à se retrouver chez lui un peu plus tard dans la soirée. Étiquette oblige, Michael était invité...

Il ne se passa pas un jour de cette semaine où ils ne se retrouvèrent pas...ce soit sur un bateau, au bord d'une piscine, sur un cour de tennis...On pratiqua tous les sports, espérant sans doute prendre Michael en désavantage quelque part, mais l'ex mangemort excellait en toutes les disciplines proposées. Peu importait combien fatigante ait été la journée, au soir il semblait aussi frais qu'un gardon et disposé à s'amuser jusqu'à l'aube si besoin était. La seule qui semblait pouvoir suivre ce train endiablé était Miranda...

Pour tous, ce qui avait commencé à se ranger du côté des évidences notoires avec ce tango inoubliable à bord du yacht de Jim, se muait en certitude incontournable les jours passant...Ce que semblaient partager Miranda et Michael n'avait plus rien à voir avec un certain courant d'entente...

Dès qu'ils étaient prés l'un de l'autre, leurs yeux ne se quittaient presque pas, seulement un grand self control évitait qu'ils se touchent, chaque geste, chaque mot de l'un semblait produire de l'effet sur l'autre. Que Jim s'approche et prenne sa fiancée dans ses bras était pour Michael une torture insupportable même si son sourire disait le contraire...

Se retrouver à seules, circonstance chaque fois plus rare, était une source de délices inavouables. S'attachant, s'attirant, s'affolant, perdant peu à peu la raison, laissant les bonnes intentions s'égarer...ne voulant que succomber, retenus par un mince fil de bon sens...très mince...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Sam 4 Juil - 17:36

Deux jours ! Deux jours sans nouvelles. Enfin… pas vraiment… Si des échos lui parvinrent sur les folies de Mr De Brent, Miranda s’énerva du peu de cas qu’il faisait d’elle. Pas une fois il ne se manifesta. Elle n’allait quand même pas lui courir après comme Tracy ou Helena ! Stoïque, elle attendit. Laissant Jim la couver et dorloter, s’occupant à peaufiner leurs prochaines fiançailles, Miss Fairchild ne put cependant empêcher ses idées de vagabonder. Pourquoi ce type-là lui tenait-il à cœur ? Un trophée de plus à ajouter au palmarès ? Non ! Elle le savait tout en s’en défendant. Elle avait élu Jim parce qu’il correspondait au stéréotype idéal capable d’engendrer le bébé dont elle rêvait chaque nuit. Maintenant que Michael avait surgi dans son horizon, celui-ci était chamboulé. Non seulement ce gars était attirant physiquement mais, en plus, il avait du répondant (chose non négligeable) il serait même possesseur d’un titre nobiliaire de par sa mère… Elle qui cherchait l’étalon parfait…. doutait à présent de son choix premier.
Vint l’invitation.


*Un brunch ? Sur le « Sorceress » ?*

Les réticences de Mr Andrews furent vite balayées :

Nous ne pouvons pas refuser d’y aller. Il veut nous dédommager des attentions délivrées. On lui doit bien ça.

Marche ou pas, Miranda s’en fichait ; elle, elle irait !
A la marina, le pouls de la belle s’accéléra à la vue du rafiot gigantesque affichant fièrement une proue en forme de sorcière.


*Mrd… cette migraine me reprend ; c’est pas le moment…*


Monté à bord, le couple se retrouva en joyeuse compagnie. Lâchant tout, De Brent les accueillit ; elle surtout. Sa robe blanche et son chapeau de paille étaient-ils si craquants ? Elle le crut :

Quel plaisir de vous retrouver!

Plaisir partagé, soyez-en assuré.

Leurs yeux s’accrochèrent. Le cœur de Miranda s’accéléra.

Laissez-moi vous faire les honneurs de mon bateau. Je pense que ma "Sorceress" vous plaira, Miranda. Qui sait, bientôt pourrons nous faire une petite croisière à bord, que m'en dites vous?

Son mal de crâne s’accentua. Elle le domina en répliquant :

Ce sera avec joie, « cher » Michael. Pourquoi ce nom bizarre?


La visite guidée l’enchanta. La vue des cabines royales lui donna des idées qu’elle s’empressa de chasser. Diable que ce Michael la troublait. Il avait réponse à tout, son jugement semblait sans faille… Riche, séduisant, intelligent… il aurait fallu être de pierre pour ne pas fondre. D’autant que les regards appuyés qui l’inondaient, ne la laissaient pas indifférente.
Jim se saoula, l’idiot ! Emporté dans une cabine, il laissait libre champ à l’intrigue naissante. Enfin isolés, ils échangèrent des baisers fous
.

Le feu est un élément trop dangereux pour jouer avec, Miranda!


Je m’en moque. Brûlons ! répondit-elle passionnée.

Un nouvel échange la satisfit quoique la suite fût rafraîchissante :

Retournons auprès des autres avant qu'on ne vienne nous chercher. Je n'ai aucune envie de me battre avec ton fiancé.

En pouffant, elle accepta. Imaginer Jim et Michael se battre pour ses beaux yeux était très divertissant.


L’après-midi s’écoula en un « cours après moi que je t’attrape » mais il fallut bien rentrer au bercail. Jim, sobre, se montra d’une humeur de chien, ce qui n’arrangea rien entre eux.
Les jours passèrent en divertissements plus fous les uns que les autres. A chaque fois, la complicité entre De Brent et Miranda crevait les yeux. Qui nageait sous l’eau aussi longtemps qu’elle ? Lui. Qui maniait le maillet de polo autant qu’elle ? Lui. Qui l’égalait au golf ou tennis ? Lui.
Elle ne l’avait pas voulu mais tout la poussait vers ce jeune homme au sourire incomparable.
Peu de jours à présent, la séparaient de ses fiançailles officielles. Une randonnée à cheval avait été organisée. Fine cavalière, Miranda ménagea sa monture parmi les autres équipages, tous habituels.


*Si je pouvais déplacer les nuages, je nous créerais le plus beau des orages*

Le ciel entendit-il sa supplique. Un sortilège s’échappa-t-il ? Quoiqu’il en soit, les éléments répondirent. En un instant les nuages noirs abondèrent. Des torrents de pluie séparèrent les promeneurs. Le hasard( ?) amena Miranda et Michael à se couper des autres. Ils trouvèrent un abri de fortune dans une grange désaffectée, délabrée mais sèche. Trempée de la tête aux pieds, Miranda ne fit pas de chichis. Elle envoya au loin ses vêtements dégoulinants. S’allongeant dans le foin, un sourire enjôleur fleurit. Un mot, un seul, s’émit :


Viens !


L’invitation était on ne peut plus claire. Michael ne se déroba pas. Des minutes de pur délice s’écoulèrent. Le soutien-gorge au diable, Miranda laissa la bouche de Michael dévorer ses seins. Ses mains descendirent trouvant une jungle affolante où ils jouèrent gaiement. Pas inerte, Miranda chercha aussi ce qui allait s’introduire en elle, bientôt. Soupirs, gémissements, elle ondulait sous les caresses savantes qu’elle avait refusées à Jim. Consentante, elle écarta les genoux, imaginant déjà le futur délice. Puis… En plein délire, il dit un prénom qui la désenchanta complètement. Sa tête explosa ; elle refoula Michael en se broyant les tempes.

Tu confonds ! Je ne suis pas elle ! Si je ne représente qu’un reflet d’elle… adieu Michael.

Rajustée en un clin d’œil, elle enfourcha sa jument, et galopa longuement sous la pluie battante.
Deux jours plus tard, pomponnée, souriante, Miranda accueillit les conviés à ses fiançailles. Par un accord tacite, De Brent en était exclu.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Dim 5 Juil - 17:42

Le temps était au beau fixe, pour ne pas changer. Parfait pour une randonnée à cheval avec le joyeux groupe. Michael en avait ras le bol d'être toujours entouré de ces "amis" bruyants et superficiels qui, pour les effets, semblaient s'être mis en tête de surveiller tous ses faits et gestes et d'empêcher, sûrement commissionnés par un Jim chaque fois plus jaloux. Il fallait bien dire que Miranda se prenait de maîtresse façon pour le faire enrager, son cher fiancé. Elle démontrait un sans gêne enviable à l'heure de faire du charme et pas précisément à celui qu'on supposait être l'élu de son cœur.

Là, fine écuyère, la demoiselle faisait caracoler sa monture tout en regardant le ciel d'un bleu incomparable...Étrange chose, gros nuages jaillis de nulle part, assombrirent l'azur constant.


*Tiens...elle joue avec les éléments sans s'en rendre compte ou quoi?*


Parce qu'il était pratiquement sûr que la chère créature venait de jeter un sort météorologique, sans en avoir conscience.

Un beau déluge ne tarda pas à noyer la nature. Le groupe s'égaya entre rires. Eux, ils en profitèrent pour filer en douce, personne ne songea à les suivre. Miranda et lui agissaient de concert, sans besoin d'échanger le moindre mot. Parfaite communion d'esprits.

La vieille grange désaffectée leur offrit le refuge rêvé. Trempés comme ils étaient quoi de plus logique que se défaire de leur habits mouillés. Sans aucune pruderie, Miranda resta dans l'appareil le plus simple, car hormis sa délicieuse lingerie, tout affriolantes dentelles, elle restait sans rien sur le dos. S'allongeant dans le foin, elle n'eut qu'un simple mot à dire:

Viens!

Irrésistible tentation à laquelle ils cédèrent en toute joie de cœur, sans aucune arrière pensée, poussés tous deux par le même désir affolant. Michael n'avait voulu que cela dès l'instant où il avait été sûr que sa Vic vivait...la toucher, l'embrasser, se perdre avec elle dans les entrelacs de cette passion délicieuse qu'ils avait toujours partagée. Elle lui appartenait . Il lui appartenait. Ils étaient deux à ne faire qu'un. Leur vie en commun avait été des plus accidentées mais leur amour avait survécu à toutes les horreurs imposées.

Ma Vic...mon amour!

Il sentit la jeune femme se raidir dans ses bras, la passion transformée en rage sourde, elle le repoussa avec force, le laissant décontenancé...

Tu confonds ! Je ne suis pas elle ! Si je ne représente qu’un reflet d’elle…

Miranda...attends...ce n'est pas ce que tu crois!!!

Quelle piètre excuse...emporté par le délice de cette rencontre, il perdait pied dans la réalité...sa réalité à elle...qui était, circonstance oblige, Miranda Fairchild et non pas sa femme...sa Vic. Et pour les effets, il venait de commettre la plus impardonnable des fautes!

Miranda!

Rhabillée en un clin d'œil et sans lui accorde la moindre attention, la demoiselle outragée alla vers la sortie, sans se soucier de la pluie qui tombait à verses.

Adieu Michael!

Il ne put que la laisser partir et rester là à mesurer l'étendue de la catastrophe. Elle devait le haïr...et il pouvait la comprendre...sans pour autant l'accepter. Victoria était à lui et il allait la récupérer même si pour cela il devait lui causer un tort. Il n'allait pas permettre qu'elle aille se consoler de sa "trahison" auprès de Jim Andrews.

De retour chez lui, il ne tarda pas trop à connaître le résultat de cet épisode frustré. Tracy se fit une joie incommensurable de lui communiquer qu'à peine rentrée de sa promenade Miranda avait annoncé à la cantonade qu'elle exigeait que la fête des fiançailles officielles soit avancée.

Elle avait l'air très fâchée...Que lui as-tu fait, vilain?, s'enquit Tracy, enjôleuse.

Moi? Va savoir ce que cette femme a dans la tête!, maugréa Michael dont les idées se démenaient, c'est Jim qui doit sauter de bonheur, là!

La jeune femme ne lui épargna pas détail. Bien sûr que M. Andrews était fou de joie. Il ferait ce que Miranda voudrait.

Ce qui m'a quand même étonné est que Miranda ne veut pas que tu assistes à ses fiançailles...ça laisse de quoi penser, tu ne crois pas? Ce sera dans deux jours...dommage que tu ne puisses pas venir...j'avais pensé...

Pense ce que tu voudras...moi, je m'en fiche comme d'une guigne!


Fin de l'édifiante conversation. Chacun raccrocha de son côté. Tracy ravie. Michael écumant de rage.

Deux jours. Pas question de perdre le temps. Une surveillance discrète de la mansion Andrews le renseigna dûment sur l'avance des préparatifs. On n'y allait pas de main morte. Ce serait l'évènement de l'année...ou mieux dit du siècle pour la société d'Avalon. Ce qui amusa le plus Michael ce fut de voir, le soir de la fête venu, l'équipe de vigilance mise en place. Personne n'entrait dans la propriété sans avant avoir passé par des philtres de sécurité dignes de la Maison Blanche. Définitivement Jim semblait craindre une attaque terroriste.

*Pas de souci, mon vieux...tu vas l'avoir, la surprise de ta vie!*

La fête se déroulait en toute pompe dans une ambiance de conte de fées...Pas le moindre détail n'avait été oublié. Fleurs, musique, service parfait. Les femmes rivalisaient en élégance, les bijoux brillaient avec éclat. Les flashes de la presse, présente partout, éclataient, donnant à l'évènement une envergure très hollywoodienne.

Le point culminant de la fastueuse soirée était, bien entendu, le moment où l'heureux fiancé passerait au doigt de sa belle la bague de fiançailles...un solitaire énorme scintillant de mille feux.

Miranda, mon amour...avec cette bague tu deviens dés cet instant...

Remous intense parcourant l'assistance interrompit ce tendre discours. La dernière personne au monde qu'on avait souhaitée voir là, s'y trouvait. Un sourire narquois aux lèvres. Splendide arrogance...Michael De Brent, sorti d'on ne savait où se tenait à deux pas du couple.

Désolé de ruiner ta fête, mon ami, mais cette demoiselle ne va pas devenir ta fiancée..encore moins ta femme.

Un Oh! outragé échappa aux présents. Jim, blême de rage avança vers l'outrecuidant, prêt à le tuer sur place. Miranda avait pâli intensément et le fixait avec les yeux élargis de surprise...d'une certaine crainte mais aussi d'un très...très intense plaisir.

Je ne sais pas comment tu as fait pour entrer ici, De Brent, mais tu vas t'en aller à l'instant même!

Pas de souci, mon vieux, je ne pensais pas m'éterniser, mais ce ne sera pas avant d'avoir dit ce que j'ai à dire.

Quelle audace...

Tu ne penseras pas la même chose quand tu sauras le reste de l'histoire...ta Miranda chérie n'est pas ce que tu crois...en fait, elle n'est pas QUI tu crois...

Mais de quoi tu parles...c'est un comble que...

Ce n'est pas bien malin pourtant...Ta chère fiancée est arrivée ici le jour de l'accident d'avion, n'est ce pas? D'après ce que j'ai su, tu l'as repêchée en mer. Selon sa version, elle serait tombée de son bateau...au fait, on l'a retrouvé le bateau? Non, bien sûr, par le simple fait qu'il n'y en a aucun.

Ces mots causèrent encore plus de remous. Jim avait viré au vert. Miranda fronçait les sourcils, menaçant de se fâcher devant tant d'inepties mais Michael poursuivit, tranquillement.

Pas de bateau...Miranda voyageait dans l'avion...en fait ce n'est pas son vrai nom, elle l'a tiré d'un roman à deux sous acheté à l'aéroport d'Honolulu. Elle en a tiré nom et personnalité, sûrement comme conséquence d'une grosse commotion. Miss Fairchild n'existe pas plus que le bateau et toutes les histoires dont elle vous a affabulé...Miranda est ma femme Victoria!

Une bombe éclatant au beau milieu du salon n'aurait pas causé plus belle effet. Miranda allait riposter, féroce, mais Michael ne lui en laissa pas le loisir, il tira de sa poche une photo et la lui tendit...un adorable bébé blond !

Désirée...notre fille!


Un silence pesant plana sur l'assistance pétrifiée. La jeune femme fixa la photo, pâlit encore plus et se serait effondrée au sol si Michael ne l'avait retenue dans ses bras. Elle s'était évanouie.

Voilà, c'est tout ce que j'avais à vous dire. J'ai essayé de lui faire récupérer la mémoire, mes méthodes ne doivent pas vous sembler trop orthodoxes mais je en voulais pas la brusquer...C'est un peu raté mais enfin...je ne pouvais pas la laisser se fiancer avec toi, Jim...Désolé pour toi, mon pote...mais à la guerre comme à la guerre.

Il releva Vic dans ses bras.

Et maintenant, si vous le permettez je vais emmener ma femme!

Michael était disposé à faire usage de la magie si les choses se corsaient mais trop sidérés pour réagir autrement on lui franchit passage et il quitta la scène avec la belle évanouie. À peine hors de la portée des regards indiscrets, il effectua un transplanage impeccable qui les mena à bord du Sorceress.

Posée sur le lit, Victoria reprenait conscience pour se trouver face à face avec Michael, qui souriait, ravi.


Ne m'en veux pas trop, ma chérie, je ne pouvais pas supporter l'idée de te voir fiancée avec ce plouc. Faut dire que tu ne m'as pas fait les choses faciles...

Elle ne semblait pas trop convaincue et même disposée à se montrer combattive.

Je sais...tu es convaincue que tu es Miranda...soit! Ça reviendra peu à peu...mais tu es ma Miranda à moi...si tu y tiens...on peut se fiancer...et nous marier...après tout, ça nous donnera l'opportunité de le faire comme il faut...notre premier mariage a été...euh! disons...peu joyeux!

