Pas de bol! Quoique... [FE]

22 ans, toutes ses dents, un sourire ravi aux lèvres, un billet de première classe en poche, Miss Standford arpentait ce quartier londonien non loin du Palais Royal.
Tout, absolument tout lui plaisait depuis qu’elle avait débarqué ainsi qu’une multitude d’autres touristes à l’aéroport d’Heathrow. Un hôtel charmant recevait ses bagages ; elle pouvait sillonner la ville à l’aise.
D’accord, elle était sorcière, mais si peu, enfin de son point de vue. Elle faisait quasi tout à la moldue, les gaffes en particulier.
Un guide en main, appareil photo au cou, un petit sac en bandoulière, elle baguenaudait sagement lorsqu’une soif irrépressible la saisit. Un coup d’œil à sa montre-bracelet lui indiqua que l’heure du déjeuner n’était plus loin.
Un petit établissement lui parut sympathique, elle s’y dirigea.
Habituée aux commodités moldues, elle n’eut aucun mal à se retrouver dans ce self service banal.
Salade, jambon et tomates sur son assiette, un grand coca sur le plateau, Vic visa une petite table où déguster à l’aise son plat.
Pourquoi fallait-il que ça lui arrive encore et toujours ? Elle partit dans la bonne direction, son pied gauche, lui, refusa d’y aller ; il plia.
Déséquilibrée, Vic tangua. Alourdie par son plateau et barda, ce qui devait arriver arriva… tout tomba, elle aussi.
Quand elle leva les yeux sur le carnage provoqué, elle en aurait pleuré. Elle venait tout bonnement d’arroser un jeune homme dont le costume impeccable à l’origine s’ornait à présent d’une bouillie à la mayonnaise.

Je… Je suis désolée, bafouilla-t-elle, confuse. Je peux arranger ça.

Elle sortit sa baguette mais la rentra dans sa poche. Trop de monde regardait cette fille assise par terre au milieu des vestiges d’un repas raté.

Une fois ne faisant pas coutume, Michael avait décidé de se passer, pour une fois des restaurants de luxe qu'il affectionnait tant et était entré dans un self service. Il ne se faisait pas des grandes illusions quant à la qualité de la nourriture mais la vérité est qu'il avait un creux à l'estomac et pas le temps d'aller plus loin.

Attablé face à un sandwich à l'air appétissant, il s'apprêtait à y mordre à belles dents quand une salade lui atterrit dessus. Pas n'importe quelle salade...celle ci était à la mayonnaise....et de la mayonnaise sur un costume d'Armani, cela ne fait pas un mélange harmonieux!

Sa première réaction, toute naturelle après tout, fut de chercher le coupable et lui exprimer ,sans manières, ce qu'il pensait. La coupable, puisque s'en était une, avait suivi la même route que son repas et se trouvait au sol, l'air catastrophé. Sans aucune contemplation, il la foudroya du regard.

Je… Je suis désolée. Je peux arranger ça.

Au comble de la surprise il la vit sortir...une baguette de sa poche. Une baguette qui disparut aussitôt car elle se rendit, quand même, compte, du déplacé de son geste face à une foule moldue.

Complètement folle!

Il la prit par le bras et l'aida à se remettre sur pied. En colère ou pas, Michael était un gentleman et n'allait pas laisser cette pauvre fille , étalée à terre, entre les débris de son repas...enfin, entre ceux qui ne lui étaient pas tombés dessus.

Elle bafouilla encore quelques excuses et essaya de nettoyer le méfait à l'aide d'une serviette...ce qui ne fit qu'empirer la situation.

Laissez ça, le mal est fait! Vous pourriez faire un peu plus d'attention, quand même...on ne balance pas des salades sur les gens en guise de bonjour!

Il enleva quelques feuilles de salade de son épaule et fit un effort pour se calmer. Après tout elle ne l'avait sûrement pas fait exprès, quoiqu'avec la chance qu'il avait avec les femmes dernièrement, rien ne l'aurait étonné. En la regardant avec un peu plus d'attention, il put remarquer la camera , le plan de la ville et un air, définitivement pas anglais du tout.

Une touriste!

Il était sûr que ça n'avait pas sonné comme un compliment. Elle fronça son joli nez et lui adressa un regard légèrement courroucé.

Le jeune homme n’avait pas l’air commode. Il est vrai que sa situation n’avait rien d’enviable. Tous les clients s’étaient retournés sur lui et certains rigolaient franchement. Galant néanmoins, il aida Vic à se relever tandis qu’une serveuse débarquait avec une serpillière et un seau. Empoignant des serviettes, Vic s’était cru maligne et avait seulement empiré les dégâts au costume chic de l’inconnu qui lui jeta un très méprisant :
« Touriste »
D’abord un peu choquée par le ton, Vic d’empressa :

Ben oui, pourquoi, ça vous dérange ? Ne vous inquiétez pas pour la facture du pressing. Je suis descendue au Hilton. Vous la transmettrez au nom de Vic Standford. Et s’ils le jugent irréparable, je vous en paierez un autre.
Et puis…

Elle s’arrêta, fixant avec obstination, un petit bout de feuillage vert qui restait collé sur l’épaule du jeune homme.

Excusez-moi mais.. je là…

D’une chiquenaude, elle le décrocha.

Cela faisait… tache.

Tant pis s’il la prenait pour une parfaite idiote, la situation devenait trop risible aux yeux de Vic. Elle pouffa, gloussa puis éclata de rire. Un rire franc qui aurait désarmé n’importe qui. Elle en avait les larmes aux yeux en faisant des efforts pour recouvrer son sérieux.

Mais pour qui se prenait elle? Il haussa un sourcil et prit son air le plus ogre possible mais la voilà qu'elle lui débitait d'un petit air suffisant qu'elle était descendue au Hilton, que le pressing allait de son compte et si nécessaire lui achèterait un nouveau costume.

Américaine! Elle ne pouvait être que ça pour se montrer si désinvolte. Michael n'avait rien de personnel contre les femmes américaines mais celle là allait un peu au delà des limites. D'une joyeuse chiquenaude, elle envoya valser une feuille de salade de son épaule en faisant un commentaire ironique.

Ce genre de spectacle ne devait pas être très courant parce qu'ils avaient éveillé l'intérêt général. Elle semblait s'en ficher comme de sa première chemise et en plus avait l'air d'être vraiment en train de s'amuser...en fait elle riait de plus belle, avec des larmes aux yeux et tout.

Ok, on va supposer que chez vous c'est un passe temps national de jeter de la salade sur les gens. Arrêtez de rire, tout le monde nous regarde.

Après tout, il était anglais et détestait se mettre en évidence. Ce n'était pas très réussi pour la discrétion mais son rire était contagieux. Malgré lui, Michael se trouva en train de sourire, un peu coincé au début...amplement un instant plus tard.

Asseyez vous plutôt...c'est plus confortable pour rire!

Pendant un instant il ne la quitta pas des yeux, la détaillant sans la moindre gêne. Elle était franchement mignonne, avec son nez retroussé et ses grands yeux verts qui pétillaient de malice.

Désolé si je vous ai semblé un peu rustre mais je ne suis pas habitué à un traitement à la salade à cette heure.

Passant au mode "anglais calme et poli", il tendit la main, cérémonieux, à peine un peu pincé.

