Il était un peu plus de 19 heures dans une des plus petites salles de spectacles de Londres. Mystery se préparait, dans une toute petite pièce qui lui servait de loge. La salle ou elle allait jouer pour la première fois depuis longtemps ne pouvait recevoir qu’une centaine de personnes. La jeune autrichienne avait prévenu Michael, ce matin la, qu’elle rentrerait tard a cause de sa première représentation en tant qu’artiste moldue. Elle se regarda encore une fois dans le petit miroir de la pièce. Lissa distraitement une de ses longues mèches noires, puis elle sortit de la pièce pour rejoindre l’estrade ou était posée sa guitare (électrique) et ou était dressé un micro, assez rudimentaire. L’accueil des spectateurs debout dans la fosse fut chaleureux, bien qu’ils connaissaient ni d’Eve ni d’Adam cette jeune chanteuse autrichienne. Tout trac disparu dès de la premières notes de guitares s’éleva. Elle chantait de sa voix douce mais puissante une de ses toutes premières chansons : « Oblivion »

(…)

Le concert se déroula a merveille, et lorsque Mystery sortit de scène, elle s’était déjà formé un noyau de fidèles. Elle rejoint sa « loge », se changea et se démaquilla avant de sortir dans l’air frais nocturne. Il n’était que 21 heures, Michael l’attendrait surement a la maison. Et c’est alors qu’elle pensait a lui qu’il surgit de nulle part, tous sourires.

Après avoir enlevé quelques paillettes en tournant le dos a Michael, elle se mit seulement un coup de crayon sous les yeux. Bah quoi ? Elle voulait tout de même être belle si Michael voulait sortir.Bien sur qu'elle aurait aimé prendre le temps de dire au revoir aux musiciens et aux techniciens avant de partir, mais elle leur griffonnerait un mot. Elle attrapa un post-it, et un crayon :

-Attends moi deux minutes.

Elle griffonna quelques mots de remerciement sur le carré de papier jaune et le colla sur la glace qui ornait le mur de la petite pièce. Avant d'offrir un joli sourire a son petit ami, et de sortir. Elle voyait parfaitement qu'il n'était pas a l'aise alors elle ne lui fit pas de remarque sur son empressement, cette fois ci. Lorsqu'ils furent enfin a l'extérieur, l'air froid fit frissonner la jeune femme. Elle resserra son col et regarda son compagnon, qui n'avait pas désseré les dents.

-Alors, comment s'est déroulée ta journée ?

C'était bien Mystery l'amie et confidente qui était la, et non l'amoureuse. Son petit ami avait une façon bien a lui d'exprimer son mécontentement, même si elle n'y était apparemment pour rien, puisque lorsqu'elle l'avait quitté ce matin la, il n'avait pas semblé être énervé ou quoi que ce soit. Il ne lui avait même pas demandé comment c'était passé son premier concert anglais. Avant, elle ne s'était produite qu'au Japon, et il fallait qu'elle avoue que c'était bien autrement excitant. Mais maintenant, elle s'était habituée a ses manières de rustres, et elle ne bronchait pas, mais avait le savoir pour montrer son mécontentement.

Il lui prit la main, et elle haussa un léger sourire qui sembla illuminer quelques instants ses beaux yeux bleu-vert. Lorsqu'il se gara devant la devanture luxueuse d'un des restaurants les plus chic de Londres, elle protesta gentiment.

-D'abord, le ritz, puis maintenant ça ! Je vais te ruiner.

Mais bien malgré elle, sa curiosité enfantine reprit le dessus, et elle prit la main de Michael, lorsqu'il lui fit signe d'entrer. Devant tous ses meubles luxueux, elle ne put s'empêcher d'ouvrir de grands les yeux, comme une enfant découvrant quelque chose qu'il n'avait vu.

Quelques minutes plus tard, ils avaient passé leurs commandes, assis dans un coin tranquille de la pièce. Elle se pencha vers lui et l'embrassa pour le remercier. Avant de croiser les mains sur la table et de faire un sourire innocent.

-Allez, maintenant dis moi ce qui te tracasse.

Mystery n'insista pas plus, car la soirée avait si bien commencé, qu'elle n'avait pas envie de la gâcher, quelques soit les problèmes de Michael. Elle l'interrogerait demain, lorsqu'ils seraient tous les deux a la maison. Le diner fut aussi fastueux que promessait le décor, et la jeune femme se promit, alors qu'elle finissait sa tarte coco, de revenir ici, lorsqu'elle gagnerait enfin un peu d'argent en tant que musicienne.

Ils sortirent en grande pompe, après avoir salué le gérant et les serveurs, et descendirent doucement les marches menant a la luxueuse voiture de Michael. Elle sortait avec l'homme parfait; Adorable, gentil et généreux malgré son mauvais caractère, elle l'aimait vraiment et il le lui rendit bien, même si elle aurait surement préféré qu'il le lui montre plus simplement, en lui disant "Je t'aime" par exemple.

