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| Les aléas du hasard... (fe) | |
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| Sujet: Les aléas du hasard... (fe) Dim 15 Nov - 15:15 | |
| Elle l’avait voulu ainsi, et en subissait les conséquences. Une promesse était une promesse, ce fichu gosse, Alix le garderait. La vie avec Max, sa perpétuelle jalousie, son désir possessif la rendaient aussi malade que sa grossesse. Lasse de tout, affligée d’avoir dû tuer les clones, Miss Blackstorm plia bagages sans espoir de retour. Un chalet tout confort l’accueillit en Suisse. Pourquoi là-bas ? Simplement parce qu’elle en avait marre des climats trop chauds et trop secs. Habituée dès l’enfance à vivre dans l’humidité glaciale, la montagne ne pouvait que lui être salutaire. C’était sans compter avec la solitude… Certes sa douce panthère Sherkan meublait les longues soirées d’hiver. Connue au village sous le nom de Wallace, en souvenir du bon temps, Alix descendait rarement chez les moldus. Seul le ravitaillement l’obligeait à descendre de sa retraite. Rapidement, hélas, elle se rendit compte qu’être aussi isolée, dans un paysage magnifique mais enneigé à souhait, risquait de devenir dramatique en cas de pépin avec l’enfant. Tout était prévu pour accoucher dans la grande ville sauf que si elle se trouvait mal, la primipare risquerait sa peau et celle de l’enfant. La raison aurait voulu qu’elle se fasse assister d’une domestique locale ou déménager en ville. Seulement la future mère était toujours aussi bornée. Elle y parviendrait bien toute seule. C’est ce qu’elle pensa jusqu’au septième mois. Ecœurée par sa silhouette difforme ( genre spaghetti qui a avalé un petit pois) Mrs Wallace convint que les trajets au village devenaient trop pesants voire dangereux. Aussi commença-t-elle par se faire livrer à domicile. L’unique personne qu’elle voyait donc deux fois par semaine était un jeune gars pas très dégourdi, peu loquace mais inoffensif. Un jour une tempête de neige la coupa de tout. Plus de téléphone, la piste était impraticable. La sorcière s’en moquait. Elle ne manquerait de rien grâce à sa précieuse baguette. Si elle rêvassait sagement au coin du feu, au village on s’inquiétait de son sort. La « folle » enceinte était coincée là-haut, pour plusieurs jours, sûrement. Les braves villageois l’imaginaient sans chauffage, ni nourriture. L’approche des fêtes avait fait revenir chez lui un enfant du pays : Antoine Duvanel. Le fils du docteur local ne put s’empêcher d’entendre les rumeurs sur cette pauvre femme perdue dans la montagne. Rompu à tous les sports alpins depuis des années, ce jeune médecin courageux insista pour qu’on lui confie du ravitaillement qu’il porterait à la « folle ». Malgré l’insistance familiale lui défendant d’entreprendre cette expédition jugée suicidaire. Il se mit en route. Luttant contre les éléments déchaînés, il mit de nombreuses heures en raquettes avant d’arriver, presque congelé, au chalet d’Alix. Aux coups frappés à sa porte, la jeune femme sursauta, laissant choir le volume qu’elle étudiait. Elle se précipita pour ouvrir, voyant une sorte d’ours blanc pénétrer dans l’habitation en même temps qu’une bourrasque de paillettes glacées. D’abord, le cœur de Miss Blackstorm s’emballa quand elle contempla cette apparition.
Michael ? C’est toi ?
Mais elle dut vite déchanter quand l’homme ôta ses lunettes et son bonnet. La corpulence, l’allure l’avaient induite en erreur, son imagination aussi, sans doute. Revenue à la réalité, elle s’occupa vite du visiteur chancelant qu’elle guida vers la cheminée en l’aidant à se débarrasser de son équipement. Un café additionnée de rhum, un discret revigor à la clé, bientôt l’aventurier put décliner son identité et s’étonner :
Tous, au village, on vous croyait démunie de tout. Je m’attendais à devoir secourir une femme à demi morte de froid et affamée, au lieu de ça, c’est vous qui m’aidez…
Je suis navrée de l’embarras causé. Je l’avais dit à Pierre : je sais me débrouiller. La réserve de bois tiendra tout l’hiver et le congélateur fonctionne très bien avec le groupe électrogène.
Ils parlèrent, parlèrent longtemps. Dehors, la tempête faisait toujours rage.
Vous n’allez pas ressortir par ce temps, décréta Alix. Déjà venir était une folie. Vous resterez jusqu’à ce que ça cesse.
Duvanel ne protesta pas. Il aurait idiot de le faire. La jeune femme prit les provisions apportées avec tant de risques et leur prépara un très bon repas pendant lequel il fallut bien qu’elle livre un peu de sa vie.
Vous m’avez appelé Michael quand je suis arrivé. C’est le père du bébé ? Vous vous êtes disputés ? Je ne vois aucune photographie, nulle part.
Non, soupira-t-elle. Michael et moi ne sommes pas en froid. Il a sa vie, j’ai la mienne ; il n’est pas le père.
Elle n’allait pas lui déballer sa vie, quand même. Fine, elle fit dévier la conversation sur le jeune homme qui parla sans détour. Célibataire, 30 ans, Antoine vivait à la grande ville où il travaillait à l’hôpital. Au bout des trois jours qu’il dut rester au chalet, une sympathie naquit entre ceux-là. Alix fut assez triste de le lâcher dans la nature, elle avait été ravie de ces échanges qui avaient brisé la monotonie de sa routine.
Ne vous en faites pas pour moi ! Tout ira bien. Dans quelques mois, nous devrions nous revoir à la clinique.
Elle remarqua bien qu’il brûlait de dire autre chose qu’un banal au revoir. Elle ne l’y encouragea pas. La porte se ferma. Deux mois plus tard, les contractions la poussèrent à réclamer qu’on la conduise à l’hôpital. De très longues heures s’écoulèrent avant qu’enfin Tanit ne pointe son nez fripé. Libérée de son fardeau, Alix se montra ferme : elle refusa de voir l’enfant, le donnant aussitôt à l’adoption. Les jours suivant la poussèrent dans une profonde dépression. Alix ne s’alimentait plus, ne parlait plus, s’enfonçait lentement. Le docteur Duvanel poussa sa porte, effaré de la voir en si triste condition.
Alix ! Je rentre d’un séminaire aux Etats-Unis. Dès que j’ai appris que tu étais là, je n’ai pas voulu croire ce qu’on me disait. Tu as abandonné ta fille, et tu te laisses mourir ? Ce n’est pas l’Alix que j’ai connue, ça ! Reprends-toi !
A quoi bon ? L’homme que j’aime est inaccessible. Le père de l’enfant s’est marié… Je ne sers à rien. Tanit sera plus heureuse sans moi. Va-t-en, Antoine. Ça ne vaut pas le coup de s’intéresser à moi… Je porte malheur.
Fermant les yeux, elle ne vit rien de la rage rentrée du jeune médecin. Deux heures plus tard, on forçait à nouveau sa porte, sans doute pour rebrancher les perfusions qu’elle arrachait systématiquement entre deux réveils. Pourtant non, c’était à nouveau Antoine qui lui fourrait un paquet dans les bras :
C’est Tanit ! Je l’ai retrouvée sans trop de mal. Ses parents d’adoption l’ont ramenée à la clinique, elle dépérit à vue d’œil, refusant de s’alimenter comme sa cabocharde de mère !
Ce qui se passa à se moment émut profondément le médecin flanqué d’une infirmière. Une sorte d’aura lumineuse entoura la mère et l’enfant retrouvée. Alix déboutonna sa chemine de nuit, offrant un sein généreux au marmot qui s’en empara aussitôt. Des larmes… voir Alix pleurer était assez exceptionnel, Antoine l’ignorait mais en fut chamboulé. Grâce aux soins intensifs, la mère et la fille se portèrent rapidement beaucoup mieux. Plusieurs fois par jour, le fidèle ami venait aux nouvelles s’émerveillant des progrès de ces patientes particulières.
Je suppose que l’on doit déchirer les papiers d’abandon ? murmura-t-il pas trop sûr de lui. Les parents adoptifs s’impatientent…
J’ai commis plus d’une erreur dans ma vie. Je ne commettrai pas celle-ci. Que l’on essaye de me prendre Tanit…
La menace était tellement claire qu’elle fit rire Antoine. Il ne fut plus question d’abandon. Bientôt Alix reçut l’autorisation de rentrer avec son poupon. Ce qu’elle soupçonnait depuis un moment ne rata pas : Duvanel déclara sa passion. Aveux émouvants s’ils en étaient. Alix y coupa court :
Je t’aime bien, Antoine, je te dois beaucoup en plus mais non. Je ne t’épouserai pas. Je vais partir. Il serait raisonnable d’accepter, je sais, mais non. Tu mérites mieux que moi, sois-en sûr.
Le lendemain, elle pliait bagages emportant son plus cher trésor : sa fille.