Je suis Michael.

Au moins ce « so Britih » souriait-il en l’invitant à s’asseoir. Bien sûr, il agissait plus pour calmer la galerie que par réelle envie de converser. En étant parfaitement consciente, Victoria accepta de se soustraire à ce spectacle qu’involontairement elle avait créé. Elle serra la main tendue d’un vigoureux « shake hand »

Moi, c’est Victoria mais c’est tellement démodé que tout le monde m’appelle Vic.

Elle baissa la tête en se mordant la lèvre :

Je suis réellement navrée de vous avoir.. « saucé » ça m’arrive tout le temps. Mon surnom à Salem était « Calamity Vic »… c’est tout dire.

Si le ton semblait plein de repentir, les yeux pétillants qu’elle releva sur le garçon détonnaient avec tout acte de contrition.

Je vais vous paraître franchement insolente mais… que faites-vous ici ? Avec un costard de ce prix... c’est au Ritz que vous deviez être. Ou.. Au Hilton.

Elle rit à nouveau mais plus posément que la première fois.

Vous l’avez deviné, moi je débarque. J’avais faim, je suis entrée point barre. D’ailleurs… à moins de lécher votre costume pour calmer ma fringale, je crois que je vais refaire un tour au self. Je vous promets de faire attention avec mon plateau, cette fois.

Elle cligna de l’œil et s’en fut dare-dare reprendre la même commande.
Sans embûche, elle arriva à caser son attirail près d’un Michael assez… surpris, pantois, sidéré, au choix( ?)

Elle était définitivement pas comme tout le monde. Vic! Surprenant que la façon radicale de massacrer un nom si digne lui aille si bien. Évidement la demoiselle n'avait rien de conventionnel et pour si jamais Michael eut l'espoir d'une possible rédemption, elle se fit une joie de le désenchanter.

Mon surnom à Salem était « Calamity Vic »… c’est tout dire.

Le regard qu'elle leva sur lui en faisant cette singulière confession était une démonstration totale de manque de repentir. Elle était une véritable bouffée d'air frais, de joie de vivre.
Malgré lui, Michael se trouva en train de rire avec elle à sa remarque sur le lieu où il aurait dû se trouver.

Il se trouve que même avec un costard de ce prix, comme vous dites si bien, j'ai parfois envie de manger un simple sandwich comme tout le monde. En plus au Hilton ou au Ritz on ne fait jamais ce genre de rencontre...si originale.

Vic avoua sans aucune contrainte être en train de mourir de faim et sans lui laisser le temps de placer un mot, lui clignait l'oeil et alla chercher un nouveau repas. Michael était estomaqué. Cette fille ne manquait pas d'aplomb et d'un savoir faire très à elle.

Le retour se fit sans embûches même s'il retint la respiration jusqu'à la voir installée.

Bravo, Calamity...votre salade n'a pas fait de victimes cette fois. Vous n'avez pas pensé à prendre une glace comme dessert ? Ou c'était trop de risques pour une seule fois?

Et cette fois, c'était lui qui riait de bon coeur.

Ah ! Il riait plus franchement. Elle ne l’avait pas arrosé, c’était sans doute pour ça.
Sa remarque sur un éventuel dessert déclencha une mimique douce amère, elle baissa de ton comme si elle dévoilait un secret d’état :

Je suis accro au chocolat mais j’essaye d’arrêter.

Sans plus de façon, elle attaqua son plat, tout en discourant entre deux bouchées :

Votre sandwiche n’a pas souffert de ma maladresse proverbiale, heureusement. Pourquoi n’y touchez-vous pas ? Tout le monde se fiche de nous, à présent. Allez-y, mangez !

Elle, en tout cas, ne s’en priva pas. Elle ne se jeta pas sur son assiette comme une affamée de huit jours mais son coup de fourchette possédait une certaine virtuosité gracile qui fit à nouveau rire son voisin de table.

Si moi, je suis « Touriste » ( elle ne put s’empêcher de reprendre le ton méprisant dont Michael l’avait accommodée) qu’êtes-vous, si je puis me permettre ?

Cette franchise de ton lui avait déjà valu bien des rebuffades. Blindée comme elle l’était, elle n’en était pas à une près.
Elle l’observa enfin à la dérobée. Ouais, il était pas mal ce type, très bien même. Un peu coincé de quelque part, apparemment, mais ce n’était sans doute qu’une impression première. Après une telle entrée en matière, elle aurait pu tomber ( au sens propre) sur bien pire. Il ne l’avait ni injuriée, ni frappée, elle était heureuse.

Il avait complètement oublié l'existence de son sandwich, par contre semblait très intéressé par la conversation avec la jeune américaine. Ça faisait un bon bout de temps qu'il ne sentait pas si relâché et à l'aise avec quelqu'un.

Elle mangeait avec un bel appétit, sans affectations ou minauderies et se trouva encore l'esprit pour lui indiquer de faire de même. En riant, Michael obéit en prenant son temps pour l'observer...une vraie virtuose du coup de fourchette, de l'énergie pure en action. Il n'eut aucune difficulté de l'imaginer en croquant un épi de mais à belles dents. Pas de doute, elle l'avait mis vraiment de bonne humeur.

Et puis vint la question...

Si moi, je suis « Touriste », qu’êtes-vous, si je puis me permettre ?

Le petit ton guindé, imitant le sien, fit sourire Michael. Il posa son sandwich et se penchant un peu sur la table, prit un ton de confidence.

Un sorcier, comme vous...ni plus ni moins et pour les moldus, un citoyen normal, comme vous aussi. Cela vous satisfait ou vous horrifie? Parce que vous êtes bien une sorcière...une petite sorcière un peu étourdie, qui a failli tirer sa baguette devant une foule de moldus. Mais ne vous en faites pas, je ne le dirai à personne...au lieu de ça, je me permettrai de vous inviter à déguster une délicieuse glace au chocolat, dans un endroit que vous ne trouverez jamais dans votre guide de voyage...vous me baignez de salade et je vous fais pécher vilainement...c'est assez juste, non?

Un sorcier, comme elle ? ! ça alors ! Pour une surprise, c’en était-une. Vic demeura bouche bée si bien qu’elle faillit perdre le fil de ce que raconta Michael ensuite. Un mot « magique » perça : chocolat ! Elle rit :

Vous, vous savez parler aux femmes !

Aussitôt, en se passant une langue gourmande sur les lèvres, elle trépigna :

C’est où, dites ? C’est loin ? On y va comment, à pied, en balai, en train ?

Elle ne connaissait strictement rien du monde magique Anglais. Son enseignement à Salem lui avait donné quelques renseignements très vagues sur un chemin de travers à partir duquel elle devrait commencer son enquête généalogiques. Mais elle devait avouer que retrouver ses origines était le cadet de ses soucis. Qu’importait que des Standford aient été sorciers ou pas ! Elle, elle l’était, voilà.

On y va ! dit-elle en se levant tellement brusquement que la table en trembla. Il n’y eut pas de casse, ouf.

Quelques secondes plus tard, ils étaient dans la rue. Vic avisa un recoin, elle y poussa son compagnon.

Vous n’allez pas vous balader tout souillé.

