Bon Dieu...quel vol! Quelle misère! Il allait mourir...ou du moins finir par vomir ses entrailles. Voyager dans ce genre d'engins était devenu pratique courante pour lui ces derniers temps...mais ce vieux coucou piloté par Max ,qui jouait les kamikazes dans la tempête,était de loin un des plus archaïques, s'il avait découvert une gouttière, le Dr. Krüger n'en aurait pas été étonné.

Pourquoi diables avait il cédé aux demandes de son ami? La réponse était toute simple...chaque fois que son chemin croisait celui de von Falkenberg son existence semblait vouée au chaos. Il pouvait donner foi de cela...depuis qu'il avait sept ans! Si lui était un type tranquille et sensé, son copain était une chèvre sauvage pleine de détermination. Et voilà qu'après une reposante pause de dix ans, Maximilian refaisait une apparition splendide et l'embarquait corps et bien dans une autre de ses aventures échevelées.
S'il s'était contenté de dire:"Bonjour, Max...plaisir de te voir depuis le temps. Zut! J'ai une affaire urgente, je dois filer!" ...tout aurait tourné pour le mieux et il serait en ce moment en train de jouir de vacances bien méritées. Mais non. Il ne l'avait pas fait.

Alors, vieux frère...ça va?

Il n'y avait que Max pour poser une question pareille en un situation semblable. Hans se contenta de lui adresser un furieux regard de noyé ulcéré devant les injustices de la vie sans oser ouvrir la bouche sous peine de faire un malheur.

*Ouais...on fait une balade en enfer et moi je suis ravi...c'est l'apocalypse, ça!*

L'autre sourit ravi, fit demi tour en s'accrochant comme un singe et disparut de nouveau pour reprendre les contrôles du coucou qui sautait comme un cabri.

Profondément croyant, Hans Dieter Krüger jugea préférable d'employer les derniers moments de cette existence qu'il aurait voulue plus longue, à élever une prière pour le salut de son âme...c'est toujours utile!

Miraculeusement, ils finirent par atterrir, Dieu seul savait où, au milieu d'un bourbier, sous une pluie torrentielle. S'extraire de sa place en s'assurant être d'une pièce, le remplit de gratitude.

Avant d'arriver face au comité d'accueil, il était trempé jusqu'à l'os mais puisque les autres semblaient s'en ficher, il entreprit de s'adapter d'immédiat aux mœurs locales et suivit le courant des événements avec philosophie. Dans un bref éclat de bon sens, Max décida qu'il fallait se mettre un peu à l'abri...et procéda, très homme du monde, à faire les présentations. Déjà assez timide en situation normale, en se trouvant avec des allures de chiot sauvé de l'étang, Hans Dieter se sentait misérable, surtout quand, tour à tour, son copain le mit face à face avec quatre créatures splendides, chacune dans son genre, pour lui...le martyre assuré. La première, Alix, une somptueuse brune au regard altier, lui donna des frissons mais en réalisant qu'elle était, il n'y avait qu'à voir comment elle regardait Max, la compagne de ce joyeux luron et selon ce qu'il remarqua, on est pas toubib pour rien, la future mère de ses enfants, il soupira soulagé. La seconde,Eve, une adorable blondinette très jeune qui lui adressa un sourire charmant, sans plus, parvint presque à le rassurer. Une deuxième blonde, Stéphanie, ne fit même pas attention à lui, trop occupée à regarder Max avec des yeux d'épagneul en quête de maître. La quatrième, Ny'ala, une beauté locale au regard malicieux le jaugea de la tête aux pieds , le faisant se sentir coupable de péchés jamais commis. Après avoir convenablement bafouillé son nom, comme tout allemand qui se respecte, il se vit confronté avec un colosse d'ébène répondant au nom de Taylor, qui lui broya la main en guise de bienvenue. Hans n'était pas précisément un homme de petite taille mais à coté de lui, il se sentit presque comme un pygmée. Un autre grand bonhomme, Sekou, qui souriait de toutes ses dents, acheva le travail de Taylor avec sa main...Hans espéra en récupérer un jour l'usage complet, de sa dextre moulue. Et pour finir en beauté, un petit homme, sec, au regard perçant, qui le passa aux rayons X en marmonnant allez savoir quoi. Il se présenta tout seul et serra, avec une force insoupçonnée chez un être de sa taille menue, ce qui restait de sa pauvre main. Lazare Thidiane, docteur en médecine et responsable de l'hôpital du campement.

*Comme quoi le boss en personne...et il a l'air si sympa. T''es fichu.*

Passage éclair à ce qui serait son logement. Très confortable pour les effets, surtout tenant en compte qu'on était en pleine cambrousse. Après 6 mois passés au Darfour, cet endroit tenait presque du Club Med! Deux minutes pour poser ses affaires qui dégoulinaient autant que lui que Thidiane, posté à la porte gueulait qu'il fallait se presser. Pas de doute, il fallait bosser dur là pour avoir droit à ce gentil lit qui ne semblait que...

Mais dépêchez-vous, bon sang, il y a des malades qui attendent!

Ça va, j'arrive!

Mené au trot, Hans découvrit enfin son nouveau lieu de travail. Un petit hôpital flambant neuf et selon ce qu'il découvrit plus tard, bien équipé et propre comme un sou neuf. La joie totale. La moitié, rien que la moitié des lits étaient occupés et encore les malades avaient l'air bien pimpants pour la plupart.

Ben, dites donc, Dr. Thidiane, pour une épidémie celle-ci m'a l'air bien bénigne.

L'autre le dévisagea, presque hargneux.

Ouais, ces femmes blanches arrivées il y a peu, ont donné à ces gens une boisson de leur composition et ils se sont remis de façon spectaculaire...de la sorcellerie, je vous dis...

Hans déglutit et fit semblant de s'intéresser prodigieusement à une femme et son nouveau-né, celle ci serra sa main...encore!, avec un sourire transfiguré en lui racontant comment la dame brune avait sauvé son bébé.

*Génial...la magie en cambrousse...on aura tout vu. Ce Max est impayable!*

Les jours passant, la routine s'établit toute seule....travail le matin, travail l'après-midi et aussi le soir. Pourquoi pas? si on veut se dévouer aux humbles de ce monde...c'est bien comme ça qu'il fallait s'y prendre. Habitué à des conditions extrêmes, c'était une véritable joie de pouvoir aider ces pauvres gens de manière efficace. La seule chose qui le mettait hors de lui était leur façon de prouver leur gratitude...des poules! La plupart payaient en poules. Et lui, il les avait en sainte horreur ces volatiles! Il s'aventura à prendre un jeune assistant, Joseph, qui se chargeait de gérer les payements en espèces plumées pour les registrer dûment au déjà bien pourvu...poulailler. Endroit que Hans évitait comme s'il s'était agi de la porte de l'enfer.

En bavardant avec Thidiane, il avait, mégarde suprême, laissé échapper que son père était vétérinaire. Il y a des erreurs qu'on paye la vie durant. Celle ci fut une d'elles. Un éclat de bonheur, très inusuel chez ce grand...petit despote, passa dans ses yeux et il alla même jusqu'à sourire...quelque peu diabolique?

*Mais non, mon vieux, tu deviens parano...*

Les appréciations du subconscient s'avèrent justes parfois.

Je trouve que le poulailler a grand besoin d'être désinfecté. Les volailles peuvent être porteuses d'innombrables maladies. Puisque vous vous y connaissez un peu avec les animaux, je vous délègue, Dr. Krüger pour vous charger de cela.

Hans sentit une vague d'horreur le parcourir, le secouer, l'étrangler.

Mais... je..., parvint il à bégayer en jetant un regard égaré de panique à son copain Max avec qui il bavardait si gentiment deux secondes auparavant.

L'hygiène est absolument nécessaire dans ces cas, vous le savez autant que moi, Dr. Krüger...vous ne pensez pas que moi, à mon âge...vais m'occuper de ça!

Max le largua en plein tourment. Resta à affronter son tortionnaire.

Mon père est certainement plus âgé que vous et il ne prend pas ça comme excuse.

Ça c'est son affaire...je suis médecin depuis 20 ans, vous depuis combien. Un, deux ans? Ici, c'est moi le chef...je commande et vous obéissez.

*Nain sadique!*

Se rebeller? Planquer le travail à cause d'une minable petite phobie? Devenir la risée des alentours? Ça jamais de la vie...La mort dans l'âme il alla quérir le matériel de désinfection. Il ne trouva malheureusement pas de vêtements isolants et pour comble de ses misères son assistant, Joseph semblait s'être, très opportunément, volatilisé.

Elles avaient l'air bien tranquilles, les poules dans leur enclos...mais à peine il se fut approché de la porte, elles levèrent la tête et le fixèrent de ce regard unique...stupide..bestial serait exagérer...mais à son avis presque. Côt..Côt...Côt...

Mais qu'est ce qu'elles ont à me regarder? Suis pas du maïs , moi!

Les poules ont elles des stratégies établies pour se défendre? Les poules pensent elles? Et si elles le font...à quoi? Peu importait...les volatiles infectieux semblait se donner le mot et formaient un front compact...

Ça y est...tu hallucines...

Côt...Côt..Côôôôt! En bougeant bêtement la tête...ou était ce une danse rituelle? Les monstres à plumes avancèrent vers lui, qui resta pétrifié sur place...juste jusqu'à l'instant où la première bestiole le toucha...

Le hurlement de Hans Dieter Krüger ne s'entendit sûrement pas jusqu'à la frontière rwandaise mais suffit pour mettre en émoi tout être humain passant á moins de deux cent mètres.

Une famille de canards, que personne avait invitée, se mêla joyeusement à la fête avec des coin, coin très à ton...qui avec les côt côt des unes, les cris de l'autre et les grognements de trois cochons dans l'enclos voisin, faisaient l'effet kermesse à la basse cour. Dans l'allégresse de la pagaille, les plumes volaient de partout, les canards fonçaient vers la sortie, donnant des idées à des poulets illuminés...Hans restait face au portail se servant de son balai comme un samouraï de son sabre...sans trop d'effet. les poules s'en fichent de ce genre de menace...et vu leur haut degré d'intelligence ignorent le danger...et ne comprenant pas un mot d'allemand se fichent d'être traitées de tous les noms d'oiseau en cette rude langue qui sait si bien galvaniser les armées...mais les poules...pfffft!

Nouvelle bordée de jurons...poulets et canards avaient rompu le blocage et se précipitaient gaiement...liberté...liberté!

Sheiße...alle zurück!!!

Et au milieu de ce cirque...il fallait du public...la honte!

Il était temps de se remettre au travail, Stéphanie devait à tout prit penser à autre chose qu’au beau Max qui se trouvait pas loin d’elle, il discutait tranquillement avec son ami Hans, détournant les yeux du beau sorcier, elle entra dans le dispensaire pour aller aider l’autre médecin à guérir les malades.
Ce dernier n’était pas très sympathique, il était même antipathique, la jeune femme ne l’aimait pas beaucoup, mais elle devait tout de même travailler avec lui. Depuis qu’il avait eut vent du remède miracle d’Alix, il tentait par tout les moyen de savoir comment elle avait procédé pour obtenir un si bon résultat avec cette potion qui guérissait tout le monde, mais personne ne lui en avait dit plus, et de toute façon c’était inutile, même Steph n’aurait pas osé dire quoi que ce soit de peur de se faire prendre pour une folle.

Le plus surprenant concernant Max c’est qu’il n’avait rien dit à Alix de son comportement, si elle la belle blonde avait utilisé la magie pour soigner des moldus, elle se serait faite enguirlander, mais là rien, il faisait comme si tout était normal et n’avait rien dit à sa chère et tendre, ou du moins c’est ce que Steph pensait, peut-être bien qu’il lui en avait touché deux mots mais en privé. Enfin de toute façon quand il se trouvait auprès de l’ex mangemorte il changeait complètement, c’était sans doute l’amour qui faisait cela.

*Bon assez de pensées négatives, il faut te ressaisir ma vieille, on a du travail et personne n’a le faire à ta place….. Et puis tu sais bien que Max n’est plus libre et ne le sera jamais plus, oublie-le….*

La voie de la sagesse lui intimait d’oublier son ex amant mais c’était pas facile à dire qu’à faire, il aurait de toute façon une place privilégié dans son cœur.

Le docteur Thidiane sortit un instant la laissant seule avec Ny’ala qui la regardait avec ses grand yeux, Stéphanie savait parfaitement ce que son amie pensait et ne voulait pas qu’elle lui en parle, mais ce n’était pas le genre de la noire de garder pour elle ce qu’elle pensait, elle s’approcha de la blonde et lui tapa sur l’épaule.

Je sais que tu penses à lui…..Et je compatis à ta douleur, la vie est ainsi faite, il ne t’était pas destiné, mais crois-en mon expérience, quelqu’un t’attends quelque part.

Elle avait déjà entendu ces paroles il n’y avait pas si longtemps, et elle devait bien reconnaitre que Ny’ala disait vrai, mais plus jamais Steph ne se ferait prendre dans les filets de l’amour, non plus jamais, elle avait assez donné comme ça. Elle avait eut son lot de malheur pour le reste de sa vie.

Merci beaucoup, mais ce n’est pas ça qui va atténuer la douleur que je ressens, même si le voir heureux me soulage un peu….

La conversation des deux femmes fut interrompue par le vieux docteur, laissant les deux personnes seul un instant Steph sortit à son tour dehors, elle avait besoin de se retrouver un peu seule et réfléchir aux paroles très réelles de son amie. Se dirigeant vers le poulailler, elle entendit quelqu’un crier et les poules caqueter, ouvrant la porte elle vit des plumes éparpillées partout et au milieu Hans essayant d’éloigner les volatiles avec un balai en parlant dans sa langue maternelle. Un vrai régal pour les yeux, la jeune femme ne put se retenir de rire à gorge déployée, ce n’était pas tous les jours qu’on voyait un homme avoir peur des poules, c’était même la première fois que Steph voyait ça, et son rire se fit de plus en plus aigu, si quelqu’un passait par là il croirait qu’elle était en train de se faire picorer les pieds par ces poules.

Les larmes aux yeux elle était pliée en deux, se tordant dans tous les sens et se tenant des deux mains le ventre. Depuis combien de temps n’avait-elle pas ri ainsi ? Depuis bien trop longtemps à son goût, elle tenta de reprendre contenance et vit avec les yeux brillant de larmes que le jeune homme n’allait pas bien du tout, il suffoquait, elle sortit alors sa baguette magique et reprit du poil de la bête tout en lançant un sortilège de revigor.
Elle alla vers lui et l’aida à se relever tout en riant encore un peu.

Je suis désolée……. Je n’ai jamais vu quelqu’un……. Avoir peur ainsi…..