Pendant qu'il parlait, Michael avait tiré un objet brillant de sa poche et prenant sa main, qui tremblait un peu, lui passa une belle alliance, identique à la sienne, au doigt.

Juste pour que tu n'ais pas l'intention de changer d'avis!...Et au fait, le nom du bateau...c'est en ton honneur, ma sorcière chérie!
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Lun 6 Juil - 0:38

Si elle avait déjà pleuré dans sa vie, jamais elle ne l’avait fait autant, pour le peu qu’elle s’en souvienne. Miranda mena un train d’enfer à sa jument. Au risque de se casser le cou, elle brava l’orage et rallia le parking des voitures. Jim y était, l’attendant sous un auvent parfait contre l’inondation. Bondissant de la selle, elle se jeta dans les bras aimants :

Ramène-moi tout de suite chez toi. On va avancer nos fiançailles. Jure-moi que tu empêcheras De Brent d’y venir. Je ne veux plus le voir, jamais !


Trop heureux, sans poser plus de question, Mr Andrews accepta.
Humiliée, bafouée, Miss Fairchild se consola dans le tourbillon des préparatifs accélérés. A qui en voulait-elle le plus ? Bonne question ! A lui qui la confondait avec sa défunte épouse ? ; à elle qui s’était prise au jeu de la séduction ? Qu’importe ! Elle serait Mrs Andrews, un point c’est tout.
Au jour dit, tout sembla parfait. Les multiples invités triés sur le volet se présentèrent en masse. Au milieu d’un parterre idyllique de fleurs et musique, très sûre d’elle, moulée dans une robe émeraude au drapé révélateur, Miranda reçut les hommages des uns et des autres. Jim avait tenu à mettre en place un dispositif de sécurité qui aurait découragé n’importe quel outrecuidant.
Pourtant…
Le moment était venu. Jim ouvrit l’écrin de velours dévoilant la plus belle bague dont une fiancée puisse rêver :


Miranda, mon amour...avec cette bague tu deviens dès cet instant...

Elle sourit mais quelqu’un s’interposa. Sous les flashes des médias, Michael surgit d’on ne sait où :

Désolé de ruiner ta fête, mon ami, mais cette demoiselle ne va pas devenir ta fiancée...encore moins ta femme.

Comment osait-il ? Malgré elle, Miss Fairchild sentit une vague d’immense satisfaction l’envahir. Il était venu ! Il bravait tous les obstacles ; il la voulait ! Ce qu’il raconta ne la mit cependant pas à la fête :

Pas de bateau...Miranda voyageait dans l'avion...en fait ce n'est pas son vrai nom, elle l'a tiré d'un roman à deux sous acheté à l'aéroport d'Honolulu. Elle en a tiré nom et personnalité, sûrement comme conséquence d'une grosse commotion. Miss Fairchild n'existe pas plus que le bateau et toutes les histoires dont elle vous a affabulé...Miranda est ma femme Victoria!

C’était impossible ! De Brent devait être un fou dangereux. Elle se blinda comme elle put mais la photographie fourrée sous son nez l’acheva :

Désirée...notre fille!

*Non, Nooooooon*

Le choc fut tel qu’elle perdit pédales et conscience. De ce qui en résultat, elle n’en sut rien. S’éveillant péniblement, elle découvrit un Michael anxieux et ravi :

Je sais...tu es convaincue que tu es Miranda...soit! Ça reviendra peu à peu...mais tu es ma Miranda à moi...si tu y tiens...on peut se fiancer...et nous marier...après tout, ça nous donnera l'opportunité de le faire comme il faut...notre premier mariage a été...euh! disons...peu joyeux!


De quoi parlait-il ? Un premier mariage ? Disait-il vrai ? Il lui passa au doigt une belle alliance, identique à la sienne :

Juste pour que tu n'aies pas l'intention de changer d'avis!...Et au fait, le nom du bateau...c'est en ton honneur, ma sorcière chérie!


Hein ??? Sorcière ? Ce gars était bon pour l’asile. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas contrarier les déments ? Dans le fond, cette situation très farfelue arrangeait parfaitement Miranda. Elle avait jeté son dévolu sur Jim parce qu’il représentait le meilleur parti du moment. Puis l’arrivée de Michael avait chamboulé ses beaux projets. S’il l’attirait d’une façon inédite, tout ce qu’il chantait était risible sauf...
Un mal de crâne atroce la fit gémir :


Tu as parlé de Désirée. Je veux la voir. Est-ce mon enfant perdu ? Quasi toutes les nuits je l’entends pleurer. Michael… Si... Si tu m’aimes un peu..., ou beaucoup…, amène-moi près d’elle. Je… Je ferai tout ce que tu voudras. On se mariera ou se remariera mais... Je veux voir Désirée !

Sa bouche lécha ses larmes avant de se souder à la sienne. A n’y rien comprendre, tout le décor bascula. Miranda se retrouva dans une chambre claire d’où elle perçut des cris :

C’est à moi ! T’as pas à y toucher !

Maman a dit qu’on l’avait à nous deux !

Elle ouvrit des yeux ronds :


Nos autres enfants ne s’aiment pas ?

Il lui expliqua des trucs qu’elle ne pigea qu’à moitié. Sarah, Lucas… Elle s’en moquait. Où était Désirée ? Une elfe rayonnante apparut à la porte de la chambre :

Je savais que maître retrouverait maîtresse !

S’accrochant à Michael, Miranda bégaya :

C’est... C’est quoi, ça ?

Il rit, l’informant.

Bi… Bikita.. ah ! Euh… Où est Désirée ? Je… Je veux Désirée.


Décidément des trucs lui échappaient. Sa requête fut aussitôt accordée sans qu’elle puisse en déterminer le moyen. Une fillette rose et blonde apparut dans ses bras. Tout fondit. Face au minois gazouillant, Miranda pleura à nouveau :

J’ai oublié des choses, j’en suis sûre, mais toi, toi tu es à moi !

Caresses, risettes, Miranda dévorait du regard et des lèvres le bébé jusqu’à ce qu’un gros chat gourmand d’attentions n’intervienne :

Michaeeel !

Paniquée, elle se réfugia dans ses bras.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 7 Juil - 14:43

Ensemble. Ils étaient enfin ensemble. Pourtant Michael ne parvenait pas à se sentir totalement heureux. La femme qu'il avait ramenée avec lui, l'enlevant presque n'était pas sa Vic...enfin, pas tout à fait! Elle continuait d'être Miranda, volubile, capricieuse. Un peu perdue pour le moment, la belle le jaugeait d'un œil incrédule alors qu'il parlait de leur mariage. Lui avouer qu'elle était tout aussi sorcière que lui n'avait pas arrangé les choses, elle pensait, à coup sûr, qu'il était devenu fou pour de bon. Peu importait, il saurait la convaincre du contraire. N'empêche qu'au milieu de ce
qu'elle pourrait penser Miranda semblait plutôt satisfaite de se trouver là avec lui. Qu'il ait chamboulé les plans de Jim flattait sans doute son égo démesuré; elle adorait être...adorée!


Une moue de douleur tordant ces traits chéris l'alarma.


Qu'as tu, ma chérie?

Elle avoua une atroce migraine lui brisant la tête. Michael la prit dans ses bras alors qu'elle éclatait en sanglots éperdus en gémissant d'une petite voix d'enfant gâtée:

Tu as parlé de Désirée. Je veux la voir. Est-ce mon enfant perdu ? Quasi toutes les nuits je l’entends pleurer. Michael… Si... Si tu m’aimes un peu..., ou beaucoup…, amène-moi près d’elle. Je… Je ferai tout ce que tu voudras. On se mariera ou se remariera mais... Je veux voir Désirée !


C'était tout ce qu'elle voulait. Récupérer son enfant. Désirée était donc la seule à avoir gardé une place dans son esprit derangé? Avec un douloureux pincement au cœur, Michael dut reconnaitre que c'était sûrement ainsi. Lui, il n'était que le gars à séduire...Un inconnu suffisamment attractif pour être ajouté à son palmarès de vamp irrésistible. Elle ne voyait en lui qu'un meilleur parti qu'Andrews!

Je t'aime...tu devrais le savoir...mais soit...tu vas voir Désirée!

Il l'embrassa, dans l'espoir de la calmer mais sa réponse fut distraite, assez indifférente, son attention était ailleurs. La faire toucher le portoloin ne posa aucun problème. La serrant contre lui, ils partirent...

Changement de décor. Ils se trouvaient à présenta dans une des chambres de La Folie. Parfaite entrée en matière, une dispute entre Sarah et Lucas. S'y prenant avec l'entrain habituel la petite demoiselle De Brent laissait présager le pire, ce qui ne manqua pas d'affoler un peu plus la nouvelle arrivante.

Nos autres enfants ne s’aiment pas ?

Sourire en coin.

Bien sûr qu'ils s'aiment, ma chérie...mais Sarah discute tout le temps. Tu dois savoir que les jumeaux ne sont pas tes enfants...c'est une longue histoire. Ils sont les miens mais tu les as toujours aimés! Veux tu que je les fasse...

Non, elle ne voulait que voir son bébé. Une soudaine apparition la fit presque hurler. Bikita, couinant de bonheur se trouvait là.

Je savais que Maître retrouverait Maîtresse!

Au moins quelqu'un qui gardait intacte sa foi en lui. La jeune femme s'accrocha à lui, évidemment effrayée par l'elfe. Dans sa mémoire perturbée ne restait aucun souvenir de semblable créature.

C'est Bikita, Miranda, notre fidèle Bikita...C'est une créature de notre monde sorcier...ne te fais pas de souci, ça reviendra. Tu as toujours beaucoup aimé Bikita!

Elle ne semblait pas trop convaincue mais faisant un effort se dirigea à la petite elfe domestique et demanda à voir Désirée. Vœu exaucé à l'instant. La réaction de Miranda en ayant le bébé dans ses bras fut émouvante , elle serra son petit trésor dans ses bras, en pleurant, la berçant, l'embrassant, la caressant transportée de bonheur.

J'ai oublié des choses, j'en suis sûre, mais toi, toi tu es à moi!

Michael et Bikita échangèrent un regard . Celui de l'elfe, surpris. Celui de l'époux oublié, embué de chagrin. Miranda semblait avoir oublié leur présence tout à ses retrouvailles avec l'enfant chéri.
Il fallut qu'à ces réjouissances se mêle Apache qui avait toujours adoré Vic, trottinant vers elle, le gros minet se frotta contre ses jambes, en ronronnant mais cela déclencha une crise de panique. Miranda bondit dans les bras protecteurs de celui qui se disait son mari en hurlant.

Calme toi, mon amour, c'est Apache...elle ne te fera rien! Tu l'as toujours beaucoup aimé et...

Rien n'y fit. Elle ne voulait pas voir la bête qui l'effrayait au plus haut point. Apache , vexée d'une si minable réception se vit chassée après une caresse distraite de son maître. Son instinct animal percevait aisément que quelque chose clochait...cette femme sentait bien comme sa maîtresse bien aimée mais ce n'était pas elle...sans préavis, le cougouar plaqua ses oreilles en arrière et retroussant les babines, montra des crocs étincelants en grognant sourdement. Ce qui bien entendu n'arrangea rien!

Va, Apache!, ordonna Michael surpris de cette réaction, va!!!

Jamais auparavant il n'avait émis un ordre aussi rageur. Le superbe animal battit en retraite. Alertés par les voix de leurs parents, les enfants firent une bruyante entrée en scène, s'arrêtant, interdits face à leur mère, sans presque la reconnaitre. Toujours drapée de soie verte, coiffée de différente façon, maquillée comme jamais auparavant, Miranda était une inconnue.

Maman!, dit timidement Lucas en s'approchant, tu es ma maman?...Dis, tu es ma maman!?

Il y avait tant d'angoisse dans cette question que Michael ne put s'empêcher d'aller vers son fils et le soulever dans ses bras.

Oui, Lucas...c'est bien Maman...mais tu te souviens que je t'avais dit qu'elle avait eu un accident?...Bien, voilà, Maman est un peu confuse, c'est tout.

Maman est morte!, assura Sarah, Maman est partie au Ciel avec l'avion...toi, et son petit doigt farouche pointa Miranda, toi...tu n'es pas notre Maman!!!

Sarah...tais toi, s'il te plait, pria son père qui sentait son endurance flancher misérablement. Il déposa Lucas, au bord des larmes, à terre, allez y , tous les deux...j'irai vous voir dans un moment.

Les enfants déguerpirent sans demander leur reste. Michael se tourna vers Miranda qui avait suivi la scène sans véritable intérêt.

Tu aurais pu leur dire au moins bonjour. Lucas t'adore et tu le lui rends bien...Tu...ne gardes aucun souvenir de nous, Vic?...Tu...nous as...

Mais elle ne lui prêtait plus grande attention, ravie avec les gazouillis délicieux qu'émettait Désirée. Il avait presque envie de se mettre à pleurer. Il faudrait avoir beaucoup de tact et patience avec Miranda. Son cœur se déchirait...si près et si loin à la fois. Il avait récupéré le corps intact de sa femme mais son esprit lui échappait. Vic, elle, avait sombré dans l'océan...là, se trouvait Miranda et le seul lien qui les rattachait était Désirée. Comme il enviait sa fille, pour elle, l'amour de sa mère était demeuré tel quel...

Ma chérie, ce serait une bonne idée si tu me laissais Désirée un moment et te changeais...Justin et Nate doivent sûrement nous attendre en bas et cette robe est un peu déplacée en cette circonstance. Tu trouveras tout ce dont tu auras besoin dans la garde robe!

Elle ne fut pas trop ravie de cette proposition mais le regard impératif du jeune homme la fit s'y plier, en faisant la moue. Se séparer du bébé lui déplaisait.

Allons, Miranda, elle est aussi ma fille et ca fait un bail que je ne l'ai pas vue...je te courais après, ne l'oublie pas!

Il lui prit Désirée des bras et alla même jusqu'à l'embrasser tendrement sur le bout des lèvres avant de la pousser gentiment vers la garde robe.

Là, elle tempêta de belle façon en argumentant ne trouver rien à son goût, triant les vêtements de Vic avec rageur degoût, les enlevant de leurs cintres et les jetant de côté, faisant sa petite crise d'enfant gâtée. Michael n'y tint plus. Appelant Bikita, il lui remit le bébé et alla s'occuper de cette femme insupportable, la trouvant au milieu d'un véritable désordre. Il attrapa au vol la robe préférée de sa femme et prenant celle ci du bras, l'entraina sans ménagements vers la salle de bains. Sans manières, ni trop de douceur, il entreprit de la dépouiller de sa voyante tenue de soirée, alors qu'elle criait en se débattant comme une mégère. Toute trace de patience enfumée, il la secoua comme un prunier.

Je t'aime par dessus tout, Victoria mais je ne vais pas permettre que tu agisses de cette façon...que tu te crois Miranda ou pas ne te donne aucun droit de te comporter comme une folle..tu as épouvanté mes enfants, tu as dénigré Bikita, tu as chassé Apache...que vient après? Tu vas me chasser moi aussi?

Elle le regardait avec les yeux élargis de crainte, les larmes ne tardèrent pas. Michael la serra contre lui, caressant ses cheveux défaits, l'embrassant de baisers fous.

Reviens moi, mon amour...reviens, je t'en supplie!

La jeune femme se calma peu à peu et consentit à passer la robe indiquée mais voulut d'abord se doucher. Michael n'était pas de la partie. Mis à la porte sans plus, il ne lui resta qu'à récupérer Désirée des bras de Bikita en recommandant à cette dernière de rester là pour conduire sa maîtresse au salon quand elle voudrait bien sortir de la salle de bains.

Nate et Justin, visiblement alarmés l'attendaient. Il leur suffit d'un coup d'œil pour se rendre compte que Michael n'était pas précisément dans son plat. Il avait l'air trop abattu pour s'y méprendre. Les questions fusèrent. Se laissant tomber dans un fauteuil, Michael y répondit de son mieux.

Elle est là...mais...ce n'est pas elle! Vic...a perdu la mémoire et joue un rôle...un rôle débile, elle se prend pour une telle Miranda...vous allez la voir, l'entendre et la voir agir...elle n'aime que Désirée!

Il flatta la joue de sa fille qui gazouilla ravie. Un nœud atroce lui fermait la gorge, sans pouvoir se retenir il sentit les larmes lui piquer les paupières. La tension accumulée pendant ces journées de folie à Avalon l'accablait et finit par avoir raison de lui.

Je l'ai perdue...je pensais qu'elle s'entichait de moi parce que j'éveillais un souvenir quelconque...mais non...je n'étais qu'un pion de plus dans son jeu...que vais je faire maintenant!?

Nate se trouva en train de caresser ses cheveux blonds, en murmurant des mots apaisants, sous le regard désolé de son mari qui ne trouvait plus de mots pour consoler son ami.

Une ravissante apparition mit fin à cette scène. Miranda, triomphante avança dans le salon, un sourire resplendissant aux lèvres, envolée toute trace de larmes ou confusion. Très maitresse de la situation, elle octroya Justin d'un battement de cils époustouflant , Nate d'un sourire blasé et son mari d'un regard apitoyé...tout en lui reprenant l'enfant. Michael se leva, se passant la main sur le visage, dans un essai, assez vain, de chasser le chagrin. Il passa son bras sur les épaules de sa chère femme.