Elle sortit sa baguette. L’air effaré de Michael la fit rire à nouveau :

Il n’y aura pas de trou dans le tissu, je vous le garantis : RECURVIT

Le costume redevint impeccable.

Elle cligna de l’œil :

C’est le sort que je réussis le mieux… vous vous doutez pourquoi.

Cette fois, elle le laissa prendre la direction des opérations.

L'enthousiasme de la jeune femme le fit rire à nouveau. Il n'avait pas supposé qu'une glace au chocolat puisse éveiller un sentiment proche au délire, car s'était bien le cas, là. Les yeux brillants de joie anticipée, elle se leva si brusquement que la table tangua périlleusement. Définitivement, elle méritait amplement son surnom.

Vous êtes toujours si impulsive?

Michael eut la réponse à sa question quelques secondes plus tard, en se voyant acculé dans un coin. Pendant un instant, il pensa qu'elle allait lui sauter dessus mais la demoiselle n'avait aucune intention de ce genre, pas qu'il s'en plaindrait! Elle se limita, très gracieusement, à nettoyer son costume d'un efficace coup de baguette et à lui cligner de l'œil.

C’est le sort que je réussis le mieux… vous vous doutez pourquoi.

Oh, oui! Je me doute bien. Vous êtes toujours comme ça ou ça vous prend de temps à autre? Vous devez savoir que nous, les anglais sommes un peu moins exubérants que nos ex-compatriotes d'outre mer et chez les sorciers, ça ne va pas mieux...du sérieux absolu. Alors, soyez si adorable de vous tenir sagement et de ne pas provoquer trop de calamités, pas que ça me dérange, votre style est très plaisant.

Il la guida jusqu'au Chaudron Baveur, et le lui fit traverser avant qu'elle ne commence à faire des photos. Arrivés devant le mur de briques, il agit rapidement, curieux de voir sa réaction en découvrant le Chemin de Traverse. Il était sûr qu'un endroit comme celui là, n'existait nulle part ailleurs. Il n'aimait pas particulièrement le visiter, mais en ce moment, Michael De Brent était convaincu qu'il allait beaucoup s'amuser.
L'entrée en place, il s'écarta pour la laisser passer en premier.

Bienvenue au Chemin de Traverse, Victoria!

La façon docte dont, ce ronchon lui fit la leçon faillit déclencher une vive réaction que Vic réprima. Ah les Anglais et leur parapluie… ( pas posé sur le bras mais planté…. ailleurs) Elle se crut obligée de le rassurer en prenant un accent genre Mme Maxime :

N’ayez crainte, je sais me tenir en société.

Mutine, elle ajouta avec son bagou ordinaire :

Je ne débloque vraiment que lorsque je suis en vacances, comme maintenant ! Mais je vous promets de me modérer.

Il ne lui parla pas de l’endroit où ils se rendaient, ce qui aiguisa la curiosité de l’Américaine. Sans Michael, elle aurait raté le chaudron baveur. Les consommateurs la reluquèrent bizarrement, elle n’y prit garde. Etonnée d’aller dans l’arrière-cour, elle observa les gestes de son compagnon avec attention. Le mur s’ouvrit devant ses yeux émerveillés. Il s’effaça pour la laisser étrenner le chemin de Traverse.
Une gamine n’aurait pas été plus animée.

Très… pittoresque, accorda-t-elle en se retenant de battre des mains.

Il y avait beaucoup de sorciers qui vaquaient à leurs occupations. La majorité portaient la robe, Vic se dit qu’elle et Michael devaient dépareiller beaucoup dans cet ensemble.
Elle préféra détailler ce qui l’entourait. Beaucoup de boutiques en tout genre l’attiraient comme un aimant. Elle dut vraiment se freiner pour ne pas coller son nez à la vitrine du magasin de Quidditch ou à cette de Fleury et Bott.
Ils arrivèrent enfin chez le glacier promis. La terrasse était déserte, vu le temps glacial qui régnait dehors.
Empressée, Vic poussa la porte, imprégnant ses papilles des arômes délicats qui flottaient.
Une petite table les reçut, elle dit :

Pour moi, ce sera au chocolat avec des granulés et de la mousse. Et vous, quel est votre parfum préféré ? La fraise, non ?

Elle faisait bien évidemment allusion au col empesé d'un autre âge.

Michael la regarda faire, amusé par son air ravi, presque enfantin. Mine de rien, sans perdre son sourire pétillant, la demoiselle avait son caractère mais savait le maîtriser. Il lui avait suffi de l'entendre dire qu'elle savait se tenir en société, d'un petit ton pointu, pour savoir à quoi s'en tenir.

Tout l'attirait. Livres. Quidditch. Les tenues des sorciers qui déambulaient dans le coin. Mais il fut plus qu'évident qu'une seule chose avait de l'importance en ce moment : la glace promise.

Pas question de prendre place à la terrasse au risque de mourir de froid. Elle n'attendit pas qu'il lui ouvre la porte et se précipita pratiquement à l'intérieur, en humant les délicieux et tentants arômes.

Pour moi, ce sera au chocolat avec des granulés et de la mousse. Et vous, quel est votre parfum préféré ? La fraise, non ?

Cette allusion, à peine dissimulée, sur sa "so british" façon d'être, le fit sourire. Un éclat malicieux aux yeux, il se pencha vers la belle impertinente.

Pas de problèmes pour tenir la langue, hein? Pour éviter plus de jugements hasardeux sur mon caractère , je vais commencer par te tutoyer et puis avouerai que mon parfum préféré est aussi le chocolat...sans mousse ni granulés, simplement du chocolat. J'aime les saveurs définies et fortes.

Nouveau sourire et il passa la commande en se disant que cette journée se révélait riche en surprises.

Tiens, il aimait le chocolat ? Après tout pourquoi pas ? Des millions de gens l’aimaient.
En attendant que le délice arrive, il fallait bien meubler la conversation. Aussi, Vic tenta-t-elle :

Et que fais-tu de beau, Michael à part inviter les filles à manger des glaces ? Tu sais déjà que je viens de Salem, suis en congés et adore arroser les jeunes hommes. Moi, je ne sais rien sur toi.
J’aime connaître les gens… sympathiques.

Après ce petit compliment, pour l’encourager aux confidences, elle parla un peu de ses parents moldus qui étaient libraires. Pas n’importe lesquels, évidemment, ils possédaient pas moins de dix librairies, les plus importantes des Etats-Unis. Lorsqu’elle détailla ses études de bibliothécaire, Michael parut sceptique que ce métier en apparence rasoir puisse convenir à cette jeune fille plutôt dynamique.

Les glaces arrivèrent. Un silence religieux s’installa. Là, Vic se montra gastronome en savourant chaque bouchée avec un plaisir quasi extatique que respecta le jeune homme.

La dernière bouchée avalée, elle sortit de sa béatitude :

Parfait, divin ! Je te remercie beaucoup de m’avoir fait connaître cet endroit merveilleux. N’empêche que tu n’as pas ouvert la bouche. Enfin si, tu l’as ouverte puisque tu as fini ta glace et qu’elle n’aurait pas pu passer autrement mais, enfin… tu comprends.

Elle vit un serveur passer et leva la main. Elle l’aurait bien sifflé mais elle avait promis de bien se tenir.