Aucun mot ne put sortir de sa bouche, seul son rire emplissait le poulailler. Et bien on pouvait dire que l’ami de Max avait réussi à la dérider et à lui faire oublier ses tracas pendant un temps, ce qui était un miracle. Hans la regardait bizarrement, il devait sans doute penser qu'elle était folle de rire ainsi des phobies des autres, mais elle s’en moquait, au moins elle pourrait penser ce soir en rentrant se coucher qu’elle avait passé une bonne journée.

Il fallait quand même faire sortir le pauvre homme de là, sinon il allait avoir un autre malaise et ce n’était pas amusant. Une fois le poulailler fermé à double tour, Hans regarda encore une fois les poules avec une lueur de peur dans les yeux, Stéphanie était sûr d’une chose c’est que le jeune homme ne remettrait jamais les pieds à l’intérieur.

Et bien, vous m’avez bien fait rire….. Elle s’essuya les yeux d’un revers de la main….. Merci pour ce bon moment je ne suis pas prête de l’oublier

Mais son rire devint moins explicite lorsqu’elle vit une énorme araignée se promener le long de la clôture, au contraire, elle pâlit et des frissons s’emparèrent d’elle, sa pire phobie se trouvait juste devant ses yeux, une grosse araignée noire poilue et qui la regardait, oui elle la regardait elle ne était certaine, cette bestiole avait le don de la narguer ,et allait sans doute se jeter sur elle et la piquer partout. Steph ne put retenir un cri et quelques secondes plus tard elle partit en courant vers son bungalow.

Enfin en sécurité, la blonde regarda autour d’elle s’il n’y avait pas d’araignée, ouf, rien elle sentit son mal de tête reprendre et s’allongea sur son lit. Des coups frappés à la porte n’arrangeaient rien de son état.

Entrez !

Ce sont les seuls mots qu’elle put prononcer, levant la tête de son oreiller elle cru rêver, Max était là devant elle lui demandant comment elle se sentait, rien à faire d’Alix et au diable les conseils qu’on lui avait donné, elle se leva d’un bond et alla se jeter dans les bras de son sorcier.

Oh, Max, si tu savais comme je t’aime !!! Je sais que tu ne ressens rien pour moi, mais je m’en fiche, je voulais que tu le saches…..

Elle ne donna pas l’occasion au jeune homme de dire quoi que ce soit, elle se pencha vers lui et l’embrassa avec passion….

Pourquoi avait-il accepté ça ? Il détestait ces volatiles. Jurons et tentatives de sauvetage via balais ne changèrent rien. Pétrifié, Hans n’attendait plus qu’un salut quelconque en sentant ses entrailles se liquéfier.
Un rire cristalin le figea davantage. Puis un revigor l’atteignit

Je suis désolée… Je n’ai jamais vu quelqu’un… Avoir peur ainsi…

Cette remarque était toute simple mais le ton froissa Hans. Mécontent, il aboya:

Si vous étiez tombée dedans en étant petite, vous comprendriez. Faites-les taire, sortez-moi de là. Hilfe! Bitte !

Là, il aurait promis la lune à n’importe qui qui l’aurait soulagé. Qui pouvait comprendre à part Von Falkenberg ? C’étaient à deux qu’ils s’étaient introduits en fraude dans le poulailler pour y chaparder des œufs. Puis, elles les avaient attaqués. Piquant leurs mollets, Hans était tombé. Un des gallinacés avait bien failli lui crever un œil. De ce jour, les poules et lui faisaient deux.
Verdâtre, il remercia à peine sa sauveuse.
La porte se referma, il respira plus facilement.

Et bien, vous m’avez bien fait rire….. Elle s’essuya les yeux d’un revers de la main….. Merci pour ce bon moment je ne suis pas prête de l’oublier.

Moi non plus, grinça-t-il.

Honte et colère… Tiens, la Miss verdissait aussi. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’une simple araignée avait fait fuir Miss Aubry. Simple était peu dire. La bestiole avait au moins 15 cm de diamètre. De ça, Hans se fichait. Il se déchaussa et écrabouilla la bestiole dont les restes alimenteraient ses ennemies les poules
Tracassé, il fila se doucher. Sous le jet tiède, il fit le point. Il s’était ridiculisé et n'avait pas assez remercié son ange salvateur selon ses principes. Il lui devait bien quelques mots pour tant de prouesses ?
Son petit discours en tête, il gagna le pavillon de la demoiselle.
Toc, toc,

Entrez.

Pour un accueil, il fut servi. La belle blonde se jetait sur lui, cherchant sa bouche, le dévorant tout cru :

Oh, Max, si tu savais comme je t’aime !!! Je sais que tu ne ressens rien pour moi, mais je m’en fiche, je voulais que tu le saches…..

Ridicule une fois, pas deux dans la même journée, Hans se détacha brutalement :

Navré de vous contredire: Max est parti. Je devrais peut-être…

Oui, c’était parfait. Certes, il lui devait un merci mais ce coup de Jarnac le sciait. Un peu brutal, il la saisit et l’entraîna sous la douche dont il actionna vivement les robinets :

Tu vois clair maintenant ? Je ne suis pas Max. Tu as intérêt à l’oublier. Je suis trempé mais je m’en fous. J’étais juste venu te dire merci de m’avoir sorti de mon trip. Bonne nuit !

Ni une, ni deux, rincé mais pas refroidi, il quitta les lieux à grannds pas nerveux.

Et bien le jeune médecin n’était pas très en joie, il n’aimait vraiment pas les poules et ne rigola pas du tout, Steph se sentit un peu honteuse de se qu’elle avait fait, rire à gorge déployé tandis que lui était vert de peur. Puis ce fut eu tour de la jeune femme de se sentir mal, elle avait vu une énorme araignée et était partit sur le champ sans même prendre la peine de voir ce que faisait Hans et de savoir si il se sentait mieux.

Et voilà qu’elle recommençait à faire des bêtises, dans son bungalow, elle s’était jetée sur Hans croyant que c’était Max, elle n’avait pas toute sa tête c’était certain, son mal de tête amplifia et ne put s’empêcher de voir Max partout, elle le confondait avec n’importe qui, mais là il s’agissait de Hans et il avait l’air furieux, mais elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle faisait.
Le jeune homme la repoussa brutalement.

Navré de vous contredire: Max est parti. Je devrais peut-être…

Mais que dis-tu Max, tu es là auprès de moi…. Allez embrasse-moi encore….

Une poigne forte se fit sentir sur son bras, et de l’eau coula ensuite sur elle, ses yeux s’ouvrirent en grand pendant qu’elle lâcha un cri, elle venait de se rendre compte qu’elle était sous la douche tout habillé et les paroles de Hans vinrent les chatouiller les oreilles.

Tu vois clair maintenant ? Je ne suis pas Max. Tu as intérêt à l’oublier. Je suis trempé mais je m’en fous. J’étais juste venu te dire merci de m’avoir sorti de mon trip. Bonne nuit !

La laissant là comme une enfant qui avait fait une grosse bêtise, il s’en alla.
Stéphanie venait de se rendre compte du quiproquo qui venait de se passer entre eux et elle eut honte d’elle. Comment pouvait-elle encore se regarder dans un miroir après avoir fait une chose aussi stupide ?
Refermant les robinets d’eau elle sortit de la douche et alla se sécher, mettant des vêtements secs, il fallait qu’elle aille dire pardon à Hans, il avait vraiment été en colère contre elle, d’abord l’épisode des poules et ensuite ce baiser, mince mais qu’est ce qui lui prenait, elle devait folle c’était la seule solution.
Une phrase du médecin lui revint en mémoire « tu as intérêt à l’oublier », c’était la troisième personne qui lui disait ça, et la deuxième en moins d’une heure, ils avaient tous raison c’était la seule solution à faire, oublier Max et en même temps tous les hommes, elle en avait marre de la gente masculine, la seule chose qu’ils savaient faire étaient de la faire souffrir.

" Pourquoi moi ? Pourquoi dois-je toujours souffrir ? SI seulement Andrew ne m’avait pas sauvé la vie, je me serai noyée et je serai sans doute tranquille en ce moment. "

Bon et bien il fallait quand même retourner au travail, les malades n’allaient pas se guérir tout seul, elle sortit ensuite et se dirigea vers le dispensaire, elle sentit un nœud à l’estomac se former tout en rentrant à l’intérieur, la seule chose qu’elle ne voudrait pas c’est de voir le regard de Hans sur elle.
Elle se sentait si misérable à cet instant que même le bonne humeur de Ny’ala ne lui fit pas retrouver le sourire, ne voulant pas infliger sa morosité à quiconque elle alla prendre l’air, si elle avait était animagus sur qu’elle se serait transformé en souris et disparut dans un trou, mais elle n’avait pas acquit cette sorte de magie et la regretta sincèrement.

Un tour dans la cambrousse ne lui ferait pas de mal, la blonde pourrait réfléchir à la meilleure façon de s’excuser auprès du jeune docteur. S’asseyant sur une grosse pierre elle regarda le soleil se coucher, c’était magnifique….. Un petit bruit se fit entendre juste devant elle, Hans se trouvait assit également sur une pierre et regardait comme elle le ciel, au moins il ne l’avait pas vu, ce qui était une bonne chose. Ne voulant pas perturber plus le jeune Allemand, la demoiselle se leva mais au moment de faire demi-tour, une brindille crissa sous ses pieds, le visage de Hans se tourna vers elle.

" Mince il m’a vu… "

Un sourire nerveux se dessina au coin des lèvres de la sorcière, elle bredouilla quelque chose.

Jesuisdésolée !!

Puis ni une ni deux elle partit en courant vers son bungalow, jamais elle ne s’était senti aussi mal à l’aise.

Hans connaissait bien son ami Max ce qui était bien en soi, car il dit à la jeune femme qu’il ne fallait pas qu’elle se fasse des illutions, il aimait Alix et personne d’autre et même si un jour plus rien n’irait entre eux, il ne cesserait de l’aimer et qu’aucune femme ne pourrait prendre la place de l’ex mangemorte dans son cœur. De ça Steph le savait, il fallait qu’elle continue à vivre malgré son désarroi. De toute façon la vie continuait et il fallait garder la tête haute.
Vint ensuite la question de la miss au médecin concernant sa famille, il était ahuri d’entendre ça et lui répondit avec franchisse.

Je n'ai pas la moindre idée de ce que tu me dis là...Quel genre d'homme penses-tu que je suis? Si j'avais une femme et des enfants, ce n'est pas demain que je me serais embarqué dans cette aventure. Je ne suis pas un inconscient quand même...j'aime mon boulot et aider les gens est une priorité pour moi mais jamais je ne sacrifierais une famille pour...enfin...n'en parlons plus.

S’excusant encore une fois, elle se rendit compte que Hans n’était pas du tout comme Max, il n’était un rebelle qui pense qu’à lui, non il rêvait sans doute aussi d’avoir une famille et jamais il ne la laisserait, il était un peu comme elle, romantique… Enfin passons la jeune blonde se leva d’un bond et voulu partir, mais le moldu lui rappela un point essentiel.

Pas la peine de courir à chaque gaffe…
Ce que je veux dire est que...ça ne fait rien. Tu es énervée, pas de quoi en faire un plat.

Il avait raison pourquoi toujours s’esquisser lorsqu’on faisait ou disait une bourde, il fallait faire face, Stéphanie lui fit un large sourire et se remit assise sur la pierre.

Parlons plutôt du travail à faire, ça évitera des problèmes...Thidiane, faute de nettoyer le poulailler veut que j'aille, encore, en campagne de vaccination à quelques villages un peu éloignés. Je m'en tire pas mal mais ce serait mieux et plus rapide si j'avais une assistante. J'ai vu que tu te débrouilles bien avec les enfants. Si ça te dit, on peut se mettre en route demain de bonne heure pour être de retour au soir.

Toujours debout devant elle, il se retourna pour lui faire face, les mains dans les poches, il était vraiment timide ça se voyait sur son visage et la manière de ne pas savoir quoi faire avec ses mains, c’était même assez touchant. Au moins elle était sûre qu’il ne tenterait rien envers elle quoiqu’elle se sente toujours flatté quand un homme lui faisait les yeux doux, elle le remercia en silence.

Il venait bien de lui demander de l’accompagner en campagne, il avait bien vu qu’elle se débrouillait bien avec les enfants. Pourquoi pas ? Ca lui changera les idées de sortir du campement, elle leva le visage vers Hans, un sourire sur les lèvres.

Je suis flattée que tu penses à moi pour ce travail…. Alors je serai ravie de devenir ton assistante dans cette expédition. Donc nous nous retrouvons….disons demain devant l’infirmerie vers 6H du matin…… Bon et bien je vais aller me reposer…… Bonne nuit et à demain….

Aucun problème pour Hans, elle le salua de la main et partit vers son bungalow, elle se sentait beaucoup mieux après cette conversation et puis demain elle pourra reprendre la volant, cela faisait que deux mois qu’elle avait son permis mais elle était exciter de pouvoir rouler dans cette contrée. Une bonne douche plus tard et elle se retrouva au lit.

Le lendemain matin, comme prévu, Stéphanie attendit devant la bâtisse de l’infirmerie, Hans, il était cinq heures quarante cinq, elle ne voulait pas être en retard de peur qu’il parte sans elle, et puis la ponctualité était une de ses grandes qualités. Enfin Hans s’avança vers elle, il avait un sac dans la main et alla le déposer dans une des jeeps qui se trouvaient non loin d’eux.
Quelques pas et la blonde se retrouva devant le docteur.

Bonjour, Hans, alors prêt à te faire conduire par une femme ? Allez laisse moi le volant j’ai envie de rouler un peu, si bien sûr cela ne te dérange pas.

Bon d’un comme un accord, il avait été décidé qu’il prendrait le volant à l’allée et qu’elle le prendrait au retour. De quoi avait-il peur ? Elle n’allait quand même pas les faire atterrir dans un talus, bien qu’il y en ait peu.

Quel bohneur de se retrouver entouré d’enfants qui ne demandaient qu’à être vacciné, la demoiselle s’en donnait à cœur joie de pouvoir aider tout ces pauvres gens, elle les écouta aussi, même si elle ne comprenait pas tout. La journée avançait très vite, le midi, les deux étrangers avaient été invité par une famille à déjeuner avec eux, bien qu’elle savait que ces gens étaient très pauvre, ils avaient un cœur d’or et refuser ne serait pas bien vu, alors avec joie, elle accepta l’offre faite et mangea en compagnie de Hans qui n’avait pas beaucoup parlé.
La journée touchait à sa fin et ils avaient bien travaillé, comme c’était le moment de partir, Steph se plaça à la place du conducteur et mit le moteur de la jeep en route, elle jeta un coup d’œil à Hans qui n’était pas très rassuré.