Voici Justin et Nate, ma chérie...nos amis...

Il la guida vers le divan. Miranda y prit place et ne tarda rien à bavarder gaiement, admirant la beauté de la fastueuse demeure tout en promenant son regard expert sur les alentours...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mer 8 Juil - 21:20

Bon sang, elle était tombée dans une maison de fous ! Quand elle avait réclamé Désirée, la créature hideuse la lui avait apportée. Ensuite Miranda avait eu droit au « minet » qui l’avait même grognée… Michael voulut se montrer rassurant :

Calme toi, mon amour, c'est Apache...elle ne te fera rien! Tu l'as toujours beaucoup aimé et...

*Gnagnagna ! J’ai beaucoup aimé Bikita, j’ai beaucoup aimé le chat, je parie que j’ai beaucoup aimé les sales gosses !*

Quand on parle du loup…
Deux mioches, pas trop moches, faisaient une entrée fracassante. Le gamin un peu éberlué bégayait d’émotion. Elle ne lui accorda d’un regard distrait, reportant toute son attention sur le trésor gazouillant dans ses bras jusqu’à ce que la roussette la pointe du doigt :

toi...tu n'es pas notre Maman!!!

Grand sourire carnassier de Miranda :

J’en suis ravie ! * Qui voudrait être ta mère, pimbêche !*

Leur père les expédia au diable, assez interdit par les réactions de sa femme :

Tu aurais pu leur dire au moins bonjour. Lucas t'adore et tu le lui rends bien...

*Je savais qu’il dirait ça. Cette Victoria aimait tout le monde, ma parole !*

Elle s’en moquait royalement, Miss Fairchild avait trouvé ce qu’elle cherchait, rien d’autre ne comptait. Michael changea de sujet :

Ma chérie, ce serait une bonne idée si tu me laissais Désirée un moment et te changeais...Justin et Nate doivent sûrement nous attendre en bas et cette robe est un peu déplacée en cette circonstance. Tu trouveras tout ce dont tu auras besoin dans la garde robe!

Qui c’est ceux-là ? Et pourquoi je me changerais ? « J’aime bien » ma robe, moi ! *Na*

Mr De Brent sembla beaucoup moins tendre… De plus il osa la délester du bébé. Une réplique venimeuse titilla la langue vipérine mais Michael eut des arguments « convaincants » Après tout… il avait rempli sa part de marché. Elle avait dit qu’elle ferait tout ce qu’il voudrait, en mentant bien sûr, m’enfin… autant donner le change du moment qu’il lui rende l’enfant après. Elle se laissa embrasser légèrement et pousser vers la garde-robe. Aussitôt la porte ouverte, les traits de Miranda exprimèrent sa haute révulsion pour tout l’intérieur qui se retrouva bientôt épandu en pagaille totale sous la poigne vigoureuse de la jeune femme :

Regarde ça ! Affreux ! Celle-là ? pouah ! Il n’y a rien, rien qui puisse m’aller là-dedans ! J’aurais l’air de quoi là-dedans ? ta Vic c’était une nonne ou quoi ?

Oulà ! Le beau monsieur n’était pas content. Il attrapa une des rares tenues restant sur un cintre et entraîna Miranda jusqu’à la salle de bains. Ne voilà-t-il pas qu’il la déshabillait ? Elle se débattit, crachant :

JE ne mettrai pas ça ! Plutôt descendre toute nue. Et arrête de me peloter au passage, je…

Décidément non, le monsieur était vraiment fâché là ! Secouée comme un prunier, il lui traduisit sans ménagement le fond de ses pensées.

Je t'aime par dessus tout, Victoria mais je ne vais pas permettre que tu agisses de cette façon...que tu te crois Miranda ou pas ne te donne aucun droit de te comporter comme une folle…tu as épouvanté mes enfants, tu as dénigré Bikita, tu as chassé Apache...que vient après? Tu vas me chasser moi aussi?

*Qu’est-ce qu’il raconte ? J’ai rien fait ! Il est fou… Jim, au secours !*

Se retrouver la proie d’un fou furieux n’avait rien de réjouissant. Craintive, elle utilisa la meilleure arme à disposition : les larmes. Michael n’y vit que du feu, l’embrassant comme… le fou qu’il était.

*Faut pas contrarier les dingues…* Pardon Michael ! Je vais essayer, je t’assure ! D’accord, je passe cette robe ; elle est à ma taille c’est génial. Je vais me rafraîchir d’abord. A tout à l’heure.

Un bisou sur le nez auquel claqua la porte. Dès qu’elle s’isola, Miranda ragea. Elle ouvrit les robinets, regarda la robe litigieuse en résistant difficilement à l’envie de la mettre en pièce. Si Désirée n’avait pas été un puissant enjeu, elle se serait fait la malle aussitôt.
Dénudée, elle resta longtemps sous le jet, laissant les idées germer. Un truc qu’elle ne pigeait pas du tout était cette histoire de sorcière. Faudrait qu’elle en ait le cœur net. Certes, ils étaient venus à la vitesse de l’éclair… A moins qu’elle n’ait perdu connaissance et oublié le voyage. C’était sûrement ça. Un plan d’évasion s’établit… avant tout elle devrait amadouer le fou. Ça, c’était dans ses cordes. Le reste se construirait au fur et à mesure… Bon, il fallait qu’elle s’active un peu. Qui sait ce Justin et cette Nate l’aideraient peut-être ? Pomponnée, elle se força à revêtir la robe choisie par son « mari »
Elle se jugea à peine acceptable ainsi attifée. Un maquillage surchargé lui rendit le sourire.
A la sortie de la salle de bains patientait la créature hideuse qui lui sourit gauchement en la guidant vers le salon.
Cette balade plut beaucoup à Miranda.


*Belle baraque ! Pas à dire ! Qui est le proprio ? S’il est mignon…*

L’elfe s’effaça pour la laisser passer. Mazette, on aimait le luxe, ici.
Acte II scène 1
Buste redressé, nuque altière, sans aucune gêne, elle avança :


Désolée d’avoir tardé, minauda-t-elle en détaillant le couple près de Michael. J’ai eu quelques ennuis vestimentaires.

Ah ! Le Justin n’était pas moche du tout, intéressant… ! Petite œillade incendiaire au passage, petit signe distrait à la femme, elle visa Désirée que son « mari » détenait. Elle put la lui prendre aisément, et se laissa entraîner sur divan après des présentations sommaires. La conversation eut du mal à démarrer. Comme un poisson dans l’eau, Miranda s’y jeta :

Alors tout ceci est à vous, Justin ? C’est une très belle demeure. Vous m’excuserez si j’ai oublié des choses et vous parais loufoque. Dites-moi, très cher, sur combien d’hectare s’étend votre domaine ? (réponse hésitante) Tant que ça ? Vous devez avoir une foule de domestiques ! Où sont-ils ? ( réponse) Ah, oui, la magie, j’oubliais… Il faudra que l’un de vous me montre comment ça marche… Vous peut-être, Justin ? Ça me plairait bien de pouvoir faire des trucs. Il faut une baguette, non ? Où est la mienne ? (réponse) Ah… l’océan, évidemment. Tu m’en achèteras une nouvelle, hein, « chéri » ? J’en veux une en or avec des brillants tout autour !

Le fait qu’ils échangent des regards contrits ou navrés ne l’impressionna pas. On passa à table, Désirée confiée au laideron. Chichiteuse, Miranda picora son plat avec dédain jusqu’à ce que Davenport déclare l’avoir conçu lui-même. Revirement immédiat :

C’est un nectar ! Vous êtes un chef !

L’assiette se dévora sans laisser une miette. D’autres suivirent avec le même entrain. La conversation sembla plus fluide, Justin parla d’une « affaire » en bon avancement ; Nate de la pluie et du beau temps ; Michael bouchait des trous ; elle, elle complotait.
Au dessert, tous en bons termes, ils repassèrent ( pas des linges, hein !) côté salon; les alcools circulèrent. Miranda s’octroyait une troisième liqueur quand Michael lui prit le verre avec un commentaire sur sa soi-disant non tenue de l’alcool.


*Cool, Zen… Ne t’énerve pas, ne l’énerve pas*

Elle accepta de se priver de tonus. Ce qui l’énervait par dessus tout était cette sollicitude de chaque instant pendant laquelle, mine de rien, on tentait de lui rappeler des réminiscences d’un passé oublié.

*Rien à cirer de Vic faisait ceci, Vic aimait cela…*

La soirée s’acheva, les couples se formèrent vers les chambres. Soit… Miranda avait peut-être trop appuyé son étreinte envers Justin. Michael semblait si malheureux… Elle lui devait bien un bonus…
Après un dernier bisou à sa fille, « Mrs De Brent » contempla le grand lit de la chambre conjugale avec une certaine appréhension. A la guerre comme à la guerre, elle se laissa dépouiller de ses effets sans renâcler d’autant que Michael s’y prenait savamment.
Pas à dire, il connaissait ses points faibles et en joua mieux qu’un harpiste de concert. Elle céda toute, réclamant, geignant, criant jusqu’au bouquet final qui l’emporta dans un délire incroyable où elle hurla de plaisir avant que la douleur ne la broie, l’assommant.
Réveillée, elle s’étonna à peine d’être nue dans les bras de Michael. Un instinct plus fort que tout la poussa hors de la couche. Elle drapa son corps de n’importe quoi, menée par une force qui la dépassait. Sans mal, elle découvrit la nursery où deux berceaux s’agitaient seuls. Nulle hésitation l’habitant, elle reconnut sa fille dans son cocon rose. Elle la prit contre son sein, lui murmurant cent mots doux. Puis, son regard fut attiré par une photographie animée où un couple radieux échangeait des baisers.


*Son père et moi ! Moi ? Vraiment moi ?*

Sa tête éclata, elle ploya. Si Bikita n’était pas intervenue à temps, peut-être Miranda aurait-elle étouffé l’enfant en lui tombant dessus. Désemparée, l’elfe courut réveiller son maître :

Maîtresse pas bien, pas bien du tout.

Grand branle bat de combat, Michael jaillit dans la chambre des bébés. Il remit une Désirée intacte dans son berceau avant de relever sa femme dans ses bras…
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Jeu 9 Juil - 1:41

Si le regard de Miranda jaugeant, sans peine, le luxe doré qui l'entourait pouvait susciter un sourire, il n'en fut pas autant à celui, langoureux qu'elle coula au maitre des lieux. Nate tiqua, Michael, lui, se renfrogna, mortifié.

*Juste ce qu'il me manque...qu'elle jette son dévolu sur Justin!*

Pas la peine d'essayer de prendre en charge la conversation, Miranda s'en occupait, déployant magistralement son charme.

Alors tout ceci est à vous, Justin ? C’est une très belle demeure. Vous m’excuserez si j’ai oublié des choses et vous parais loufoque. Dites-moi, très cher, sur combien d’hectares s’étend votre domaine ?

La réponse de M. Davenport fut évasive, il n'en savait pas trop rien...de toutes façons le nombre approximatif cité suffit pour faire apparaître une certaine lueur de cupidité dans ces merveilleux yeux verts.

Tant que ça ? Vous devez avoir une foule de domestiques ! Où sont-ils ?

On cita poliment les elfes de maison. Nouvelle allusion à la magie qui ne sembla pas trop l'enchanter mais elle passa outre le détail avec un sourire charmeur.

Ah, oui, la magie, j’oubliais… Il faudra que l’un de vous me montre comment ça marche…
Vous peut-être, Justin ? Ça me plairait bien de pouvoir faire des trucs. Il faut une baguette, non ? Où est la mienne ?.Tu m’en achèteras une nouvelle, hein, « chéri » ? J’en veux une en or avec des brillants tout autour !


Étant donné que le chéri en question c'était lui, Michael se vit forcé à sourire, sans aucune joie, essayant de contrôler une folle envie de la secouer encore un peu.

S'il faut en croire aux faits, la tienne doit bien se trouver au fond de l'océan, ma chérie...Je t' en achèterai une nouvelle mais oublie l'or et les diamants, Miranda...contrairement aux moldus, nos outils de travail ne sont pas faits pour étaler notre status...simplement pour faire ce qu'on sait faire!

Elle ne fit même pas attention à ses paroles, trop occupée à rouler des beaux yeux à Justin. Nate fumait de rage rentrée et souriait, férocement, sans pour autant délaisser ses devoirs de parfaite dame de céans. Le repas était servi, on passa à table. Miranda minaudait, gracieusement, battements de cils et sourires à l'appui. Il suffit que Justin se reconnaisse comme l'artifice de ces mets somptueux pour que la jeune femme se lance dans un exploit de compliments inédits.

C’est un nectar ! Vous êtes un chef !

Et quoi plus!? Michael se sentait incapable d'avaler un morceau, Miranda faisait bel et bien du charme à son meilleur ami, là, sous son nez et celui de l'épouse, qui commençait à perdre son sens de l'humour. Il devinait Justin gêné, Merlin savait ce qu'il passait sous la table?. Il ne voulut pas le savoir. Sitôt la dernière bouchée avalée, on quitta la table sans plus de cérémonies et on passa au salon. Michael fit asseoir Miranda le plus loin possible de sa nouvelle "victime" et prit possessivement place auprès d'elle, essayant de distraire ces dangereux élans de séduction. Il la connaissait assez comme pour savoir de quoi elle était capable!

À mesure que la soirée avançait, Miranda se relâchait. Sa conversation était brillante. Ses répliques, pleines d'humour, de charme, entretenaient la conversation qui devenait légère, fluide...Qu'on parle si souvent d'elle en tant que Vic sembla la gêner, de premier abord...mais elle finit par se dérider et suivre le courant avec une grâce sublime...et une moue désabusée. Elle semblait ne pas aimer du tout la personne qu'elle avait été...Vic ne lui méritait pas le moindre des respects. Elle avait pris sa place et le reste n'avait qu'à s'en arranger avec...C'était elle, Miranda, qui était là...

Prendre congé fut toute une expérience. Miranda s'éternisa dans son étreinte avec Justin...comme si dire simplement bonne nuit pouvait prendre tellement de temps! Se forçant de ne pas voir rouge, Michael la traîna, pratiquement jusqu'à leur chambre. Enfin seuls! Face à face...mais juste pour un instant. Miranda réclamait sa fille.

Ma chérie...Désirée dort!

Elle s'en fichait comme d'une guigne et il fallut l'amener déposer un dernier bisou sur le front de l'enfant chérie. Pour Lucas et Sarah elle ne connut aucun égard. Elle les ignorait, simplement. Michael, lui, alla border encore ses enfants avant de la rejoindre.

Celle ci a été une longue journée, mon amour...oublions pour un moment nos problèmes...

Il la prenait dans ses bras. Elle se laissa faire sas opposer de résistance. Michel la sentit soumise et consentante, comme qui accepte un fait inévitable. Cela lui faisait tout le mal du monde...pourtant, retrouver cette sa bouche, la douceur de ses baisers. Caresser ce corps adoré, suivre ses courbes, se perdre dans ses replis...Il en oublia ses peines et l'aima avec savante ardeur, jusqu'à se dissoudre à deux dans une spirale de merveilleux plaisir.

On le secouait! Une voix couinante le pressait de se lever. Michael ouvrit un œil. Bikita, affolée lui criait presque:

Maîtresse pas bien, pas bien du tout.


En une seconde, il était parfaitement réveillé, constatant l'absence de sa femme il se leva, enfilant à la hâte une robe de chambre, il suivit la fidèle petite elfe jusqu'à la nursery.

Miranda gisait là, Désirée dans ses bras, manquant de peu de l'étouffer. Il lui prit doucement le bébé et après un baiser sur son front, la déposa dans le berceau. Un gazouillis réconfortant et l'enfant dormait, placide. Le cœur battant, déréglé, Michael se tourna vers l'elfe:

À partir de maintenant, Bikita, tu vas veiller sur Désirée...ta maitresse n'a plus toute sa tête...il faut être alertes, à tout moment...

L'elfe acquiesça en silence, des grosses larmes échappaient à ses yeux globuleux.

T'en fais pas, ma bonne Bikita, on va la ramener...elle sera comme avant...

Il voulait tellement y croire! C'était le seul espoir qui le maintenait encore lucide, l'empêchant se sombrer dans un désespoir sans nom. Se penchant sur l'évanouie, Michael la releva dans ses bras et la ramena à leur chambre. Allongée dans le lit, Miranda soupira ,sans ouvrir les yeux, le laissant lui enlever sa tunique de fortune pour après la couvrir des draps. Elle dormait, aussi placide et calme que son enfant, ignorante de ses faits. Michael, lui, ne colla pas l'œil de ce qui restait de la nuit, la serrant contre lui, craignant la prochaine imposture de cette personnalité si volubile.

Au réveil, la belle se montra douce et charmeuse, adoucissant avec beaucoup de grâce, l'amertume de ce qui se profilait comme un cauchemar en toutes règles.