Je voudrais un grand verre d’eau, s’il vous plaît. Tu en veux aussi, Michael ? Michael quoi, en fait ?

Adorable, bavarde et curieuse! Elle lui avait parlé de sa famille, du fait d'en être l'unique sorcière et de destiner son futur à être bibliothécaire. Le choix de cette profession avait étonné Michael qui l'imaginait mal dans le rôle de Miss Pince, la seule bibliothécaire qu'il eut jamais connu, mais quand la demoiselle lui expliqua l'étendue de l'affaire familiale, il dût changer d'avis...évidement, rien à voir avec l'aigre ogre qui gardait la bibliothèque de Poudlard.

Bien entendu, elle voulait savoir un peu plus long sur lui. L'arrivée des monumentales glaces le sauva de passer aux aveux séance tenante mais ce n'est pas pour autant que Victoria l'avait oublié. Le plus subtilement du monde, elle toucha à nouveau le thème.

Michael quoi, en fait ?

Il ne put que hocher la tête et sourire devant son insistance, c'était son droit après tout.

De Brent. Un vieux nom sorcier. Vieilles traditions et tout le baratin. Je ne suis pas trop adepte à tout cela et me partage entre les deux mondes. Ça rend la vie plus intéressante. J'ai fait mes études à Poudlard, tu en as certainement entendu parler. C'est une très ancienne école de Sorcellerie, la seule d'Angleterre, on peut assurer que le 98% des sorciers anglais sont passés par là.

Pas besoin d'approfondir, sans aucun désir d'entrer en détails, il créa une diversion en lui proposant un vrai tour par le Chemin de Traverse.

Je suis sûr que ça va te fasciner. Tout à l'heure tu n'as rien vu en pensant à la glace. J'ai remarqué que la façon de s'habiller des sorciers t'a un peu surprise...on est assez vieux jeu, dans le coin...ça te dirait d'essayer une de ces tenues? Comme ça, on ne se fera pas trop remarquer. Alors, on y va? Ne me dis pas que tu as un rendez vous important avec le premier ministre...je ne te croirai pas.

De Brent ?… Vic se rappela immédiatement. Une bibliothécaire se doit d’avoir une mémoire quasi éléphantesque. Les De Brent autant que les Malefoy étaient considérés comme des sangs-purs très liés à… quelqu’un de pas recommandable du tout. Se pourrait-il que sous ces traits « angéliques » se cache… un affreux masque ? Elle jugea rapidement que non. S’il osait, sans détours, lui avouer son patronyme, c’est que soit il la jugeait assez idiote pour ignorer tout des noms illustres ou qu’il était innocent de toute forfaiture. Elle préféra pencher pour ce côté.
La proposition d’aller quérir une tenue plus adaptée, l’enthousiasma.
Remisant ces histoires de familles au placard, elle accepta avec entrain :

Bonne idée ! J’ai besoin de passer plus… inaperçue. Je dois faire une enquête. ( Gros soupir) Personnellement, je m’en moque de mes origines mais mes parents ont l’air d’y tenir. Ils n’ont toujours pas avalé d’avoir une sorcière comme rejeton et cherchent sans doute sur qui rejeter « la faute »

Ils se levèrent et Michael la dirigea vers la boutique de mode de la célèbre Mme Guipure. Déjà la vitrine la fascina. Quels étranges modèles ! Quelle tête aurait-elle dans cette robe prune au col doublé d’hermine ? En pouffant, elle poussa la porte, suivie de son chevalier servant du moment.
Une vendeuse s’empressa aussitôt avec un mètre ruban qui commença à prendre des mesures tout seul.
Le style, la coupe, la texture… Vic se sentit dépassée. A part l’uniforme de Salem, elle n’avait jamais porté ce genre de chose.

Euh… Confortable, chaud et pas trop voyant, souffla-t-elle en jetant un œil désespéré à son compagnon qui avait l’air de rigoler dans sa barbe.
Elle attendit qu’il prit le relais et la conseille intelligemment.

Michael avait pris place dans un confortable fauteuil et suivait d'un œil hilare les évolutions de la jeune américaine, qui ne savait plus où en donner de sa tête, devant toutes les nouveautés qu'on lui offrait.

Il la vit essayer quelques robes, se contenta d'acquiescer ou secouer de la tête, selon le cas. Toutes les couleurs y étaient passées, tous les modèles possibles, des plus sévères aux plus élégants et Victoria ne semblait pas arriver à se décider, lui jetant des regards un peu affolés.

Euh… Confortable, chaud et pas trop voyant.

Il se demanda si elle faisait allusion à l'horrible robe portée en ce moment , qui rappela à Michael une des tenues de Minerva McGonagall, ou si c'était ce qu'elle désirait trouver. Quoiqu'il en soit, pas question de la laisser sortir attifée de la sorte.

Tu vas m'excuser mais avec tout ce gris et noir, tu ressembles à une vieille dame trop sévère. Je crois que du vert irait à merveille avec tes yeux.

Il fit signe à la vendeuse, un peu dépassée par les événements, de s'approcher et lui donna quelques directives précises qu'elle se dépêcha d'obéir. Victoria disparut de sa vue pour revenir un instant d'après , vêtue d'une magnifique robe vert émeraude, qui rehaussait son teint et faisait briller encore plus son regard espiègle.

Celle ci est parfaite!

D'un adroit coup de baguette, il fit venir vers elle une très belle cape d'hiver, doublée de fourrure , qui se posant sur ses épaules complèta sa tenue sorcière.

Tu es époustouflante, Victoria.

Et il ne mentait pas. La jeune femme resplendissait, les nouveaux vêtements lui donnaient une allure tout à fait différente mais qui lui seyait particulièrement bien.

Maintenant, je te laisse seule un instant et reviens tout de suite.

Il ne tarda guère, comme promis et à son retour, il avait aussi changé de tenue. Robe et cape noire le changeaient assez radicalement de son allure de moldu riche. Il avança vers Vic, un sourire malicieux aux lèvres.

Continuons notre promenade. Prochaine halte, une librairie. En tant qu' entendue en la matière, tu m'en donneras, des nouvelles.

Et ce disant, lui offrit galamment son bras.

La situation empirait lorsque, enfin, Michael prit la direction des opérations en donnant des ordres précis à la vendeuse.

Je crois que du vert irait à merveille avec tes yeux.

Ainsi il avait remarqué la couleur de ses yeux ? Malgré elle, Vic fut parcourue d’un frisson très… agréable.
La suite fut encore plus remarquable avec son « Tu es époustouflante » Là, elle sentit ses joues s’empourprer. Personne ne l’avait jamais bombardée d’autant de compliments en si peu de temps. Le pire… c’est qu’il avait l’air sincère !
La cape doublée de fourrure qu’il choisit pour elle était réellement parfaite. Ce De Brent avait un goût très sûr en matière de mode féminine…

* Pour être aussi calé, ce doit être… un séducteur ! Méfie-toi, Vic*

Il la laissa seule afin de lui-même se changer. Elle en profita pour régler ses achats avec l’argent sorcier en sa possession, et s’offrit le luxe d’un petit manchon de la même fourrure que la doublure de la cape. Un « reducto » bien appliqué lui permit de rassembler ses affaires moldues dans un tout petit sachet remis par la vendeuse ravie de cette vente.