Ne t’inquiètes pas j’ai mon permis moldu……

Elle n’en dit pas plus, elle ne voulait pas l’effrayer, lui dire qu’elle avait son permis que depuis très peu de temps n’allait pas arranger le malaise qu’il éprouvait, il avait beau faire bonne figure, Steph était une sorcière te savait quand quelqu’un n’était pas à l’aise, et on peut dire que Hans ne l’était pas du tout.

C’est partit !! La blonde roula doucement à cause des bosses, la jeep avait quelques sursaut pas trop alors pourquoi ne pas appuyer un peu sur l’accélérateur, oh pas de beaucoup, elle ne voulait pas arriver au campement la nuit tombée. Le pied sur l’accélérateur elle s’en donna à cœur joie sauf qu’une roue de la jeep creva et comme pas hasard sur une bosse très haute, Steph ne put rien faire, même avec sa baguette magique, la jeep vola sur quelques mètres avant de faire plusieurs tonneaux.
Au bout de plusieurs minutes et lorsqu’enfin le tas de ferraille s’immobilisa, la demoiselle rouvrit les yeux, elle avait bien cru que son heure était venu, mais elle s’en sortait bien à part son bras qui l’élançait et des goûtes de sangs qui perlaient sur son front.
Elle s’efforça tant bien que mal de se sortir de ce pétrin, se demandant même pourquoi Hans ne l’aidait pas, elle regarda le siège passager et il n'y était plus. Une boule se forma dans son estomac, elle souhaita qu’il ne fût rien arrivé de grave au médecin. Il avait dut être éjecté de la voiture c’était la seule solution.

Enfin sortit de ce tas de taule, la jeune femme cherchait partout où Hans pouvait être, il était surement blessé ou pire, non il ne fallait pas penser à ça pour le moment.

Hans…… Hans….. Hans !!!

Entendant une petite voix un peu plus loin elle s’avança vers cette source, mais arrivée sur place, elle se mit à rire à gorge déployé, elle n’avait jamais vu quelque chose d’aussi horripilant, et cette odeur était vraiment infecte, pire que de la bouse de dragon….. S’avançant encore vers Hans, elle ne put se retenir, même si elle voulait surtout savoir comment il allait, rien ne pouvait retenir son rire d’éclater. Oh, oui c’était très drôle du moins pour elle non pour lui, il avait l’air de ne pas apprécier l’éclat de rire de Steph, il se leva enfin et elle continuait de plus belle.

Hahahahaha…….. Hihihihihi, hohohohoho….. Comment as-tu…… Hahahahah….. Fais pour te retrouver…… Dans cet état…

Rien, elle ne pouvait rien dire de plus, des larmes coulaient sur son visage, et ses éclats de rire ne diminuaient pas. Oh Merlin qu’elle aimait rire comme ça, cet homme la ferait un jour mourir de rire.

*Hans-Dieter Krüger, tu es un imbécile!*

C'est sur cette pensée pleine de positivisme et amour propre, que le toubib parvint enfin à s'endormir cette nuit là. Le lendemain serait une journée intense: virée sur les piste, visites aux villages, tournée de vaccination, stockage des poules (ça ne risquait pas de manquer!) et bien sûr Miss Aubry alias Tollpatsch* pour son for interne!

5:59am tapantes. Il arriva devant le dispensaire avec le secret espoir de n'y trouver personne et pouvoir décamper en solitaire à 6:00am pile mais non...plans à l'eau, la miss était là, plus à l'heure qu'une horloge suisse.

Bonjour, Stéphanie!

Tout sec, sans même un sourire, tant pis, qu'elle pense qu'il était du genre ogre jusqu'à bien entré la matinée...ça lui épargnerait des soucis de conversation.

Il mit son sac dans la jeep puis donna à son assistante des brèves instructions sur le matériel à emporter et la laissa se débrouiller, le temps d'aller avaler au moins un café...sans se donner le mal de lui en offrir.
Au moment de partir, un peu brute sur les bords, il fronça les sourcils quand elle lui proposa de conduire.

L'idée était loin de l'enchanter, il savait ce que ça pouvait donner une femme au volant mais comme il n'était pas question qu'outre ses tares reconnues on ajoute qu'il était sexiste, Hans se contenta de grommeler:

C'est bon...mais au retour!

S'il devait mourir, que ce soit au soir, une fois le devoir accompli!

Malgré tout, la journée se passa normalement. Tollpatsch ne fit pas de désastre, ni de commentaire hors lieu. Elle se montra efficiente et charmante avec les enfants qui la suivaient, sans doute fascinés par le blond éclatant de sa chevelure et le ton rassurant de sa voix. Vers midi, ils se virent conviés à partager le repas avec la famille du chef du village. La conversation se déroula agréablement dans un anglais approximatif teinté de swahili, ce qui rendait l'ambiance très conviviale vu que personne ne comprenait pas trop ce que l'autre disait, ce qui bien entendu évita de gros efforts de socialisation, pourtant à l'heure de prendre congé tout le monde était ami de tout le monde.
L'après midi s'en suivit sans trop de variété. Hans eut, outre les vaccinations, à extraire une écharde du pied à un de villageois, soigner un abcès purulent chez un autre et renouveler le pansement d'un troisième qui avait failli se faire étriper par un phacochère peu amical.
Pas de quoi se plaindre, la journée avait été bien remplie et très satisfaisante. L'heure de la vérité était arrivée. La peur aux tripes, Hans prit place dans la jeep, cherchant à quoi s'accrocher. Stéphanie prit joyeusement place au volant, non sans se rendre compte de son état de crispation.

Ne t’inquiètes pas j’ai mon permis moldu.

Pas s'inquiéter! Mais non, voyons...qui disait inquiétude? On parlait de panique, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Au début, il commença à penser s'être fait des idées pour des prunes. La miss conduisait assez bien, sauf les grincements douloureux de la boîte à vitesses...Puis la voilà, que pleine d'enthousiasme, elle appuyait sur l'accélérateur.

Ejem! Hum...tu vas m'excuser...mais ce n'est pas l'autoroute! Pas si vite...

Deux ou trois remarques dans le genre auraient dû suffire pour tempérer ses ardeurs de fan de Ferrari imbue de soi...mais non...Ça roulait trop vite! Ça n'allait donner rien de bon...Ça ne donna rien de bon...

Il se souvint d'avoir hurlé une imprécation pas trop sympathique en sa langue maternelle avant que le monde ne se mette à l'envers et qu'il se voit largué dans l'espace, pour aller atterrir un peu plus loin, en surface molle...un peu chaude...et...très odorante.

Scheiße...

À traduire par cinq lettres très significatives qui à la fois d'exprimer exactement son sentiment de désarroi décrivent parfaitement la matière de laquelle était faite la molle surface l'accueillant.

Je vais lui tordre le cou...je vais l'assassiner...Tiens, elle est passée où, Tollpatsch*? J'espère que pas morte sur le coup...ça me priverait du plaisir...

Mais non...c'était trop rêver. Il l'entendit hurler son nom et eut envie de disparaitre mais elle ne pouvait pas le rater. Sa situation sur le monticule odorant était trop évidente pour ça.

Hahahahaha… Hihihihihi, hohohohoho… Comment as-tu…Hahahahah… Fais pour te retrouver… Dans cet état…

Hans finit de s'extirper de sa couche de m****et avança vers la jeune femme qui continuait de rire comme une folle.

Alors là, ça suffit! Silence! C'est le comble...tu es d'une audace jamais vue, toi! En plus de démente, tu conduis comme un pied , tu es à point de nous tuer en te prenant pour Schumacher et en plus tu te fous de ma gueule...définitivement...ça tourne pas rond chez toi!

Il était fâché. Très. Si sa mère ne lui avait inculqué de si bonnes manières, Hans se se fait un plaisir en lui envoyant la baffe de sa vie mais se retint, tremblant d'une colère très légitime. La demoiselle se tut, pas pour longtemps. Il fallait s'y attendre.

M'en fiche de tes arguments...tu es dingue, un point c'est tout! Et maintenant, fais au moins quelque chose d'utile...sors ta baguette machin chose et enlève moi toute cette bouse d'éléphant avant d'aller exercer tes talents sur le tas de ferraille en quoi tu as transformé notre véhicule.

Un bon Tergeo plus tard et au moins il avait une allure moins minable, mais la mauvaise humeur ne cédait pas d'un poil. Une brève inspection au véhicule accidenté le renseigna sur la taille de leur problème. Même la magie déployée par Stéphanie ne parvint à y faire grand chose...

Bon...c'est pas avec ce truc qu'on ira plus loin...

Leurs affaires étaient gentiment éparpillées par là, sans grand mal ,apparemment. Celles qui avaient subi le plus, étaient les poules. La cage où se trouvaient les plumés diaboliques avait fait un joli vol plané avant d'aller s'écrabouiller dans l'herbe, en s'étripant...deux poules avaient payé de leur vie les audaces au volant de Miss Aubry, les autres couraient la nature...ce soir, la brousse aurait poulet au menu!

Tu t'es fait mal, dit il tout de même après avoir vitupéré longuement sur ses misères, assieds toi là!

Il signala une grosse pierre et en prenant sa trousse, s'approcha de la jeune femme pour l'examiner. À part une belle bosse sur le crâne, des égratignures sur le visage qu'il nettoya rapidement, de main experte et une paire de bleus sans gravité, c'était son bras gauche qui en avait le plus pâti.

Tu t'es demis l'épaule. Pas grave, mais pour la remettre en place...à moins bien sûr que tu ne sois prête à faire un peu de ton...Hocus Pocus, il, faudra le faire à la moldue...et je ne crois pas que cela te rende folle de joie...vas y essaye!

Un moment plus tard, force magie et deux ou trois grimaces, la preuve que ça faisait de toutes façons mal, il lui mettait le bras gauche en écharpe et se mettait en quête d'une certaine glacière qui aurait dû se trouver entre leurs affaires...

Et la glacière, Stéphanie? Je ne la vois nulle part...et je suis sûr que rien n'est tombé de la jeep avant de...enfin, tu sais...j'ai cherché partout et rien...

Il fallut se rendre à l'évidence que la fameuse glacière n'avait jamais été de la partie, ce qui le fit sombrer dans une colère noire...puis dans ce qu'on pouvait facilement qualifier de pré-dépression.

Peux pas le croire...tu as oublié de mettre "ÇA" dans la jeep...tu sais ce que ça signifie???? Pas de quoi manger, pas de quoi boire...Dieu me hait!!! Assez mauvais devoir passer la nuit à la belle étoile avec un danger international sur pattes...pour en plus devoir...

Avant de faire un malheur, il préféra s'éloigner de quelques pas, en espérant qu'elle n'aurait pas la brillante idée de le suivre. Maudire copieusement Max et ses semblables l'occupa un bon moment...entretemps, la nuit était glorieusement tombée et la brousse grouillait de vie...et il était seul là...avec Tollpatsch*...enfin avec Steph...

Et m****...




NB:*Tollpatsch= gauche, pataude, catastrophique :arrow:

Riant à pleins poumon, Steph aperçut dans les yeux du moldu de la colère, il n’aimait vraiment pas qu’on se moque de lui, mais pour elle ce n’était pas ça du tout, non elle riait à cause de la situation, Hans n’appréciait pas du tout.

Alors là, ça suffit! Silence! C'est le comble...tu es d'une audace jamais vue, toi! En plus de démente, tu conduis comme un pied, tu es à point de nous tuer en te prenant pour Schumacher et en plus tu te fous de ma gueule...définitivement...ça tourne pas rond chez toi!

Le jeune homme n’avait vraiment pas tort, elle s’arrêta de rire, les larmes aux yeux, si la situation avait était inversé peut-être aurait-elle réagit de la même manière, elle tenta de lui faire comprendre ce qui s’était passé.

Ecoutes, je sais que tu ne m’apprécie pas, mais laisse moi au moins te dire ce qui c’est passé….. Une roue de la jeep à crevée et en même temps elle a touché une bosse et puis s’en est suivit la catastrophe, je sais que je n’aurai pas dût rouler comme une folle, mais je voulais rentrer le plus vite possible au campement….. Et…..

Et voilà elle ne put ajouter un mot de plus, Hans l’égueulait comme si elle était une gamine qui ne savait pas quoi faire pour s’amuser.

M'en fiche de tes arguments...tu es dingue, un point c'est tout! Et maintenant, fais au moins quelque chose d'utile...sors ta baguette machin chose et enlève moi toute cette bouse d'éléphant avant d'aller exercer tes talents sur le tas de ferraille en quoi tu as transformé notre véhicule.

Se résiliant à faire pour le mieux et pour ne pas non plus énerver le jeune homme un peu plus, elle sortit sa baguette magique et lui jeta un Tergeo pour qu’il puisse avoir une allure un peu plus présentable et surtout pour l’odeur qu’il portait sur lui disparaisse un peu. Bon c’était déjà mieux, il s’était un peu calmé, partant tout deux vers le véhicule, elle tenta bien que mal de la réparer avec plusieurs réparo, mais le tas de ferraille ne voulait rien savoir, il fallait se rendre à l’évidence que la route du retour se ferait à pieds. Bien qu’elle pouvait transplaner directement près du campement mais ça c’était impossible pour eux, car son bras gauche lui faisait très mal et elle ne savait pas si ils arriveraient en un seul morceau là-bas.
Hans avait remarqué que le jeune femme se tenait le bras et qu’elle faisait des grimaces à chaque fois qu’elle devait s’en servir.

Tu t'es fait mal, assieds toi là!

Il désigna une pierre où elle pouvait s’asseoir, bien qu’elle ne voulait pas qu’il la touche, elle se força à faire ce qu’il lui demandait ce n’était pas le moment de le contredire, sinon il aurait dans l’idée de l’étrangler, bien qu’il y avait dû y penser.
Le jeune médecin l’examina et ne décela rien de grave, quelques égratignures par ci par là, il lui désinfecta ses plaies et regarda ensuite son épaule, elle ne voulait par contre, pas qu’il lui touche, c’était une sorcière et elle savait comment se soigner.

Tu t'es demis l'épaule. Pas grave, mais pour la remettre en place...à moins bien sûr que tu ne sois prête à faire un peu de ton...Hocus Pocus, il, faudra le faire à la moldue...et je ne crois pas que cela te rende folle de joie...vas y essaye!

Il savait qu’elle voulait se servir de sa magie, mais for est de constater qu’il avait raison au bout de plusieurs essais, et de grimaces douloureuse, elle dut se rendre compte qu’elle devait laisser Hans s’occuper de ça. Elle avait à, présent le bras en écharpe et ne pouvait le bouger, c’était les conseils du docteur et il fallait bien s’y soumettre et puis de toute façon elle n’avait pas le choix.