Les jours qui suivirent n'arrangèrent rien à la situation. Au contraire, le tableau ne fit qu'empirer. Michael ne savait plus où en donner de la tête. Sa femme faisait des efforts flagrants pour ne pas gagner le public présent....à part bien sûr flirter outrageusement avec Justin. Les tentatives d'approche faites par Lucas s'étaient soldées pas des échecs cuisants, elle l'ignorait sans arrière pensées. Le pauvre gosse désespérait en silence et cherchait, pour une fois, refuge chez son père, qui, pour les effets, était aussi confus que lui. Sarah, elle, qui ne faisait aucun effort pour gagner l'affection de cette nouvelle version de mère qu'on lui livrait, s'en donna à cœur joie pour l'embêter le plus possible, ses remarques aigües ne manquaient pas, mettant les nerfs de tous à bout. Ce petit bout de femme était la seule à égaler Miranda à l'heure d'un caprice...ce qui ne tarda pas trop à porter ses fruits. Énervée, la jeune femme lui envoya une gifle retentissante tout en la menaçant de la pire des corrections. Les hurlements de Sarah mirent la maisonnée en alerte rouge. Lucas, pleurant à chaudes larmes, mais absolument outragé par le traitement donné à sa sœur, rapporta, sans rater un détail, les faits et gestes...d'elle! Cela faisait déjà trois jours qu'il ne l'appelait plus Maman!

Miranda berçait sa fille adorée quand Michael, hors de lui, déboula dans le petit salon.

Tu as frappé ma fille...tu as osé la traiter de petite bonne à rien...Mais bon sang, Miranda, quel genre d'être humain es tu? Ce sont des enfants!!! Tu...Vic était leur mère...la seule constante de leurs vies...

Sans demander son avis, il lui prit le bébé des bras.


Ce sont mes enfants...tous les trois...tu n'en veux qu'une...désolé, Miranda...on est une famille...la seule que j'aie et que j'aime...tu ne vas pas nous séparer...

Il remit Désirée à Bikita, accourue à l'instant ,et prenant Miranda du bras, effectua un transplanage parfait.
Le vieux pavillon de chasse se trouvait dans le même état de délabrement et oubli que lorsque de leur dernière visite. Elle, bien entendu, n'en gardait aucun souvenir. Lui, tous. C'était juste là qu'il l'avait demandée en mariage...c'est là qu'ils avaient conçu Désirée...

Tu es allée trop loin..Miranda ou pas...tu outrepasses les limites permises de la morale et la bienséance...Tu te comportes comme une folle dénaturée avec les enfants, tu joues les coquettes avec mon meilleur ami...quel genre de personne es tu?...Tu te fous du monde et de moi...que veux tu, à la fin?

Perdant toute ressemblance aux bonnes manières, il la secoua de belle façon, se réjouissant en la voyant essayer de se défendre. Elle commençait à s'affoler. Tant mieux pour elle. Il était furieux. Il était déçu, Il l'aimait au delà de tout mais en ce moment, il la haïssait presque...tout en la désirant...en désirant Vic..sa Vic qu'elle lui volait..

Je t'aime, Victoria...

Le même lit branlant d'antan reçut leurs ébats passionnés. Le désir l'emportait sur la rancœur...pourtant..
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Jeu 9 Juil - 21:47

La vie n’était décidément pas rose à la « Folie ». Sans la présence de Justin, Miranda aurait probablement filé avec Désirée tant elle s’ennuyait et se sentait prisonnière. On épiait ses faits et gestes ; elle n’avait plus le droit de tenir sa fille sans que l’affreuse nounou ne soit là ; c’est tout juste si on l’autorisait à aller seule aux toilettes !
Ils semblaient tous attendre quelque chose d’elle. Quoi ? Qu’elle devienne le sosie complet de l’autre ? Ils pouvaient courir. Pour elle, ça ne faisait pas de doute, il y avait erreur sur la personne. De Brent avait cru récupérer la femme qu’il adorait et par un hasard extraordinaire elle lui ressemblait trait pour trait. La correspondance s’arrêtait au physique. Mais si elle n’était pas sa femme, comment expliquer Désirée ? Cette question la hantait parfois. Pourtant l’évidence crevait les yeux : elle n’était pas Victoria. Miranda ne nierait pas qu’elle était vaniteuse, chichiteuse, provocante et surtout fouteuse d’embrouille. Si ça ne plaisait pas, tant pis. Elle sentait bien les animosités grandissantes à son endroit, celle de Nate en particulier.


*Normal, elle sait que son mari finira par céder*

Bien que ses tentatives éhontées de séduction envers Justin se soient jusqu’ici soldées par un échec, la belle ne désarmait pas. Qu’il cherche à l’éviter prouvait à cette écervelée qu’il était tenté. Donc, tôt ou tard, Davenport succomberait. Le plus gros écueil à cette future relation était Michael. Le pauvre semblait souvent très abattu. Peut-être finirait-il par comprendre son erreur et la ramènerait-il à sa vie antérieure ? Devoir s’en séparer la chagrinerait quand même beaucoup … Le fait de perdre un admirateur n’entrait pas en compte car lui, Michael était… différent. Elle s’était donnée volontairement, et raffolait de sa façon de faire au lit. Or, quoique allumeuse de première, Miranda, d’habitude ne succombait pas. Cette première en soi la déroutait plus qu’elle ne le montrait. Souvent, elle voulait réfléchir ou essayer de se conformer à ce qu’il espérait d’elle. Ses douleurs devenaient telles alors, qu’elle s’abstenait de les provoquer.
Non, la « Folie » ce n’était pas le top ! Regrettant les soirées endiablées, son parterre de soupirants, elle avait l’impression d’être dans un cloître. De plus, il y avait les gosses… ceux des autres femmes. Ce bonhomme blond comme son père paraissait toujours prêt à pleurer quand ils se croisaient tandis que la chipie rousse lui tapait sur le système. Ce qui devait arriver arriva, dans une scène de chamaillerie, Miranda n’y tint plus : elle gifla la gamine.


On aurait déjà dû te corriger plus d’une fois ! T’as intérêt à filer droit ou la prochaine fois ce sera du fouet que tu tâteras à moins que je ne te noie à la piscine. Fous le camp, minable bonne à rien !

Chose surprenante ce fut Lucas qui cafta. Le père outrage déboula alors qu’elle se calmait en faisant rire Désirée.

Tu as frappé ma fille...

Je le ferai à chaque fois qu’elle me manquera de respect.

Tu as osé la traiter de petite bonne à rien... Mais bon sang, Miranda, quel genre d'être humain es tu? Ce sont des enfants!!! Tu...Vic était leur mère...la seule constante de leurs vies...

Elle est bonne à rien ! Ou si, elle est juste bonne à emmerder son monde ! Elle m’a insultée et a dit vouloir tuer Désirée. Ça te la coupe, ça, non ? Des enfants ? Des monstres en culottes courtes, voilà tout. Ta Vic les a très mal éduqués : Lucas est une poule mouillée et Sarah une harpie.

Il lui prit sa fille des bras, elle eut envie de le mordre au sang.

Ce sont mes enfants...tous les trois...tu n'en veux qu'une...désolé, Miranda...on est une famille...la seule que j'aie et que j'aime...tu ne vas pas nous séparer...

Oh, non ! Les deux de l’autre – qui c’était ? tu ne me l’as pas dit ? - tu peux te les garder. Je ne briserai pas cette »charmante » famille ! Je m’en vais, t’es content ? Mais je veux mon enfant.

Le coup du transplanage, elle ne l’attendait pas. Sur le moment, elle crut qu’il la prenait au mot et la ramenait à Santa Catalina. Hélas non, ils se matérialisèrent dans... une baraque miteuse, minable. Elle s’affola :

Tu ne comptes pas m’enfermer ici, hein ? J’ai connu mille fois mieux, et…

Tu es allée trop loin...Miranda ou pas...tu outrepasses les limites permises de la morale et la bienséance...Tu te comportes comme une folle dénaturée avec les enfants, tu joues les coquettes avec mon meilleur ami...quel genre de personne es tu?...Tu te fous du monde et de moi...que veux tu, à la fin?

C’est qu’il y mettait le paquet. Sa poigne lui broyait les bras. Elle se débattit :

Lâche-moi ! Allée trop loin pour une baffe cent fois méritée ? ça te dérange que j’ennuie Justin ? T’as toujours pas pigé qui je suis ? Je m’en fous de Justin ; c’est le jeu que j’aime ! Et toi… Toi aussi, je t’aime. Ce que je veux… c’est toi !

Elle ne mentait pas. Il dut le lire dans ses yeux embués. Calmé instantanément, Michael flamba, elle aussi. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Ce taudis écoeurait Miranda, l’union avec son époux le lui fit oublier.
Réveillée avant lui, la garce domptée par amour se rajusta lentement. Tempes battant sourdement, vue floue, paupières lourdes, Miranda souffrait.


*Une douche ; j’ai besoin d’une douche*

Habillée, elle sortit du cabanon, ancien pavillon de chasse, apparemment. Un peu étonnée de se retrouver dans un parc splendide, elle suivit ses pieds de plomb jusqu’à une jolie pièce d’eau irrésistible. Fulgurantes des images issues du passé la scièrent. Là, elle s’était assise surveillant deux bambins puis un homme noir était venu et l’avait emportée. Le reste ne fut que douleurs ! On la fouettait, fouettait. Un tourbillon l’emporta, elle s’écroula.
L’eau fraîche bassinée sur son front lui rendit sa lucidité. Le visage anxieux de Michael à 10 centimètres du sien l’attendrit :


Oui, ça va. Je n’ai pas mangé ce matin… Pas besoin d’aller à ton Saint machin, je vais bien. Tu sais… j’ai vu des choses… J’ai peut-être imaginé mais… Est-ce que j’ai été enlevée et… fouettée ? J’ai rêvé, je crois. On est où ?

La chambre aérée, meublée mode retro, ne lui rappelait rien. Manifestement, il s’agissait d’une demeure ancienne :

Chez ta mère ! s’effara-t-elle.

Un vent de panique souffla, elle agrippa le col de son mari :

Je… je ne veux pas la voir ! S’il te plaît Michael, pas ça ! S’il te plaît, pitié, elle me déteste, je le sais, je le sens !

Quoi de plus convainquant qu’un torrent de larmes ? Un instant plus tard, ils revenaient à « la Folie »
Bien évidemment, sitôt sur pied, Miranda reprit son petit jeu. Exaspérer Nate, s’éloigner des mioches, jouer au chat et à la souris avec Justin, aimer Michael la dérida.
Le lendemain après une soirée enfin festive et arrosée où elle avait battu tout le monde au poker, ses yeux tombèrent sur un bout de bois dépassant d’une poche de son mari. Prendra, prendra pas ? On la disait sorcière, le diable gagna.
En douce, elle déroba la baguette, se vêtit à la hâte, et descendit dans le parc à l’arrière du domaine.


Je connais rien à ces trucs, pouffa-t-elle. Qu’est-ce que je risque ? Euh… Abracadabra : casse-toi !

Elle visait une vasque en pierre qui demeura de marbre. Dépitée, elle agita le bois à gauche et à droite, inventant des arabesques, souhaitant faire grandir des objets, les déplacer où réduire… Rien ne se passa. Puis, surgi du néant, un mot s’émit :

Incendio !

Vlam ! Le bosquet de roses s’enflamma. Malgré le mal de crâne qui menaçait, comme possédée par une force surnaturelle, elle enchaîna :

Bombarda ! Déprimo ! Expulso !

Le beau parc si calme et bien agencé se transforma bientôt en champ de bataille. Hallucinée, sans avoir conscience de ce qu’elle faisait, Miranda réduisit en miette bien des ornements. Le feu déclenché gagnait du terrain. Avant peu, il atteindrait ses pieds. Les premières flammèches léchaient ses pantalons quand un bras vigoureux lui arracha la baguette.
Des agamenti, réparo ou autres fusèrent, de même que des jurons.


Je n’y suis pour rien, plaida-t-elle. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je le jure. Ça sortait de moi et je ne savais pas l’arrêter… Je ne le ferai plus !

Enfant fautive pénitente, comment lui résister ? L’incident fut vite clos. Au moins possédait-elle une preuve de plus que les autres disaient vrai : elle était une Vic qui s’ignorait.
Très silencieuse, profil très bas, la journée s’écoula. Au lit de bonne heure, Miranda attendit que Michael la rejoigne. Humble, trisounette, elle mit du temps à vider son sac :


J’ai… j’ai beaucoup réfléchi. Je… je veux bien faire l’effort de redevenir celle que tu aimes, Michael. Aide-moi, veux-tu.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 14 Juil - 1:17

Il aimait Victoria. Miranda, elle, l'affolait. Comment sa femme avait elle pu se perdre dans cette folie épuisante? Comment avait elle pu l'oublier? Ou peut être, dans un repli de cet étrange état l'esprit de Vic cherchait à se venger des affronts qu'il lui avait infligés?

*Mais non, voyons, Vic t'en voulait mais elle n'a pas l'esprit mesquin...Vic t'aime!*

Vic?...


Il se redressa sur leur couche de fortune effaré de constater que sa femme ne se trouvait plus avec lui. Habillé en un instant il sortit au pas de course du vieux pavillon. Pas trace de Miranda...

*Bon sang...fallait il que tu t'endormes comme une souche?*


Connaissant l'américaine, il supposa qu'elle se sentirait attirée par la splendeur du parc et qu'elle devait vaquer par là, en mettant un prix approximatif à tout ce que ses yeux voyaient. Le plus logique avancer vers le manoir...Michael ne se trompa pas. Miranda se trouvait près de l'étang. Contemplant la pièce d'eau avec étrange fascination, perdue dans sait on quel souvenir. Elle porta les mains à se tempes en émettant un gémissement...Il n'arriva pas à temps pour l'empêcher de s'écrouler sur le sol, inconsciente.

*Mais qu'est ce qu'il se passe? Ce n'est pas la première fois...*


Premier réflexe, la prendre dans ses bras et l'amener à l'intérieur de l'auguste demeure. Lady Cavendish, avertie par un de ses elfes, accourut d'immédiat, juste pour se trouver face à son fils, la mine déconfite, sa femme évanouie dans les bras.

Mais que...Seigneur, Michael...que fais tu là?...Que se passe t'il?...Mais...Par Merlin, j'ai de la peine à croire que Victoria soit de retour...pauvre enfant...qu'a t'elle?

C'est long à expliquer, Maman...elle est sous le coup de grosses émotions...son esprit est...un peu égaré!

On conduisit la belle évanouie à une des chambres. Une fois allongée sur le lit, Michael essaya de la ranimer. Aylinna contribua avec une petite potion de force, qu'elle même tint à administrer à sa belle fille.

Tu as l'air fatigué toi aussi, mon chéri!

Michael se contenta d'un sourire accablé mais n'avait aucune envie de se lancer dans un recit complet de ses misères. Aylinna comprit sans besoin de paroles et après avoir caressé la tête de son fils adoré, sortit de la chambre, laissant le couple à seules. Juste à temps, Miranda reprenait ses esprits.

Ma chérie...arrête de m'effrayer de la sorte. Je pense que d'ici on va tout droit à Ste. Mangouste. Ça va? Tu te sens un peu mieux?

Elle sourit. Attendrie? Il n'en savait plus rien. Miranda s'empressa de le rassurer:

Oui, ça va. Je n’ai pas mangé ce matin… Pas besoin d’aller à ton Saint machin, je vais bien.

Il lui flatta doucement la joue mais déjà elle passait à autre chose, le prenant au dépourvu...comme il commençait à être habituel:

Tu sais… j’ai vu des choses… J’ai peut-être imaginé mais… Est-ce que j’ai été enlevée et… fouettée ? J’ai rêvé, je crois.

Michael réprima mal une grimace. Pourquoi de tous les souvenirs elle devait garder celui là en particulier? Bien entendu, selon ce qu'on lui avait raconté, c'est près de cet étang qu'on avait enlevé Vic...mais il sentit lui devoir la vérité, qui sait? Peut être récupérer des bribes de son passé accélèrerait sa récupération?

Non, ma chérie...ce n'était pas un rêve...Malheureusement pas...Cela s'est passé il y a longtemps...mais tu vois, tout a bien fini, puisque tu es là...

Si elle avait sur que ce jour là avait débuté le pire cauchemar de sa vie...Mais le moment n'était pas venu d'entrer en détails. D'ailleurs Miranda ne l'écoutait plus, promenant son regard autour d'elle, appréciant la décoration rétro de cette chambre. Pas de doute, la belle avait œil de connaisseur.

On est où ?

Chez ma mère...celui ci est son manoir. Tu y as passé pas mal de temps..avec les enfants...

Sa réaction fut plus proche à la panique qu'à autre chose.

Je… je ne veux pas la voir ! S’il te plaît Michael, pas ça ! S’il te plaît, pitié, elle me déteste, je le sais, je le sens !

Mais...Vic...euh! Miranda ma mère ne...Je t'en prie ne pleure pas...c'est bon...c'est bon...

Pas d'autre recours que rentrer le plus vite possible à La Folie. À peine eut elle récupéré ses belles couleurs, ce qui ne tarda guère, on recommença le manège habituel...comme si l'épisode du pavillon n'avait jamais eu lieu...Pourtant les mots qu'elle avait dit alors, continuaient de tourner dans la tête de Michael:

"Ça te dérange que j’ennuie Justin ? T’as toujours pas pigé qui je suis ? Je m’en fous de Justin ; c’est le jeu que j’aime ! Et toi… Toi aussi, je t’aime. Ce que je veux… c’est toi !"