Pourquoi avoir choisi les Bermudes comme nouvelle résidence ? Parce que Tanit ne s’épanouissait pas aussi bien que souhaité en Suisse. Un climat plus tempéré lui conviendrait mieux selon le pédiatre. Le besoin de s’écarter d’une tentation aidant, Miss Blackstorm prit l’avion. On était en mai. Quel coin reposant ! Un pavillon de riche, plage privée, que rêver de mieux… La petite fille poussa mieux qu’un champignon faisant le plaisir de sa mère exclusive. Sherkan avait adopté le bébé mieux que son propre enfant et le défendrait des crocs et griffes. Tout était bien. Sauf cette solitude épouvantable qui poussait la jeune mère à sortir dans les boutiques juste pour le plaisir de fréquenter des gens. Mrs Wallace prit pour habitude de passer tous les jours au grand magasin du coin. Se comporter en moldue ne la gênait pas. Même recluse, elle n’ignorait pas que les ragots pouvaient éveiller des soupçons, aussi se comportait-elle comme se le devait une mère nantie d’un rejeton en bas âge. Achats de petits pots, cargaison de couches, layette, elle faisait ses emplettes avec la régularité d’une montre suisse. La caissière devint vite une amie. Au point, qu’un jour, Alix osa :
Le patron m’engagerait, tu crois ? J’en ai marre de ne rien faire de mes dix doigts.
La gamine de 18 ans rigola :
Tu es folle, ce job n’est pas pour quelqu’un comme toi. J’ai vu comment tu t’y prenais avec les gens. Si j’étais toi, avec tes moyens, j’ouvrirais ou un hospice, ou un resto. A la limite, sois croupière au casino…
Idées à creuser. L’hôpital du coin l’avait déjà tentée mais le monde des carabins lui déplaisait. Un faux diplôme pourrait se trouver mais trop de rivalités hantaient ce milieu. Ouvrir un restaurant était très tentant… Se connaissant, Alix se voyait cependant mal en train de servir les clients. La cuisine et gestion la relégueraient dans son coin, or elle voulait voir du monde. Aussi choisit-elle la 3ème option. Le casino était un lieu magique. Elle fut admise rapidement en démontrant son habilité à distribuer les cartes, dépister les tricheurs et autres fraudeurs ou faire tourner la roulette. L’horaire lui convenait parfaitement : de 19h à minuit. Tanit ne souffrirait aucunement de son absence, un vieux couple voisin la prenant sous son aile ce temps-là. Pour s’amuser, se divertir, Alix fut servie. De soir en soir, voir s’affronter des gens de tous bords cherchant à décrocher la lune était plaisant. Jamais personne ne pourrait la suspecter de tricher.. Néanmoins, elle ne se gênait pas. Ce gros libidineux de ce soir avait une main trop chanceuse. Peut-être qu’un coup de pouce discret ferait s’effondrer sa fortune et ouvrir les yeux à la pâle créature contrainte de l’accompagner ?
23 , réclama le gars en sueur après sa sixième mise infructueuse.
La bille tourna, hésita et s’arrêta sur le 22…
Avec un sourire satisfait, Alix racla le tapis en distribuant les plaques aux rares gagnants. Puis, elle dut se raccrocher à la table quand elle vit celui qui remplaçait l’affreux.
Plus pâle, l’air d’une épave ambulante, elle l’aurait pourtant reconnu n’importe où. La panique l’investit. Malheureusement, son heure de prestation était loin d’être terminée. Sous son uniforme vert de croupière casquée, avec un peu de chance, vu son air distrait, Michael n’établirait pas le rapprochement. Elle lança la bille… |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Dim 15 Nov - 23:43 | |
| Quitter Alix à jamais et reprendre sa vie, le plus normalement possible, n'avait pas été tâche aisée mais l'amour de Victoria facilitait bien les choses. Jamais un reproche n'avait franchi ses lèvres tout autant qu'elle ne lui fit part de ses soupçons très bien fondés.
La vie était belle. Il était heureux ou du moins essayait de toutes ses forces de s'en convaincre. Victoria, adorable et amoureuse, s'épanouissait en beauté et ils rêvaient ensemble du moment où leur fils verrait le jour. Temps merveilleux où l'espoir et l'optimisme étaient de mise. Les jumeaux s'entendaient à la comme on peut, des vrais chien et chat, mais sans jamais départir de cette complicité unique qui les unissait si bien. Toujours prêts aux quatre cents coups, on ne savait jamais trop à quoi s'attendre d'eux. Sarah continuait, indéfectible dans son amour. Michael l'adorait mais parfois la trouvait un peu envahissante. Lucas, lui, penchait plus pour sa mère qu'il aimait avec un dévouement merveilleux. Désirée, angélique, faisait les délices de tous, surtout de son père qui orgueilleux comme un paon cherchait à guider ses premiers pas.
Et puis Kieran était né. Une naissance facile et rapide, sans aucun problème, assistée par Charlie, Victoria n'avait même pas eu le temps pour être amenée à l'hôpital et avait accouché tranquillement chez elle. Michael n'oublierait jamais l'éclat radieux de son regard en serrant pour la première fois le bébé dans ses bras. Qu'elle était belle! Dieu, comme il l'aimait! Le nouveau venu faisait honneur à tous les bébés du monde et était assez laid mais ce n'est pas cela qui avait empêché Michael de sentir une immense fierté face à ce minuscule être...si brun, fait un peu déroutant dans une famille où la blondeur primait mais Michael remit les pendules à l'heure en déclarant qu'il y avait quand même eu des bruns dans sa famille...son propre frère Simon était un bon exemple.
Au bout d'un mois, Kieran avait pris une allure tout à fait convenable et était un adorable bébé dont tout le monde en raffolait. Le seul hic à ces temps idylliques fut la visite des parents de Victoria mais en faisant des gentils efforts de diplomatie Michael s'en tira de façon plus qu'honorable. Il tint bon les quinze jours que dura l'intrusion et se sentit absolument soulagé quand les Standford retournèrent chez eux.
Ce matin là, Victoria lui mit Kieran dans les bras, l'embrassa câline et appela Sarah.
Nous allons un moment en ville! Toi, tu t'occupes du reste de la tribu, mon chéri.
C'est gentil ça! Ce ne serait pas mieux si c'est moi qui va en ville?
Elle avait ri en le taxant de commode et disant avoir aussi le droit de sortir de temps en temps voir du monde.
Et puis avec l'aide de Bikita, tu t'en tireras très bien. Sarah et moi allons dévaliser les boutiques... affaire de femmes!
Bon, j'espère que tu ne me ruineras pas...ne tarde pas trop et ne rends fou aucun homme avec ce sourire!
Son rire fusa, joyeux. Elle n'avait d'yeux que pour lui.
Je t'aime bien trop pour ça, mon amour!
Et elles étaient parties, toutes contentes à la perspective de passer une paire d'heures en exclusif tête à tête mère-fille.
Bikita était scotchée à la Television, Michael dut se charge, force grimaces, de changer son fils, corvée de laquelle il se serait,très volontiers, passé. On sonnait à la porte. Sans lâcher Kieran qui n'avait pas la moindre intention de dormir, il alla ouvrir.
L'officier Jerry Crane se tenait sur le seuil, l'air affreusement mal à l'aise. Le sourire qu'affichait Michael s'enfuma, un terrible pressentiment de désastre l'envahissant.
Que...se passe t'il, Jerry?
Je suis désolé, Michael...c'est terrible...euh...
Vic?...Il est arrivé quelque chose à Victoria!?
Une autre voiture se garait devant la maison, Robert Stockwell en descendit, suivi de près par sa femme.
Que...s'est il passé?, demanda t'il, d'une voix blanche.
Un accident...un...tragique accident...
Non! Ce n'est pas possible, Vic connait cette route par cœur...mais comment va t'elle? et Sarah?
Jerry Crane se tourna vers Robert et Charlie en quête d'appui, puis prenant son courage à deux mains débita sa triste nouvelle.
Elles sont mortes sur le coup, Michael...
Charlie arriva à temps pour prendre Kieran alors qu'il s'effondrait presque, en hurlant comme un fou, incapable d'assimiler cette vérité atroce.
Victoria était morte. Sarah était morte. L'univers de Michael s'écroulait à grand fracas. La maison s'emplit rapidement. Sa mère, Aylinna, arriva en compagnie de son mari. Justin et Nate ne tardèrent pas. Charlie avait pris l'affaire en main, mis Michael sous sédatifs et calmé Lucas, qui éperdu et sans rien comprendre, pleurait, inconsolable, dans un coin.
Les jours qui suivirent furent étranges. Michael abattu et hébété ne voulait pas encore croire à tant de malheur mais quand les parents de Victoria se présentèrent et firent part de leur désir d'emmener la dépouille de leur fille à Boston, il sombra dans une colère démente qui obligea Aylinna à lui envoyer un Stupefix avant qu'il n'étrangle son beau père. Charlie, plus pratique, préféra lui injecter un fort sédatif qui le mit rapidement hors d'état de nuire.
C'est ainsi que Victoria De Brent, née Standford trouva son dernier repos loin de celui qu'elle avait aimé au delà de tout. La petite Sarah, fut enterrée au caveau familial en Angleterre après des adieux déchirants de son père et de Lucas qui pleurait à s'en briser le cœur. Il avait, doux ange, compris qu'il ne reverrait jamais plus sa sœur ni sa mère, seul lui restait son père mais celui n'était pas en état de consoler quiconque.