Après s’être occuper de Steph, le jeune homme chercha un peu partout quelque chose, la jeune femme ne savait pas quoi, au bout d’un moment, il se tourna vers elle.

Et la glacière, Stéphanie? Je ne la vois nulle part...et je suis sûr que rien n'est tombé de la jeep avant de...enfin, tu sais...j'ai cherché partout et rien...

La glacière ?? Mais que racontait-il, il n’y avait jamais eu de glacière dans la jeep, elle écarquilla les yeux de surprise. Lorsqu’elle chercha dans sa mémoire, elle se rendit compte que Hans lui avait demandé au départ ce matin de prendre cette fameuse glacière et de la mettre dans la jeep, mais elle était tellement excitée de partir qu’elle avait oublié de la placer dans le véhicule. Voilà c’était repartit pour un tour, le jeune docteur s’en prit une fois de plus à la sorcière.

Peux pas le croire...tu as oublié de mettre "ÇA" dans la jeep...tu sais ce que ça signifie???? Pas de quoi manger, pas de quoi boire...Dieu me hait!!! Assez mauvais devoir passer la nuit à la belle étoile avec un danger international sur pattes...pour en plus devoir...

Si il y avait un mur pas loin elle se serait bien volontiers jeté contre, là elle avait dépassé les bornes, jamais il ne lui pardonnerait cette erreur, c’était surement pour ça qu’il s’était éloigné, il ne voudrait surement plus jamais lui adresser la parole et elle le comprenait.
Depuis qu’elle avait rencontré le jeune Allemand, elle faisait bêtise sur bêtise, comme si être à ses côtés la rendait mal à l’aise, pourtant habituellement elle n’était pas comme ça….. Elle avait toujours été réfléchie et calme.
Bon, Stéphanie laissa Hans se calmer et elle chercha quoi faire à manger pour le soir, tiens il y avait deux poules mortes à côté de la jeep, c’était déjà ça, elle allait allumer un bon feu et faire rôtir les gallinacées, au moins Hans ne serait pas de la partie pour les dépouiller, même si ça démangeait la demoiselle de l’appeler pour qu’il l’aide, mais bon il avait eu beaucoup de péripéties pour la journée, il ne valait mieux pas tenter le diable….

Au bout d’une demi-heure, il revint près de la miss, son visage avait l’air plus calme et plus serein au moins ce soir elle ne passerait pas à la casserole… Steph tenta d’entamer le dialogue.

Tu dois avoir faim ? Les poules seront prêtes dans moins d’une heure…. Si tu veux boire quelque chose ne te gêne pas, il y a de l’eau, du whisky et de la vodka….. Ne me demande pas comment j’ai pu obtenir tout ceci, contente toi juste de t’asseoir et de te laisser servir….

Il avait l’air étonné de voir une table composer de verres, de boissons, d’assiettes et de fourchettes, comme si tout étaient apparut par magie, ce qui était bien le cas.

Si nous voulons survivre cette nuit, il va falloir rester près du feu et le réalimenter…. Donc j’ai pensé que nous ferions chacun un tour de garde, je prendrai le premier si tu veux te reposer, de toute façon je ne sais pas si je vais pouvoir dormir avec mon bras…..

Lui non plus n’était pas fatigué, il était juste énervé, alors il décida de prendre le premier tour de garde et elle ferait le suivant, ce n’était pas le moment de le contredire.
Après avoir bien mangé et bien bu dans le silence de la nuit, Steph avait fournit à Hans du bois pour qu’il puisse le remettre sur le feu pendant qu’elle dormirait un peu…..
Rien à faire, au bout de deux heures elle ne dormait toujours pas, se tournant et se retournant sur le siège de la jeep, et oui elle avait fait encore quelques tour de magie pour en lever les sièges du véhicule, pour qu’ils puissent être un peu à l’aise, c’était bien plus confortable que le sol dur.
Ne pouvant pas dormir, elle se tourna vers Hans en se mettant assise.

Tu peux t’allonger, je vais prendre mon tour de garde, même si ce n’est pas maintenant, je vois que tu tombe de sommeil….

Ne protestant nullement, le jeune homme s’allongea sur l’autre siège et s’endormit de suite.
Stéphanie put enfin réfléchir à sa vie, qu’avait-elle fait d’important ? Elle avait bien fait quelques missions pour l’ordre du phénix et tenter de vaincre Voldemort, c’était sa vie, vouloir à tout prit l’éliminer, mais même mort ça ne lui rendrait pas sa famille…. Mais la guerre s’arrêterait pour de bon et la paix reviendrait enfin sur le monde des sorciers.
Pour le moment elle se sentait plus utile à aider les moldus dans des pays dévastés et elle ne voulait pas rentrer en Angleterre, de toute façon personne ne l’attendait là-bas, ni nulle part dans le monde, elle était seule et se sentait bien inutile, des questions remplirent son esprit pendant que ses yeux se fermèrent, elle tentait de savoir pourquoi la mort l‘avait épargné tout ce temps ? C’est que le destin lui avait réservé quelque chose, mais quoi ?

Un rêve horrible la fit se réveiller en sursaut, mince, elle s’était endormie et le feu, oh non ! le feu, elle ouvrit en grand les yeux et vit avec soulagement qu’il était toujours allumé. Elle porta son regard sur Hans et fut très surprise de ce qu’elle voyait, il dormait et avait entre les bras une poule, c’était trop mignon, mais comment cette poule avait-elle fait pour atterrir dans les bras du docteur ? C’était un vrai mystère, mais elle n’allait pas s’y attarder, son bras ne lui faisait presque plus mal et elle pensa que le transplanage était surement une bonne idée à présent.
Se levant elle leva sa baguette et rangea ce qui restait à ranger, puis elle éteignit le feu et enfin réveilla Hans.

Il est temps de partir, je me sens beaucoup mieux…. Par contre il faut que tu t’accroche à, moi pour le transplanage, ce sera sans doute désagréable mais nous n’avons pas le choix….

Il devait se demander si elle n’était pas folle pour de bon, de toute évidence, il ne comprenait rien de ce qu’elle disait.

Disons que c’est de la magie et ça nous aidera à nous retrouver tout prêt…. Ne vas pas t’imaginer que je ne voulais pas le faire hier soir, mais je ne m’en sentais pas la force.

Il pouvait dire ce qu’il voulait, ou râler, elle s’en fichait, elle avait besoin d’une bonne douche te lui aussi…. Plus vite ils seraient de retour et mieux ce sera, et puis la jeune femme savait que les autres s’inquiétaient de ne pas les avoir vu revenir la veille au soir, ils allaient bine rire en les voyant arriver dans cet état.

Prêts ? C’est partit !!

Hans s’accrocha à Steph qui tourna sur elle-même et quelques secondes plus tard, ils se retrouvèrent non loin du campement, ils feraient le reste à pieds.

Écoute…. Je voudrai repartir sur de bonnes bases….. Je sais que tu dois me haïr et je te comprends, mais oublions le passé et essayons d’être amis ?

L'épisode de la glacière oubliée avait mis Hans hors de lui, mais, sagement, une fois ne faisant pas coutume, Miss Aubry s'était, talentueusement, mise à l'œuvre et leur avait fourni de quoi manger et boire. Tout en croquant sa cuisse de poulet, faute de mieux, il avait commencé à penser que ,peut être, quand elle se montrait calme et réfléchie, Stéphanie pouvait être même charmante. Mais enfin...Sans faire de commentaire, il se laissa servir tranquillement et enfila même deux whiskies, question de se remettre d'aplomb pour faire le premier tour de garde.

Elle avait enlevé les sièges de la jeep et essayait, en vain, de trouver une position confortable pour dormir. Hans fouilla dans sa trousse et dénicha des cachets antalgiques.

Stéphanie...prends ça, avec un peu d'eau, ça devrait t'aider pour ton bras. Je voudrais bien remettre en place ton épaule...mais ça risque d'être pire que tu ne l'imagines, on fera ça demain avec l'aide de Thidiane.

Il ne voulait, ni allait le dire mais là, sa colère avait été remplacée par une profonde commisération. Son attitude envers la jeune femme n'avait eu rien d'agréable...on pouvait même dire qu'il s'était montré stupide, égoïste et misérable en la rendant coupable de tous leurs déboires. Soit, elle conduisait assez mal mais tout le monde peut avoir un accident. Elle aurait eu sa quota de trouille, la pauvre et lui...à part avoir atterri dans de la bouse d'éléphant, s'en était tiré sans trop de mal, à part l'amour propre en miettes. Elle avait rigolé comme une folle...fallait reconnaitre que la situation s'y prêtait. Bon, elle riait pas mal à ses dépends, de quoi faire prendre un rude coup à son orgueil...mais après tout il y avait bien de quoi rire. Un gars de sa taille qui a une phobie avec les poules, pas précisément de quoi faire hocher sagement la tête et accepter que ces choses arrivent.
Les cachets aidaient ils? quoiqu'il en soit, au bout d'un moment, elle sembla s'assoupir. Hans retourna à sa contemplation des flammes et à ses réflexions. Pauvre fille, quel manque de pot...être tombée amoureuse de Max l'avait affectée et comment! Il se trouva en train d'en vouloir à son copain d'être si...comment était Max à la fin? Insouciant et irréfléchi? C'était bien la première impression qu'il pouvait donner mais Hans le connaissait trop bien pour s'y méprendre. Que son affaire avec Stéphanie ait foiré après avoir rencontré Alix? Là, Hans devait s'avouer que la jolie blonde n'avait eu aucune chance de s'en sortir gagnante...pas face à une adversaire comme celle là. Peu importait, à la fin, Stéphanie avait fini avec le cœur brisé et dans un état de nerfs assez déplorable, ce devait bien être ça qui la faisait rire à tort et travers. Pour résumer le tout, c'était Max le coupable de ses misères!

Tu peux t’allonger, je vais prendre mon tour de garde, même si ce n’est pas maintenant, je vois que tu tombes de sommeil….

Retombant sur terre, Hans la regarda, un peu pris de court.

Euh, si tu veux...Réveille moi dans deux heures.

Pas à dire. Il était passablement claqué. Deux minutes plus tard, Hans-Dieter dormait à poings fermés, sans majeurs soucis pour le tourmenter. À moment donné, quelque chose de douillet et chaud s'installa au creux de ses bras...pour le Dr. Krüger, qui voguait pour alors dans le limbe des rêves, c'était Misha, le chat de sa mère. Doux retour aux jours insouciants de l'enfance. Dans un moment, sa mère entrerait dans sa chambre et le réveillerait pour aller à l'école...

Il est temps de partir!

Obéissant, Hans ouvrit les yeux, seulement pour constater que sa mère avait mué en une jolie blonde et que ce n'était pas précisément Misha qui dormait sur lui...mais une poule!!! Instant de panique? Non. Étrangement, il resta tranquille en regardant la bestiole qui dodelina gentiment de la tête avant de le fixer d'un regard gallinacé mais attendrissant. La pauvre avait dû courir la nature après s'être sauvée de la cage, ses amies avaient certainement connu une fin héroïque mais elle, pas folle la guêpe, avait cherché refuge chez les humains...

Pauvre bête!

Commentaire qui avait de quoi surprendre n'importe qui le connaissant mais Hans s'émouvait vraiment sur le sort de la poule. Sûrement, un coup non ressenti la veille, devait faire ses effets à retardement. D'un geste distrait, il lui grattouilla la tête, ce que la bestiole sembla beaucoup apprécier. Stéphanie le regardait bizarrement, supposant que d'un moment à l'autre il allait se mettre à hurler mais au lieu de cela il s'enquit poliment sur son état de santé.

Je me sens beaucoup mieux…

Tant mieux alors, parce que là on a une bonne vingtaine de kilomètres à couvrir. Bon sang, j'ai dormi tant que ça? Le jour se lève déjà!

Il se leva en s'ébrouant, la poule caqueta doucement.

Pas de souci, tu viens aussi!

Si Stéphanie pensa qu'il était devenu fou, elle n'en souffla pas mot, ce dont il la remercia tacitement. Par contre, la jeune femme tint à lui dire qu'elle allait faire usage de la magie pour arriver plus vite au campement. Explications sommaires sur le ...planage? Enfin quelque chose de ressemblant...

Ce sera sans doute désagréable mais nous n’avons pas le choix….

De quoi le réjouir. Désagréable? Il s'attendait au pire!

Par contre il faut que tu t’accroche à moi pour le transplanage. Ne vas pas t’imaginer que je ne voulais pas le faire hier soir, mais je ne m’en sentais pas la force.

Il ne voulut pas demander s'il y avait des risques collatéraux, sûr qu'elle lui donnerait des détails scabreux et qu'il préfèrerait marcher les vingt kilomètres.

Ben non...pas grand choix. On y va quand tu veux. La poule vient aussi!

Transplanage d'escorte, poule comprise. Embout de caoutchouc trop étroit, ça comprime, ça étouffe...ça angoisse...et puis...diables, quel vertige!

Hans se laissa tomber sur une pierre en essayant de retrouver son souffle en attendant que le monde s'arrête de valser follement. La poule, par contre, semblait avoir apprécié et émit des côt côt ravis.

La prochaine fois...je marche!

Temps de reprendre le chemin, ils n'étaient qu'à une centaine de mètres du campement.

Écoute…Je voudrai repartir sur de bonnes bases. Je sais que tu dois me haïr et je te comprends, mais oublions le passé et essayons d’être amis ?

Demande on ne peut plus légitime...d'autant plus qu'il y avait pensé grande partie de la nuit.

Tout d'abord, je ne te hais pas...tu me tapes un peu sur les nerfs mais c'est pas si grave que ça. Tant que tu ne te ficheras pas de ma tête pour tout et rien, ça pourra aller.

Il se passa la main dans les cheveux et s'essaya à sourire en déposant la poule à terre.

Oui, on peut essayer d'être amis, pas de problème pour moi. Mais maintenant, rentrons...prenons une douche et puis deux litres de café, Thidiane doit nous attendre pour nous étrangler. Faudra leur raconter n'importe quoi...dire que quelqu'un nous a ramenés dans le coin, qu'on a fichu en l'air la jeep et paumé les poules...enfin, presque toutes. Pas la peine de dire que c'est toi qui conduisais...

Leur arrivée ne passa pas inaperçue. Ny'ala fut la première à les apercevoir et vu leur mise catastrophique déduisit illico qu'ils avaient eu des problèmes mais ce qui attira le plus son attention fut la poule qui suivait docilement Hans, comme un bon toutou.

On la mit au courant de leurs mésaventures puis chacun fila de son côté...enfin Steph du sien...Hans et sa poule de l'autre. Une demie heure plus tard, ils se retrouvaient au dispensaire à subir le sermon interminable de Lazare Thidiane.