Non. Il n'avait pas encore pigé. Ou plutôt se refusait à le faire. il ne voulait pas se convaincre que sa Vic...soit devenue cette folle sans inhibitions ni manières! Les nerfs de Michael, pourtant bien trempés, étaient à bout. Il en avait marre de voir le jeu éhonté auquel se livrait celle qu'il considérait comme l'amour de sa vie,avec son meilleur ami. Voir Nate bouillant d'envie de tordre le cou de l'intrigante n'aidait pas beaucoup. Constater le comportement débile avec les enfants, l'écœurait. Cette après midi, alors que Vic/Miranda promenait Désirée dans le parc, sous la stricte vigilance de Bikita, il conversa longuement avec se amis . Il faudrait trouver une solution au plus vite, la situation devenait intenable pour tous.

Je ne sais plus que faire...parfois je pense qu'elle est malade mais tout de suite après, elle se porte comme un charme. Je crois qu'elle nous joue la comédie...la seule chose que Miranda veut...est Désirée...

*Et toi...mais là, on est le paquet complet ou rien...*

Je crois que le mieux pour tous est que nous partions...Je laisserai les enfants chez ma mère...Désirée inclus. J'ai eu une longue conversation avec Charlie, hier...selon elle, il faut confronter Vic à des endroits où on a été ensemble...Répéter si possible quelques situations clés du passé...selon elle, surtout notre rencontre...suis bon pour un autre bol de salade...mais si ça aide...

Fin des beaux plans. Miranda faisait une entrée très remarquée, impossible autrement, en scène. La faire se tenir tranquille, un tour de force. La soirée pourtant se passa allègrement. Après un diner rapide, sans aucune pompe, ils décidèrent de jouer au poker. Soirée mémorable. On but, on rigola, pour une fois, Miranda délaissa son attention vers Justin se détourner vers son mari, au soulagement général. Elle les pluma allègrement et tout le monde se retira tranquillement pour une nuit en paix....qui connut un réveil singulier.

En ouvrant l'œil, Michael ne put que se rendre compte qu'une fois de plus sa petite femme avait pris les devants et s'était levée, sans qu'il s'en rende compte. Ce qu'il réalisa un instant plus tard, l'alarma au plus haut point. Sa baguette avait disparu!

Le parc, à l'arrière de la maison ressemblait à un champ de bataille. Miranda, au beau milieu de ce chaos se démenait comme une folle en lançant des sorts à tort et à travers. Elle avait mis le feu...et celui ci ne tarderai pas à l'atteindre. En deux bonds, il fut à côté d'elle, la ceinturant avec force, après lui avoir arraché la baguette de la main.

Tu es devenue complètement démente!!!

En jurant comme peu de fois dans sa vie, il entreprit de réparer les dégâts faits avant de la trainer dans la maison. Jamais, il n'avait battu une femme mais cette fois l'envie le démangeait, pourtant son repentir sembla sincère:

Je n’y suis pour rien. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je le jure. Ça sortait de moi et je ne savais pas l’arrêter… Je ne le ferai plus !

Il eut droit à un regard de dévastatrice contrition qui le laissa tout remué.

Miranda...tu dois essayer de démontrer un peu de bon sens...C'est sûr que tu ne savais pas ce qui se passait, la magie est très dangereuse si on en sait pas en faire usage...tu as gardé tes pouvoir mais ne sais plus les canaliser...ça reviendra...

En tout cas, c'est ce qu'il espérait de tout cœur. La journée se passa sans autres incidents à déplorer. Les Davenport retenus ailleurs, ils mangèrent en tête à tête et se retirèrent tôt. Il était éreinté d'être toujours sur ses gardes. Miranda le surprit en se montrant d'une douceur inespérée, ses paroles le prirent de court:

J’ai… j’ai beaucoup réfléchi. Je… je veux bien faire l’effort de redevenir celle que tu aimes, Michael. Aide-moi, veux-tu.

Vouloir? Il n'avait désiré que ça depuis le début de cette aventure échevelée.

Oui...bien sur que je veux t'aider, mon amour...bien sûr que oui. Ce qui est plus...demain même, nous allons à Paris. Tu adores cette ville...nous y avons passé des moments merveilleux...

L'idée sembla la ravir et tout alla bien jusqu'au moment de lui dire que les enfants...et Désirée iraient chez leur grand-mère, qu'ils allaient voyager seuls. De suite, elle passa en mode gosse boudeur.

Ma chérie...nous avons besoin d'un temps pour nous...seulement tous les deux...Maman adore ses petits enfants et nous n'allons pas rester toute la vie à Paris...Tu verras, nous allons beaucoup nous amuser...

La convaincre ne fut pas une mince affaire mais il s'y prit assez bien.

Paris, la Ville Lumière, les accueillit dans toute sa splendeur estivale. Le ciel pur, la brise tiède. Le décor parfait...et les français!

Michael n'avait rien contre les ressortissant de ce pays merveilleux, à part peut être qu'ils mangeaient des grenouilles et des escargots, mais enfin...Jamais auparavant, il n'avait remarqué leur façon de regarder une belle femme, de lui sourire...des galanteries débitées à mi voix. Tout compte fait, il réalisa qu'il venait de tomber dans la gueule du loup, là où la drague semblait être le sport national...Miranda, elle s'en déclara, pur et simplement enchantée. Elle revivait. Tous ces hommes, petits, gros, chauves, grands ou minces, beaux ou laids, avec leur charme sûr...devenaient ses admirateurs potentiels. Revigorée d'un bonheur si simple, elle entraina son mari de droite à gauche, dans toutes les boutiques de haute couture connues. Dépenser une fortune sans penser...quel plaisir grandiose! Michael dut faire attention à dissimuler son incrédulité quand elle défilait face à lui, vêtue de modèles audacieux, qui lui allaient à merveille mais que Vic n'aurait même pas regardé...à l'heure du dîner chez Maxim's, il avait presque accepté sa condition et était prêt à signer sa reddition inconditionnelle. Miranda faisait jouer sa séduction à fond...il était à sa merci et ne s'en plaignait plus.

Si elle fit tourner des têtes en entrant au prestigieux restaurant, ce ne fut qu'une mise en appétit. S'en suivit une mémorable tournée des Grands Ducs, le champagne coulait à flots...Il entendit son rire fuser...Tiens, où était encore passée Miranda!? La foule mouvante l'empêchait de la voir...

Miranda!!!

Et un instant, plus de rire...plus de femme. Michael resta là, à se faire presque bousculer par les joyeux passants. Pas trace de sa femme chérie.

*Par tous les diables, elle était à côté de toi...ouais...elle n'y est plus!*

Ils se trouvaient dans un quartier élégant, au moins pas trop le risque qu'elle se fasse attaquer dans la rue...En plus, ne parlant qu'un français assez médiocre, la belle folle n'irait pas trop loin...quoique bien sûr, Avec Miranda on ne savait jamais. Il arrêta des passants, leur décrivit Vic, la réponse était toujours la même , personne ne l'avait vue...en plus avec le monde fou qui cavalait par là!

On n'appelle pas la Police française à trois heures et demi du matin pour dire: "J'ai paumé ma femme." On lui rirait au nez en l'envoyant se faire voir ailleurs Pas toujours très sympathiques, ces voisins continentaux. Faute de plus d'inspiration, passablement claqué et la tête un peu lourde de champagne, Michael décida d'utiliser les grands moyens. Produire un patronus dans ces conditions alternatives ne fut pas trop aisé mais il y parvint à la troisième tentative. Il se fichait comme d'une guigne si ça fichait la pagaille ou si ça lui rapportait des problèmes avec le ministère de la magie français...il n'était pas à ça près...

Le cougouar, certainement plus éveillé que lui, ne tarda pas à rapporter des nouvelles. D'un transplanage périlleux, Michael apparut, un peu catastrophé, face à un élégant hôtel particulier, devant lequel les limousines ne cessaient de déposer d'élégants personnages. Juste le genre de décor qui seyait à Miranda comme un gant. L'avantage d'être bien vêtu, d'avoir belle allure et un air indubitablement riche, permit à Michael de pénétrer dans cet antre ultra sélect...Il ne dût pas trop chercher...le rire de Miranda l'atteignit avant même de la voir.

Elle riait...ravie, répondant aux compliments douteux d'un individu posté à sa droite...avant de se tourner ,coquette, vers celui de la gauche. Michael avança résolument vers elle et la prit du bras, sans trop de cérémonies.

Ma chérie, cela fait des heures que je te cherche!

On le regarda comme s'il avait proféré une obscénité, et les chevaliers servants de la belle se pointèrent, décidés à la sauver de ce trouble fête.

Vous allez m'excuser, messieurs...mais je suis le mari de Madame!

Par Merlin...il lui semblait déjà avoir vécu une situation semblable, mais son mal au crâne empirait...pareil que son humeur. Sans s'arrêter à savoir ce que pensait la belle compagnie, il sortit de là, en entrainant Miranda qui protestait, vertement...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mer 15 Juil - 14:01

Rarement Miss Fairchild s’était interrogée sur son comportement. Or, là… A force de voir la réaction des autres, elle dut se forcer à un peu d’introspection. Les paroles de Michael dans la baraque pourrie, où soi-disant ils avaient engendré Désirée, l’avait néanmoins atteinte. Après son dernier exploit très involontaire, tous ces reproches avaient longuement tournoyé dans la cervelle de moineau.

*Ça veut dire quoi outrepasser les limites de la bienséance et de la morale ? Je ne fais rien de mal à jouer avec les hommes, moi ! S’ils sont assez idiots pour tomber dans le piège, qu’est-ce que j’y peux ?*

Se voir traiter de folle dénaturée l’avait blessée ; d’ailleurs les qualificatifs du genre ne manquaient pas au quotidien. Dans le parc aussi, De Brent l’avait traitée de démente. Peut-être l’était-elle après tout ? Elle n’était pas fière des dégâts causés mais puisque Michael avait tout réparé... N’empêche que la Miss se posait des questions sur elle et sur… Michael. Il lui plaisait énormément, c’était indéniable sinon, Désirée ou pas, elle aurait déjà fait son baluchon. Quel dommage qu’il soit encombré de deux autres lardons ! Il ne lui avait toujours pas parlé de leur mère à ceux-là. Peut-être y avait-il un cadavre dans un placard ? Tôt ou tard, elle saurait l’en faire sortir.
En attendant, Si elle voulait conserver Michael, il serait sans doute bon de tenter une conciliation. C’est qu’il savait se montrer méchant quand il le voulait ! Puisqu’il ne l’avait pas encore envoyée au diable, c’est qu’il y tenait malgré tout, telle qu’elle était.
Sa demande, très sincère, d’aide à devenir plus « sage» reçut un accueil positif.


Oui...bien sur que je veux t'aider, mon amour...bien sûr que oui. Ce qui est plus...demain même, nous allons à Paris. Tu adores cette ville...nous y avons passé des moments merveilleux...

Paris ? En France ? Tu es sûr que nous y… Excuse-moi, bien sûr, tu le sais mieux que moi. Ce sera fantastique de balader Désirée aux-champs-Elysée.

Après l’exaltation, la douche froide : les enfants ne seraient pas de la partie. Les deux de l’autre elle s’en moquait mais laisser Désirée, qui plus est aux mains de celle qui ne l’aimait pas, ne l’enchantait pas. Les arguments de Michael eurent raison de sa bouderie.

Ah, Paris ! Elle adora. Au moins les Français savaient apprécier une jolie femme. Un sourire un peu coquins et les voilà prêts à lui manger dans la main. Elle s’en donna à cœur joie tout en restant fermement accrochée au bras de Michael car les parisiennes ne se gênaient pas non plus de pratiquer un sport identique au sien ! Que de fois ne surprit-elle pas certaines œillades incendiaires dédiées à son mari ? Un regard féroce les remettait souvent en place et, heureusement, Michael était bien trop occupé à la gâter qu’il ne les voyait même pas.
Le tour des grands couturiers fut une expérience mémorable pour… tous ! Exigeante, dominatrice, Miranda mit à mal la patience du personnel. Les rares modèles agréés démontraient son goût du chic tapageur, et alors ? De Brent n’avait pas appelé l’asile ni roulé sous la chaise en éclatant de rire, donc…

La virée mémorable chez Maxim’s prouva encore son excentricité ainsi qu’un talent culinaire certain. Elle refusa le homard, trop cuit à son palais, trouva le foie gras pas assez moelleux, chipota sur le filet pur ; bref fut adorablement garce au grand plaisir de Michael, apparemment. Les rires et baisers qu’ils échangèrent en baladant après de nombreuses coupes de Champagne, ne lui laissaient aucun doute là-dessus : il aimait sa folle en dépit de tout.
Paris dort rarement. Une douce nuit du plein été vous en convaincra si vous déambulez dans certains quartiers à certaines heures.
Ils passaient, bras dessus bras dessous dans une belle rue aux boutiques divines. Beaucoup de monde circulait. Irrésistiblement attirée par une vitrine illuminée, Miranda lâcha Michael pour mieux reluquer les modèles proposés à la tentation des richards.


Regarde, mon chéri ! Ces chaussures sont merveilleuses. Il me les faut, on…

Surprise, elle se retourna et constata l’absence de son époux.

*La vache ! Me planter comme ça au beau milieu de nulle part ! Sans doute est-il rentré, trop lassé des mes extravagances… *

Quelque chose lui disait qu’il n’aurait pas fait ça mais le démon qui la possédait s’obstinait à lui brouiller les idées. Monsieur faisait sa crise ? Elle ferait la sienne aussi, na ! Possédant assez bien d’Euros sur elle, Miranda héla un taxi. Elle ouvrit la portière et s’adressa au chauffeur dans son français approximatif :

Moi veux amusement. Box chic, you know ?

Tiens, on lui prenait le coude. Papillonnant des cils, elle découvrit un élégant gentleman qui s’adressa à elle en parfait anglais teinté d’une pointe d’accent :

Vous recherchez de l’amusement, ma chère ? Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre. Comment se fait-il qu’une délicieuse jeune femme soit seule dans Paris ? C’est inconvenant ! Puis-je vous proposer de vous joindre à nous ? Mes amis et moi nous nous rendons justement chez Charles de Dompierre. Ses party sont toujours incroyables ; vous ne vous y ennuierez pas. Je me présente : vicomte Philippe de Tinguy de La Giroulière.

Singulière invitation mais très attractive. Un pourboire au taxi pour sa course ratée, hop, Miranda accepta, enchantée.
La limousine du vicomte ne circula pas longtemps ; elle débarqua les trois couples au pied d’un riche hôtel particulier. En chemin, Miss Fairchild avait déjà conquis son monde par sa bonne humeur et réparties fines.
La réunion du soir consistait en un somptueux buffet, papotages et jeux. Par politesse, elle grignota un truc ou deux, mais s’intéressa aussitôt aux tables de jeu, sa passion. En un rien de temps, elle réussit à engranger un joli pactole qui fit d’elle ce qu’elle préférait : le pôle d’attraction. Ne voulant pas plumer ces « pauvres » gens, Miranda poursuivit sa soirée en batifolant à gauche ou à droite, une escorte d’admirateurs la pressant de questions auxquelles elle répondit en mentant effrontément :


Je suis veuve ! J’ai quitté le Texas pour tenter d’oublier… Je reste une semaine, au plus…

N’importe quoi pour captiver l’attention. Des invitations plurent. Il fallait absolument qu’elle les accompagne à Vincennes, à l’hippodrome, ou à la garden party des Lambermont, etc.
Insouciante du temps qui filait, un joyeux dialogue fut interrompu par l’arrivée intempestive d’un Michael visiblement agacé. Il s’interposa :


Ma chérie, cela fait des heures que je te cherche!

Bien sûr avec les bobards que Miranda avait débités, son parterre d’admirateurs voulut s’interposer.

Vous allez m'excuser, messieurs...mais je suis le mari de Madame!

Coquine, elle fut à deux doigts d’entrer dans le jeu et de prétendre n’avoir jamais vu cet homme de sa vie. Un regard qu’elle commençait à bien connaître l’en dissuada. D’autant que très fermement, il l’entraînait dehors :

Arrête de me pousser comme ça ! Pour une fois que je m’amusais ! Je croyais que tu voulais te débarrasser de moi… Tu n’imagines pas l’effet que ça m’a fait d’être toute seule en terre étrangère ! Michael, tu me fais mal !

Rien n’y fit. Il ne la lâcha pas jusqu’à un recoin sombre d’où il transplana aussi sec direct dans leur suite du Ritz. Là, il la planta au salon et partit d’un pas énervé dans une des chambres où il se boucla. Miranda soupira. Après tout dormir un peu ne nuirait pas. Elle détestait se coucher sans s’être rafraîchie aussi passa-t-elle à la salle de bain. L’eau délicieusement parfumée la relaxa. Miranda y barbotait gentiment quand, sans crier gare, la douleur revint en force. Des images incontrôlables affluaient. Scènes délirantes de strip poker, de promenade beuglante sur la plus belle avenue du monde, de course à cheval, d’un couvent…
La nausée la saisit toute. Le carrelage souillé ne se souviendrait pas de ce nouvel exploit. Décomposée, Miranda veilla à effacer toute trace avant de péniblement gagner l’autre lit où elle s’écroula.
Au matin, fraîche et reposée, elle déjeuna joyeusement en compagnie d’un Michael moins ronchon.


Que faisons-nous aujourd’hui ? Si on faisait les antiquaires ? Chez Justin j’ai vu des pièces admirables, j’aimerais en avoir de telles chez nous à la Tanière.