Le voir vaquer comme âme en peine fut un supplice pour tous. Tout à son chagrin, Michael en arriva presque à oublier ses enfants. Il dormait mal, mangeait pire, encore heureux qu'il n'ait pas eu recours à la boisson pour noyer ses peines mais dépérissait á vue d'œil. Rien n'y faisait, ni les mots encourageants de Justin, ni les longues conversations avec son beau père ou les arguments de sa mère. Il semblait écouter mais en fait son esprit était ailleurs, accroché tenacement au souvenir de Vic, forgeant des rêves fous, d'illusions vaines...il l'avait perdue face au seul ennemi plus fort que son amour et jamais il n'aurait le sursis de lui dire une fois de plus combien il l'aimait.
Puis arriva le jour, où, sans préavis, Michael sembla reprendre conscience, émergeant de ce marasme insidieux qui l'engloutissait peu à peu. Il annonça , sans détours, à sa mère qu'il partait. Pas seul ni pour se lancer, elle l'avait pensé, dans une suite sans frein d'aventures sans lendemain. Ses enfants et lui devraient recommencer là où ils en étaient lors du départ de Vic. La vie continuait mais pour cela il s'imposa un changement de décor. Retourner à l'île, à ce bout de paradis qu'il avait partagé avec sa femme, était au delà de ses forces.
La maison était parfaite. Avec une vue imprenable sur l'océan, c'était quelque chose de laquelle il n'était pas prêt à s'en passer. Entourée d'assez de terrain comme pour garantir à Apache la liberté suffisante, il jouissait en outre des délices d'une plage privée et d'un embarcadère pour son voilier.
Pourquoi avoir choisi cet archipel un peu perdu au milieu de rien? Les Bermudes étaient certes un paradis fiscal, Michael n'avait que faire de ca, sa fortune reposait sûre dans une fiable banque suisse. S'isoler du monde avait été son idée première mais n'était pas seul, il avait trois enfants en bas àge de qui s'occuper et il ne pouvait pas les condamner à vivre en petits sauvages dans n'importe quel coin perdu, loin de la civilisation. Là, il s'assurait être le suffisamment loin du monde connu sans pour autant être dans un bled sans foi ni loi. Hamilton avait beau n'être qu'une petite ville aux airs placides et colorés, ce n'était pas moins un endroit plein d'intérêt, de gens sympathiques et une ambiance chaleureuse. On y trouvait tous le bénéfices de la vie moderne sans être pris dans le stress. Michael s'y sentait à l'aise, remontant peu à peu la pente de la dépression et quand celle ci reprenait le dessus, il allait faire un tour en mer, en solitaire dans le secret espoir de disparaitre dans ce triangle mystérieux si bien connu de tous.
Être jeune, pas mal de sa personne et riche par surcroit ouvrait bien de portes, être en plus nanti de trois chérubins adorables et d'une histoire de veuvage tragique, ne fit qu'amadouer encore plus les cœurs sensibles. Il ne manquait pas de voisines dévouées qui ne voulaient rien d'autre que l'aider mais il n'avait pas la tête à ça. La seule qui parvint à percer un peu son impénitente solitude fut Lady Marcia Grey, une adorable dame de 62 ans qui les adopta d'emblée, lui et sa petite tribu.
Il faut sortir, Michael...voir du monde, rester enfermé dans cette maison à broyer du noir ne donnera rien de bon...allez vous amuser un peu, il y a des endroits très agréables ...même un casino...
Oui, il y avait de tout pour s'amuser à Hamilton même si le cœur n'y était pas...Mis si gentiment à la porte de sa propre maison, Michael ne put que vaguer par là en essayant de reprendre un peu de goût à la vie mais il se sentait si vide, si seul, si misérable...
Jouer n'avait jamais été sa façon préférée de passer le temps mais en vue du maigre succès de cette dérisoire virée en solitaire, il finit par entrer au casino. Il flâna par là, ignorant les œillades intéressées de quelques femmes croisée en chemin et finit par prendre une place libre à la table de la Roulette.
22!, dit la croupier d'une voix un peu rauque qui lui ramena un souvenir lointain.
Sans s'occuper de personne, il poussa un petit tas de plaques sur le 7...
Rien ne va plus!
Il leva la tête et regarda la jeune femme qui dirigeait le jeu...
*Tu es pire que supposé, mon vieux...tu as des hallucinations!*
Mais au bout d'une minute à la dévisager comme si le reste du monde avait disparu, Michael De Brent dût bien admettre que la femme qui était face à lui, contre toute prévision rationnelle, était bel et bien...Alix Blackstorm.
Dernière édition par Michael De Brent le Ven 20 Nov - 0:43, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mer 18 Nov - 21:38 | |
| On dit que le hasard fait bien les choses? Ben là… C’était un fameux coup du sort. La dernière personne au monde qu’elle se soit attendue à croiser en ce bout du monde n’était autre que celui qui avait marqué sa vie à jamais : Michael de Brent. Ils avaient été ennemis jurés quand elle était mangemorte, ayant même participé à sa pose de marque. Déjà, à l'époque, Alix commençait à détester les méthodes du Mage Noir. Aussi s’était-elle arrangée pour que cette infamie ne soit plus active au bout d’un certain temps. Puis… Forcée de surveiller jour et nuit cet homme soustrait de force à sa famille, quelque chose d’étrange s’était produit. Chose à laquelle aucun des deux ne s’attendait : la passion. Folle, délirante, incroyablement intense… Tout baignait, sauf que Michael restait très épris de sa jeune épouse Victoria. La séparation fut brutale, suite à un accident en plein Berlin, à Noël. Héroïque, le jeune homme avait sauvé un enfant, et s’était fait renverser à sa place, en pleine rue. A l’hôpital où elle se désespérait sur l’état de son amant, la conclusion s’imposa. Puisque Michael réclamait Vic et pas à elle à ses côtés, elle s’était effacée. Le temps de punition imposé par Voldemort fut long et pénible. Volontairement, Alix avait avalé une potion de sa composition rayant le nom de De Brent de sa mémoire. Pourtant des traces subsistaient, des bribes de sensations perdues qu’elle regrettait sans pouvoir trouver de quoi il s’agissait. Un après-midi, une voiture emboutit un des platanes de son domaine. A son bord : Max Von Falkenberg. Il combla rapidement le vide laissé par Michael. Pour l’amour de Max, Alix renonça à sa condition de mangemorte et une série de voyages débuta pour brouiller les pistes. La vie des tourtereaux n’était pas facile. Leurs caractères différents se heurtaient souvent. Malgré ses évolutions en regard du monde et des gens, Miss Blackstorm conserva une certaine distance analytique. Max, lui, ne dévia pas d’un poil. Il resta un jaloux borné et exclusif. Il la voulait à lui autant de corps que d’esprit. Enceinte de ses œuvres, Alix fut contrainte de conserver l’enfant non désiré. Et il y eu un atterrissage forcé en Australie… Là aussi le hasard joua. Ne voilà-t-il pas qu’ils tombaient en pleines noces au milieu de sorciers qui, tous, la considéraient encore comme une mangemorte notoire ? Parmi eux se trouvait Michael ! Tous ses souvenirs affluèrent. La jeune femme put mettre un nom et un visage sur son unique amour. Un sacrifice de plus ? Personne ne se rendit compte des efforts qu’elle dut fournir pour échapper à la tentation de tout recommencer, de plaquer Max et filer avec son 1er amant. Mais Von Falkenberg aurait été malheureux et Victoria ne méritait pas un traitement pareil. La solution, Alix crut la trouver en fabriquant des clones parfaits. Elle et Michael se retrouvèrent tous les soirs tandis que leur « animateurs » dormaient. Ce jeu de double vie ne pouvait durer éternellement. Michael aussi était jaloux, exclusif comme Max. Ce dernier soupçonna vite quelque chose alors que De Brent lui reprochait d’aimer Max. La grossesse d’Alix la rendait faible, et tout le monde s’en moquait. Constamment tiraillée entre ses deux amours, elle choisit la seule solution raisonnable : se couper des deux. Et la voilà à nouveau confrontée avec Michael… La roulette ne tricha pas (ou oui ?)
7 Impair et manque.
Incapable de sourire, Alix distribua les gains des uns, rafla les pertes des autres sans lever un œil sur le visage grave et barbu non loin d’elle. Nouvelles mises, nouveaux gains :
*Je ne fais pourtant pas exprès… ça doit sortir de moi inconsciemment.*
Toujours aucun regard vers De Brent au bout de six parties gagnantes, seulement de simples commentaires impersonnels :
Monsieur a de la chance aujourd’hui ; Imitez-le donc, qui sait ?
Minuit sonna enfin ! D’un signe de tête et d’un sourire machinal, Alix salua la ronde, cédant la place à sa remplaçante. Pour la rejoindre, il faudrait courir très vite. S’enfonçant dans la foule des joueurs, Alix se fondit vers les vestiaires d’où elle transplana illico, sans se changer. Son ange dormait à poings fermés quand elle le récupéra chez les Galveston voisins qui s’inquiétèrent de sa mine effarouchée :
Que se passe-t-il, Alix ? Vous rentrez plus tôt sans avoir troqué votre uniforme… Un souci ?