-Je sais pas...J'ai entendu dire qu'il y avait un feu d'artifice près du Buchkingam Palace. Je n'en ai jamais vu...

Elle dut faire un énorme effort pour ne pas sauter au cou du jeune homme. On lui avait souvent décrit un feu d’artifice comme quelque chose de féerique. D’autres encore trouvaient cela banal, vu que cette invention était avant tout moldue.
Tout de même, dans un coin de son esprit, malgré sa joie, elle se posait toujours des questions sur l’état de son petit ami.

Ils arrivèrent rapidement au Buckingham Palace, ou s’était réunie une foule compacte. Une fois qu’ils se furent garés et eurent trouvé une bonne place pour regarder le feu, tout débuta. Tous avaient parfaitement raison, c’était vraiment féérique, toutes ses couleurs, ses détonations, elle avait l’impression de retourner brièvement au Japon, trop brièvement.

Alors qu’ils rejoignaient leur voiture, Michael proposa une virée sur la cote. Proposition qu’elle s’empressa d’accepter, si cela pouvait l’aider a penser a autre chose qu’a ses soucis.

-Oui, la mer, c’est parfait ! Allons-y !

Malgré l’heure tardive, elle n’était pas fatiguée, et voulait suivre Michael ou il voudrait aller, et qui sait, peut être acceptera t’il de se confier a elle ?

La pluie battant contre les vitres de la voiture, cette sensation de liberté qui ne peux vous envahir que la nuit, en pleine campagne, en voyant défiler tous ses paysages plus différents les uns que les autres, des collines jusqu’aux plaines. Ils mirent une bonne heure avant d’atteindre la cote. Les éléments se déchainaient et l’air était emplie d’électricité. L’énergie de la jeune femme sembla se décupler d’un coup. Ses yeux bleus-verts se faisant encore plus électriques et brillants que d’habitude.

-Je te comprends…

Ses doigts la picotaient affreusement. Elle se blottit contre lui, et caressa son torse du bout des doigts. Elle sentait bien qu’il avait besoin de réconfort, et sa remarque était plus qu’explicite sur son état d’esprit. Elle lui embrassa doucement le cou, les lèvres et puis le front en se mettant sur la pointe des pieds.

- Raconte-moi…

Mystery demeura pourtant murée dans son silence. Au fond d’elle-même, elle savait parfaitement qu’elle avait mal, qu’elle était jalouse, mais elle ne voulait pas enchainer Michael. Il avait a présent des enfants, et quelque chose qui le rattacher a cette femme. Alors qu’elle n’était strictement rien. Et cette sensation la tuait. L’électricité dans l’air lui parut soudain beaucoup trop oppressante, il fallait qu’elle s’éloigne de lui, sinon, elle laisserait toute cette tension en elle exploser.

-Ecoute moi…Michael…Tout ce que je veux c’est que tu sois heureux, pas que tu restes avec moi par pitié ou que sais je encore. Je veux que tu prennes le temps de réfléchir, et de voir laquelle de nous deux tu aime comme ta future femme. Mais je serai toujours la pour toi.

Elle s’éloigna de quelques pas, elle voulut courir, fuir cet endroit le plus vite possible. Seulement c’était déjà trop tard, comme frappée par une masse invisible, elle tomba a terre et des éclairs d’une puissance incroyable de dirigèrent a toutes vitesse vers la mer. Tout ce qu’elle vit avant de perdre connaissance, se fut le visage de Michael penché sur elle.

Ça avait été plutôt violent, mais pas vraiment douloureux. Comme si elle était passée soudainement dans un rouleau compresseur. Elle ouvrit doucement les yeux. Soudainement réchauffée. Elle eut un peu de mal a se rapeller d'où elle était. Elle sourit a Michael. Surement, oui, qu'elle voulait le garder pour elle toute seule. Mais elle savait parfaitement qu'elle ne le pourrait pas, ce serait purement égoïste. Elle se laissa embrasser et l'embrassa aussi en retour. Quelques instants plus tard, elle lui souffla.

-Surement que c'est cela...

Elle se sentait bien, en sécurité près de lui, et même si ça ne durerait pas, elle voulait en profiter au maximum. Les trois mots qu'il prononça lui procurèrent un bien immense, un bien qu'elle ne pourrait surement pas décrire. Elle l'embrassa encore plus fougueusement.

-Moi aussi...moi aussi...

Mystery se laissa mener vers cette petite auberge, qui lui semblait étrangement familière, peut être à cause de cette ressemblance flagrante avec la maison qui l’avait vue naitre en Autriche. Epuisée, elle restait blottie dans ses bras, somnolant presque. Elle aimait énormément, néanmoins, la chambre qu’ils louèrent, et bizarrement, se sentait chez elle et en sécurité dans cette petite chambre au mobilier historique. Elle sourit doucement a son petit ami, les yeux mi-clos.