C’était sorti tout seul, sans y réfléchir et aurait pu paraître anodin si Michael lui avait déjà parlé de cet endroit. Lui seul était certain qu’il ne l’avait jamais évoqué. Il lui lança un regard en biais, elle ne remarqua rien, partie sur sa lancée :

J’ai follement envie de posséder des bronzes comme chez lui ! Puis on peut faire des musées ou des galeries d’art, hein ?

Va pour la partie artistique.
Ils en firent des boutiques, Miranda semblait infatigable. Plusieurs pièces enrichirent bientôt le patrimoine puis, alors qu’ils se trouvaient isolés dans une arrière-boutique pleine de trésors divers, la belle attira De Brent dans un coin :


Prends-moi, ici, tout de suite.

La tête de son époux valait de l’or ! Mais les caresses savantes de Miranda eurent tôt fait de vaincre ses réticences. Il dut la bâillonner pour ne pas attirer l’attention mais cette expérience inédite les transporta bien au-delà de l’extase habituelle. Si bien que la garce n’en resta pas là. Plus le lieu était incongru et risqué, plus elle se démenait. Toilettes du Louvre, placard du musée Grévin, même un confessionnal désaffecté reçut leurs folles galipettes.

Tu ne te plaindras pas de t’ennuyer avec moi ? Je parie que ta Vic n’aurait jamais pensé à ça.

Pour une qui prétendait vouloir se conformer… on était loin du compte.
Paris leur laisserait d’étourdissants souvenirs à l’un comme à l’autre. Plusieurs jours de délires s’écoulèrent ainsi avant que Michael ne décide d’une autre étape primordiale selon lui dans ce singulier pèlerinage : l’hôtel de leur première fois.
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Ven 17 Juil - 14:27

Paris et Miranda! À jamais, impossible à dissocier! Ces journées de folie étourdissante marqueraient pour toujours leurs vies. Ou du moins la sienne. Miranda l'avait entrainé dans son délire, il s'y était plié sans résistance. Comment ne pas le faire d'ailleurs? Seul son regard était une invitation au péché. Tant pis pour tout, ils péchaient ensemble. Avec elle, il avait découvert des facettes du plaisir jamais explorées, ce qui était déjà beaucoup dire. Il ne semblait pas avoir de la limite pour cette imagination effrénée. Michael se perdait dans un tourbillon d'hallucinantes sensations et le souvenir de Vic, de sa Vic, si douce, aimante et généreuse commençait à s'estomper doucement face à la sulfureuse présence de Miss Fairchild. Elle était folle, soit...mais quelle folle délicieuse, enjôleuse, séductrice, avec ce magnétisme délirant de sensualité .

Tu ne te plaindras pas de t’ennuyer avec moi ? Je parie que ta Vic n’aurait jamais pensé à ça.

Victoria l'avait aimé, attendu et pardonné ses écarts, elle avait été la mère merveilleuse pour ses enfants...elle avait été la femme parfaite . Il sentait la tromper...pourtant, il lui était infidèle avec elle même. Miranda n'était qu'une facette de Vic. Une facette ignorée, tapie au fin fond de son esprit. Une étrangère licencieuse, délicieusement effrontée, capable d'audaces inédites qui le menait sur le sentier de la perdition...et de l'oubli.

Non...je ne me plaindrai jamais d'ennui, tu peux en être sûre.

Il passa sous silence ce qu'aurait pu penser Vic mais cela n'aurait, le plus sûr, jamais rien eu à voir avec les expériences échevelées des derniers jours. Michael préférait ne pas y penser sous peine de perdre le peu de bon sens qui lui restait.

Pourtant il fallait bien retourner à la réalité...même si depuis des jours il remettait sans cesse le moment de quitter cette illusion délirante. Miranda fit la moue. Elle aurait voulu rester encore plus longtemps à Paris et le lui fit savoir à sa façon, si fantasque. La convaincre du contraire tint du véritable tour de force. Seul le désir de revoir Désirée fit pencher la balance à faveur du rationnel.

Retour à La Folie, où les attendaient Justin et Nate avec un plaisir mitigé. Michael s'en voulait de leur imposer leur présence mais l'unique lieu sûr pour lui dans tout le Royaume Uni, était la demeure Davenport . Le procès de sa réhabilitation trainait en longueur, il y avait d'autres chose de quoi s'occuper en ces temps incertains que du futur d'un dissident. Il fallait donc accepter les faits tels qu'ils se présentaient.

Pour Miranda, ce fut une joyeuse reprise du jeu abandonné à son départ. Traquer Justin était son passetemps favori pour tuer les longues heures d'ennui. Nate en souffrait. Michael aussi. Que dire de Justin, qui devait déployer des trésors de diplomatie pour éviter des situations équivoques.
La belle faisait des siennes en toute joie de cœur, sans se soucier le moins du monde de l'avis de son prochain. Si Michael supposait que leur séjour à Paris, leur nouvelle complicité ou retrouver sa fille chérie, tempèreraient les élans de sa femme chérie, au bout de deux jours, il dut avouer s'être lourdement trompé.

Miranda n'ayant aucune envie de revoir Lucas et Sarah, les enfants continuaient chez leur grand-mère, cela évitait des scènes pénibles.

Je vais aller voir mes enfants!

À peine si elle avait relevé la tête, trop occupée à faire des câlins à Désirée. Miranda offrait une image attendrissante avec sa fille dans ses bras, elle semblait comblée, heureuse...tranquille. Au moins pour le moment.

Je ne tarderai pas trop.


Un baiser distrait plus tard et il se retrouvait chez sa mère où il passa toute l'après midi en train de jouer avec Lucas et Sarah.

Nate descendait l'escalier au moment où se matérialisa dans le hall. Elle s'enquit sur la santé des petits De Brent et lui dit que Désirée dormait, placide comme un ange, dans la nursery.


Et où est Mi...Vic?


La jeune femme haussa les épaules en signe d'ignorance.


Ça fait un moment que je ne la vois pas...elle doit être par là. Au fait, Justin m'a dit qu'il voulait te parler à peine tu serais rentré. Il est à la bibliothèque.

Ils s'y rendirent en bavardant mais à peine ouverte la porte le spectacle offert à leur yeux, les laissa sans paroles. Justin tenait Miranda dans ses bras et celle ci riait, joyeuse.

Pendant un instant ni Nate ni Michael ne surent comment réagir. Les deux autres ne semblaient même pas s'être rendu compte de leur arrivée.

Justin Davenport!!!, gronda Nate en fonçant sur le couple.

Effet immédiat. Justin lâcha la jeune femme et se tourna vers son épouse, dont les yeux lançaient des éclairs meurtriers. Derrière elle, se trouvait Michael, pâle et décomposé, figé dans un silence bien plus dangereux qu'une baguette pointée sur lui.

Ce n'est pas du tout ce que vous pensez!
, se défendit il avec vigueur, Miranda voulait atteindre un livre...là haut et est montée sur l'échelle...elle a perdu l'équilibre et...je n'allais tout de même pas la laisser se...briser l'âme!!!

*Tu aurais mieux fait!!!*

Sans dire un mot, Michael empoigna sa femme du bras et l'entraina à sa suite. À peine hors portée d'oreilles indiscrètes, il la secoua méchamment.

Alors, tu as eu ce que tu voulais? Tu as tourné la tête de Justin! Satisfaite? Ta folie devient pernicieuse pour tous, Miranda...et je commence à en avoir vraiment marre...tu dis m'aimer mais tu continues avec ton petit jeu...

Pas le moindre signe de repentir au fond de ces yeux qui, au contraire, pétillaient, coquins, invitants.

Bon sang, Miranda...jusqu'où iras tu dans cette...lâche moi!...Miranda...tu es une vraie garce!

Il ne pouvait s'empêcher de l'embrasser, parce qu'elle le rendait tout simplement fou et qu'il ressentait, à tout instant le besoin de la sentir près de lui.

On va sortir d'ici, je vais t'emmener à un endroit que tu vas adorer mais avant...viens avec moi!

Il la conduisit à leur chambre et si Miranda s'était fait d'autres idées, elle dut être déçue en le voyant aller tout droit vers la garde robe. Il tarda un moment à en ressortir en tenant une robe très élégante dans son camaïeu de tons verts.

Elle va très bien avec tes yeux. Non! Ne proteste pas, mets là, point final.

Miranda semblait plutôt intriguée mais se prêta à ce nouveau jeu sans discuter. Dix minutes plus tard, paré comme s'ils allaient à une fête, les De Brent quittaient La Folie.

Un salon très privé, richement orné. La table était dressée pour deux, chandelles, douce musique, rien ne manquait à l’ambiance romantique. L'endroit rapportait des souvenirs plus qu'heureux pour Michael. Cela semblait remonter à des siècles, cette première fois, alors que la vie leur souriait, ne laissant présager le long cauchemar qui s'en suivrait.

Miranda, curieuse, inspecta les alentours avec véritable intérêt. Ce nouveau divertissement avait de quoi éveiller sa déjà prodigieuse imagination. Cette rencontre serait loin de ressembler à la première.

La scène était à la séduction. Avec Miranda on ne pouvait s'attendre autrement. Ils burent du champagne en échangeant des baisers fous, des caresses dont l'intensité allait en croissant. L'exquis dîner fut servi, à peine s'ils se rendirent compte ce qu'il y avait dans leurs assiettes, trop occupés pour satisfaire une autre faim que celle de leurs sens.

La musique les entraina, en une danse sensuelle, prélude sûr d'autres plaisirs. Il se plut à taquiner son cou de baisers brûlants, la sentant frémir...Au moins en cela elle n'avait pas changé, c'était toujours une zone particulièrement sensible. Miranda laissa échapper un soupir d'aise qu'il rattrapa savamment sur ses lèvres. Sa réponse fut incendiaire, les laissant haletants de désir. Sans aucun besoin de mots, regards et gestes parlaient à eux seuls. Faisant durer le plaisir, ils dérivèrent lentement vers la porte qui les séparait de la chambre. En l'ouvrant, il sentit Miranda marquer un arrêt à la vue du grand lit à baldaquin qui trônait, au milieu de la pièce. Pendant un très bref instant son regard sembla flou, un peu effaré mais elle se reprit et lui sourit enjôleuse.

Peut être un souvenir avait il fait surface? Il n'en sut rien, déjà ils se laissaient entrainer dans un tourbillon délicieux, qui les emportait, les grisant d'amour, de passion sans frein. Se cherchant sans répit, se retrouvant sans cesse...Il leur suffisait d'être ensemble et le reste du monde cessait d'exister...

Peut être que le lendemain Vic ne serait pas là...ni le jour d'après...mais en ce moment, en tenant Miranda dans ses bras, Michael oubliait tout...griefs, désarroi...Vic...

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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Sam 18 Juil - 21:35

Le retour à « la Folie » n’enchantait pas Miranda. Seule la perspective de revoir Désirée la convainquit de quitter Paris et ses propres folies. Ils ne s’y seraient pas embêté en tout cas et nombres de lieux se souviendraient de leur passage, eux aussi du reste.
Non, Miranda n’était pas devenue nymphomane. Certes, elle adorait Michael, et le plaisir qu’il lui procurait était inégalable. Cependant en se livrant à de telles débauches corporelles la tête de linotte avait bel et bien une idée derrière… la tête( étonnant, non ?) Un petit plan avait germé au fil des jours. Elle comptait bien que tout ce cinéma portât bientôt ses fruits.
Aucun signe ne lui annonçant « la bonne nouvelle » force fut de suivre son époux jusque chez les Davenport. Michael se plaindrait encore… Mais le jeu était plus fort qu’elle. Aussi, à peine en présence de Justin, Miranda reprit-elle son manège incessant.
Jeu du chat et de la souris, c’était trop gag de voir les efforts de cet époux fidèle pour s’éclipser dès qu’elle paraissait.
Ce jour-là, Michael avait décidé d’aller chez sa mère, seul, y voir les rejetons de l’autre lit. Désoeuvrée sans son pôle d’attraction favori, Miranda ne savait pas trop à quoi s’occuper. Inutile de songer à filer avec Désirée, Bikita la couvait pire qu’une poule son poussin. Elle nagea un peu ne sachant trop pourquoi cette piscine la faisait pleurer. Allant voir l’écurie en compagnie de Briman, elle faillit s’effondrer en caressant l’encolure d’un fier étalon. Des images d’une chute, de chaos, la hantaient au point qu’elle courut s’allonger, désespérée de ne rien comprendre à ce qui lui arrivait.
Dans l’après-midi, un peu mieux sur ses jambes, une idée farfelue ( comme d’habitude) lui traversa l’esprit. Qui était Victoria Standford, celle que Michael vénérait ? Pour l’avoir entrevue, la bibliothèque des Davenport était immense. Ce serait bien le diable si elle ne découvrait rien concernant cette fille là-dedans.
Décidée, elle s’y rendit, déchiffrant les titres de chaque volume, patiemment, des heures durant. Grimpée sur l’échelle afin d’accéder aux étagères supérieures, elle scruta les tomes de cette rangée. Sa main se posa sur l’un d’eux et, aussitôt, des images affluèrent, des mots également :


J’ai la solution, épouse-moi !

Elle se vit sur un lit, De Brent au-dessus d’elle, prêt à… Tout bascula, elle aussi. Ressaisie, Miranda s’ébroua dans les bras de… Justin. La tentation était trop forte, ses lèvres effleurèrent très vite celle de l’Auror avant qu’elle ne pouffe :

Merci Justin ! J’allais me casser la figure. Sois tranquille, je ne t’embêterai plus. Ce n’est qu’un jeu stupide ; je perds, c’est pas grave !

Ils riaient tous les deux, encore « enlacés » quand la porte s’ouvrit sur Michael et Nate. Ils ne s’en rendirent pas compte de suite, Davenport trop soulagé pour distinguer quoique ce soit d’autre que l’air mutin de la donzelle. Puis une voix chargée de courroux résonna :

Justin Davenport !

*Et m***e !*

Toutes les voiles d’un emportement de bon aloi dehors, Nate fonçait sur eux. Justin, penaud, la lâcha prêt à riposter tandis que De Brent l’attrapait par le bras pour laisser les époux s’expliquer, et réclamer la même chose.

Alors, tu as eu ce que tu voulais? Tu as tourné la tête de Justin! Satisfaite? Ta folie devient pernicieuse pour tous, Miranda...et je commence à en avoir vraiment marre...tu dis m'aimer mais tu continues avec ton petit jeu...

Ce n’est pas ça du tout ! Il a dit vrai, je tombais, j’ai vu…

Hum… Vu sa tête quoiqu’elle dise, il ne la croirait pas. La meilleure défense étant l’attaque, autant user d’armes très convaincantes. Mieux qu’un serpent, elle se lova contre lui, aguicheuse, tentante

Bon sang, Miranda...jusqu'où iras tu dans cette...lâche moi!...Miranda...tu es une vraie garce!

Avec soulagement, elle le sentit faiblir, répondre à cette passion qui les liait. Contre le mur du hall ? Pourquoi pas ? Elle ‘était pas à une excentricité près.

On va sortir d'ici, je vais t'emmener à un endroit que tu vas adorer mais avant...viens avec moi!

Difficile de faire autrement vu la poigne qui lui broyait le poignet. La vue de leur chambre amena d’abord un sourire malicieux aux lèvres de la belle qui déchanta bientôt lorsque son époux la planta pour ouvrir la garde-robe :

*Encore ?! C’est une manie, et il dira que c’est moi qui suis folle. Il est fétichiste ma parole !*

ça y était, il lui présentait une tenue dans les tons verts :

Elle va très bien avec tes yeux. Non! Ne proteste pas, mets-là, point final.

Pour une fois Miranda trouva cette toilette très élégante. Bien sûr, elle se garda de le dire. Avec une pointe certaine d’agacement, elle disparut dans la salle de bains. Rafraîchie, elle éprouva d’étranges sensations en enfilant la robe soyeuse.

*Elle est divine, une deuxième peau…*

Il fallait bien poursuivre la mise en scène. Rejoignant Michael dans la chambre, elle afficha sa pseudo mauvaise humeur :

Là ! Monsieur est satisfait ? J’ai l’air d’un épouvantail à moineau. C’est ça qui te plaît ?

Pas le temps de discuter, transplange dans… dans quoi ? Quel était cet endroit ?
Une pièce close, très luxueuse, une table dressée pour deux… un décor de rêve propice à bien des ébats.


Tu me gâtes, mon chéri ! Je sens que je vais me plaire ici !