Michael revint. Vic tressaillit à nouveau. Il avait fière allure ainsi ! Un vrai prince de conte de fées…

* Attention, Vic* se gourmanda-t-elle.

Il lui prit le coude pour l’entraîner dehors.

Visiter une librairie ? Chic ! Celle que l’on a croisée en venant ? Fleury et machin ? Elle avait l’air bien.

Ils firent quelques pas en silence, Vic réfléchissait.

Il faudra aussi que tu m’indiques une bibliothèque… une grande. Même si je ne trouve rien, il faut au moins que je donne à mes parents l’impression d’avoir cherché.

Ils pénétrèrent dans… le palais du livre. Rien de comparable avec les divers établissements moldus de ses parents mais très impressionnant quand même.
Des rayonnages bourrés de volumes montaient jusqu’au plafond. Vic s’approcha de l’un d’eux qui portait l’étiquette : cuisine.

Je suis très curieuse d’apprendre la cuisine façon sorcière. J’ai eu l’occasion d’aller dans la famille d’une amie à Salem. La mère de Beth était une virtuose du chaudron.

Sa voix se chagrina :

Chez moi… pas question d’essayer.

Son enthousiasme revint vite en prélevant un ouvrage au titre alléchant :

« Les trésors secrets du chocolat »

Celui-là, je le prends, rit-elle.

Puis elle devint à moitié sérieuse, tête penchée, sourire en coin, elle demanda :

Au fait, Michael… Pourquoi es-tu si gentil avec moi ? Pas que je m’en plaigne, que du contraire, mais… tu n’avais rien de mieux à faire aujourd’hui que de t’occuper d’une touriste arroseuse paumée ?

Elle n’était pas trop certaine de vouloir connaître la réponse et en brûlait de curiosité à la fois.

Comment s'ennuyer avec ce tourbillon humain? Elle allait d'un côté à l'autre, s'émerveillant de chaque trouvaille. Faisant des commentaires ingénieux ou tordants selon le cas.

Il lui semblait impossible ne la connaître que depuis un peu plus de trois heures, ils s'entendaient comme des larrons en foire, comme s'ils n'avaient fait que ça depuis des années. D'un rire et un bol de salade, elle lui avait fait oublier le côté sombre de la vie.

Elle venait d'ouvrir un livre sur les trésors secrets du chocolat et rien qu'en le voyant, elle en avait l'eau à la bouche, il aurait pu le jurer. Pourtant au milieu de cette extase gourmande, Vic se tourna vers lui.
Alarmé, Michael décela un rien de sérieux au fond de ses yeux.

Au fait, Michael… Pourquoi es-tu si gentil avec moi ? Pas que je m’en plaigne, que du contraire, mais… tu n’avais rien de mieux à faire aujourd’hui que de t’occuper d’une touriste arroseuse paumée ?

Ah, la belle question! Il esquissa un de ses sourires d'enfant, pris en flagrant délit de chiper des gâteaux et la regarda droit aux yeux.

Mieux à faire? Tu veux rire? Combien de fois dans la vie, une fille comme toi me verse de la salade dessus, sans la moindre contrition, d'ailleurs ? Je te dois un aveu... tu es un véritable danger public et je suis bon citoyen. Pour l'honneur de la Couronne et le mien propre, j'ai le devoir de protéger mes semblables et ne pas te perdre de vue.

Il éclata de rire devant son expression.

Ma journée était destinée à être aussi aride que celle d'hier et du jour d'avant...pourtant j'y suis habitué et j'ai même failli me fâcher pour de bon en recevant la médaille de la Laitue d'honneur de façon si inespérée mais quand tu as commencé à te payer ma tête...j'ai oublié le reste. Ne te tracasse pas, je ne suis pas un méchant qui cherche á dévoyer ton âme de touriste paumée. Je pense qu'une chance comme celle ci ne se présente qu'une fois dans la vie...et tant que nous y sommes, je connais la bibliothèque dont tu as besoin...si tu le veux, je me ferai un plaisir de t'y accompagner.

Il se surprenait lui même! Que lui arrivait il avec cette fille? Pourquoi tout à coup, rien d'autre ne semblait avoir plus d'importance que la convoyer dans tout le Royaume Uni, si nécessaire?

Je parle de Poudlard. C'est en Écosse...tu veux y aller? ou tu préfères faire encore un tour à Londres?...de toutes façons l'école est là depuis plus de mille ans, donc je doute que ça aille nulle part.

Sans la quitter des yeux, il attendit sa réponse, avec une impatience inespérée...

je ne suis pas un méchant qui cherche à dévoyer ton âme de touriste paumée

Cette phrase en apparence banale convainquit tout à fait Vic sur la sincérité du jeune homme. Il lui renvoyait la balle à merveille. Pourquoi se priver d’un compagnon de jeu agréable et si… mignon ? Elle ne pouvait s’empêcher de rêvasser éveillée en se disant :

* Ce genre de truc n’existe que dans les bouquins pour gosses*

Elle prit une mine consternée :

L’Ecosse… c’est tentant. Cela ferait plaisir à mes parents mais… ( clin d’œil souriant) c’est bien loin. Je paye ce bouquin et, puisque tu te montres si bien disposé, tu me m’emmènes là où c’est digne d’intérêt.

Elle le dit très sérieusement :

Je te fais confiance.

Un ange passa. Yeux dans les yeux, le temps suspendit son vol. Elle rompit le charme d’une pirouette :

Je passe à la caisse… euh, je paye et on va où tu veux.

Elle s’empressa vers le comptoir où elle régla en espèces. Vic se tourna alors vers Michael, un sourire mi-figue mi-raisin aux lèvres :

Je t’attends.

* Vic, fais gaffe ! Tu attends le prince charmant depuis tes 15 ans, ce n’est pas une raison pour…*

L'idée d'aller en Écosse ne lui déplut pas mais on ne pouvait pas dire que ça la fit délirer d'enthousiasme. Par contre, découvrir la capitale britannique l'attira d'immédiat.

...puisque tu te montres si bien disposé, tu me m’emmènes là où c’est digne d’intérêt.

Il la trouva merveilleusement directe, sans détours ni minauderies inutiles.

Je te fais confiance.

Cet aveu le toucha plus qu'il ne l'aurait crû. Pendant un instant, ni l'un ni l'autre ne parla, ne se quitta pas des yeux. Comme si par un acte de magie, le temps s'était soudain arrêté et plus rien d'autre n'avait d'importance.

Elle remit la réalité en cours en lui annonçant qu'elle allait payer et s'éloigna vers la caisse. Il la regardait toujours.

Payer ne lui prit pas longtemps et comme il ne bougeait pas toujours de sa place, Victoria l'appela, un petit sourire un peu circonspect aux lèvres.

Je t’attends.

Il se dépêcha de la rejoindre.

Je suis là, à vos pieds, ma demoiselle!

Bon sang! D'où il sortait ça? Ce n'était pas son genre de se montrer si agréablement ridicule avec une femme mais il pressentit que ca lui plaisait. Après tout, il n'y a aucun mal à faire un peu le pitre. En plus, il se sentait tout à fait d'esprit. Peut être que la compagnie de la jeune américaine commençait à éveiller sa propre joie de vivre.