Merci Mary, aucun souci. J’étais fatiguée, Tanit me manquait. A demain.
Le maxi-cosy sous le bras, elle gagna son pavillon à pas lents. Après avoir installé le bébé dans son berceau, la jeune femme prit une longue douche. Les idées lui tournaient le ciboulot.
*Hasard ? Fatalité ? Dois-je déménager vite fait ?*
Certes l’état de Michael n’était pas brillant. Avait-il un souci avec Victoria, les enfants ? Bien que curieuse, il était hors de question qu’elle s’en mêle. Leurs vies étaient séparées; désormais, à chacun son chemin. Après une nuit agitée, Miss Blackstorm n’en reprit pas moins ses habitudes. Changer Tanit, la baigner, nourrir puis balade à la plage. Quel temps splendide ! Passée la digue, Alix installa son parasol. Le landau bien orienté contre le vent, la jeune mère put se consacrer à la contemplation des vaguelettes moutonnant l’horizon. Rien de mieux pour se vider l’esprit. A cette heure matinale, rares étaient les préposés à la bronzette. Le souffle du vent, le doux ressac, les cris des oiseaux marins : conditions idéales à la paix. Sauf que… Des pleurs… Un gosse pleurait ! Le cherchant, Alix ne tarda pas à découvrir un garçonnet d’environ cinq ans qui braillait en regardant la mer. Torse nu, en short, il était tout seul… Aussi loin qu’elle puisse voir, Miss Blackstorm ne distingua âme qui vive.
*Miséricorde ! Que je sois damnée si ce n’est pas…*
Aucun doute ne l’habita, trop de similitudes existaient entre ce blondinet et son papa.
Lucas !, cria-t-elle en se levant vivement. Luca De Brent ! Que fais-tu ici, tout seul ?
L’enfant pleurait toujours. Force fut de le prendre par la main et l’amener près du landau. Sans doute que l’appellation de son patronyme complet le convainquit-il ? Il ne devait pas se souvenir d’elle. Elle, oui… Le plaid le couvrit, une limonade se versa.
Là, là ! Calme-toi, mon petit. Tu as marché et ne sais plus où sont tes parents ? On va les retrouver, ne t’inquiète pas.
Je veux ma maman, ma soeur…
Mais oui, on va les retrouver, et…
Crise de larmes supplémentaires :
Peux pas… elles sont au ciel.
La foudre l’aurait terrassée sur place, qu’Alix n’en aurait pas été plus stupéfaite. Devait-elle comprendre que la pauvre Vic et la fille aînée de Michael avaient péri ? Comment mettre en doute la parole du chérubin. Difficilement, elle articula :
Ton… ton papa n’est pas loin, je l’ai vu hier… On se connaît bien, tu sais. On va le retrouver, viens. Je dois d’abord te présenter mon chat. Tu aimes les chats ? Le mien s’appelle Sherkan. Celui de ton papa est Apache, non ?
Un sifflement doux s’échappa des lèvres fines d’Alix. La panthère accourut. L’enfant sembla ravi et enfonça ses menottes dans la fourrure soyeuse, sans aucune crainte. Les autochtones avaient eu du mal à s’habituer à la présence du fauve, les autorités locales aussi. L’argent adoucit souvent ce genre d’ennuis, les impréro aussi… A son ordre, le félin renifla le sable et trouva la direction à suivre. Un étrange cortège se déploya. Lucas tint absolument à monter sur le dos de la panthère qui ne rechigna pas à supporter ce poids plume. Pousser le landau sur le sable était illusoire. Alix fit disparaître ses affaires d’un discret coup de baguette, ne conservant que le paquet le plus précieux : Tanit. Il en avait fait du chemin, ce bonhomme, mine de rien ! La longue marche permit à Alix de confirmer ses crainte. En toute innocence, sans avoir à l’interroger, Lucas déballa ce qu’il avait sur le cœur :
Mon papa et moi on est triste depuis que maman est partie avec Sarah. Elle aurait pu me prendre moi, Sarah n’était pas toujours gentille. Pourquoi elle l’a choisie ?
*Je ne pense pas qu’elle ait eu le choix*
On est venu ici pour changer, qu’il a dit…
Alix comprenait très bien. Vivre au même endroit que celui où il avait connu tant de bonheur ne devait pas être amusant.
Mais il ne change pas… Parfois, il pleure aussi…
Oh oui, Alix ne doutait pas un instant que la perte de Victoria détruisait Michael.
Il… Il ira mieux bientôt. Comment va ta sœur Désirée ?
Bien… Elle est trop petite pour se rappeler maman… Tout comme Kieran, mon frère !
Seigneur… Victoria avait donc eu le garçon qu’elle souhaitait tant donner à Michael, avant de...
*Pauvre gosse… tout seul comme ma Tanit…*
De fil en aiguille, Miss Blackstorm eut bientôt une vision très précise de ce qui s’était passé pour les De Brent. Que de drames ! Pas étonnant que Michael ait eu une tête de déterré. Bientôt une espèce de sauvage échevelé, hurlant des « Lucas » tout azimut, fit son apparition à l’horizon.
Va ! commanda-t-elle à la panthère qui accéléra l’allure sans désarçonner son cavalier. Le premier réflexe d’Alix fut de se détourner. Elle voulait s’évaporer, laisser tranquille cette famille brisée quand un cri la retint. Que faire d’autre… ? Tôt ou tard, elle devrait lui parler… autant en finir, et vite. Elle se retourna :
Bonjour Michael. J’ai trouvé Lucas… Il n’a rien. Le monde est petit… J’ai appris pour Vic… Je suis désolée.
C’était touchant de voir le gamin accroché aux basques paternelles tout en pleurnichant. Le regard de De Brent était… douloureux ? Fâché ou soulagé ? Elle ne désirait pas s’éterniser. Serrant Tanit contre elle, Alix grimaça :
Je souhaite que ta vie s’arrange. Je dois partir. Max n’aimerait pas savoir que je t’ai revu, et ce vent qui monte, ne me plaît pas.
Partir ? Fuir aurait été plus exact. Déserter le terrain ; laisser Michael survivre sans avoir à y être mêlée. Elle souhaitait la paix, doutant fortement de la trouver jamais avec un homme pareil. Pourquoi se faire du souci pour lui ? Avenant, charmeur, riche et veuf, les beaux partis ne manqueraient pas à le prendre pour cible.
Sherkan, on rentre.
Fermée, elle fit demi-tour. |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Ven 20 Nov - 0:34 | |
| Sept impair et manque.
Elle n'avait pas soutenu son regard. Pas un sourire. Pas le moindre signal de reconnaissance. Mais que faisait elle là? En travaillant comme croupier ce qui est plus? Michael se posait plus de questions qu'il n'était possible de répondre, son esprit, de toutes façons n'était pas trop alerte, entre la fatigue accumulée de nuits sans sommeil, les whiskys ingurgités machinalement et la surprise cette rencontre, il n'en savait plus trop rien.
En tout cas, les gains s'accumulèrent face à lui, finissant par attirer l'attention même s'il ne s'en rendait pas compte. Une beauté blonde au décolleté aguichant se coula près de lui et Dieu sait ce qu'elle lui débita d'une voix invitante...Lui, n'entendait rien, ne voyait rien...sauf la femme indifférente qui faisait rouler la bille...
Monsieur a de la chance aujourd’hui ; Imitez-le donc, qui sait ?
Monsieur se fichait bien de sa chance et quand minuit sonna et elle céda la place à sa remplaçante, il quitta aussi la table. Sans chercher à la suivre, sachant que ce serait courir après le vent, Michael De Brent, en plus piteux état qu'à son arrivée, délaissa les hasards du jeu et rentra chez lui.
Bikita n'osa pas demander à son maitre comment s'était passée cette soirée imposée, son air de naufragé suffisait largement.
Essayer de dormir, quelle dérision! Après des heures à se tourner et retourner dans son lit solitaire, Michael sombra enfin dans un sommeil inquiet, peuplé de cauchemars. À moment donné, son propre cri le réveilla. Hors d'haleine et en nage, il préféra s'extirper de la couche. Rassemblant des bouts de réalité pour s'y accrocher, il traina sa carcasse hors de la chambre. Le rire argentin de Désirée lui parvint, rassurant. La voix couinante de Bikita s'occupant de Kieran devenait repère, l'apparition d'Apache, réconfort.
Comme apparition fantomatique il aurait décroché le premier rôle, sa fille se tût et Bikita couina plus fort.
Mon maitre se sent bien?
Ton maitre n'en sait rien.
Il s'approcha de Désirée et déposa un baiser sur sa tête blonde avant d'aller prendre son cadet dans les bras. Les enfants de Vic, la seule chose palpable qui lui restait d'elle. À part les souvenirs...et le remords. Et depuis quelques jours, une ombre, encore une, planait sournoise sur cet unique bout de bonheur. Non satisfait d'avoir emmené Victoria pour l'enterrer loin de lui, Edward Standford s'était à présent mis en tête de lui prendre ses enfants en laissant, très clairement, entendre que ce beau fils exécré était absolument inacceptable comme père. Désirée et Kieran étant enfants de sa fille adorée, il réclamait les droits de tutelle sur eux. Lucas lui importait peu, que le pauvre gosse s'arrange comme il pourrait avec cette épave paternelle.