Ok, docteur Thidiane....sais pas vous, mais nous on a passé un mauvais quart d'heure, je sais que vous vous en fichez mais là, Stéphanie a l'épaule démise et il faut la remettre en place. On laisse le sermon pour une autre fois et on se met au boulot.

Il la fit s'asseoir puis se tourna de nouveau vers le boss.

M'assistez vous ou je dois le faire tout seul?

Thidiane grommela quelque chose entre dents mais il n'avait pas le choix.

Ça va te faire mal, Stéphanie...je suis désolé, mais ça ne prendra qu'un instant.

Avant qu'elle ait le temps de lacer un mot, il tira de son bras endolori tandis que Thidiane la soutenait avec force. Elle hurla. Avec un petit bruit sinistre, l'os déboité se remit en place.

Ça y est, allonge toi. Je vais te faire une piqûre pour la douleur. Repose toi...dans un moment, ça ira mieux.

Sans le penser, il lui tapota gentiment la joue.

Brave fille, j'en ai vu de plus costauds tourner de l'œil pour moins que ça.

...manquait lui offrir une glace.

Regardant Hans câliner une poule, Steph n’en revenait pas, deux jours auparavant il ne pouvait pas en voir une sans avoir une crise d’hystérie et là comme par enchantement il était devenu ami, ami avec ce gallinacé, pour une surprise s’en était une, elle se retint de dire quoique ce soit, elle savait pertinemment que ce serait très mal venu, surtout avec tout ce qui venait de se passer, elle garda se qu’elle pensait pour elle.

Après le transplanage la jeune femme ne voulait pas laisser partir Hans comme ça, il devait avoir une conversation, alors elle se lança en lui demandant s’ils pouvaient tout oublier et repartir de zéro.

Tout d'abord, je ne te hais pas...tu me tapes un peu sur les nerfs mais ce n’est pas si grave que ça. Tant que tu ne te ficheras pas de ma tête pour tout et rien, ça pourra aller.

Elle acquiesça de la tête, jamais plus on la reprendrait à se moquer de quelqu’un. Elle remarqua que le jeune homme souriait timidement en lâchant la poule.

Oui, on peut essayer d'être amis, pas de problème pour moi. Mais maintenant, rentrons...prenons une douche et puis deux litres de café, Thidiane doit nous attendre pour nous étrangler. Faudra leur raconter n'importe quoi...dire que quelqu'un nous a ramenés dans le coin, qu'on a fichu en l'air la jeep et paumé les poules...enfin, presque toutes. Pas la peine de dire que c'est toi qui conduisais...

Merci de ton soutien je ne l’oublierai pas…..

Partant vers le camp, les deux amis furent accueillit par Ny’ala qui se demandait bien ce qui avait bien pu se passer pour qu’ils arrivent à cette heures ci et pourquoi ils étaient dans un tel état, après quelques explications sommaire, Steph partit vers son bungalow et Hans vers le sien.
La jeune blonde avait besoin de se débarbouiller et de se changer. Une demi-heure plus tard, Steph sortit fraiche et dispo de son bungalow, elle alla donc retrouver Hans au dispensaire où ils se firent sonner les cloches par un docteur Thidiane qui était pas de très bonne humeur. Quoi il ne voulait quand même pas qu’ils rentrent pendant la nuit avec tous ces animaux qui rôdaient dans le coin, ça n’aurait pas été prudent. Elle voulait dire le fond de sa pensée au vieux crouton mais Hans la devança.

Ok, docteur Thidiane....sais pas vous, mais nous on a passé un mauvais quart d'heure, je sais que vous vous en fichez mais là, Stéphanie a l'épaule démise et il faut la remettre en place. On laisse le sermon pour une autre fois et on se met au boulot.

Sans attendre la réponse du docteur, Hans fit asseoir la jeune femme sur un lit et se tourna vers Thidiane pour lui demander si il allait l’aider où pas, obtempérant les deux hommes allaient bientôt remettre le bras de la demoiselle en place.
Hans n’y alla pas par quatre chemins en disant à la miss que ça allait lui faire mal et qu’il n’avait vraiment pas le choix, elle voulu dire quelque chose mais trop tard, il avait déjà commencé à tirer sur son bras tandis que Thidiane la maintenait fermement, un cri se fit entendre dans tout le dispensaire, c’est vrai que ça faisait un mal de chien pas à dire, mais la jeune femme en avait vu d’autre. Aucune larmes n’étaient apparut à ses yeux ce qui était une bonne chose. Après cet épisode douloureux le jeune Allemand se tourna de nouveau vers elle.

Ça y est, allonge toi. Je vais te faire une piqûre pour la douleur. Repose-toi...dans un moment, ça ira mieux.

Merci beaucoup, je ne sais pas je que j’aurai fait si tu n’avais pas été là….

Tapotant gentiment sa joue, il la regarda.

Brave fille, j'en ai vu de plus costauds tourner de l'œil pour moins que ça.

Oh, tu sais ce n’ai si douloureux que ça, j’en ai vu d’autre bien pire, par contre je ne sais pas mais depuis l’accident je ne ressens plus de migraine, comme si le choc avait remis en place quelque chose dans ma tête.

Le jeune homme dut partir pour soigner les autres malades et il était convenu qu’elle se repose au moins toute la journée, et bien ça lui ferait du bien car elle tombait de sommeil, c’était sans doute du aux médicaments.

La journée se termina lorsque la jeune femme se réveilla enfin, elle ouvrit les yeux et entendit des bavardages, Ny’ala était en grande conversation avec Hans, Steph put entendre que le lendemain c’était l’anniversaire du jeune homme et quoi de mieux pour le remercier que de lui faire une surprise ? Quand il se pencha vers elle, elle lui fit un grand sourie.

Je me sens en forme à présent et j’ai des choses à faire, alors si j’ai l’accord du médecin, je souhaiterai sortir d’ici….

C’était de l’humour bien sûr mais elle voulait tout préparer elle-même et elle avait besoin de temps, après les dernières recommandations de Hans Steph put enfin rentrer à son bungalow et elle se mit à la tâche, il allait vraiment être surpris…. Du moins elle l’espérait.
Ny ‘ala vient la voir peu de temps après et la jeune blonde lui révéla ses préparatifs, la noire en fut ravie et demanda même à Steph si elle pouvait l’aider, il n’y avait pas problème, le sorcière savait que son amie garderait le secret. Tout était presque prêt pour le lendemain, il restait plus que le gâteau à confectionner et le repas à préparer ça c’est Ny’ala qui s’en chargerait, elle voulait faire un plat typiquement Africain.

Le lendemain matin, la jeune femme se leva tôt et avait interdit l’entré de son bungalow à tout le monde et surtout à Hans, les docteurs n’avaient pas besoin d’elle en ce jour ce qui lui donna assez de temps pour tout confectionner. On ne la vit sortir de chez elle que pour aller chercher quelques fleurs, tout le monde se demandait ce qu’elle fabriquait là-dedans.

Hans avait été emmené par Ny’ala dans un coin pour discuter un peu mais c’était une diversion pour que Stéphanie puisse dresser la table avec de beaux bouquets de fleurs. L’apéritif était apparu comme par magie sur la grande table et il était temps que le principal intéressé arrive, Ny’ala avait fait fort elle avait réussit à lui bander les yeux et lorsqu’ils arrivèrent enfin tout le monde chanta.

Joyeux anniversaire…. Joyeux anniversaire….. Joyeux anniversaire Hans……Joyeux anniversaire…..

S’approchant de la table Steph retira le bandeau qui cachait la vu du jeune homme et lui dévoila la table avec dessus, de bons plats ainsi qu’un gâteau au chocolat fondant, qu’elle avait fait elle-même avec dessus 27 bougies.

Nous voulions, tous te remercier pour l’aide que tu nous as apporté….. Et même Thidiane est là, même si il est un peu grognon….. Allez viens boire un coup, ce n’est pas tous les jours qu’on fête ses 27 ans….

Après l’apéritif, tous le monde se mit à table pour déguster le repas de Ny’ala, c’était vraiment délicieux. Durant le repas, Steph rigolait avec Hans, c’était vraiment un homme très charmant et avec sa poule dans les bras il était plutôt attendrissant. Leur amitié se renforça un peu plus. Vint le tour de manger le gâteau, et d’offrir les cadeaux, Steph avait donné pour la poule un ruban rose que Hans pouvait lui accrocher au tour du coup.

Ça c’est pour toi…. Allez ouvre…

Dans le paquet se trouvait une toute nouvelle trousse médicale, c’était le dernier cadeau qu’il ouvrait, Steph tourna la tête pour voir les autres, mais tout le monde était parti se coucher et ils se retrouvaient seuls tout les deux, elle n’avait même pas fait attention que les autres n’étaient plus là trop absorbée à discuter avec Hans.
Elle attendait de voir sa réaction lorsqu’il ouvrirait son cadeau mais au moment ou il posa les mains dessus elle se mit à crier….

Ahahahahaha……. Vite enlève-moi ça….

Quelque chose s’était prit dans ses cheveux et elle se débattait avec comme une dératée, il s’agissait d’une chauve-souris et oui la nuit était tombée depuis bien longtemps et ces petites bestioles sortaient et se nichaient là ou elle se sentaient bien, dans ce cas ci, dans les cheveux de la demoiselle…

L'épaule remise en place, Stéphanie pouvait se reposer tranquillement et pour si jamais elle n'en avait pas l'intention l'analgésique qu'il venait de lui injecter ferait rondement l'affaire. Juste avant de se laisser aller mollement dans les bras de Morphée, la miss reconnut ne plus avoir de migraine, supposant que le coup sur la tête lui avait remis le boulon manquant en place.

*Commençait à être temps!*

La journée s'écoula lentement. Obéissant au feu nourri d'ordres et directives variés dont le gratifiait un Thidiane, plus despotique que jamais, Hans, qui n'avait que très peu dormi la veille ne rêvait que de retrouver son lit et de dormir jusqu'au surlendemain, si possible. Ny'ala se chargea de le maintenir éveillé un bon moment encore alors qu'ils soignait un petit garçon, amené à la dernière minute par ses parents au désespoir. L'enfant était vilainement déshydraté et avait de la fièvre.

Une moche infection intestinale, diagnostiqua t'il, faut le réhydrater le plus vite possible. Perfusion et solution de sels et minéraux par voie orale, ça devrait le retaper en quelques heures. Je lui ai injecté un antibiotique.

Tu devrais aller te reposer. Sinon, tu en auras une drôle de tête le jour de ton anniversaire.

Hans releva la tête et fixa Ny'ala d'un regard surpris.

Euh...et comment tu sais que...

Pas besoin de la finir, sa question. Il aurait pu s'en douter. Ny'ala ne se serait pas privée de lire son dossier..comme quoi, la discrétion n'était pas monnaie courante dans le coin. Faute de mieux, un sourire en coin suffit. Pas besoin de lui demander de ne pas le divulguer, pour ça, il aurait parié son diplôme, c'était sûrement trop tard. Vox populi, vox Dei!

Juste avant de quitter le dispensaire, il passa voir comment se trouvait Miss Aubry. Pimpante et guillerette. Sûr, elle avait gentiment roupillé toute la journée, elle!

Je me sens en forme à présent et j’ai des choses à faire, alors si j’ai l’accord du médecin, je souhaiterai sortir d’ici….

Il ne voulut pas savoir en quoi elle occupait son temps libre et lui donna feu vert pour quitter son lit de malade.

Fourbu, Hans se trainait jusqu'à son bungalow lorsqu'il remarqua la poule qui le suivait.

Diables...je t'avais oubliée, toi...une chance que tu n'ais pas fini dans la tambouille du soir.

Ny'ala qui sortait en ce moment ne put pas s'empêcher de rire.

Tout le monde sait que c'est ta poule, elle a monté fidèlement la garde à la sortie. Joseph l'a alimentée mais elle n'a pas bougé. Personne n'y touchera...faudra lui trouver un nom.

Ce qui lui manquait. Baptiser une poule n'était pas une mince affaire. La logique cartésienne qui régissait la vie du Dr. Krüger l'empêchait de lui donner un nom de chat ou de chien, animaux domestiques avec lesquels il était familiarisé. Après une courte délibération, il se tourna vers la bestiole qui lui coula un regard doux. La fatigue aide à halluciner.

Elke...tu vas t'appeler Elke. Demande pas pourquoi.

L'amie de sa mère, répondant au même nom n'aurait pas été ravie d'apprendre qu'en Afrique il y avait une poule rousse appelée Elke , qui suivait comme toutou le fils de sa meilleure amie. Enfin, histoire de poules!

Le lendemain matin, de bonne heure. Il reçut son premier cadeau d'anniversaire. Elke avait pondu un bel œuf dans le nid qu'elle avait fait avec son pyjama. La veille il s'était écroulé tel quel sur son lit.

Si c'est pas gentil, ça!

Il prit son cadeau et le posa soigneusement sur la table en se demandant si ce ne serait pas un sacrilège de le manger au petit déjeuner.

Mystérieusement, Stéphanie ne pointa son nez au dispensaire de la journée. Ny'ala l'informa que Thidiane lui avait donné la journée libre pour finir de se remettre.

*Comme quoi j'aurais dû me casser une jambe...la chance des blondes!*

Lui, dût s'acquitter ponctuellement de toutes les corvées que le tyran de service eut à bien lui imposer. Le petit garçon reprenait doucement ses forces. Ses parents, pleins de gratitude lui offrirent...enfin, tout le monde sait ce qu'ils lui offrirent. Directo le poulailler...pas question de créer des liens avec tous les gallinacés du coin.

Vers la fin d'après midi il commença à flairer le traquenard mais il était déjà tard pour fuir. Que restait il à faire? Se plier aux caprices du Destin, philosophiquement. Il suivit, docilement, le jeu de Ny'ala, se laissa même mettre un bandeau sur les yeux et conduire, en aveugle...

Joyeux anniversaire…Joyeux anniversaire… (bis)

Ôté le bandeau, il se retrouva face à une table somptueusement garnie...et à tout le monde qui el regardait comme s'ils s'attendaient à qu'il fasse un discours. S'ils avaient su. Hans détestait les fêtes d'anniversaire, les chants d'anniversaire, les accolades d'anniversaire...bref, il détestait les anniversaires...pour la simple raison qu'il n'aimait pas être le point de mire de tout le monde. Voilà, simplement pour ça!

Il n'eut pas tort en devinant que Tollpascht était derrière toute cette mise en scène et dut faire un effort pour remémorer ses mots de la veille:"Oui, on peut essayer d'être amis, pas de problème pour moi."

Nous voulions, tous te remercier pour l’aide que tu nous as apporté…Allez viens boire un coup, ce n’est pas tous les jours qu’on fête ses 27 ans…

Il souffla sagement les bougies. Un souhait? Tant qu'on y était: des vacances sur une île déserte!

