L’Italie était tellement ensoleillée, tellement pleine de vie, de bonne humeur et de milliers de plaisirs. Dire que seulement à quelques centaines de kilomètres de là, se trouvait le pays le plus nuageux et pluvieux sur Terre, cela revenait preste au sarcasme pourtant cela état vrai. Si les paysages italiens brillaient sous la douce chaleur du soleil et que l’air s’emplissait des parfums émanant des vignobles et des oliviers, en Angleterre, le moindre centimètre se retrouvait ensevelit sous les flaques d’eau. Il fallait être sois carrément fou ou dépressif pour vouloir rester dans un tel pays, où le soleil ne pointe son nez qu’une fois par année et encore, lorsque cela arrive, les gens n’ont guère le temps de le remarquer avant que les nuages ne reprennent leur part de ciel, masquant tout le bleu clair et pur dont les Anglais ne peuvent que rêver, n’ayant que trop rarement l’opportunité de le voir pour se dire que ce ciel bleu est bel et bien réel. Les femmes de ce pays remerciaient presque chaque jour les créateurs de mode d’avoir songé à commercialiser les souliers à talons hauts. Imaginez, un instant si toutes les femmes de ce pays de brume et de pluie se retrouvaient avec les pantalons et les jupes longues trempés par l’eau sale et boueuse des trottoirs, rues et caniveaux. Les décharges se remplieraient rapidement de pantalons irrécupérables! Véritable chaos écologique en somme! Mais voilà, heureusement, il y avait songé, emplissant la ville du bruit des talons hauts martelant fortement le sol de pierre. D’ailleurs, en ce moment même, on entendait ce bruit répétitif dans les allées du chemin de traverse. Les yeux verts de la jeune italo-anglaise se promenaient sur les mêmes vitrines de magasins. Elle les connaissait par cœur, le moindre craquèlement de peinture, la moindre pierre créant le pavé du chemin de traverse. Déjà vingt ans qu’elle allait et venait dans cette rue. Un sac pendant à son bras droit, elle se frayait un chemin entre les marchands itinérants et les acheteurs. Elle commen¸ait à en avoir vraiment marre de Londres. Néanmoins, elle devait demeurer ici pour rester près du Lord et continuer de récolter des informations sur les Aurors. Elle jeta un regard vers le ciel sombre.

*Oh, et puis, pourquoi pas!*

Elle disparut de la circulation dense pour apparaître sur le toit d’une petite boutique, ses pieds vacillant dans le vide, ses escarpins restants ancrés à ses pieds. Elle jeta un coup d’œil vers le bas, voyant la foule se promener comme si de rien était. Néanmoins, une têt qu’elle reconnaitrait entre mille ressortir peu à peu de la masse. Gabriella ne put s’en empêcher et lui lança un petit caillou qui trainait par là… Un peu sauvage, peut-être mais bon, il était fait fort non?