Michael avait été tenté de se présenter à Boston et régler son compte a Mr. Standford de façon définitive. Seule la lénitive présence de Justin, opportunément sur les lieux, évita que l'ex-mangemort mène à bien son idée.
Sois sincère avec toi même, mon vieux. Si on tient en compte que l'homme ne t'appréciait pas avant, le fait que tu fais voulu l'étrangler lors des funérailles n'arrange rien, que tu traines comme un fantôme errant n'améliore pas l'image. Il voudra quand même une meilleure vie pour ses petits enfants...
Ce sont mes enfants!!!
Et si en plus, tu gueules comme un forcené chaque fois qu'on essaye de raisonner avec toi...Bravo, le tableau est complet.
Tu veux dire que je suis fou!?
Pas encore, mais dans un moment tu es candidat pour l'asile.
Meilleur ami, impossible. Paroles plus rassurantes, inimaginable.
Mon conseil et me saute pas dessus, est que tu trouves un bon psychiatre qui arrive à te remettre les idées en place et soit capable de donner foi que tu es sain d'esprit.
Homme plus judicieux que Davenport, difficile à trouver. Il avait mené l'excellence du conseil jusqu'à lui dénicher un psy d'intégrité prouvée et c'est ainsi que le Dr. Marcia Grey avait fait son entrée dans sa vie. Lady Marcia Grey, sexagénaire dynamique, pilier de la société locale, diplômée des meilleures universités du monde et reconnue comme une autorité en la matière. Justin, toujours lui, avait cru bon s'entretenir avec l'auguste dame et la mettre, longuement, au courant des déboires qui minaient l'esprit de son ami.
Depuis quinze jours, Michael avait droit à thérapie et médicaments. Ni l'une ni l'autre n'avaient pas donné trop de résultats. D'abord parce qu'il était plus borné qu'une mule et après, parce que en tant que sorcier, il n'avait guère l'habitude d'avaler des cachets et oubliait de le faire deux fois sur trois. Bikita, assez dépassée par les évènements, ne parvenait pas à gérer la nouveauté.
Où est Lucas?
Cela faisait un bon moment qu'il était là avec les petits et son fils aîné, qui normalement accourait le voir aussitôt levé ne donnait pas signe de vie. Bikita, trop occupée avec les petits n'avait rien remarqué d'anormal mais au bout de dix minutes de chercher l'enfant dans toute la maison, il fallut se rendre à l'évidence qu'il ne s'y trouvait pas. Michael se précipita au téléphone et appela sa voisine, la mère de Clive, le copain de Lucas, pour demander si, par hasard, son fils n'avait pas décidé de migrer vers d'horizons plus engageants. Personne ne l'avait vu ce matin.
Branle bas de combat. Incapable de produire un patronus depuis la mort de Vic et Sarah, il ne lui restait qu'une option...à la bonne vieille façon moldue. Révisant, pour une fois en toute clarté d'esprit, les diverses possibilités, Michael supposa que la plage était un endroit assez attractif comme pour que son fils ait décidé de s'y rendre, malgré la formelle interdiction qu'il avait de le faire.
Heureusement pour lui, les alentours étaient déserts, un peu difficile autrement vu que c'était une propriété privée mais les touristes ne manquent jamais de toupet. Voir Michael hurlant comme un fou, avec ces airs de sauvage échevelé n'aurait en rien arrangé son image déjà assez malmenée.
Il appelait son fils à en rester sans voix lorsqu'il aperçut un singulier cortège venant en sa direction...Une femme, son fils...et une panthère que le mioche chevauchait comme un gentil pony.
Ils l'avaient aperçu, un peu difficile ne pas le faire et voilà que le fauve entamait un petit trot ramenant rapidement le fugitif. À peine arrivé près de lui, Lucas se dépercha de sa monture et courut s'accrocher à ses jambes en pleurant.
Calme toi, mon pote...tu m'as fichu une drôle de trouille, mais ça va...
Il ébouriffa doucement les cheveux de son fils puis, ineffablement son regard se porta sur la femme qui l'avait accompagné jusque là. Il n'avait eu aucun besoin de l'avoir plus près pour la reconnaitre...
Alix!
Elle qui avait déjà entamé un mouvement pour reprendre le chemin du retour, lui fit face et pas de plein gré. À croire qu'elle n'avait aucune envie de lui diriger tant soit un mot même si elle le fit, du bout des lèvres, comme une corvée qu'on veut vite finir.
Bonjour Michael. J’ai trouvé Lucas… Il n’a rien. Le monde est petit...
Tu peux le dire, oui...merci...de l'avoir ramené...
Elle lui accorda un regard mitigé avant poursuivre très vite.
J’ai appris pour Vic… Je suis désolée.
Alix lui présentant se condoléances pour la mort de Victoria...Quelle farce cruelle du destin...Il fit un effort pour se reprendre mais avant d'avoir pu placer un traitre mot, elle enchainait, plus par politesse que par envie.
Je souhaite que ta vie s’arrange. Je dois partir. Max n’aimerait pas savoir que je t’ai revu, et ce vent qui monte, ne me plaît pas.
Il digéra à la comme on peut l'information donnée. Max était donc de la partie, voilà qui expliquait (ou pas?) un peu son attitude de la veille...quoique rien ne semblait avoir de sens. L'allemand aurait il perdu sa fortune pour qu'elle se voit obligée à travailler? En tout cas, minable type qui permettait cela...
Ordre bref à la panthère, demi tour. Seigneur, Max ou pas...ça ressemblait trop à une fuite comme pour s'y méprendre. Depuis quand Alix Blackstorm avait elle peur de l'avis de son prochain...du sien, en tout cas, pas trop. Mais là, elle semblait justement s'en ficher, du sien...
Attends...tu ne peux...pas t'en aller...enfin, je veux dire...comme si rien...
Que disait il? Bien sûr qu'elle avait tout le droit, vraisemblablement aussi l'envie, de le planter là avec son gosse et aller rejoindre son...son quoi? Mari? Amant?...en tout cas le père du bout de chou qu'elle serrait dans ses bras comme ayant peur qu'on ne le lui vole. Elle n'avait que cirer de ses misères et sûrement se fichait comme d'une guigne qu'il soit seul au monde...À quoi s'était il attendu? Qu'elle se jette dans ses bras, éperdue d'amour?
*Justin a raison...tu es bon pour l'asile*
Je..euh...suis content de t'avoir revue...tu...vous...êtes en vacances dans le coin?
*C'est ça, ai l'air civilisé...calme toi, vieux, tu vas faire une crise cardiaque là!*
Elle le regarda avec cette morgue froide qu'il avait si bien appris à connaitre à ses dépends mais, lui, s'accrochait à sa petite idée...après tout ne dit on pas que les fous sont têtus...il n'était pas l'exception.
Ça...va être un peu difficile de ne pas se croiser par là...c'est pas si grand que ça...
Comme s'il hantait les rues de Hamilton comme fantôme amical...à peine s'il pointait le nez dehors pour aller au supermarché...et encore, il y avait toujours une âme dévouée pour l'aider à la corvée.
Je veux dire...si on se rencontre...
Il devenait franchement idiot, là, sans pouvoir trouver ses mots, lui qui n'était jamais à courts de bons arguments.
Pas de souci...on fera semblant de ne pas se voir! Bon...je me sauve...
Que faire d'autre? Impossible rester là á jouer les tarés, parce qu'il ne resterait aucun doute sur cela après cette triste prestation.
À un de ces jours!
Et cette fois, ce fut lui qui fit demi tour, mit son fils sous le bras et alla se perdre sur la plage au galop...
Arrivé chez lui, Michael déboucha, pour la troisième fois en 15 jours le flacon des cachets antidépresseurs prescrits par le Dr. Grey et prenant la dose indiquée, l'avala. Sa main tremblait, son âme tremblait...
La session du lendemain sur le divan du psy fut, sans doute, des plus édifiantes.
Suis une épave...
Vous remorquer à port sûr prendra du temps, Michael mais si vous y mettez de votre part...nous y arriverons.
Facile à dire, s'il rencontrait Alix accrochée au bras de Von Falkenberg, heureux avec leur poupon...il irait sauter du haut du phare...
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Sam 21 Nov - 14:19 | |
| Si Alix Blackstorm avait beaucoup changé psychologiquement, rares étaient ceux qui avaient eu l’occasion de s’en rendre compte. A la passion délirante éprouvée pour Michael avait succédé un amour profond. Un amour tel qu’elle avait préféré s’en séparer en sachant qu’il serait plus heureux, plus serein avec Victoria Standford qu’avec elle. Cela n’avait jamais raté, sitôt qu’ils renouaient, une fois l’exaltation retombée, les remords hantaient à nouveau De Brent. Pour sa chance, Alix ignorait la jalousie. Savoir Michael comblé dans les joies de sa famille suffisait à son propre bonheur. Aussi, le voir tellement lamentable lui était un crêve-cœur qu’elle dissimula par sa froideur légendaire. Elle aurait voulu avoir la force, ou le courage, de lui ouvrir les bras et de le consoler du déchirement qu’il vivait. Victoria avait été sa lumière, maintenant pour lui il faisait nuit. Mais elle n’avait aucune envie de n’être qu’une épaule réconfortante sur laquelle il déverserait sa peine d’avoir tant perdu. Voilà entre autre pourquoi elle avait gardé ses distances et désirait en mettre beaucoup entre eux. Elle le laissa patauger dans des bribes de phrases banales et avait porté l’estocade en parlant de Max.