Pas question de gâcher ces bonnes intentions...si vite. Il remercia tout le monde, reçut ses cadeaux...au moins il n'y avait pas de poules. Enfila avec grand plaisir les apéritifs, au moins ça aiderait à passer la soirée. Ému, tout de même, il lut la carte de Max...des kangourous joyeux... Même à l'autre bout du monde, son copain n'oubliait jamais son anniversaire.

On mangea, on but. On bavarda. Vint le moment de manger le gâteau et recevoir les cadeaux. Il y avait de tout. Même un ruban rose pour Elke, qui bien entendu était de la fête et picorait, discrète et très polie, les miettes au chocolat. Miss Aubry avait un talent certain pour la conversation. Mine de rien, elle l'amena à raconter presque sa vie et le mit au courant de la sienne, même s'il eut la sensation qu'elle en taisait une bonne moitié.

Tu sais...tu peux parler de moi sur ton monde...Max m'a suffisamment instruit sur l'affaire comme pour ne pas tomber à la renverse...en plus, je dois avouer que le thème me fascine. J'ai du mal à le comprendre...il n'a jamais aimé être ce qu'il est...moi, j'en serais ravi...

Et bla...bla...bla...deux whiskies ou trois et même Hans était capable de tenir une conversation à lui tout seul...

Ça c’est pour toi…. Allez ouvre…

Tiens...du coup, il n'y avait plus personne qu'eux là. Il sourit un peu de travers et se disposait à ouvrir le grand paquet lorsqu'elle commença à hurler.

Ahahahahaha…Vite enlève-moi ça…

Et cela en s'arrachant presque les cheveux, affolée.

Calme toi, laisse moi regarder...

Une pauvre petite chauve souris égarée qui n'avait trouvé rien de mieux qu'atterrir dans la blonde chevelure de la demoiselle.

Si tu n'arrêtes pas de bouger, je ne pourrai pas l'attraper...sans te scalper!

Ça n'alla pas sans mal. La bestiole s'accrochait désespérément, s'emmêlant de plus belle. Battait des ailes, poussait des cris aigus et mordait...ce qu'elle trouvait à mordre...le doigt de Hans, par exemple. Après un moment, entre les cris de la miss et de la chauve souris, cette dernière fut libérée et s'enfuit, à tire d'aile dans la nuit.

Tout en se suçant le doigt, Hans faisait un effort surhumain pour ne pas rire. Le spectacle était trop drôle. Stéphanie, si soigneuse avec sa mise habituellement, avait l'allure d'un véritable épouvantail à moineaux. Ses cheveux en folie, ébouriffés artistiquement, son maquillage tout chaviré et l'air passablement épouvanté. Il n'y tint plus. Son rire fusa joyeusement et il tarda un instant pour se calmer, les larmes aux yeux.

Excuse moi...pardon mille fois...mais tu es...tu as un air terrible. Je sais, c'est pas drôle et je suis un c**, en plus d'être très impoli...mais...enfin...je vais ouvrir ton cadeau avant que Batman ne revienne.

Une superbe trousse médicale. Le rêve d'un médecin de campagne. Il l'inspecta, sidéré par le splendide cadeau se sentant le pire des hommes...Elle lui faisait un présent pareil et lui s'était payé sa tête de la façon la plus infâme du monde.

Je suis vraiment très touché par ton cadeau, Stéphanie. Cette trousse est vraiment très complète et me sera de grande aide dans mes déplacements, mais tu n'aurais pas dû te déranger de cette façon.

Que faire? Que dire de plus? Il y avait des moments dans la vie où les évènements le dépassaient un peu. Faute de plus d'inspiration il se trouva en train de remplir leurs verres et en offrir un à la jeune femme qui, vu qu'ils étaient seuls, avait tiré sa baguette et remis de l'ordre dans sa mise, offrant de nouveau un aspect impeccable.

De nouveau, mille excuses pour mon attitude et encore...merci pour ton cadeau.

Il avala son verre cul sec et se leva.

Je t'aide à mettre en ordre tout ça ou...

Ou. La magie faisant bien les choses, l'endroit fut propre et dégagé en un clin d'œil. Il resta un moment un peu hébété face à tant d'efficience instantanée puis se reprenant, rassembla ses cadeaux .

Puisque l'affaire est réglée...reste qu'aller au dodo. Bonne nuit, Stéphanie, fais des beaux rêves!

Rapide bise sur la joue, demi tour droite et voilà que Hans-Dieter Krüger, ses 27 ans et sa poule Elke, prirent le chemin du lit, à grandes enjambées énergiques...enfin Hans...la poule, elle, suivait à la comme on peut...

Hans était vraiment un chic type, plus la jeune femme passait du temps avec lui et plus elle l’appréciait, de plus aujourd’hui c’était l’anniversaire du jeune homme et Steph avait fait de son mieux pour qu’il soit content, après quelques bavardages, la jeune femme se rendit compte qu’il connaissait pas mal de chose sur le monde des sorciers, avec Max comme ami c’était on ne peu plus évident. Hans ouvrit tout les cadeaux mais il en restait un celui de la jeune sorcière, elle le lui tendit et au moment ou il voulu l’ouvrir, elle cria en s’arrachant presque tout ses cheveux. Le jeune homme se leva et vint vers elle.

Calme-toi, laisse-moi regarder...

Se calmer il en avait de bonne, quelque chose s’était niché dans ses cheveux et lui voulait qu’elle se calme, rien à faire elle tentait désespérément d’arracher la bestiole.

Si tu n'arrêtes pas de bouger, je ne pourrai pas l'attraper...sans te scalper!

Bon d’accord, elle se laissa faire, mais la chauve-souris ne voulait rien savoir, elle avait décidé de rester accrocher là et avec beaucoup d’effort, Hans avait enfin réussit à la retirer des beaux cheveux blonds de la miss, qui ressemblait plus à un épouvantail. Elle devait avoir l’air bien défraichie ainsi, mais avant de pouvoir faire quoique ce soit elle entendit le jeune homme rire. C’était bien la première fois depuis qu’elle le connaissait qu’elle l’entendait rire. Au moins il n’était pas insensible, elle ne lui en tenait pas rigueur, au contraire, elle ria même avec lui. Quelle situation ? Si quelqu’un passait par là il se mettrait sans doute aussi à rire. Puis au bout de quelques minutes après que les éclats de rires se dissipèrent, Hans les larmes aux yeux regarda la jeune blonde.

Excuse moi...pardon mille fois...mais tu es...tu as un air terrible. Je sais, ce n’est pas drôle et je suis un c**, en plus d'être très impoli...mais...enfin...je vais ouvrir ton cadeau avant que Batman ne revienne.

Ne t’en fais pas…. Ce n’est pas grave…. Nous sommes quittes à présent….

Baissant les yeux sur son cadeau, il l’ouvrit rien qu’à voir son air heureux, Steph sentit sa joie revenir, elle avait fait mouche en lui offrant ce cadeau.

Je suis vraiment très touché par ton cadeau, Stéphanie. Cette trousse est vraiment très complète et me sera de grande aide dans mes déplacements, mais tu n'aurais pas dû te déranger de cette façon.

Pour la remercier de ce cadeau, il lui tendit un verre rempli de champagne, mais avant qu’elle ne boive elle sortit sa baguette et remit de l’ordre dans son allure, puis elle trinqua avec lui.

De nouveau, mille excuses pour mon attitude et encore...merci pour ton cadeau.

Voilà la soirée était finie, mais elle savait qu’elle allait vivre d’autres journées aussi magnifiques avec son nouvel ami qui se leva après avoir vidé son verre. Demandant à la jeune femme si elle avait d’aide pour tout débarrasser, elle fit non de la tête, la magie allait le faire pour eux, au bout de quelques secondes, tout était rangé et propre, Hans était un peu soufflé par ce qui venait de se passer même si il connaissait un peu comment fonctionnait le monde des c=sorciers voir une sorcière en pleine action était pour un moldu toujours bizarre, quoiqu’il puisse dire.

Puisque l'affaire est réglée...reste qu'aller au dodo. Bonne nuit, Stéphanie, fais des beaux rêves!

Bonne nuit à toi aussi…. Et encore joyeux anniversaire.

Elle fut un peu surprise que Hans lui fasse un léger baiser sur la joue, mais ne s’en offusqua pas, au contraire, elle avait apprécié. Puis sans un mot de plus il partit vers son bungalow suivit de sa poule Elke. La jeune femme en fit autant, elle était fatiguée ce soir et l’alcool faisant un peu aussi, elle s’effondra sur son lit encore habillée.

Le lendemain matin, elle avait la gueule de bois, c’était bien la première fois qu’elle buvait autant pour un anniversaire, Hans lui remplissait systématiquement son verre dés qu’il était vide et elle n’avait pas eu l’impression hier soir d’avoir tant bu, mais à l’évidence si….. Enfin pour une fois qu’elle ne buvait pas pour oublier ses malheurs.
Steph se leva et avala une potion, dans quelques instant elle ne ressentirait plus les effets de l’alcool, elle sortit une autre fiole de son kit de potion et alla voir le jeune médecin, il en aurait forcement besoin lui aussi. Frappant à la porte de son bungalow, elle entendit une petite voix lui souffler d’entrer, et bien il n’était pas dans une forme olympique, il était avachi sur son lit les yeux mi-clos, elle avait bien fait de ramener la potion.
S’approchant de lui elle s’assit sur le coin du lit et lui tendit la fiole, mais avant qu’il ne puisse la boire elle se pencha et plaqua ses lèvres sur les siennes.

Je n’ai pas eu le loisir de te donner ton baiser d’anniversaire…… C’est une tradition chez nous…. Voilà qui est fait, sinon je te conseil de boire ceci, c’est une potion contre la gueule de bois, tu te sentiras mieux dans quelques instants.

Durant toute la semaine, les deux amis travaillèrent ensemble, la jeune femme lui raconta bien des anecdotes sur ses années à Poudlard et comment elle avait survécu à la disparition de ses parents.

J’ai perdu mes parents lorsque j’avais à peine onze ans, ils étaient aurors et se battaient contre Voldemort, ce sont mes deux grands frères qui ce sont occupés de moi….. Mais à présent je suis la dernière de ma famille, et oui eux aussi on succombés… Ils sont morts de façon horrible….. Tu vois je n’ai jamais eu de chance dans ma vie, j’ai perdu toute ma famille et j’ai du vivre seule avec mo chagrin…. Enfin j’ai réussi à surmonter ces malheurs et tente de faire de mon mieux pour venger leurs morts….. Oui je sais que ça ne les fera pas revenir mais si nous réussissons à détruire Voldemort, il n’y aura plus de mort et tout le monde pourra enfin vivre heureux….

La jeune femme voulait qu’il sache ce qu’il lui était arrivé et pourquoi elle était si morose, à présent il était au courant de tout et elle savait qu’elle pouvait compter sur lui pour la faire rire et lui faire oublier pour un temps ses ennuis.

Au bout de la semaine, Steph voulait faire une surprise à Hans, elle se leva en ce samedi matin et arriva devant le bungalow de Hans, elle frappa à la porte avec une main tout en tenant un panier dans l’autre, oui, elle avait prévu de prendre le petit déjeuner avec lui. Mais personne ne lui répondit, elle tenta de frapper plus fortement mais toujours rien. Alors elle posa sa main sur la clenche et la porte s’ouvrit sur un bordel pas possible, on aurai dit qu’une tornade était passé par là. Bon il devait être désordonné, c’était possible.
Laissant le panier au milieu de se fouillis, elle sortit et alla voir Ny’ala qui travaillait déjà au dispensaire, la jeune sorcière lui demanda si elle avait vu Hans quelque part, mais la réponse de la noire fit négative. Le docteur Tidiane annonça à Stéphanie que le jeune homme était en congé en ce jour, donc il avait du partir faire un tour. Bizarre, il ne lui avait rien dit. Bon puisqu’il n’était pas là et bien elle déjeunerait seule.

A la tombée de la nuit toujours personne en vu, Hans avait disparut c’était plutôt inhabituelle de sa part de partir sans rien dire à personne, la jeune femme retourna quand même au bungalow du jeune homme mais il n’était toujours pas rentré, elle sortit alors sa baguette magique et mit un peu d’ordre dans les affaires.

" Mais qu’avons-nous là ? "

Elle venait d’apercevoir des plumes, tendant l'oreille elle entendit des cotcotcotcot, c’était la pauvre Elke, elle était recroquevillée sur elle-même, comme si elle avait peur de quelque chose, Steph s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, si Hans était partie sans elle c’est qu’il s’était passé quelque chose. Ne pouvant pas ignorer la tension qui émanait de cet endroit, la jeune sorcière sortit sa baguette après avoir reposer la pauvre poule sur le sol et lança son patronus. Un magnifique cheval était apparut devant elle.

Cherche Hans, et demande lui ou il se trouve et si il va bien… Vas et dépêches–toi….

Voilà, elle sentait que Hans était en danger, mais pourquoi avoir autant attendu avant de lancer son patronus, espérons qu’il ne soit pas trop tard, elle ne supporterait pas un mort de plus, surtout si il s’agissait de Hans. Cet homme était son ami et elle était attachée à lui….

Ouvrant un œil puis l'autre, les refermant avec force, Hans jurait que la vie était une cochonnerie, ce matin là! Son crâne menaçait d'exploser et un malaise incertain lui retournait l'estomac. Il prit l'oreiller et le mit sur sa tête, même les discrets caquètements d'Elke lui semblaient des coups de marteau sur une enclume...Pourquoi diables avait il tellement bu la veille? Ça ne lui ressemblait pas du tout. Mais il fallait avouer qu'il s'était beaucoup amusé et que la conversation avec Stéphanie avait été très agréable. Bien sûr, avec tout ce qu'il avait ingurgité ce qui était étonnant est qu'il n'ait pas dansé sur la table ou fait un discours délirant...

Toc...Toc...

L'ange de la mort toquait il à la porte? Sûrement pas. ll n'avait qu'une gueule de bois monumentale...ça ne tue pas...du moins Hans voulait le croire.

Entrez...c'est ouvert!, gémit il, sans se relever.

À sa grande surprise, Stéphanie, pimpante et guillerette s'encadrait sur le seuil, tout sourires. Il se redressa sur un coude avec l'air d'un noyé secouru in extremis...c'est à dire, la totale misère! Avant qu'il eut placé un mot, pas qu'il eut trop envie de parler, elle s'était assise au bord de son lit et le considérait, juste un tout petit peu navrée avant de...lui sauter pratiquement dessus et l'embrasser. Hans pensa que ce n'était pas juste prendre des avantages avec un homme dans son état calamiteux mais, béni soit Dieu, elle en resta là, non sans donner une petite explication:

Je n’ai pas eu le loisir de te donner ton baiser d’anniversaire…C’est une tradition
chez nous…Voilà qui est fait, sinon je te conseille de boire ceci, c’est une potion contre la gueule de bois, tu te sentiras mieux dans quelques instants.