Puisqu’un repas était prévu, ils subirent le service malgré l’impatience qui les gagnait. Pas besoin d’être devineresse pour comprendre que Michael avait plus faim d’elle que du contenu de son assiette. Possédant des idées similaires, ils abandonnèrent très vite la table pour engager de charmants préliminaires de plus en plus enflammés.
Une danse lascive à souhait, accompagnée de baisers fous les mena à la porte de la chambre où trônait un baldaquin immense.
Temps d’arrêt, mal de crâne galopant :


*Pas maintenant, pas avant que…*

Peut-on mourir de plaisir ? Miranda le crut ce soir-là tant l’intensité de l’extase la fit délirer. Michael était parfait, jamais elle ne le remplacerait. Ivre de plénitude, elle refusa aux images, sons, réminiscences de passer la porte de son esprit. Pourtant, le bouquet final explosé, elle ne put empêcher des pensées de s’insinuer alors que son merveilleux amant s’endormait :

*De tous les hommes que j’ai connus, tu es le seul qui compte, le seul qui…*

Quelque chose clochait… Quoi, elle l’ignorait mais il fallait qu’elle le découvre. Refroidie soudain, la tête en feu, elle récapitula :

*Combien d’homme ai-je connu ? Des tas, sûrement… Mais… Léopold ?... non, il a essayé, ça n’a pas marché. Jim non plus. Il y a eu Oliver et Richard… non plus… *

Tous ses efforts n’amenèrent qu’une conclusion fulgurante : elle n’avait eu qu’un seul amant et il se nommait… Michael !
Ce n’était pas possible ! Elle devait se tromper. Le cœur au bord des lèvres, elle arriva juste à temps à la cuvette y rendre le peu avalé du repas servi. La vue de sang l’effraya. Son si joli nez dégoulinait copieusement. Elle se pinça les narines, renversant la tête, attendant que ça passe avant de penser à la baguette de son mari. En rampant, elle parvint à la voler une nouvelle fois :


Episkey !

Une joie ineffable l’investit avec la réussite de ce sort. Des « récurvite » nettoyèrent la moquette. Vannée, elle regagna la couche et les bras de celui qu’elle adorait.
Le matin fut très satisfaisant. Reposé, Michael lui prouva à nouveau sa vaillance, ce dont elle ne se plaignit nullement, l’accompagnant joyeusement dans tous ses désirs.
Pour se divertir autrement, le jeune homme désira l’entraîner visiter sa maison personnelle. Il préféra y transplaner directement, au cas où les lieux seraient surveillés ce qui ne manqua pas d’intriguer son épouse :


Pourquoi surveillerait-on notre maison ? Qui voudrait faire ça ?

Il se montra évasif ; elle fut dépitée. Par contre la « Tanière » lui plut beaucoup :

On devrait vivre ici plutôt que chez les Davenport.

Elle allait de pièce en pièce, joyeuse jusqu’à ce qu’une poignée de porte à l’étage la fige. Une voix cruelle résonna dans sa tête affolée :

Mon fils a besoin de repos. Vous aussi après cette blessure…

Aylinna ! La mère de Michael l’avait piégée dans cette pièce… avec Justin. Un vertige saisit Miranda qui respira plusieurs coups avant de crier face au chat qui avançait vers elle :

Michael, rappelle-la ! Michael… je… J’adore cette bestiole !

Toute crainte fondant mieux que neige au soleil, Vic s’accroupit pour plonger les mains dans la fourrure soyeuse du cougouar à qui elle murmura :

Je vais revenir. Je serai bientôt là ma belle.

Deux secondes plus tard, Miranda se redressait :

Tu devrais enfermer ton chat ! Tu sais que je ne le supporte pas. Si nous sortions ? Ta « Tanière » sent le fauve !
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 21 Juil - 0:25

Comment savoir ce qui se passait dans cette adorable tête folle? Michael avait beau essayer d'y voir clair, il y perdait son latin et de peu aussi la raison! Miranda le déconcertait, mettant sans cesse en échec ses essais de mener l'affaire raisonnablement. S'il y avait quelque chose qui ne faisait pas bon ménage avec elle, c'était bien la raison.

Mais Michael n'était homme à se laisser décourager facilement. Suivant scrupuleusement, avec quelques improvisations plus ou moins échevelées, les instructions données par Charlie, il poursuivait avec son pèlerinage...Cette fois, cela les ramena à La Tanière.

Combien de temps s'était passé depuis la dernière fois qu'il y avait mis les pieds?...Le jour de leur mariage failli. Le jour où sa vie avait basculé pour toujours.

Miranda s'étonna qu'ils transplanent directement dans la maison.

Les alentours sont sûrement surveillés, même si depuis le temps ça m'étonnerait un peu...mais on ne prend jamais assez de précautions!

Pourquoi surveillerait-on notre maison ? Qui voudrait faire ça ?

Notre maison? C'était la première fois qu'elle parlait de quelque chose qui serait à eux...pas elle ou à lui. Déjà étant à Paris elle avait parlé de La Tanière comme si cet endroit signifiait quelque chose. Il espérait bien que oui.

Fermé de puis longtemps, le cottage offrait un bien triste aspect. Pourtant Miranda s'en déclara ravie. Assez étonnant vu son amour pour le luxe et le confort.

On devrait vivre ici plutôt que chez les Davenport.

Cette idée fit sourire Michael. Il aurait voulu aussi pouvoir retourner chez lui mais savait sciemment que c'était impossible pour le moment...en cet instant même il se demandait si s'y trouver n'était pas une erreur...ses ennemis, et Merlin savait s'il en avait, n'auraient pas renoncé si facilement à lui mettre le grappin dessus.

On y reviendra, ma chérie...un jour, mais je ne sais pas quand. Ne me regarde pas comme ça, Miranda...cette fois, je ne peux pas te faire plaisir...mais je t'assure que quand le moment viendra, on lui rendra toute sa splendeur!

Il se garda bien de dire que cela pourrait encore tarder un bon bout de temps...De toutes façons, elle ne faisait plus attention à lui et inspectait chaque coin et recoin avec un enthousiasme presque enfantin. Il la suivit dans son parcours en l'écoutant émettre des exclamations ravies...Comme si les nombreuses toiles d'araignée la fascinaient et voir des souris ou autres bestioles courir par là la plongeait dans le ravissement le plus extatique. Un comportement un peu douteux venant d'elle mais ce ne fut pas le plus préoccupant.

Michael, rappelle la!

À part un rat des champs affolé, il ne voyait pas qui il pourrait rappeler mais déjà la jeune femme s'accroupissait en tendant les bras et mimait caresser un animal que lui, ne pouvait pas voir.

Michael...je...j'adore cette bestiole.


*Nom d'un troll...elle a des visions à présent!*

Et c'était bien la douce voix de Vic...de sa Vic qui murmurait:

Je vais revenir. Je serai bientôt là, ma belle.

*Elle parle à Apache...puisse être vrai que tu seras bientôt là, ma Vic!*

Celle qui se redressa était de nouveau la pétulante Miranda. Jetant un regard méprisant aux alentours, elle alla vers son mari, avec un sourire en coin:

Tu devrais enfermer ton chat ! Tu sais que je ne le supporte pas. Si nous sortions ? Ta « Tanière » sent le fauve !

Pas la peine de discuter avec elle,la prenant du bras ils entamaient la descente de l'escalier quand une apparition inopinée la fit crier, s'accrochant à lui, affolée.

Deux hommes, vêtus à la mode sorcière, portant le distinctif des aurors, se tenaient à quelques pas d'eux et leur expression n'était pas précisément chaleureuse.


Tiens, tiens, tiens mais qui avons nous là?, dit le plus vieux des deux, avec un sourire désagréable en pointant sa baguette sur eux, ni plus ni moins que ce cher De Brent...alors, traître on ose revenir!?

Michael poussa Miranda derrière lui pour la protéger et considéra l'Auror avec un sourire carnassier.

Tu vois bien, Graves...j'ose!

L'autre auror resta en silence. C'était un tout jeune homme que Michael n'avait jamais vu auparavant.

Alors tu as changé de mangemorte pour t'accompagner, traitre?

Tu sais, Graves, si tu savais te battre autant que tu parles, le futur de votre institution pourrie ne serait pas si précaire. J'aurais dû bien m'imaginer qu'il auraient assigné à quelqu'un comme toi une mission si ardue que celle ci.

Je vais t'envoyer à Azkaban, De Brent...

Toi tout seul ou on attend quelqu'un d'autre?


Miranda renifla avec force dans son dos, la pauvre devait être terrorisée.

On va y aller, ma douce...attends un instant que je me défasse de ces deux ploucs!

Graves avait toujours été médiocre mais roublard. Le jeunot ne poserait pas de gros problèmes. Michael avait plus d'un tour dans son sac mais la douleur de l'estafilade le fit grogner...Un Repulso informulé envoya Graves s'écraser contre une vitrine qui s'effondra en grand fracas sur lui. Un Protego rapide para la riposte du jeune auror qui se vit rapidement désarmé avec une Expelliarmus très effectif.

Désolé, mon pote mais à la guerre comme à la guerre...Stupefix! Quand l'abruti de Graves reviendra à lui il te réveillera...Allez, Miranda on fiche le camp!

Avant qu'elle songe à dire ouf, il l'avait entraînée dans un transplanage vers La Folie. À peine arrivés, la jeune femme se défit de son étreinte et réclama des explications , d'une voix pointue où perçait la peur mais aussi la colère.

Mais Michael ne se sentait pas d'aplomb pour lui en donner. Appuyé contre le mur, il palpait son abdomen et en retira la main poisseuse de sang.

Va ...chercher... Justin...

Elle resta là, à le regarder, sidérée à la vue du sang qui s'étendait sur sa chemise.

Miranda...va chercher Justin!

Il la vit faire demi tour et partir au pas de course, tout en appelant le maitre de céans à grands cris.

*Génial...juste ce qui me manquait...*

En comprimant de son mieux la blessure, il se laissa glisser le long du mur en se sentant soudain très faible...Miranda avait ameuté la maisonnée avec ses cris. Justin sur place, il put se laisser aller à la torpeur qui l'envahissait. Un moment plus tard, il était allongé sur son lit en écoutant les récriminations de son ami tandis qu'il s'occupait de la blessure.

Joli Diffindo celui que tu as pris...tu as eu de la chance, ça aurait pu être pire...

Nate arrivait avec une potion qu'elle lui fit avaler. Miranda, sagement assise près du lit suivait le déroulement de l'affaire d'un air...préoccupé.

Raconte lui n'importe quoi, Justin...ce n'est pas encore le moment de lui débiter toute l'histoire...pas encore, murmura t'il à l'oreille de son ami, et surtout...tiens toi à distance!

Justin agréa avec un sourire entendu.


Reste tranquille...et quand je dis tranquille c'est exactement ce que je veux dire...on se comprend?

Ouais!


Les Davenport sortis, il se tourna vers sa femme.

Ne te fais pas de la bile, ma chérie...je serai comme neuf dans un ou deux jours...mais reste avec moi...j'aime savoir que tu es là...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Mar 21 Juil - 21:10

La « Tanière » évoquait des choses en Miranda. Des souvenirs heureux et aussi d’autres qui… la perturbaient si tant est qu’elle puisse l’être davantage. Elle ne voyait rien de l’aspect réel de l’habitation, ni poussières, ni toiles d’araignée ; son phantasme idéalisait la demeure telle qu’elle l’avait connue jadis, propre et nette. La rencontre avec le cougouar, même factice, fut rapidement effacé de la cervelle de piaf de la Miss. Michael semblait indécis, mi-contrit mi-amusé. Il accéda à sa demande de vider les lieux. Déjà, ils étaient à la moitié de l’escalier lorsqu’une anomalie frappa les narines de Miranda : de l’air circulait, la porte avait été ouverte.
Ce qui se déroula ensuite dépassa son entendement, déjà si peu concret. Deux hommes se tenaient à l’entrée et narguaient De Brent. Des échanges entre les trois, elle saisit des bribes alors que Michael lui offrait un barrage de son corps.


Alors tu as changé de mangemorte pour t'accompagner, traître?


Tu sais, Graves, si tu savais te battre autant que tu parles, le futur de votre institution pourrie ne serait pas si précaire. J'aurais dû bien m'imaginer qu'ils auraient assigné quelqu'un comme toi une mission aussi ardue que celle ci.

Je vais t'envoyer à Azkaban, De Brent...


Un flot d’image investit Vic à cet instant. Michael au tribunal… elle, décomposée soutenue par Nate et Justin. Des dépositions…
Il fallait qu’elle se calme, qu’elle récupère, qu’elle l’aide comme… comme avant. Il émit des paroles à son endroit mais elle les capta à peine. Une sorte de tempête survint avec des éclairs en tous sens, des fracas. Elle ne comprenait rien à tout ça.
La sensation d’être enfoncée de force dans un tuyau de caoutchouc faillit la faire vomir sur place. Vivement elle se dégagea du bras de Michael et, d’une voix frisant l’hystérie, attaqua :


Qu’est-ce que c’était que ce cirque ? Que te voulaient ces types ? Tu es un criminel, c’est ça ? Réponds Michael, je dois savoir !

Puis elle avisa la chemise qui se teintait de rouge. Les jambes lui manquèrent :

Mi… Michael… tu… tu es…

Va ...chercher... Justin...

Je… je suis sorcière, je peux…

Miranda...va chercher Justin!

Déboussolée, affolée, elle prit la poudre d’escampette beuglant des appels au secours à tout azimut. Elle accrocha Davenport, ou ils se tombèrent dessus( ?) mais l’instant n’était plus au jeu. Folle( encore plus ?) Miranda s’expliqua en quelques mots :

Michael est blessé, là-bas !

Il ne fallut pas d’autre discours pour que l’ami fidèle n’arrange le nécessaire. Dès qu’il fut au chevet de De Brent, Davenport jaugea son état. Nate le suivait de près. La connivence parfaite qui régnait entre les époux se passa de commentaires. En un rien de temps le corps inanimé fut transféré vers une chambre. Comme en état second, Miranda suivit, observant, inutile, les soins donné à son mari. Une potion, des bandages… un court conciliabule eut lieu entre blessé et soignant. Puis :

Ne te fais pas de la bile, ma chérie...je serai comme neuf dans un ou deux jours...mais reste avec moi...j'aime savoir que tu es là...

Bon… On ne contrarie pas un malade. Là, Miranda avait surtout envie de fuir une situation qui la dépassait. Elle remisa à nouveau ses projets d’évasion, pour offrir un sourire des plus rassurants :

Je vais te veiller, dit-elle en s’approchant pour s’asseoir sur le bord du lit. C’est très vilain de me faire peur comme ça. Il faudra tout me raconter de tes cachoteries ; je sens qu’il y a un tas de trucs que tu me tais. Pour le moment, repose-toi. Justin a dit que c’était le meilleur remède.

Elle lui tint la main jusqu’à ce que le sommeil le gagne. Ensuite, elle usa le tapis à force d’allées et venues.

Je ne peux pas rester avec un criminel ! Azkaban… Mangemorte… je ne veux pas me rappeler. JE NE VEUX PAS !

Si lui dormait sous sédatif, elle, elle souffrait intensément. Une partie d’elle-même criait reste, l’autre hurlait : va-t-en.
Choix, déchirement. Pourquoi avait-elle l’impression d’avoir déjà vécu une situation similaire ? Etait-il possible qu’à un moment Vic ait dû trancher entre partir et rester ?
Abandonner Michael était trop cruel. Elle n’était rien sans lui, elle le sentait. Chaque gémissement inconscient de son époux la faisait frémir d’angoisse. A part lui passer une éponge humide sur le front, elle se sentait plus nulle que nulle :


*Je ne te sers à rien qu’à t’ennuyer. Je tiens tellement tant à toi, je suis désolée*

Quand Nate vint lui suggérer d’aller se rafraîchir et se reposer, elle l’aurait mordue. Miranda ne déserta pas, elle assuma. Au petit jour, affalée contre l’épaule aimée, elle vit avec plaisir que Michael dormait sans fièvre. Nate et Justin prirent le relai ; elle souhaita voir Désirée. Le bébé, adorable, gazouilla à son approche. Non loin se tenait le berceau de Viviane Davenport. Les contemplant à tour de rôle, Miranda s’émut :

Les enfants sont ce qu’il y a de meilleur venant de nous. Je n’ai pas le droit de priver Michael de sa descendance. soliloqua-t-elle.

Après avoir câliné sa fille, elle se doucha, changea et descendit contempler son assiette pleine. Sans y toucher, contrite, elle leva un œil sur Nate :

Je te demande pardon pour ce que je vous ai fait subir à toi et Justin. Ce que je vais demander peut paraître idiot ; on n’est plus à cela près. Toi ou ton mari pouvez-vous me mener chez Aylina ? Michael sera heureux d’avoir ses enfants… tous ses enfants près de lui.

Requête surprenante mais accordée. Nate( allez savoir pourquoi) préféra se taper la course. La belle-mère, perspicace, ne posa pas de question, s’étonnant juste que Michael ne soit pas présent :

Il est retenu pour affaire… mère, se força Miranda.

Les gosses rechignèrent copieusement. Sarah (évidemment) piqua sa crise que tempéra Nate avec habileté.
Un enfant à chaque main, Vic/Miranda s’avança vers le lit du blessé qui ouvrait un œil vague :

J’ai pensé que ça te ferait plaisir de les voir. Allez embrasser papa mais ne l’ennuyez pas, il doit se reposer.

Si Michael fut apparemment satisfait, Miranda, elle, ne l’était pas pleinement. On lui assura que son mari n’avait pas besoin de sa présence constante, que les elfes ou les maîtres des lieux veilleraient. A elle de s’occuper des enfants…
La belle affaire ! Sarah la détestait et c’était amplement partagé. Lucas se tâtait, il était perdu pauvre petit. Celle qu’il aimait était là sans y être… Elle les promena dans le parc raccommodé après ses exploits, tentant de jouer un peu avec eux histoire d’adoucir les angles. La gamine ne rata pas la terreur que Miranda éprouvait pour les chevaux à l’approche de l’écurie.