Je..euh...suis content de t'avoir revue...tu...vous...êtes en vacances dans le coin?
On peut dire ça, oui ! Max voyage beaucoup. Trop de déplacement nuisent à Tanit.
Très consciente qu’elle fermait une possible ouverture, Alix émit le sourire hautain qui la caractérisait jadis.
Ça...va être un peu difficile de ne pas se croiser par là...c'est pas si grand que ça...
On dirait, en effet. On s’en remettra… au hasard.
Pas de souci...on fera semblant de ne pas se voir! Bon...je me sauve...
Ce n’était pas du tout ce qu’elle avait voulu sous-entendre ! Mais, déjà, il prenait son fils sous le bras, la salua et s’en retourna.
A pas lents, Alix reprit le chemin vers son pavillon, la panthère sur ses talons. Elle embrassa le duvet blond de son ange :
Il ne t’a même pas regardée, ma puce ! Faut pas lui en vouloir, il est triste*je lui suis aussi*
Des larmes roulaient sur ses joues pâles, et le vent n’y était pour rien. Tant qu’elle pensait Michael heureux, elle l’était aussi. Maintenant…
Des jours passèrent avec leur rassurante routine. Tous les soirs, Alix confiait Tanit aux Galveston puis prenait le chemin du casino. Jamais De Brent ne s’y repointa. La barrière érigée semblait tenace. En apparence, Mrs Wallace demeurait la jeune femme sereine qui travaillait avec conscience et humour. Pourtant, quelque chose la rongeait à l’intérieur, l’inquiétait. Michael lui avait semblé si abattu, au bout du rouleau que des idées sombres l’agitaient.
*Et s’il commettait l’irréparable ? Pour rejoindre Vic, il en serait capable… Mais non, idiote ! Il tient plus à ses gosses qu’à n’importe qui ! Jamais il ne ferait ça !*
Afin de s’en assurer, elle délégua son elfe à la surveillance discrète de De Brent. A son retour au pavillon, elle obtenait des informations invariables : il ne sortait que pour se rendre dans un cabinet médical, en ville ; prenait des cachets ; jouait un peu avec ses enfants. Ses nuits étaient mauvaises… Bikita rendait de grands services mais ne pouvait, seule, parvenir à s’occuper de trois enfants dont deux très petits qui faisaient des dents ou des coliques. Souvent, il recevait des visites féminines. Ces charmantes personnes se chargeaient de ses courses, pouponnaient un peu, aucune ne restait plus qu’une paire d’heures, jamais la nuit. Certains de ces rapports hérissaient Alix. A en croire son elfe, les gosses seraient assez négligés… Que Michael traverse une très mauvaise passe était compréhensible mais qu’il dédaigne le confort des fillettes… Tiraillée, elle dut se freiner pour ne pas s’en mêler.
*Pourquoi s’adresser à un médecin moldu… ? Comment faire pour qu’il reprenne du poil de la bête sans se douter que je suis derrière ?*
L’idée de prendre du polynectar et se faire passer pour une charmante inspectrice des services sociaux, la tenta. L’ennui était qu’elle devrait délaisser Tanit pendant ce temps-là, ce qui était inconcevable. Un autre stratagème lui vint à l’esprit. Avec insistance, Alix se fit décrire les médicaments avalés par Michael. L’elfe Lormar la renseignant, Miss Blackstorm passa quelques heures dans son laboratoire. Bientôt des pilules identiques à celle du médecin se créèrent. Via Lormar, elles remplacèrent discrètement celles des flacons utilisés par Michael.
*S’il ne réagit pas, c’est qu’il fait semblant de les prendre ou alors je dois déchirer mon diplôme !*
Assez satisfaite du subterfuge, Alix se détendit quelque peu. Outre la surveillance du sujet principal de ses préoccupations, la jeune femme ordonna à l’elfe de l’avertir si l’un ou l’autre enfant requérait des soins spécifiques. Cela se produisit trois ou quatre fois en quelques semaines. Désirée avait des diarrhées ou Kieran régurgitait ou Lucas cauchemardait ou les trois ensemble… A chaque occasion, Alix transplana et soulagea les marmots avant que Michael ne s’éveille. A ce rythme, ce serait bientôt elle qu’on ramasserait à la petite cuillère mais elle s’en moquait. Mrs Wallace voulait retaper son Michael de gré ou de force, même si après ces efforts c’était vers une autre qu’il se tournait.
La solitude n’était pas amusante. Avec son boulot certes Alix côtoyait des gens… Quels gens ! Au moins l’aide insoupçonnée qu’elle apportait à Michael apportait un but à son existence. Le hasard ( encore lui) l’amena ce jour-là, à effectuer ses courses à une heure inhabituelle. D’accord, quelques récurvit auraient eu raison des couches de Tanit mais il était impératif de vivre en moldue. Alors… Le dernier paquet de couches venant de ses vider… une visite au supermarché s’imposait. La gentille caissière s’étonna de cette visite inattendue :
Déjà là ? On vient à peine d’ouvrir…
J’ai été négligente avant-hier, j’oublié plusieurs trucs, lui sourit Alix.
La fatigue seule était responsable de ses manquements. Peu importait. Tanit bien callée dans son maxi cosy posé dans le caddie, Alix commença sa prospection des allées. Désert, le magasin offrait une grande liberté de mouvements aussi la jeune femme y alla-t-elle gaillardement. Le rayon des langes approchait, elle s’y engouffra. Bang ! Accident de caddies ! Le choc n’affecta nullement le sommeil de sa fille. Assez rageuse, Mrs Wallace lança :
Vous pourriez faire attention où vous roulez !
Le reste se coinça dans son gosier. Là, relevant une mèche de cheveux blonds, se tenait un Michael hésitant entre colère et rire…
Mi… Michael ? Quel hasard... Excuse-moi de ne pas avoir regardé… Je… tu vas bien ?
Il avait l’air beaucoup plus en forme que lors de leur dernière rencontre… |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Dim 22 Nov - 3:27 | |
| Il s'était sauvé! Oui! Il avait couru comme un dératé jusqu'à arriver chez lui, avait lâché Lucas en plein émoi et était allé s'enfermer dans sa chambre, se sentant plus malade qu'un chien.
Alix avait été là, face à lui. Elle. Sa hantise. Son rêve. La plus folle passion de sa vie. Celle qui avait failli briser son amour pour Victoria. Il avait été à point de tout lâcher pour elle...cette femme qui ébranlait jusqu'à la dernière fibre de son être...
Et il avait fui. Lâche? Qui sait?...son " Max voyage beaucoup. Trop de déplacements nuisent à Tanit." avait été de trop, il s'était senti vraiment malade et l'unique ressource avait été celle là.
Lucas ne dit rien. Brave gosse.Il acceptait les états d'âme de son père comme qui accepte la pluie ou le soleil. Bikita, elle, avait crût bon le suivre...juste pour retenir son front sur la cuvette alors qu'il y déversait l'âme...et les médicaments!
Mon maitre doit se reprendre.
Il commençait à en avoir marre des conseils. Qu'on le laisse dormir ou mourir, ça lui était égal!
Mais bien sûr, la vie, c'est pas si facile que ça! Qu'il s'ignore lui même ne voulait aucunement dire que le reste de l'humanité en ferait autant. Il était, même s'il n'y pouvait rien, jeune, pas moche, riche et veuf...Ce dernier détail semblait être un aimant irrésistible pour les femmes...à son grand dam.
Désirant qu'une unique chose dans cette douloureuse solitude: la présence d'Alix, Michael avait renoncé bien vite à cet espoir. L'ombre de Max planait sur ses espoirs comme celle du vautour sur la charogne. Ce n'est pas cela qui le remit d'aplomb les jours suivants.
Pas question de retourner au Casino! Pas qu'il n'eut pas envie de revoir Alix, mais celle ci avait bien mis les pendules à l'heure, donc aucun besoin d'aller jouer les imbéciles...c'est vrai qu'il était déprimé, touchant presque le fond de son abîme, mais il lui restait quand même des débris d'amour propre à mettre à sauf. Elle ne voulait pas de lui. Rien de plus compréhensible...après tout il l'avait larguée deux fois ( dont une sans aucune intention!) pour courir après sa Vic adorée. À présent Vic n'était plus mais cela ne voulait pas dire, ni supposer même qu'Alix allait tout lâcher pour courir après lui...même s'il n'avait l'intention d'aller nulle part.
Julianne, Clarisse, Lillian, Marleen, Jessica...et on passe. Défilé continuel d'âmes dévouées. Ça entrait, ça sortait. Les enfants, bien sûr quel irrésistible pour ces esprits voués au bien être de l'enfance. Désirée ne trouvait rien à dire. Kieran, ange innocent, subissait en gazouillant poliment. Lucas, lui, demeurait sceptique. Michael survolait situation avec la grâce émouvante de l'absent...même si d'autres pouvaient juger autrement les choses.