Ils quittèrent Fleury & Botts et après un instant de vacillation, Michael l'entraîna résolument vers le magasin de Quidditch, où il n'avait pas remis les pieds depuis son époque de collégien. Ils y passèrent un bon moment, pendant lequel il s'en donna à cœur joie en lui expliquant les différences entre balais de course, lui donnant quelques détails techniques et autres banalités accordes à la situation. Elle suivait ses explications avec attention mais il ne fut pas trop sûr que cela l'intéressait trop. Alors, sans le douter, leur prochaine escale fut l'animalerie magique. Là, Victoria se transforma de nouveau en une petite fille ébahie qui allait d'une cage à l'autre en poussant des exclamations émerveillées devant tel ou tel animal. Les hiboux l'intéressèrent beaucoup et encore une fois, il s'étendit en explications sur ces incroyables bêtes. Elle n'en avait jamais possédé un. Il se promit de le tenir en compte. Elle perdit la tête devant une nichée de chatons. Il n'oublierait pas ca. Il avait un faible pour les félins, elle aussi. Ça faisait déjà un point en commun. Ca et parler d'Apache, fut affaire d'une seconde. Ils en bavardaient encore en quittant le magasin et se dirigeant vers l'établissement des frères Weasley. Il le regretta aussitôt. Elle adora toutes ces farce et attrapes, plus ingénieuses les unes que les autres et ils y passèrent presque une heure à s'étouffer de rire et à acheter tout sorte de drôleries.

Le reste fut parcouru en peu de temps. En passant prés de l'allée des Embrumes, la jeune femme manifesta sa curiosité mais pour la première fois en cette après midi, Michael prit un air vraiment sérieux.

Jamais de ta vie mais alors là, jamais, ne t'approche pas de cet endroit, à moins d'être escortée par une cohorte d'aurors. Ceci est l'Allée des Embrumes, le rendez vous de ce qui a de pire parmi ceux de notre monde. Une adorable jeune personne comme toi n'y ferait pas des vieux os...ou encore pire. Les Mangemorts s'y réunissent volontiers et ce n'est pas le genre de rencontre que je veux faire aujourd'hui. Promets moi que tu n'y viendras jamais seule...tu as l'air d'être très curieuse.

Fini le discours et sans lui laisser placer un mot, il l'entraîna vers le Chaudron Baveur.

Je pense que c'est fini pour ce jour avec le monde des sorciers. Je suppose que tu es fatiguée et voudras te reposer un peu. Je te raccompagne au Hilton.

Il aurait pu en rester là et affaire conclue. Ça aurait été une belle après midi avec une fille charmante. Mais il n'avait aucune envie que ça soit tout. Il avait envie de la revoir.

Ça te dit d'aller dîner avec moi, ce soir? Puis on pourrait faire un tour par là pour que tu te fasses une idée de Londres, la nuit. Mais si tu n'as pas envie...eh bien, j'irai me saouler dans un pub et on n'en parle plus.

Il ne lui manquait qu'une auréole lumineuse au sommet du crâne tant son air fut angélique.

Quelle folle après-midi. Jamais Vic ne s’était attendue à découvrir le monde magique anglais de cette manière. Être tombée ( au sens propre) sur ce charmant guide était absolument incroyable.
Le magasin de Quidditch la fascina même si son compagnon crut le contraire. Elle, elle adorait le Quidditch et les courses de balai. Elle avait voulu participer au rallye mondial de Suède… ses parents n’avaient pas voulu.
L’animalerie fut le pompon. Elle se jeta d’une cage à l’autre enamourée pour chaque bestiole croisée. Elle se promit secrètement de revenir prendre un de ces chatons dès qu’elle en aurait l’occasion, juste avant de rentrer… chez elle.
C’était bizarre. Cette idée de retour lui glaçait le cœur. Son guide y serait-il pour quelque chose ? Vic fit taire les pensées audacieuses qui l’assaillaient. Elle n’avait aucun droit sur Michael. Il était plus que charmant mais… sa destinée propre était ailleurs.
Quand au bout du compte il insista fortement pour qu’elle évité l’Allée des Embrumes, Miss Standford promit tout ce qu’il voulut. D’accord, elle n’irait jamais seule s’aventurer dans ce coupe-gorges.
Elle ressentait la fatigue. Ce voyage si long en avion peu auparavant, ces heures à balader au gré de la fantaisie de Mr De Brent…
Il lui accordait quelques instants de répit avant un programme très… prometteur.

D’accord. On se change et tu me reconduis au Hilton ; c’est parfait.

Pas question qu’il aille se saouler sans elle.

Une ruelle pour revêtir son accoutrement moldu tout en réduisant ses nouveaux effets sorciers, Vic fut prête au transplanage.
Son petit cœur battit très vite lorsque ce beau jeune homme la serra contre lui pour l’emmener ailleurs.
Il la déposa en douceur non loin de son hôtel en lui assurant la retrouver bientôt.
C’est presque titubant qu’elle gagna sa suite. Trop d’événements en plusieurs heures s’étaient produits. Elle devait faire le point. Un bain chaud débordant de mousse l’y aida. Revigorée, elle s’octroya une heure de farniente avant d’affronter… sa garde-robe.
Un fourreau de soie noire la tenta. Elle s’y coula puis se maquilla légèrement, selon son habitude. Pas de tralala, elle n’aimait pas ça. Une veste de renard roux compléta la tenue, elle descendit dans le hall l’esprit en ébullition :

* Trop tôt, trop vite ! Vic… fais attention. Un dîner, ça n’engage à rien !*

Deux voix se disputaient sous cette tête blonde savamment agencée en chignon.
Elle n’eut guère à attendre, son cavalier était déjà présent. Pourquoi était-il si beau ?
Un peu tremblante, elle s’avança et lui tendit la main :

Je te suis.

Après l'avoir laissée pratiquement aux portes du Hilton, avec la promesse de se revoir plus tard, Michael se trouva confronté à la réalité. Que diables était il en train de faire? Il se conduisait comme un inconscient qui avait laissé tomber des rendez vous importants, qui passait l'après midi avec une parfaite inconnue, à débiter plus de platitudes qu'il n'en est permis et qui en plus, s'en sentait parfaitement satisfait. Il était sorti de chez lui, ce matin en étant un homme complètement normal et le voilà qui y retournait en se sentant tout à fait différent, comme si on lui avait ôté un poids des épaules et permis d'entrevoir un monde meilleur.

Dans la solitude de son salon, il regarda l'heure. Il avait largement le temps avant de retrouver Victoria. Par Merlin, que cette maison était silencieuse. L'elfe de maison n'avait pas pointé son nez et Apache paressait face au feu, sans faire attention à lui. Il se servit à boire et se laissa aller dans un fauteuil, l'air rêveur, en remémorant les dernières heures. Tout à coup, l'idée d'être sur le point de commettre une sottise l'assaillit. Dernièrement, ses relations avec les femmes semblaient être néfastes. Le sourire espiègle et frais de Victoria lui vint à l'esprit. Ils pourraient toujours être amis. Il serait sa rencontre sympathique des vacances et rien de plus.

*Pas besoin de te faire des idées chaque fois qu'une fille te sourit...fais pas le blasé, mon vieux!*

Il arriva deux minutes avant de la voir surgir de l'ascenseur.