Ah, bon!? S'il n'avait pas mal compris, Steph était anglaise et d'après ses élémentaires connaissances de cultures étrangères les anglais n'était pas précisément connus par leur effusion! Sait on, elle avait peut être des ancêtres affectueux? Quoiqu'il en soit, il n'était, de toutes façons, pas en état de discuter avec qui que ce soit, le Dr. Krüger avala sans ciller la potion tendue. Elle avait dit vrai. Un petit moment plus tard, le monde arrêtait de valser, son estomac se calma et son mal au crâne s'enfuma...faisant place à une certaine gêne. Une fois dessoulé, Hans-Dieter reprenait ses vieilles coutumes et redevenait le timide de toute la vie...même si en y pensant bien, il se sentait plutôt à l'aise et en confiance avec la jeune femme.

Je vais aller me doucher et reprendre le travail...suis sûr que Thidiane nous attend tout réjoui.

Ça et la mettre à la porte équivalait au même...mais on n'était pas à ça près!

Pendant les jours qui suivirent on les vit souvent ensemble en dehors des heures de travail. Hans se doutait bien que les ragots allaient bon train mais s'en fichait pas mal. En toute évidence, Stéphanie n'était pas exactement ce qu'il avait pensé au début...une blonde un peu folle en quête d'aventures mais au contraire une jeune femme solitaire qui avait pas mal de motifs pour ne pas être trop gaie. Un soir, alors qu'ils regardaient les étoiles, elle lui avait raconté ses malheurs. Hans avait écouté, religieusement, sans interrompre, une histoire terrible de mort et solitude qui finit par lui serrer le cœur.

La perte de ses parents puis celle de ses frères en luttant contre un tel nommé Voldemort, avait été un coup très dur à encaisser pour une femme comme elle. Cela l'aurait été pour n'importe qui mais là, Hans découvrait cette âme douloureusement sensible et éprouvée et devinait que survivre dans un milieu si hostile avait demandé d'elle une force de caractère et volonté, qu'il n'eut pas soupçonné au premier abord.

Tu vois je n’ai jamais eu de chance dans ma vie, j’ai perdu toute ma famille et j’ai dû vivre seule avec mon chagrin…

Il se racla la gorge, sachant qu'on attendait de lui qu'il dise quelque chose de judicieux ou pour le moins, qu'il exprime sa sympathie.

Je suis sincèrement désolé par tout cela, Stéphanie. Non, tu n'as pas eu une vie facile, mais tu es une femme de trempe. Parfois, même si tout le monde semble penser le contraire, le bonheur ne se trouve pas dans les autres...mais au fond de soi même. Perdre ceux que tu aimais a été sans doute une épreuve atroce mais tu es là...tu es bien vivante et pleine de courage. Je te vois tous les jours affronter la misère des autres et essayer de la soulager, sans avoir froid aux yeux...c'est ta façon de contrecarrer ton chagrin.

N'étant pas un génie d'éloquence Hans jugea en avoir dit assez et passa plutôt à bavarder de tout et de rien dans l'espoir de lui faire oublier ses peines, ce qui réussit assez bien puisque au bout d'un moment ils riaient tous les deux.

Après une semaine de travail exténuant, Hans-Dieter vit arriver le samedi avec évident plaisir. Il avait un jour libre, aprêment disputé à son tyrannique boss et se disposait à en jouir pleinement...pour commencer, en faisant paresseusement la grasse matinée. Mais souvent les meilleures intentions du monde ont souvent de grands détracteurs.

Il rêvassait en contemplant le plafond lorsque, tout à coup, le calme imprenable de ce samedi matin se vit troublé par la fracassante entrée en scène de cinq noirs bien baraqués, qui non contents de pratiquement défoncer sa porte se ruèrent sur lui sans donner d'explications, l'assommèrent proprement et repartirent en l'emportant baillonné et ligoté comme un saucisson.

Reprendre ses esprits et tirer des conclusions ne furent qu'un pour Hans. Il ne fallait pas être un expert pour deviner que sa situation était du genre précaire et hasardeuse. On l'avait enlevé...quoi sinon? Pourquoi? La bonne question, sauf qu'il n'y avait pas à qui la poser...pour le moment! Par la suite, il déplora avoir rencontré un interlocuteur disposé à lui répondre.

Mubuto N'gué n'était pas le genre de type, facile à vivre et sympatoche avec lequel partager une petite bière froide à l'ombre. Grand comme une armoire à glaces , regard perçant et... maléfique? , le grand Boss de la tribu X (on sait pas laquelle c'était!) considéra Hans avec la même aménité d'un éléphant à point d'écrabouiller un crapaud.

Tu es docteur, homme blanc. Tu vas guérir ma fille et après tu vas l'épouser.

Ah bon...

Juste le genre de réponse édifiante qu'on attend en une situation pareille. Il avait sû de pères désireux de marier leurs filles mais celui là dépassait les limites de la morale et la bienséance.

Euh...écoutez, monsieur...je suis prêt à soigner votre fille...mais quand même, l'épouser...on ne se connait même pas!

Pauvre argument qui ne fit pas le poids. Soit, il pouvait comprendre qu'un homme comme celui là veuille élargir son cercle de connaissances et aurait pensé...allez savoir! qu'avoir une européen dans la famille, médecin de surcroit, serait une bonne façon de briller en société...mais de là qu'il accepte...

*Pense...pense!*

On sait bien que les bonnes idées ne viennent jamais quand on en a besoin! Deuxième acte du drame...arrivée de la "fiancée" potentielle. Une gentille fille, pensa Hans, qui ne voulait pas jouer les difficiles...elle boitait un peu, mais pas de quoi en faire un plat. Il lui manquait deux dents, mais ce n'était pas impossible à arranger...elle mesurait au moins 1.85. Là, à moins de lui scier les tibias il ne voyait pas comment la réduire à des dimensions convenables. Bien sûr, les 130 kg qu'elle devait peser pourraient s'alléger avec un régime sain et un peu de sport...mais Hans ne tenait pas du tout à être part de l'entrainement!

Voici Mu'mula, ta future épouse!

Radical, le Boss! Idée de génie dans le crâne surchauffé du toubib.

Mais...euh...peux pas me marier, chef...désolé...j'ai déjà une femme et cinq enfants!

Tu mens!

Pourquoi mentirais je!? *À part pour sauver ma peau, bien sûr!*

Mu'mula éclata en sanglots ravageurs, à en faire trembler les parois de la hutte. Hans s'emmura dans une indifférence obstinée, prit son air "homme blanc outragé à la limite" et attendit...

Mubuto N'Gué ému par le chagrin inconsolable de sa fille adorée choisit de quitter les lieux avec elle, non sans promettre de revenir lui régler son compte...à Hans.

*Fine façon de finir tes jours...*

Il était là à repasser sa vie quand soudain l'apparition..tout à fait inespérée d'une cheval argenté faillit le faire hurler...mais voilà que la noble brute parlait...on aurait tout vu!...avec la voix de Stéphanie. Elle voulait savoir où il se trouvait et s'il allait bien. Hans devint, ad hoc, fan N°1 de la sorcellerie et les sorciers! à toute vitesse, il dit à l'équidé ce qu'il savait et surtout quelle était sa situation personnelle. Steph saurait bien comprendre...pourvu qu'elle trouve cinq bambins pouvant passer pour siens!

Priant, croisant les doigts...que faire de plus? Hans attendit...son salut ou sa perte!

Au bout d’une vingtaine de minutes, le patronus revint vers sa maîtresse lui dévoilant que Hans allait bien mais qu’il était dans une situation délicate. Le jeune homme avait était enlevé par un chef de tribu qui souhaitait qu’il soigne sa fille, mais ce que Steph entendu ensuite la fit presque tomber par terre, le chef voulait que Hans épouse sa fille et ça il ne le voulait pas, alors il avait dit un mensonge au chef en lui déclarant qu’il était marié et avait cinq enfants. La jeune sorcière vit le cheval disparaître, il fallait qu’elle fasse quelque chose, elle ne pouvait pas laisser le médecin se débrouiller seul, alors comme une furie, elle sortit du bungalow en courant vers le dispensaire, elle devait trouver Lev.
Le voyant juste devant sa jeep, elle l’interpela.

Lev, j’ai un grand service à te demander… Voilà, le docteur Krüger a été enlevé par un certain Mubuto N'gué, il faut aller le délivrer de suite mais avant il faut que je trouve cinq jeunes enfants blancs… Ne me demande pas pourquoi c’est juste crucial.

Le grand noir la concidera un instant avant de comprendre ce qu’il ce passait.

Pas de temps à perdre, je prépare la jeep et nous partons sur le champ…. Pour ce qui est des marmots blancs, je connais des fermiers pas loin d’ici qui en ont en pagailles…

Lev n’en dit pas plus, mais n’en pensait pas moins, la jeune femme grimpa dans le véhicule qui démarra en trombe, le noir lui expliqua qu’il connaissait bien le chef de ce village e qu’il fallait agir vite, car si Hans ne se pliait pas à ses volontés, Mubuto pourrait l’aplatir comme une crêpe sans la moindre hésitation. Avant d’aller retrouver le médecin, il fallait tout d’abord récupérer les bambins, arrivés à la ferme, la jeune sorcière frappa à la porte et se retrouva nez à nez avec une belle femme blonde, parfait les enfants devaient être aussi blonds ce qui serait plus évident face au chef.

Bonjour madame, excusez-moi de vous déranger mais j’ai besoin que vous me prêtiez cinq de vos enfants ?

Tournant comme une automate, la femme cria cinq noms. Parfait, heureusement que Steph était une sorcière et un petit sortilège informulé plus tard, les enfants, trois filles et deux garçons montèrent à bord de la jeep qui se dirigea vers le village où Hans était prisonnier.
Presque une heure de route plus tard dans la nuit noire, on pouvait apercevoir des feux de camps, ils y étaient enfin, ne pouvant plus attendre plus longtemps, Steph sauta du véhicule il fallait qu’elle trouve ce chef pour lui dire ce qu’elle pensait de ses façons pas très orthodoxes il faut bien le dire. Lev tenta de l’arrêter mais rien ni fait, elle était bien décidé à retrouver Hans et à le ramener avec elle au campement.
Assis devant un grand feu, toute la tribu discutait, au milieu de tout ce monde, Steph vit un homme blanc, vêtu d’une grande robe rouge les mains liés dans le dos. C’était Hans, la jeune femme à ses côtés était grande noire et un peu enrobé, elle était habillée tout de blanc. Il s’agissait d’une cérémonie de mariage, il était temps que les sauveurs arrivent.
S’approchant un peu plus prêt, la blonde entendit un mot prononcé par la future épouse « oui », il fallait intervenir maintenant.

Courant vers Hans elle le releva et se blottit contre lui avant de prendre procession de sa bouche.

Mon amour, je suis si heureuse de te retrouver….. Les enfants étaient inquiets et moi aussi, tu nous as fais une sacrée peur…..

Se tournant enfin vers Mubuto, Stéphanie le regarda dans les yeux sans ciller.

Ce jeune homme est MON époux et il ne va pas se marier avec votre fille, il a déjà une famille, alors libérez-le ou vous aurez affaire à moi….

Le chef partit dans un grand rire, il devait se demander ce qu’une pauvre petite femme comme elle pouvait bien lui faire comme misère.

Vous, pas femme du docteur, et enfants pas les vôtres, moi les connaitre !!!

Mince, son plan était tombé à l’eau, il fallait trouver autre chose, sinon le pauvre Hans allait finir sa vie ici en compagnie de cette mocheté, Steph ne pouvait se résoudre à cette situation.

Tradition chez nous, pour avoir homme, il faut se battre à mains nues.

Quoi ? Mais que disait ce fou, Steph devait se battre avec cette fille, mais elle allait se faire écraser, à moins de lui lancer un sort avant de commencer le combat. Regardant Hans, elle ne put déceler rien dans son regard, il était aussi choqué qu’elle, mais elle n’avait pas dit son dernier mot.

D’accord, je vais me battre avec votre fille pour Hans, et celle qui gagne remportera l’homme…

Les enfants et Lev étaient descendus de la jeep et assistaient sans rien comprendre à ce qui se déroulait. Steph se tourna vers le noir.

Ramène les enfants à leurs parents, je ramènerai Hans sain et sauf…

Ne disant un mot, il obéit et repartit. Hans ne voulait pas que la jeune femme fasse une chose pareil, mais quand elle décidait quelque chose elle s’y tenait et rien ni personne ne l’empêcherait de mettre la trempe de sa vie à la grande noire.

Le chef de la tribu jugea que le combat aurait lieu une heure plus tard le temps que les concurrentes se préparent. Hans avait eu le droit de parler avec la jeune blonde et il n’était pas de son avis, il lui indiqua qu’elle était sorcière et qu’avec un sortilège, ils pouvaient s’en sortirent aussi bien.

Je n’ai pas peur de cette femme, et je ne veux pas me dérober…. Une fois que je l’aurai mise à terre, nous partirons… je te le promets.

L’heure était venue, sortant de la hutte, Steph lança un sort à l’assemblée et son adversaire, bien sûr ce n’était pas très équitable mais il fallait bien qu’elle gagne. Un bon sort de confusion ferait l’affaire.

Tous le monde était en place et Hans avait été détaché et devait se tenir tranquille pendant le combat, il ne devait pas intervenir.
Se plaçant devant son adversaire, la sorcière se demanda si son sort avait fonctionné car une lutte à mains nues contre une femme de plus de 130 kilos n’était pas à son avantage.
Les deux femmes se mirent à tourner en rond, la fille du chef regardait partout sauf dans la direction de Steph ce qui était une bonne chose et si la jeune femme se souvenait bien des cours de full contact qu’elle avait prit des années auparavant, elle savait qu’elle pouvait se défendre.

La bataille fut rude, les deux femmes avaient prit chacune beaucoup de coups, mais le vainqueur sans conteste était Steph, elle avait réussit à faire une prise de sommeil à la grande noire qui s’était écroulé sur le sol, dormant comme une enfant.

Et bien voilà…. J’ai gagné, alors j’ai le droit d’emporter avec moi le docteur….

Prenant Hans par la main, elle était sur le point de partir dans la nuit mais le chef la retint par le bras.

Vous brave femme blanche, acceptez mes excuses ?

Oui j’accepte, mais il faut aussi vous excuser auprès du docteur.