Bon gré, mal gré, Michael, surtout avec la menace de l' audience de tutelle planant au dessus de sa tête comme une épée de Damoclés, prenait régulièrement ses médicaments. Bien lui en prit. Au bout d'un certain temps, il commença à se sentir l'esprit plus alerte et l'âme combattive. Mais bien sûr, ça allait et venait, au gré des coups de blues...ce que ces dames adoraient au plus haut point, se trouvant une raison de plus pour cajoler les enfants et le pauvre père en passant.
Matins. Soirs. Jours qui s'écoulaient sans que la misère ne change de couleur.
Edward Standford avait obtenu, sait on par quel détourné moyen, qu'on juge son cas peu avant Noël. Son intention n'étant autre qu'enlever Désirée et Kieran de l'emprise de leur inutile de père et les emmener à Boston où, selon lui, ils appartenaient en tant qu'enfants de Victoria. Il voulait à tout prix finir cette année tragique par une éclatante victoire sur ce sorcier de mauvais augure qui avait ruiné la vie de sa fille.
Sauf que le sorcier en question n'avait aucune intention de se laisser faire...même si à moment donné il ne savait pas comment s'y prendre. Coliques, dents, cauchemars et quoi d'autre? Des nuits sans dormir...des migraines à lui en crever la tête...Miracles au quotidien que personne ne cherchait à élucider...surtout pas lui. Les enfants allaient bien...Comment? Il voulait penser qu'entre lui, qui ne valait rien et Bikita, qui n'en pouvait plus, ils réussissaient quand même le tour de force.
Au moins depuis un certain temps il arrivait à dormir, pas exempt de cauchemars mais en se levant le main il avait la sensation de s'être reposé un peu.
Il pensait souvent à Alix...en fait, il pensait à elle le plus clair du temps. Victoria, son amour, sa vie, sa lumière avaient été remisés à une douce et miséricordieuse pause de regrets. Peu à peu, sans qu'il en eut vraiment conscience, ses remords si critiques s'enfumaient, sans avoir, faute de mieux, aucune raison d'être...
Vous pourriez faire attention où vous roulez !
On peut avoir des états d'âme n'importe où. Si possible et de préférence en solitaire. Une des raisons pour lesquelles, Michael faisait ses courses à peine ouvert le supermarché, quand il ne courait pas le risque de tomber sur une des ces bonnes samaritaines qui semblaient hanter le coin.
Et vous donc!? On est dans un super...Bon sang, Alix, qu'est ce que tu fais là!?
C'était vraiment la rencontre qu'il ne s'était jamais attendu à faire. Alix au rayon langes...et lui idem!
Mi… Michael ? Quel hasard... Excuse-moi de ne pas avoir regardé… Je… tu vas bien ?
*Troublée? Pourquoi donc? Surprise?...Pareil que toi!*
Ça va?
Question passe partout. Impossible d'en rester là.
Comique qu'on se retrouve là...à cette heure. Tu peux pas dormir non plus?.Enfin...euh...sait on...moi je préfère cette heure parce qu'il n'y a pas trop de monde.
Il ne put s'empêcher, mine de rien, de mettre le cou en mode périscope et parcourir les alentours en s'attendant à voir apparaitre Max les bras chargés de petits pots...mais pas trace de l'allemand.
Plus détendu, Michael parvint même à esquisser un sourire de travers avant que son attention ne se voit attirée par le poupon endormi. Il avait un faible pour les bébés...ou était ce force d'habitude?
Elle est superbe, Alix.
Il leva un regard émerveillé vers l'orgueilleuse mère pour l'oublier de sitôt et se pencher vers le bébé qui venait d'ouvrir les yeux.
Une tendresse semblable l'avait secoué en voyant pour la première fois ses propres enfants...en cet instant, c'était un mélange de tendresse, douleur et amertume...Cette enfant aurait dû être sienne. Bien sûr, maudit égoïsme...elle ne l'était pas...D'un doigt délicat il flatta le joue de l'angelot qui sourit...Ça souriait les bébés à cet âge?...Coup au cœur...Kieran avait le même âge...lui avait il souri déjà?...Avait il tant soit fait attention à quoi ressemblait son fils?
Elle..elle a tes yeux...
Il s'efforçait de lui trouver d'autres similitudes avec Alix mais pour son malheur, à lui, il lui en trouvait trop avec son grand dadais de père, si blond...en cet instant Michael haït profondément Max von Falkenberg qui avait été capable d'engendrer l'unique être au monde capable d'émouvoir vraiment son Alix...
Et..il continue ses voyages, ton Max?
Peu de fois question avait été posée avec tant de degoût même si faite avec un sourire de travers qui aurait mis sur avis le plus borné des trolls. Faute de mieux, il s'appliqua à faire des câlins à la petite merveille dorée...qui en plus levait ses petits bras vers lui.
Je peux?
Et puis au diable avec son avis! Il prit le bébé, en tout expert qu'il était, pour le reposer contre son épaule, en sentant une stupide satisfaction de suffisance, mais bien sûr...ça ne dura pas trop. Tanit, encore peu sensible au charme de cet homme qui avait bouleversé sa mère, se contenta, très gentiment, de régurgiter sur son épaule.
Il n'en était pas à ça près, avec un sourire ravi. Michael caressa la petite tête blonde et s'enquit, de son ton le plus mondain:
Vu qu'on est en confiance...vomi et tout...ça te dit de prendre un café, là au coin?...Discrètement...pas question que Max sache que sa fille m'a vomi dessus...ce serait vraiment pénible!
Il afficha son meilleur sourire des derniers temps et invoqua ce qui pouvait bien lui rester de chance...
Dernière édition par Michael De Brent le Jeu 26 Nov - 19:32, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 24 Nov - 1:47 | |
| L’insolence du hasard en avait de bonnes parfois ! Si elle avait imaginé se retrouver caddie contre caddie avec Michael ce matin-là, sûr qu’Alix aurait changé ses plans. Elle le voyait beaucoup plus souvent qu’il ne l’imaginait mais, entre éveillé et endormi, la différence était de taille. Si bien que la confrontation inopinée dérouta Miss Blackstorm plus qu’elle ne l’aurait voulu. Et De Brent de paraître aussi confus qu’elle…
Ça va?
Quelle charmante entrée en matière…
Euh… Très bien, merci. Et toi ? *Godiche !*
Comique qu'on se retrouve là...à cette heure. *Tu parles !* Tu peux pas dormir non plus? Enfin...euh...sait on...moi je préfère cette heure parce qu'il n'y a pas trop de monde.
*Menteur* Je viens plus tard d’ordinaire ; là, il y avait urgence… pour donner le change.
Tiens, Michael semblait guetter quelque chose ou quelqu’un avant de reporter son attention sur le bébé endormi.
Elle est superbe, Alix.
Volontairement ou pas, le jeune veuf venait de gagner un point. Quoi de plus flatteur ? Quelle mère ne s’enorgueillirait-elle pas de voir vanter sa progéniture ? Les compliments sur Tanit touchèrent beaucoup Alix qui ne défendit pas à Michael de la prendre dans ses bras. Touchant tableau… Depuis longtemps, l’ex-mangemorte connaissait le faible de son amant pour les enfants. Le voir si bien accommoder sa fille contre lui créa un étrange sentiment… Regrets ? Envie ? N’empêche que l’angelot voulut baptiser à sa façon l’épaule de cet inconnu pour elle.
Je suis désolée ! s’empressa-t-elle en lui reprenant l’enfant dont elle essuya la bouche avec son bavoir.
Un discret « récurvit » eut vite raison de la souillure de la chemise du jeune homme qui n’eut pas l’air fâché de la mésaventure. Vu qu'on est en confiance...vomi et tout...ça te dit de prendre un café, là au coin?...Discrètement...pas question que Max sache que sa fille m'a vomi dessus...ce serait vraiment pénible!
Max… Décidément De Brent semblait assez préoccupé par son « rival » Pourquoi tant s’y intéresser ?
Il n’en saura rien, dit-elle avec un sourire entendu. Il voyage. Et j’ai toujours été maîtresse de mes actes. Pour un café ? D’accord. Je termine mes achats. On se retrouve chez « Dino », si tu veux ? C’est juste au coin.
Deux paquets grand format de couches, une série de petits pots pour bébé( qui iraient à la poubelle après avoir été vidés à l’évier), lait, légumes, fruits, viandes plus tard, Alix passa à la caisse. L’employée y alla de ses commentaires en enregistrant les articles :
Avez-vous croisé Mr De Brent ? On est à plusieurs à l’avoir en point de mire. Il est tellement… craquant.
Je n’ai pas fait attention, mentit Alix. Bonne journée Juliett.
Le commis l’aida à porter ses paquets jusqu’au break garé au parking du magasin.
Merci John, dit-elle en lui filant un pourboire. Je ne démarre pas de suite.
Le Maxi cosy à bout de bras, La jeune femme se dirigea vers la sortie quand Michael arriva chargé de ses colis. Il aurait été ridicule de ne pas attendre qu’il n’emplisse sa voiture. Elle patienta donc le temps qu’il referme le coffre. Tout naturellement, il voulut porter le bébé ; chose quasi inévitable.
Nous allons créer de jolis commérages, sourit-elle, c'est la pratique favorite du coin.