*Par les blanches barbes de Merlin, cette fille s'est surpassée!*

Une Victoria rayonnante avançait vers lui, un sourire un peu nerveux aux lèvres. Splendide dans ce fourreau noir et ces fourrures. Discrète et élégante. Du chic jusqu'au bout des ongles. Il serra la main tendue. Politesse américaine, on ne distribue pas des bisous qu'aux amis de vieille date.

Je te suis.

Simplement, sans battements de cils ni autres artifices féminins. Il fut tenté de ne pas lâcher sa main, mais elle semblait déjà assez énervée comme ca et il la lui rendit, après un shake hand, très poli, sans plus.

Le restaurant qu'il avait choisi était petit, d'un luxe discret et réputé de servir la meilleure cuisine française de la ville.

La cuisine anglaise n'est pas quelque chose de quoi s'enorgueillir tandis que la française remporte toutes les palmes de mon admiration. J'espère que cela te plaira.

Le repas fut toute une expérience. Victoria avait oublié son énervement et ils bavardèrent de tout et de rien, comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. Elle raconta quelques anecdotes de sa vie scolaire et lui de la sienne. Il y avait évidement quelques différences flagrantes. Michael découvrit qu'elle n'aurait pas trop aimé Poudlard, aurait, sans doute, détesté les Serpentard et été une adversaire à craindre en Quidditch. À l'heure du dessert, il ne se surprit guère quand elle commanda, après lui avoir adressé un fameux clin d'œil, de la Mousse au Chocolat. Pour alors, ils se sentaient parfaitement à l'aise ensemble, avec cette sympathique complicité , qui s'était installée entre eux après le coup de la salade.

Quoi de plus normal que poursuivre la soirée dans un club nocturne. Il s'étonna de la trouver si fraîche et dispose après que la jeune femme lui eut avoué être arrivée le matin même.

Naturel infatigable, à ne pas le douter le sang neuf des Colonies a plus d'endurance que celui de la vieille patrie. Si tu vois que je m'essouffle ou m'évanouis, t'en fais pas...je me reprends bien après une paire de gifles.

Mais il ne se fatiguait pas. Il s'amusait trop. Ils s'étaient démenés comme des beaux diables au son d'une musique stridente. Victoria semblait connaître la lettre de toutes les chansons et s'en donnait à cœur joie en s'égosillant, d'une très belle voix, quand le rythme changea tout à coup. Un slow. Question que les présents ne s'écroulent pour de bon. Michael se retrouva avec la jeune femme dans ses bras. Pendant un instant, ils échangèrent un regard un peu ébahi puis se reprenant continuèrent à danser, comme s'il n'existait qu'eux au monde.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, il fallut bien s'en rendre à l'évidence vers 3:00 du matin. Il ne fallait pas être sorcier pour deviner que Victoria ne rêvait qu'à enlever ses chaussures et dormir 24 heures.

J'ai passé une soirée fantastique. Je suis vraiment heureux que tu m'aies baigné avec ta salade. Maintenant, il est temps de récupérer un peu de forces. Je parie que tu vas dormir jusqu'à midi.

Ils étaient dans le hall de l'hôtel. Il avait tenu à la raccompagner jusqu'à la porte de l'ascenseur.

Il y a beaucoup à voir dans cette ville. Je te téléphonerai demain vers midi, c'est bien pour toi?

Il ne se reconnaissait plus . Il venait de passer une soirée incroyable avec une fille qui en plus d'être jolie, était pleine d'humour et d'une fine intelligence, sans l'intention de la séduire.

Bonne nuit, Victoria.

Un chaste baiser sur la joue et il s'en alla en se demandant si la salade qui lui était tombée dessus ne contenait pas quelque drogue exotique, ayant des curieux effets sur lui.

Franchement, pour une bonne soirée, c’en fut une !
Allongée sous ses draps, malgré une immense envie de dormir, Vic revivait les derniers événements. Ce Michael… quel charmant jeune homme.
Il l’avait entraînée dans un restaurant français. Si la cuisine anglaise ne lui paraissait pas fameuse, que dire de celle des Américains du Nord ? Du vite fait pas toujours bien fait. A croire que les restaurateurs n’ont qu’une envie : voir les clients partir.
Là, ils prirent le temps de savourer un vrai festin. Gourmande sur les bords, Vic avait vraiment apprécié. De plus, son compagnon ne s’était pas montré avare en paroles. Elle en apprit un peu plus sur lui mais trop peu à son goût. Elle, elle déballait tout à toute allure, riant des répliques du jeune homme qui, lui aussi, paraissait s’amuser en sa compagnie.
Sans être devineresse, Vic sentait comme une… réticence derrière ces sourires. Mr De Brent essayait de cacher quelque chose, elle l’aurait juré. Quoi ? Elle n’en avait pas la moindre idée et se garda bien de l’interroger ouvertement. Miss Standford ne provoquait jamais les confidences. Elle laissait à ses amis le choix de se livrer ou pas. N’empêche qu’elle aurait bien voulu savoir.
Le repas achevé sur une mousse au chocolat à tomber par terre, Vic se retrouva en train de gigoter et hurler dans un Night club bon chic bon genre. Fameux défoulement. Le décallage horaire arrangeait mal les choses mais Vic retrouvait de l’énergie dans les yeux de Michael. Voulait-elle prouver qu’elle n’était pas une chiffe molle ? Peut-être…
Toujours est-il que le slow fut le bienvenu. Ça… elle s’en souviendrait longtemps. Sentir le souffle de Michael contre sa nuque fut un moment… magique. Cependant, elle ne perdit pas le sens des réalités. Elle avait beau être d’un romantisme extrême, chat échaudé craint l’eau froide.
Une seule fois dans sa courte vie, Vic avait cédé aux avances d’un garçon. Elle s’était reprise juste à temps, ce qui déplut fortement au prétendant à sa virginité qu'elle ne revit plus jamais.
Tant pis… Mais Vic avait été blessée, et se méfiait maintenant des bellâtres trop entreprenants.
Avec Michael… c’était différent. Pour un homme de cette prestance, elle se sentait quand même en confiance. La suite le lui prouva puisqu’il ne commit aucun geste déplacé et la quitta avec un chaste baiser sur la joue.

*Il a promis de téléphoner… *

Elle s’endormit un sourire aux lèvres.

Le réveil sonna ; Vic l’envoya au diable. Misère, il était onze heures ! Chez elle, il n’en était que 5 !
Prenant son courage à deux mains, Miss Standford se coula sous une douche écossaise. Le chaud et froid la retapa. Elle ne sut que revêtir comme tenue ; Michael n’avait pas dévoilé le programme de ce jour.
Plantée près du téléphone, elle attendit les instructions qui ne tardèrent pas : Pré-au-Lard puis Poudlard.
En un instant, elle revêtit sa tenue sorcière, juste le temps de voir son cavalier servant se matérialiser dans le salon de la suite.

Salut ! Je suis prête.

Elle s’approcha et l’embrassa sur la joue puis se lova dans ses bras, parée au transplanage.