Enfin tout était fini, les deux amis allaient pouvoir retourner au campement et ils auraient bien des fous rire en repensant à tout ce qui venait de ce passé…

Quelle joie d’avoir sortit Hans de cet enfer, si la blonde n’était pas venue à son secours il aurait été marié avec une femme noire au fin fond de l’Afrique. Steph se félicita intérieurement d’avoir été si courageuse, elle ne se défilait pas devant le danger quand ses amis avaient besoin d’elle, et là Hans en avait bien besoin. Après avoir quitté le village, les deux jeunes gens transplanèrent près du campement.

Merci, Stéphanie...sans toi, je serais dans un drôle de pétrin à l'heure qu'il est...tu as été très courageuse...je...je n'ai...pas de mots pour te remercier...

Elle entendait comme dans un brouillard ce qu’il venait de lui dire, elle était dans un état second, ses blessures sur son visage la faisait souffrir ainsi que les plaies sur ses bars et ses jambes. La jeune femme allait avoir besoin d’une bonne potion et d’un bon sortilège pour être de nouveau en forme.

Là, je vais aller...me doucher, prendre deux aspirines et essayer de dormir...

Dormir c’est le seul mot que Steph avait réussit à entendre, oh qu’elle avait besoin de repos elle aussi et en plus son ventre lui faisait très mal, espérant qu’elle n’avait rien à cet endroit, elle sentit à peine la bise qu’il lui fit sur chaque joue. Se quittant ainsi, la jeune blonde marcha avec difficulté vers son bungalow où elle allait trouver tout ce qui lui fallait, mais malheureusement à peine la porte ouverte elle s’écroula sur le sol, évanouie.

Une lumière très persistante passait devant les yeux de Stéphanie, même si ses paupières étaient closes, elle savait que quelqu’un l’examinait. Entendant une voix comme si elle était à des kilomètres, elle tenta tant bien que mal à ouvrir les yeux et vit pencher sur elle un homme, du moins c’est ce qu’elle perçut car avec son corps endolorit elle ne savait même pas où elle se trouvait et qui était là devant elle. Ses yeux se refermèrent pendant au moins une semaine, enfin c’est le temps qu’elle avait pensé avoir passé à dormir.

« Quel cauchemar !! »

C’est ce que venait de se dire Steph en se réveillant ce jour là, les yeux grand ouvert elle regardait le plafond blanc, mais son bungalow avait le plafond bleu et non blanc, bizarre. La jeune femme se redressa et s’aperçut qu’elle n’était pas dans son lit et qu’un bandage entourait son poignet et qu’elle n’arrivait pas à bouger, l’endroit était clair et un rideau l’isolé. Elle était couché dans un lit du dispensaire, mais que faisait-elle là, elle n’en avait aucunes idées, la seule chose qu’elle se souvenait c’était son cauchemar dans lequel elle s’était battue avec une grande et grosse femme noire pour sauver Hans, mais voyant dans l’état qu’elle était et bien ce n’était pas un rêve, non c’était bien la réalité.
Alors pourquoi était-elle ici et non chez elle ? La potion, oui c’est ça elle n’avait pas eu le temps de prendre le breuvage et s’était évanouie à l’entrée de son bungalow, mais comment alors était-elle arrivée là ? La seule option c’est que quelqu’un l’avait découverte et mené ici.
Des bruit de pas la fit sortir de sa réflexion et le rideau se tira sur le visage de Hans, il avait l’air inquiet, mais en voyant la jeune sorcière assise sur le lit et un sourire aux lèvres, son visage changea d’expression, il avait à présent l’air beaucoup plus serein. Il la fit se recoucher et l’examina avec minutie, et lui demanda comment elle se sentait.

Bien, merci….. Du moins je me sens encore un peu barbouillée, mais sinon je n’ai mal nul part, je t’assure… Par contre je meurs de faim….

Un plateau repas dans les mains, Hans lui raconta ce qu’il s’était passé et pourquoi elle était ici tout en mangeant avec elle. Et bien heureusement que le médecin était intervenu à temps sinon, elle ne serait plus là.
Il lui expliqua avec calme qu’il avait dût l’opéré en urgence de l’appendicite et que ça n’avait rien à voir avec son combat mais qu’elle avait eu une grande chance.
Steph se pencha vers le jeune homme et lui posa un léger baiser sur la joue.

Je viens déjà de te remercier, alors je ne vais pas m’épancher plus longtemps, mais sache que tu as toute ma gratitude et mon amitié….

Ce serait inconvenant qu’elle lui fasse un baiser sur les lèvres alors elle passa juste ses doigts sur sa joue et dans ses cheveux qui étaient soit dit en passant très doux... Elle appréciait de plus en plus Hans et se sentait en confiance avec lui, comme si quelque chose passait entre eux ...

Toujours enroulé dans sa serviette de bain, Hans fit de l’humour sur la maladresse de la jeune femme qui avait brulé pour de bon ses vêtements, il ne lui en voulait pas du tout, et même si c’était le cas, il n’en dit rien.

Je suis assez énervant...ce doit être ça...la plupart des filles que je connais sont de cet avis. Mais enfin...faudra que j'aille chez moi passer quelque chose de plus habillé...t'en fais pas j'enfilerai un ciré pour revenir...comme ça...pas de problème avec le pressing!

Elle n‘était pas du tout de cet avis, au contraire elle le trouvait intimidant, car elle n’arrivait à garder les idées en places des qu’il était là. Et puis il savait aussi la faire rire et on ne peut pas dire qu’ils s’ennuyaient ensemble, à chaque fois qu’ils pensaient être un peu tranquille un évènement inattendu se pointait.

J'ai, moi aussi, envie de t'embrasser...

La jeune sorcière fut un peu étonnée d’entendre ces paroles provenir de la bouche de Hans et elle fut encore plus sans voix quand il l’attira vers lui pour l’enlacer doucement et poser ses lèvres sur les siennes. Elle n’en revenait pas, c’était u baiser très doux, sans brutalité, alors elle passa ses bras autour de son buste et posa ses mains sur son dos nu. Elle ne voulait pas aller trop vite, ses expériences passées avaient été de vrais fiascos et elle ne pouvait pas se permettre d’être une nouvelle fois malheureuse….. Il devait sans doute en être autant pour lui car il la regarda dans les yeux tout en parlant d’une voix douce.

Je suis content que tu fasses de temps en temps des bêtises...comme ça je ne serai pas le seul à en faire...on partage l'exclusivité, ça te dit?

Pour toute réponse elle rougit et posa ses lèvres sur le siennes juste un instant pour qu’il comprenne qu’elle d’accord. Se défaisant de son étreinte, elle posa les yeux sur les habilles en lambeaux et les prit dans la main, mais avant de faire ce qui lui semblait le mieux, elle se tourna vers Hans.

Je peux les remettre en état….. Et comme ça tu pourras tu vêtir…. Oh ce n’est pas que tu n’es pas craquant comme ça, elle le regarda de la tête au pied, mais je ne veux pas que tu attrape froid…. " Et je veux garder les idées clair. "

Levant sa baguette, Steph dit d’une voix haute et forte « Reparo » et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le tee-shirt ainsi que le pantalon de jeune médecin était comme neuf, elle les lui tendit pour qui puisse à nouveau se rhabiller.
Deux minutes plus tard, il sortit propre comme un sous neuf, elle le détailla du regard en se disant que comme il pleuvait dehors et qu’il n’y avait rien à faire elle pourrait sans doute l’inviter à dîner et comme cela ils pourraient mieux se connaitre.

Dis-moi, as-tu dîné ?..... Et bien alors, tu vas rester ici, je vais préparer un bon steak d’antilope avec des pommes de terre.

La préparation du repas se fit très vite et Hans avait préparé la table, au bout d’un petit quart d’heure ils étaient installés devant leurs assiettes respectives et se regardaient sans rien dire, puis c’est Steph qui entama la conversation.

Je ne connais rien de toi….. Ta couleur préféré c’est quoi ? Et le plat que tu aime le plus ? Tu préfère le chocolat ou le caramel ?...... Oh excuses-moi de te poser toutes ces questions….

Elle planta sa fourchette dans une pomme de terre mais ne mangea pas, elle attendait qu’il lui réponde, mais ce qu’elle voulait savoir c’est si il avait été aussi malchanceux qu’elle en amour, elle hésita un instant puis prit son courage à deux mains et le lui demanda…

Et avec les femmes, tu t’en sors comment ?.... Je veux dire as-tu eu de mauvaise expériences ?
Moi oui…. Il y a un peu plus d’un an je devais me marier avec un sorcier, mais la vie en a décidé autrement et il est mort…. A chaque fois que je m’attache à quelqu’un… Et bien cette personne périt ou bien il me laisse tomber, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ma vie est ainsi que je n’ai pas le droit au bonheur…. Et parfois même je me demande si ça vaut le coup de vivre ?

Quelques larmes coulèrent de ses yeux, mais elle les chassa d’un coup, elle ne voulait pas montrer ses faiblesses, mais vider son sac était aussi une bonne chose, Hans avait dût entendre pire comme histoire vu qu’il était médecin et que les gens se confiait beaucoup aux étranger.

Seigneur...c'était le déluge, ça! Cela faisait presque une semaine qu'il pleuvait sans discontinuer. On vivait dans un vrai bourbier et la moitié du monde était enrhumé. Hans avait passé la matinée à distribuer des aspirines et du sirop contre la toux. Rien de grave ni trop contraignant, même si Thidiane s'y prênait comme s'ils avaient à affronter la pandémie du siècle.

Pas de quoi se faire tant de souci, Doc...il ne s'agit que d'un rhume courant!

Le docteur Lazare Thidiane lui avait lancé un regard furibond et Hans, faute de mieux, avait continué à faire placidement son travail. Stéphanie s'occupait d'un groupe d'enfants, non loin de là, leur enseignant les rudiments de l'emploi des mouchoirs rejetables, les gamins semblaient beaucoup s'amuser...demain on aurait un joli tas à ramasser!

La matinée aurait été comme toutes les autres si une femme en pleurs n'avait fait son apparition. Sa fille avait été emportée par le torrent. Stéphanie ne se laissa pas répéter l'histoire et prit les choses en main, à sa façon...Bonne vieille magie opérant, sans se soucier du fait qu'il fut présent elle envoya son patronus, c'est le nom qu'elle donna à cette apparition lumineuse en forme de cheval, à la recherche de la petite disparue.

J'ai beau savoir que ça existe ...ça m 'estomaque à chaque coup!

Je sais, je ne devrais pas faire de magie, mais c’est la seule solution pour retrouver au plus vite la petite…. Et je vais la retrouver..

Il n'en avait pas le moindre doute mais quand peu après le patronus revint et elle s'évapora, il ne put retenir un sursaut, mais fit ce qu'elle lui avait indiqué et alla chercher Taylor pour lui dire de mettre en mouvement une escouade de secours...faudrait trouver une bonne histoire à raconter, parce que dire qu'un cheval argenté avait soufflé la solution à l'anglaise, ça ne marchait pas à moins de vouloir s'agencer un séjour à l'asile du coin.

La situation pressant personne ne songea à lui poser des questions et on se mit rapidement en route. Ils trouvèrent la petite fille sur la berge, tremblant comme une feuille, en larmes mais parfaitement vivante. Elle leur raconta que la femme qui l'avait sortie de la rivière et mise en sûreté avait disparu emportée par la boue...

Hans sentit un frisson d'horreur lui courir l'échine...la coulée de boue finissait dans les eaux turbulentes et...

Elle est là!!!

Il venait, en effet, d'apercevoir la tête blonde émerger des flots brunâtres, avant que Taylor ou quiconque songe à intervenir, il ôtait sa veste et ses bottes en caoutchouc avant de plonger. Le courant était très fort mais Hans avait toujours été un bon nageur et ne tarda pas trop à la rejoindre alors qu'elle coulait de nouveau. Il parvint à l'agripper par les cheveux, ce n'était sûrement pas la façon la plus douce de s'y prendre mais le moment se prêtait mal à ce genre de considérations, l'essentiel était tenir sa tête hors de l'eau...

Allez, ma belle, pas le moment de flancher...respire un bon coup!

Elle lui adressa un regard désespéré à la fois que plein de gratitude et il entreprit de la remorquer vers la berge où les autres s'affairaient à leur lancer une corde. Au troisième essai, le Dr. Krüger parvint à s'en saisir . Sans lâcher sa prise, Hans se laissa tracter vers la rive...Taylor, l'eau jusqu'à la taille vint lui prêter main forte et prenant Stéphanie dans ses bras la sortit de l'eau.

Personne ne vit le tronc charrié par les flots, fonçant vers la berge à une vitesse sauvage...Le coup l'atteignit au dos, le faisant lâcher la corde...Brisé par une douleur mortelle, Hans ne put rien faire pour éviter que le courant l'emporte...

Un instant de conscience pour réaliser que Taylor le portait...Où? Pourquoi?...Il entrevit, comme en songes le visage de Stéphanie ravagé de larmes...puis le néant l'emporta de nouveau.

Lazare Thidiane était penché sur lui et le contemplait d'un air angoissé.

Enfin, Dr. Krüger...il était déjà temps!

Temps?, question stupide mais nécessaire, que s'est il passé?

Vous avez failli vous noyer!

Ça, Hans avait du mal à le croire mais Thidiane, pour changer, se montrait avare de détails.

Le courant était terrible. Stéphanie va bien?

Elle se porte comme un charme...mais vous...comment vous sentez vous?

Comme si ça pouvait l'intéresser? Thidiane démontrait, normalement, autant d'intérêt pour sa santé comme pour celles des habitants du poulailler mais enfin...puisqu'on en était là.

Sais pas trop...étourdi. J'ai pris un coup sur la tête?

Sa tête devait se porter assez bien puisqu'il était encore capable de dire n'importe quoi, il leva ses bras, là tout allait bien mais au moment de vouloir bouger ses jambes, Hans connut la panique...c'était comme si elles ne lui appartenaient pas. Pour plus qu'il s'efforça elles ne bougèrent pas d'un millimètre.

Doc...

Il ne fut pas conscient d'avoir hurlé. Deux secondes plus tard Ny'ala fit son apparition suivie de prés par Stéphanie. Thidiane, lui, le regarda, bouleversé.

Que...se passe t'il? Je ne sens plus mes jambes!!!

On le mit au courant de l'accident, la rencontre brutale avec cette épave flottante. Hans n'était pas de ceux qui se laissaient aller à la panique, mais là , l'air semblait lui manquer et une folle envie de se mettre à hurler le prit...Ny'ala lui injecta quelque chose et un instant aprés tout sembla se dissoudre dans le flou. Il sentit qu'on prenait sa main et il s'accrocha à cette dernière sensation rassurante...Stéphanie, penchée sur lui murmurait quelque chose qu'il ne parvint plus à entendre...