-Je suis vraiment épuisée…

Elle ne termina pas sa phrase car elle avait enfin sombré dans les brumes du sommeil. Elle dormirait surement énormément, car gaspiller autant d’électricité en une seule fois, l’avait vidée, avait vidé ses batteries.

(…)

Le lendemain, lorsque la jeune femme ouvrit les yeux, le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Elle parcourut la pièce du regard et se retourna dans les couvertures en grommelant. Il était la, devant la seule fenêtre de la pièce, a regarder la mer, et les vagues, surement. Elle sourit, tout en l’observant.

La jeune femme cligna plusieurs fois des paupières, comme surprise , puis sourit largement en se blotissant contre lui. Elle était heureuse de voir et de sentir qu'il allait mieux, après avoir vidé son sac. A cette pensée, la jeune allemande perdit un peu de son magnifique sourire endormi. Mais le reprit bien vite, après tout, n'avait il pas dit qu'il l'aimait ?

-J'étais vraiment fatiguée...
Sinon ca me plairait bien de me promener par ici, si c'est du pittoresque a l'état pur comme tu dis si bien.

Elle lui fit un clin d'oeuil, sa leva et se dirigea vers la salle de bain, pour enfiler sa robe noire,ses collants, et ses bottes en cuir de la veille, et une vesten jean sombre un peu trop longue pour elle. Elle ressortit quelques minutes plus tard.

-On y va ?

Comme la veille, ils se promenèrent en silence. Mais ce fut un silence beaucoup moins lourd que celui de la veille, et la jeune autrichienne souriait comme une enfant gatée. Toutes ses devantures pittoresques décorées pour Noel, ses vendeurs qui interpellaient les passants dans la rue, les musiciens qui jouaient toute la journée dans l'espoir de quelques pièces. Elle leur donna quelques livres qu'elle trouva au fond de sa poche et suivit Michael dans le bar.

Ils discutaient de tout et de rien, lorsqu'une exclamation attira leur attention a l'autre bout du bar, se tenait la une femme d'un certain age, mais toujours très belle, qui regardait Michael avec surprise, mélée a beaucoup d'amour. De la facon dont son petit ami chancela jusque dans ses bras, elle comprit sans problème que cette femme était sa mère. Elle n'osa pas se lever ni dire quoi que ce soit, avant qu'elle ne parte, ou elle lui adressa un sourire contrit.

Elle caressa doucement la main de Michael et se pencha pour l'embrasser, et surtout pour le réconforter comme elle le pouvait.

Si on doit en croire à ma mère, l'endroit ne serait pas sûr, on n'a pas besoin de se chercher des ennuis. Tu m'en voudras de gâcher notre petite promenade touristique? Rentrons plutôt à l'auberge. Là, nous déciderons que faire après.

-Si tu peux te faire reconnaitre, il n'est pas question que l'on reste ici. Viens.

Elle le prit par la main et ils sortirent après qu'elle ait payé sa consommation. Ils bifurquèrent dans une petite ruelle sombre. Ou la jeune femme se blottit contre Michael, et ils transplanèrent a l'auberge sure.

Lorsqu'ils se matérialisèrent dans la petite chambre de l'auberge, Mickael alla tout de suite s'asseoir sur le lit tandis que l'autrichienne rassemblait en silence quelques affaires. Elle était certes déçue, mais l'important, pour elle, c'était la sécurité de son petit ami. Après tout, elle pourrait toujours revenir ici un autre jour.

Le pauvre garçon venait peine a voir. Elle alla s'asseoir sur ses genoux et l'entoura de ses bras. Comme toujours, elle se sentait encore plus petite dans ses bras forts, même si il ressemblait plutôt a un enfant déçu qu'a un homme.

-C'est rien tu sais. J'aurai bien l'occasion de revenir. Et tu as raison, rentrons a la maison.

Elle l'embrassa tendrement et ils transplanèrent, avec le peu d'affaires leur appartenant.

Elle éclata d'un rire pas franchement convaincant. La voiture...Elle avait vraiment failli l'oublier, dans sa précipitation. Il faut dire que l'idée de rester ici, alors que Michael courait un danger bien présent, ne la tentait pas énormément.

-Excuse moi, je suis vraiment ailleurs.

Elle lui sourit. Il sortirent de la chambre et payèrent leur nuit a l'accueil, avant de rejoindre leur voiture d'un luxe outrageant par rapport aux boites a sardines garées un peu partout sur le parking. La pluie s'abattait sur eux tout le long du trajet, et alors qu'ils n'étaient plus qu'a une demie heure de la banlieue, il passèrent dans une grande plaine bordée de collines boisées.

-Je crois que la semaine prochaine je prendrai quelques jours de congé pour aller en Allemagne. Tu voudras venir ?