Moi, je monte déjà Azraël ! Tonton Justin me l’a donné pour mes trois ans ! Tu veux voir ?

Non… ma… ma chérie, ne fais pas ça…

La garce miniature lui fit un pied de nez, tira la langue et enfourcha à cru le poney qui partit dans un galop effréné. Une migraine épouvantable saisit Vic. Michael riait, il sautait un obstacle et… tombait, crâne fracassé !

SARAH !

Réflexe ? Autre chose ? Miranda se retrouva sur le dos d’un alezan majestueux.

*Je dois le rattraper. Le ravin est trop proche. Léopold ne sait pas… Pas Léopold, c’est Sarah.* Sarah !

Les courts jarrets ne savaient pas rivaliser avec l’allonge de la monture de Miranda. Dans un galop effréné, elle parvint à rejoindre l’enfant juste avant la haute haie contre laquelle il aurait renâclé sans l’intervention de Miss Fairchild.
Saisissant Sarah au collet, elle la jeta en travers de la selle
:

Tu allais te rompre le cou, petite idiote ! Je…

Le poing juvénile atteignit le nez de Vic au moment où celui-ci se mit à pisser le sang. Des étoiles ? Des papillons ? Toujours est-il que les elfes accourus ramenèrent vivement tout le monde à l’intérieur.
Sur sa couche, écrasée de fatigue, Miranda entrevit le visage inquiet de Justin penché sur elle :


Michael va bien ? La petite n’a rien ? Ai… Aide-moi…

Il y eut un soir, il y eut un matin. Ce fut Michael sur qui s’ouvrirent ses paupières alourdies :

Tu vas mieux ? J’ai pas été à la hauteur ! se défendit-elle, en se lamentant. Laisse-moi partir. Laisse-moi !


Les lèvres qui se soudèrent aux siennes la privèrent agréablement de paroles. Long, enivrant, ce baiser faillit signer sa reddition complète. Néanmoins :

Michael, je suis une piètre mère, une égoïste finie. Je… Je veux tout savoir… Pourquoi m’aimes-tu ? Pour… pourquoi je t’aime ?

Les larmes roulèrent, séchées de la plus tendre façon, mais le fossé à combler était profond…
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Ven 24 Juil - 1:59

"Quand les choses tournent mal dans la vie, il faut toujours se dire que cela aurait pu être pire."

Celui ou celle qui avait eu cette pensée si édifiante pour ne pas dire que philosophique appartenait sans doute au clan des pratiques et débrouillards. En ce moment Michael se sentait partie intégrante de cette communauté. Il se sentait flotter, quelque part, entre la réalité et le rêve. Que diables avait mis Nate dans cette potion?...Peu importait à la fin, c'était une sensation plutôt douillette. On venait de lui envoyer un Diffindo..bah! ça aurait pu être un Avada...et au lieu de cet abruti de Graves, ça aurait pu être un Mangemort...et puis Miranda était là...oui, c'était Miranda qui tenait sa main et lui parlait, même s'il ne comprenait rien de ce qu'elle disait...La savoir proche lui suffisait amplement.

Je t'aime...

Satisfait d'avoir fait sa petite déclaration, il finit par bien fermer les yeux et se laisser aller dans les brumes vaporeuses d'un profond sommeil sans rêves.

Bref retour à la réalité, enfin, si on pouvait appeler ainsi la cotonneuse sensation qui l'engourdissait.

Papa!!!

Aouch! Sarah venait de lui atterrir dessus suivie de près par un Lucas éperdu de bonheur. Il ne comprenait rien....Que faisaient les enfants là? Et puis voilà que sa chérie s'approchait, avec un sourire...timide?

J’ai pensé que ça te ferait plaisir de les voir. Allez,embrassez papa mais ne l’ennuyez pas, il doit se reposer.


Il tendit la main vers la jeune femme qui la prit, sous l'oeil rageur de Sarah qui ne s'accrocha que mieux à son père.

Merci...tu es merveilleuse d'y avoir pensé!

Voir son père embrasser cette folle qui voulait se faire passer pour leur mère fut trop pour la petite rouquine qui lui aurait sauté dessus pour la griffer si son frère, nettement plus diplomatique, ne l'avait retenue avec force.

Après ce micro interlude romantique interrompu par cette insidieuse menace de guerre fratricide qui se déroulait sur son lit, Michael ne put que se considérer un homme heureux. La femme qu'il aimait était là, ses enfants aussi...la vie reprenait un semblant d'ordre...enfin, si on faisait cas omis des multiples ennemis qui en voulaient à sa peau...mais ça...ce n'était qu'un petit détail presque sans importance.

Trop vite à son avis les enfants furent évacués de la zone, on lui fit avaler une nouvelle potion et c'était reparti pour une nouvelle balade dans les nuages.


Quel réveil confortable. Plus de douleur ni de sensation vaporeuse. Il se sentait comme neuf...quoiqu'un peu solitaire. Se redressant Michael promena le regard dans la chambre, décidément déserte. N'ayant rien de mieux à faire, il se leva, prit une douche et s'habilla, décidé à trouver quelque chose à manger...il mourait de faim!

Mais où diables était passé tout le monde? Il espérait du fond de son cœur que Miranda aurait su se tenir pendant cette absence involontaire du monde des vivants. Cette pensée l'occupa un moment tout en se dirigeant vers la cuisine. Chez Justin tout était si démesuré qu'y arriver lui prendrait au moins cinq minutes. En d'autres circonstances, il y aurait transplané mais là, entre la faim et les vapeurs du long sommeil, il ne se sentait pas trop d'aplomb pour se livrer à ces péripéties.


Michael..qu'est ce que tu fais là?

Nate venait de sortir d'une des chambres et le considérait comme s'il descendait d'un OVNI.

Euh...je me suis réveillé et j'ai faim...j'allais à la cuisine. Au fait...où est Vic?...Je ne sais pas si j'ai rêvé mais Lucas et Sarah étaient ici...

La jeune Mrs. Davenport eut l'air un peu embarrassée, allant vers lui, elle le prit du bras, le lui tapotant maternellement. Michael fronça les sourcils, cette attitude le mit sur ses gardes.

Qu'y a 'il, Nate?..Parce qu'il se passe quelque chose, non?

Petit sourire contraint.

Enfin, oui...mais ce n'est rien de grave. Juste un petit accident. Sarah a voulu faire sauter une haie à son pony...Vic...enfin...elle l'en a empêchée de justesse...on peut dire qu'elle a sauvé la vie de la petite...mais, on ne sait pas trop au juste ce qu'il s'est passé, tu sais...Miranda n'aime pas les chevaux...ou du moins c'est ce que je croyais...pourtant elle a démontré être une fameuse écuyère...

C'était Vic, là!, assura t'il songeur, et alors...?

Ce sont les hurlements de Sarah qui ont alerté tout le monde...Vic est tombée de son cheval et...

Quoi?...Où est elle? Elle s'est fait mal?..Et Sarah..?

Elles vont bien. Sarah est avec Bikita et Lucas, à la nursery...Ta femme est...là!, de la tête elle montra la porte d'où elle venait de sortir. Il ne lui laissa pas le temps de dire un mot de plus et s'y engouffra comme un éclair.

Vic était étendue sur le lit, une compresse sur le front, l'air de dormir.

Ma chérie...

Le regard de Miranda, soyeux, velouté.

Tu vas mieux ?

Puis une lueur d'affolement, sa voix trembla.

J'ai pas été à la hauteur. Laisse moi partir. Laisse moi!

Il lui flatta doucement la joue avant de l'embrasser, véhément, chaleureux.

Ne dis pas des bêtises, mon amour. Je ne te laisserai jamais partir...jamais, m'entends tu!?

Michael, je suis une piètre mère, une égoïste finie. Je… Je veux tout savoir… Pourquoi m’aimes-tu ? Pour… pourquoi je t’aime ?


Il sourit, attendri, l'embrassant une et une autre fois, ému...amoureux. Heureux.


Quelle question!...C'est simple pourtant...parce que je ne peux pas vivre sans toi ni toi sans moi...parce qu'on est faits l'un pour l'autre. Et puis, ne dis jamais que tu es une piètre mère...tu es merveilleuse...tu es parfaite!

*Un peu folle sur les bords sous cette personnalité, mais adorable sans aucun doute...je me fiche pas mal qui tu es si Vic ou Miranda...je t'aime à la folie...ça y est...je déraille du coup!*

Une journée parfaite..du moins jusque là. Après un petit déjeuner en famille, une petite promenade s'imposait...il faisait si beau. Désirée dans son landau, poussée par une Miranda radieuse, escortée par son mari aux anges. Lucas gambadant dans les alentours, s'approchant chaque fois plus à celle qu'il commençait à entrevoir comme sa mère. Sarah, boudant avec entrain suivait la procession en mijotant sa prochaine vilénie.

Ça ne tarda guère.

D'abord, un petit caillou lancé au hasard, qui atterrit justement sur la jolie tête de Miranda. Plus tard, un scarabée sur Désirée qui ne le prit pas à mal mais qui fit hurler sa mère d'horreur. De quelque étrange façon, des fourmis apparemment déboussolées trouvèrent un confortable foyer dans la robe... de Miranda. Nouvelle ronde de cris. Lucas se confessa carrément innocent, de toutes façons personne n'aurait jamais songé à le signaler comme coupable. Sarah s'en donnait à cœur joie. Petite rusée qui avait plus d'un tour dans son sac. Si Miranda se rapprochait trop de son père chéri, ce qui ne manquait pas d'arriver chaque trois pas, elle s'arrangeait pour se placer , possessive, entre eux, décidée à leur gâcher la fête.

Michael admirait la maitrise démontrée par sa femme devant ses attaques de sa diablesse de fille, mais savait bien qu'à ce train, n'importe quoi déclencherait la crise...Il avait beau menacer Sarah de toutes les façons, elle s'en fichait et s'en allait agacer son frère jusqu'à le faire hurler de rage...ce qui était déjà quelque chose..le petit était le type le plus patient et tranquille du monde!


Sarah, comporte toi ou je te jure que tu as droit à la fessée de ta vie!, gronda Michael en la voyant pincer Lucas, si tu t'ennuies...

M'ennuie pas, Papa!, roucoula t'elle en enroulant ses petits bras potelés autour de son cou, Sarah aime Papa.

Ça je le sais, ma puce mais ce n'est pas une raison d'embêter tout le monde parce que tu m'aimes...Je serai plutôt ravi si tu te comportais comme une sage petite fille.

Il se défit de son étreinte et l'envoya se balader. Miranda sourit, satisfaite et se serra contre lui. Le décor était idyllique, là prés de l'étang, à l'ombre d'un bel arbre, les enfants jouant...Désirée endormie dans son landau...la famille parfaite.

Un baiser. Un autre. Rien de tel pour s'oublier un peu. Un peu d'insouciance n'ayant jamais nui personne... Le hurlement épouvanté de Lucas se chargea de rompre le charme parfait de cet instant. Il suffit d'un regard pour mesurer l'étendue de la catastrophe...

Poussé par Sarah, le landau du bébé baignait déjà les roues dans l'étang paisible... Michael bondit, d'un coup de baguette bien assuré il mit Désiré à sauf de la baignade imprévue et se tournait vers Sarah pour la corriger comme il se doit quand à sa grande surprise, la vit tournoyer follement dans les airs, suspendue tête en bas, comme si une main invisible retenait sa cheville...Sidéré, il regarda Miranda dont le visage, tordu de haine, montrait une énorme concentration en fixant l'enfant qui hurlait...

*Par Merlin...elle fait de la magie!!!*

Pointant sa fille de la baguette il termina le sortilège et la cueillit dans ses bras. alors que Miranda qui s'était ruée sur le landau y récupérait Désirée et s'enfuyait en courant...comme une folle.

Tu l'as fait bonne, démon...tu vas voir!

Sarah comprit que cette promesse lui était adressée et recommença à hurler de plus belle, mais son père n'y fit pas attention. Sans la lâcher, il attrapa Lucas, ébahi, au passage et transplana avec eux jusqu'à la maison...Miranda ne tarda rien à y arriver...le voyant là, elle s'arrêta net, en serrant sa fille contre elle...
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MessageSujet: Re: Jamais toi sans moi   Jamais toi sans moi Play211Dim 26 Juil - 1:29

Comme ses lèvres étaient douces, ses paroles lénifiantes :

je ne peux pas vivre sans toi ni toi sans moi...parce qu'on est faits l'un pour l'autre. Et puis, ne dis jamais que tu es une piètre mère...tu es merveilleuse...tu es parfaite.

C’est faux, et tu le sais, pleurnicha-t-elle. Je t’aime tant… Je me rends compte que quelque chose cloche. Je ne sais pas quoi.

Michael lui assura que tout était bien, qu’il était heureux. Il la remercia d’avoir regroupé sa famille et tint à ce que tous batifolent dans le parc de la « Folie »
Promenade épique s’il en fut !
Tout se passait bien pourtant puis…


Aïe !

Vic se massa le crâne, sourcils froncés. Elle venait de se prendre un caillou… innocent.
Ne voulant y prendre garde, elle se laissait aller aux bisous de son époux, jetant fréquemment un œil au landau où, angélique, Désirée dormait. La vue d’un scarabée en train de remonter le drap fit hurler Miranda
:

Cochonnerie, Saleté ! Va ailleurs !

Elle éjecta la bestiole avant de reprendre sa position préférée : les bras de Michael.
Moins de deux minutes après, des chatouillis bizarres la démangeaient. Horreur ! Une colonie de fourmis avait élu domicile sous ses jupons.
Un « evanesco » informulé régla cette question. Vic/Miranda ne voulait pas d’esclandre. Passant l’incident sous silence, elle se contenta d’un sourcil relevé à l’encontre de Sarah qui se démenait pour séparer ses parents. De Brent, sectaire, la remit à sa place avec fermeté.
La suite fut pire. Alors que doucement mais sûrement Michael par ses baisers la faisait décoller de terre, la jeune femme perçut une anomalie. Où était le landau ? Horrifiée, elle le vit en train de voguer mollement sur le lac. Michael s’en aperçut aussi. Alors qu’il ramenait sa dernière-née au sec elle ne put s’empêcher de fustiger la coupable :


*Levicorpus*

Soulevée de terre comme si une main invisible lui tenait la cheville, Sarah, tournoyait dans les airs en hurlant. Seuls les gémissements de Désirée rompirent le charme. Se désintéressant complètement de Sarah, Vic/Miranda prit le poupon dans ses bras et courut, affolée, vers la résidence :

*C’est fini, ma chérie. On s’en va. Ta soeur te hais; c’est paragé.*

Manque de bol, Michael avait transplané. Il se dressait, avec ses deux loustics à la main, lui barrant le passage.

Laisse-moi passer ! Tu as vu ce qu’elle a fait ? Je ne peux pas exposer Désirée à la jalousie de Sarah. Elle finira par la blesser ou pire. JE NE VEUX PAS Cà !


Des coqs dressés sur leurs ergots n’auraient pas mieux figurés dans le tableau.

Laisse-moi ma fille et je ne t’ennuierai plus. Michael, je… je…

Tout tournait. Elle n’eut pas conscience de lâcher son bébé. Elle ne reprit pied qu’avec un coup au fondement :

Travaille, fainéante !

Sans se demander le pourquoi du comment, Vic/Miranda récolta les assiettes sales de la salle et commença à les laver. Sa migraine la faisait disjoncter. Etait-ce un rêve ou la réalité ?

*J’ai vécu ça. Michael va arriver et me tirer de là ; sauf si…*

La nausée lui soulevait les tripes. Merlin sait comment elle parvint aux toilettes y régurgiter le peu avalé.

*J’ai réussi ! Je peux partir, tout quitter… Il ne saura rien. Il…*

La bassine contre son menton la ramena au temps réel. Près d’elle, l’air affreusement inquiet, Michael la soutenait.

Ça va, lâche-moi ! s’énerva-t-elle. T’as corrigé Sarah, j’espère ? Si pas, je te fiche mon billet qu’elle va m’entendre.
Pourquoi j’étais dans une gargote ? Fille de salle, moi ? Michael… enferme-moi à Ste Mangouste, vite, c’est ma place.


Ça tournait, encore et toujours. L’agrippant au col elle ne put que l’attirer vers elle pour souder ses lèvres aux siennes.
Tout en pleurant, elle lui débita un discours enamouré extrêmement convaincant.


Je t’aime, Michael. Mais je n’en peux plus. Aide-moi, s’il te plaît sors –moi de là. Miranda doit partir ; je veux revenir. Je te veux toi et… eux. (Elle ne pensait nullement à Lucas et Sarah)
On devrait partir. Dis oui. Emmène-moi avec Désirée, n’importe où.


Elle savait la peine perdue mais tentait le coup quand même.
Une gorgée d’eau fraîche lui fit du bien. Elle ne lâchait pas prise pour autant.
Qu’importe si sa « bombe » n’avait aucun effet. Elle devait bien le mettre au courant
:

J’attends un autre enfant, j’en suis sûre. Je le garde tu prends les autres, ça te va ? Sarah me hait. Garde-la. Je te laisse Désirée aussi si tu me laisse partir avec… le nouveau.
Je suis un fardeau pour toi. J’embête tout le monde. Mets-moi à l’asile ou dans une maison fermée. Ce n’est plus possible…


Pleurs, gémissements, elle espérait le convaincre, enfin…
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