Une femme qui est prête à l'heure dite était une exception, inconnue, parmi les amitiés féminines de Michael. Victoria en était une, pas le moindre doute. Habillée de pied en cap comme la parfaite sorcière, elle alla à sa rencontre et, tout naturellement, l'octroya d'une gentille bise à la joue et sans aucune minauderie, se glissa dans ses bras pour le trasplanage.

Je vois que quelques heures de sommeil t'ont suffi. Tu as un air splendide! Désolé d'avoir un peu changé les plans, mais je dois me rendre à Poudlard alors je me suis dit...pourquoi pas? Londres sera toujours là à notre retour!

Elle lui adressa un sourire d'assentiment et quelques secondes plus tard, ils étaient arrivés à destination.

Bienvenue à Pré au Lard. Tu sais, c'est le seul village anglais habité uniquement par de sorciers, pour autant seulement les sorciers peuvent le trouver.

Pour un village pittoresque, s'en était un. Avec son unique rue bordée de petites chaumières d'un autre temps et de magasins tout aussi anciens. Le passé semblait s'être figé, sans vouloir céder place au présent...pas au présent qu'ils fréquentaient.
Il avait neigé et le froid était mordant. Victoria semblait ébahie par ce qu'elle découvrait, comme si un décor pareil aurait été impossible d'imaginer en dehors d'un rêve. Michael connaissait trop bien les lieux comme pour ressentir la moindre émotion, mais il se sentit presque ému en voyant son expression extatique.

Ne restons pas en plein vent, on gèlera. Viens, allons aux Trois Balais, il y fera plus chaud et nous y serons à l'aise pour bavarder un peu et manger quelque chose si tu as faim. Mme. Rosmerta est tout un personnage.

Le pub, situé au bout de la rue était offrait une ambiance très accueillante, surtout après le froid de l'extérieur. La propriétaire reçut Michael avec un large sourire et un clin d'œil complice en découvrant Victoria., mais celui ci se dépêcha de pousser doucement sa compagne vers une table vide, ce qui n'était pas tout dire, l'endroit était plein à craquer. Plusieurs tête féminines se tournèrent à leur passage et on entendit quelques soupirs, non dissimulés, que le jeune homme s'arrangea pour ignorer, olympien.

Jour de sortie.

Il avait marmonné ça en secouant la tête, dépité, puis passa à s'occuper exclusivement de la jeune américaine.

L'école est tout près et ce beau monde que tu vois réuni sont des élèves...des véritables plaies! Je travaille pour le Ministère de la Magie et une des tâches qu'on m'a assigné, il y a un temps, était de surveiller l'école...et pour autant ce troupeau de braillards.

Plus le temps passait et plus Michael se sentait plus à l'aise avec Victoria, avec cette façon d'être franche et pétillante qu'était la sienne. Tout l'intéressait et ses questions étaient intelligentes, ses commentaires sensés ou très amusants, selon le cas. Bonne observatrice, rien ne lui passait inaperçu et il eut, à moment donne l'impression, qu'elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Était il si évident? Pour une fois dans sa vie, il s'en ficha. Qu'elle le découvre tel qu'il était, après tout...ce n'était pas si mal que ça. Il était sûr qu'à la mention de son nom de famille, elle avait tiqué. Pas étonnant, elle était sorcière et bibliothécaire, par surcroît, en plus même à Salem on devait savoir qui étaient les De Brent.

Sortir de nouveau à la rue enneigé la fit frissonner vivement, alors d'un geste tout naturel, il lui entoura les épaules de son bras, pour la protéger de la petite bise glaciale.

Il y a un endroit où je veux t'emmener avant d'aller à Poudlard...tu vas en raffoler!

Et joignant le geste à la parole l'entraîna vers Honeydukes. À voir son expression radieuse, il se convainquit d'avoir donné plein dans le mille. Il se fit un plaisir en lui achetant toute sorte de gourmandises qu'elle n'avait jamais goûté auparavant, non sans
l'avertir,au préalable, sur les mauvaises surprises des dragées de Bertie Crochue. Peu après, elle lui en donna la raison. Vu sa grimace, il se dit que c'était certainement une au goût de chaussette ou pire. Les Chocogrenouilles la fascinèrent et il se promit de lui en offrir une énorme boîte.

Le portail de Poudlard s'ouvrit pour eux. Il n'avait pas voulu trasplaner pour ne lui ôter rien du plaisir de découvrir lentement la superbe vue du château, se découpant nettement sur le ciel limpide.
Ils parcoururent le chemin jusqu'à l'entrée en silence. Arrivés devant la monumentale double porte Michael s'arrêta un instant, lui laissant le temps de regarder les alentours, en lui donnant quelques explications sur la Forêt Interdite et le Lac.

Puis, ils entrèrent...

Pré-au-Lard ! En voilà un endroit pittoresque. Jamais Vic n’avait imaginé qu’il puisse exister un tel village qui semblait issu d’une autre époque. Ici… pas question de se brancher sur le Net, on l’aurait prise pour une extraterrestre si elle avait osé émettre un tel souhait.
Michael l’emmena dans un établissement plaisant mais bourré de gens qui paraissaient très bien le connaître.
Il donna quelques explications sur la surveillance de l’école proche, ce qui étonna Vic.

* Surveiller un collège ? Pourquoi ? Ils craignent l’école buissonnière à ce point ?*

Elle faisait si peu partie du monde magique que les histoires de guerre ne la touchaient guère.

Ils consommèrent peu, bavardant simplement.
Vic n’avait pas été sans remarquer les regards et soupirs qui avaient suivi leur arrivée ; elle s’en moqua quoique cela ne faisait que confirmer son impression première : Michael plaisait à… beaucoup.
Il l’emmena à nouveau dehors et, galant, la protégea du froid en entourant ses épaules de son bras. Geste innocent ou pas ? Vic se refusa d’y penser, préférant jouir des délices auxquels il la soumit en la faisant pénétrer chez Honeydukes.
Mazette ! Elle ne connaissait rien de comparable. Elle sauta d’un tonneau à l’autre en réclamant des informations.

Ça fait couiner les dents ? J’en veux absolument !

Les chocogrenouilles déclenchèrent un ravissement de petit enfant :

J’ai une carte qui indique Dumbledore ! Il m’a fait un clin d’œil. C’est normal ?

Un énorme paquet de friandises plus tard, elle accompagnait Michael au château. Sa scolarité avait comblé ses vides sur les autres institutions de sorcellerie. Jamais elle n’avait imaginé que ce lieu puisse être aussi beau. Le parc enneigé la ravit, l’entrée du hall également.

La bibliothèque est au 4ème étage si mes souvenirs sont bons, souffla-t-elle. Votre Miss pince acceptera-t-elle que l’on fouille son antre ?

Vic se sentait si petite face à la magnificence des lieux que, d’instinct, elle chercha protection dans les bras vigoureux de son accompagnateur.
Il la guida à l’étage voulu et parlementa avec la bibliothécaire. Tout était en ordre. Les fouilles pouvaient commencer.

C’est qu’il y en avait des bouquins ! Quel boulot !
Discrètement, Vic sortit une fiole de son réticule. Elle s’en enfila une rasade avant de la tendre à Michael :

Potion d’accélération à la lecture. Tu en veux ?

» [-16] Gabrielle, gentille ? Non... Quoique... [Fe]

Pas de bol! Quoique... [FE]

Pas de bol! Quoique... [FE]

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