Elle se mordit la langue pour ne pas parler de l’effet que de tels propos auraient eu sur Max ; inutile d’en rajouter. Chez »Dino » était un petit bar qui s’ouvrait tôt et offrait des petits-déjeuners complets sans prétention. Alix se découvrit une faim de loup en flairant les arômes de café et pains frais. Le cosy posé sur la banquette près d’elle afin de toujours avoir un œil dessus, la jeune femme commanda croissants et pains au chocolat. Entendant la commande de Michael, elle arqua le sourcil :
Hey ? Tu as déjà déjeuné ? Je n’en crois rien. Garçon, mettez le double, s’il vous plaît.
Il grommela des protestations qu’elle refusa d’écouter.
Permets-moi de te dire… Tu me fais peur, Michael. *Et plus que tu ne le penses* Tu as maigri de… quoi… 10 kilos ? Plus ? Je comprends que la perte de Victoria et Sarah t’a mis sur… les rotules *Suis la mieux placée pour savoir ça * Mais tu as tes autres enfants mon cher… Ils ont besoin de toi. Pas d’une lavette qui ne sait pas où elle va. Il me semble que tu devrais remonter la pente pour eux, juste pour eux. Y a-t-il autre chose qui te tourmente ?
Le récit ne fut pas facile à lui faire cracher mais ce qu’elle en capta la fit s’étrangler tant elle ne s’y attendait pas :
Le vieux Standford veut récupérer Désirée et Kieran ? Il voudrait te dessaisir de tes droits paternels ?
Les plateaux arrivèrent coupant ses ardeurs guerrières qu’elle reprit très vite en mouillant son croissant. Sa fureur était telle qu’elle négligea toute réserve :
Pas question de le laisser faire ! Tu es leur père ! C’est toi qui te crève à les soigner, nourrir et soulager. Tu aurais dû suivre un traitement sorcier et pas un de ceux des moldus à la noix. Bien sûr, les Standford réfuteraient un jugement sorcier… On va trouver un moyen de contourner ça. Laisse-moi le temps de m’organiser. On va le battre, je…
Oh, oh… *et m***e !* Chassez le naturel, il revient au galop, dit un proverbe moldu. Là, tout en engloutissant son repas, sans s’en rendre compte, Alix venait de dévoiler l’intérêt qu’elle portait à cette petite famille(trop) sympathique. Elle secoua sa crinière brune pour se redonner contenance :
Disons que… Dans la mesure du possible, je t’appuierai. Mange, Michael.
Serait-il dupe ? Par Merlin, elle le connaissait trop bien… Les questions allaient pleuvoir… Elle aurait un mal fou à ne pas être sincère… |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 24 Nov - 16:44 | |
| Se lever les matins et penser que ce ne serait qu'un jour de plus à ajouter à ses misères était déjà un état normal mais là, le pessimisme céda un peu...Tout compte fait cette rencontre percutante au supermarché était ce qui lui était arrivé de mieux depuis...euh...très longtemps!
Alix était là. Le reste importait peu...enfin...si peu! À sa remarque, si banale et idiote, sur von Falkenberg, Alix avait riposté rapidement:
Il n’en saura rien. Il voyage. Et j’ai toujours été maîtresse de mes actes. Pour un café ? D’accord. Je termine mes achats. On se retrouve chez « Dino », si tu veux ? C’est juste au coin.
Donc pas de Max dans le coin. De quoi le détendre un peu et de lui donner des idées. Alix ne pouvait être que trop consciente des problèmes que cela pourrait entrainer avec son...avec le père de sa fille. D'après ce qu'il avait pu piger, l'allemand supportait très mal l'idée qu'il puisse approcher Alix...et là, elle semblait s'en ficher joyeusement.
Génial...je finis mes courses et te rejoins...
La liste était longue mais Michael s'arrangea pour expédier l'affaire en un temps record. En mettant le tout dans le coffre de sa voiture, il entendit un craquement sinistre et sut, sans besoin de vérifier, que deux douzaines d'œufs venaient de connaitre une fin tragique. Qu'est ce que ça pouvait bien faire si elle était là, à deux pas...et souriait...
Je porte Tanit!
Nous allons créer de jolis commérages, c'est la pratique favorite du coin.
Et cela avec un petit sourire délicieusement complice...Lui, il se fichait des commérages mais qu'elle le prenne si tranquillement lui laissa penser que tout ne marchait pas si rondement avec Max mais bien entendu, il se garda bien d'en faire la remarque.
Alix avait faim. Lui non. Elle voulut croissants et pains au chocolat.
Un café noir, pour moi!
Là, il eut droit à un regard censeur.
Hey ? Tu as déjà déjeuné ? Je n’en crois rien. Garçon, mettez le double, s’il vous plaît.
Elle se faisait de la bile pour lui? C'était bien la première fois depuis longtemps que quelqu'un se préoccupait s'il mangeait ou pas...et Alix semblait disposée à prendre en main l'affaire.
Permets-moi de te dire… Tu me fais peur, Michael. Tu as maigri de… quoi… 10 kilos ? Plus ? Je comprends que la perte de Victoria et Sarah t’a mis sur… les rotules . Mais tu as tes autres enfants, mon cher…
Ah bon! Elle avait même remarqué qu'il avait perdu du poids. De quoi donner chaud au cœur.
Euh...tu sais, j'ai vraiment pas d'appétit...
Laconique défense!
Ils ont besoin de toi. Pas d’une lavette qui ne sait pas où elle va. Il me semble que tu devrais remonter la pente pour eux, juste pour eux. Y a-t-il autre chose qui te tourmente ?
Oups! Il lui faisait l'effet d'une lavette déboussolée? À croire que ses misères attiraient son attention.
À dire vrai, oui.
Si c'est pas une explication, ça! Logiquement, Alix tint à en savoir plus. Lavette à la dérive ou pas, il passa aux aveux.
C'est le père de Vic. Tu sais, il ne m'a jamais pardonné tout ce que je lui ai fait subir. Déjà que je n'avais pas trop gagné sa sympathie au tout début...que j'ai, selon lui, planté Vic au pied, ou presque de l'autel...
Pas besoin de faire un dessin, le regard qu'ils échangèrent voulait tout dire...Si ce jour fatidique, Alix Blackstorm n'avait eu la brillante idée de l'enlever, sa vie aurait été tout autre mais il fallait s'en remettre aux faits.
Vais pas te faire un roman...le vieux veut Désirée et Kieran. Il veut prouver aux yeux du monde que je ne sers à rien en tant que père...Qui sait?...Il a peut être pas tort... mais ce sont mes enfants et je ne vais pas lui faire plaisir...
Il s'était attendu à une certaine compassion mais pas le moins du monde à sa rageuse réaction.
Pas question de le laisser faire ! Tu es leur père ! C’est toi qui te crève à les soigner, nourrir et soulager. Tu aurais dû suivre un traitement sorcier et pas un de ceux des moldus à la noix. Bien sûr, les Standford réfuteraient un jugement sorcier… On va trouver un moyen de contourner ça. Laisse-moi le temps de m’organiser. On va le battre, je…
Wow! De quoi l'étourdir un peu...beaucoup...pas mal! Alix prenait la chose à corps défendant avec une véhémence magnifique. Mais au fait...comment savait elle qu'il était en traitement chez un médecin moldu? Un peu plus, et elle s'offrait à lui refiler quelques unes de ses savantes potions! Et puis ce "On va trouver...on va le battre"...C'était de la musique à ses oreilles...elle parlait d'eux comme si...comme quoi? Comme s'ils étaient à nouveau une équipe imbattable. Et Max, dans tout ça!?
Disons que… Dans la mesure du possible, je t’appuierai. Mange, Michael.
Il obéit et croqua un croissant, dans sa tête les idées les plus farfelues se bousculaient en joyeux désordre!
Tu...ferais vraiment ça pour moi? Je...je suis un peu surpris tout de même...tu sembles en savoir long sur moi. Tu t'es renseignée par là? Ou tu fais partie intégrale du réseau à potins? Tu m'espionnes?...Pas que je me plaigne...
S'en plaindre? Au contraire...Cela le plongeait dans un état proche au ravissement...tant et si bien qu'il mena l'audace jusqu'à´poser sa main sur la sienne. Il fallait la toucher pour se convaincre qu'il n'était pas en train de rêver.
Et ton Max dans tout ça? Parce que je parie qu'il ne va pas sauter de joie en sachant que tu...veux m'aider? Il est où, au juste?...Pas que cela me regarde...je respecte le choix que tu as fait mais...je trouve tout de même un peu étrange ta relation avec lui...euh...c'est à dire...Je ne sais rien... Pourquoi tu portes encore le nom de Wallace? Tanit porte son nom, à lui?
Les questions pouvaient continuer toute la journée et encore le lendemain mais il se doutait bien que la patience d'Alix ne durerait pas autant.
*Elle t'offre son aide, crétin, pas de t'aimer pour le restant de ses jours! Encore heureux qu'elle consente encore à te parler...Tu lui fais de la peine, c'est tout!...Et peut être c'est même pas ça...Elle pense à coup sûr que c'est une offense pour notre monde que deux petits sorciers finissent en mains d'un moldu borné...Ouais! Te fais pas d'illusions!*
Excuse moi...je n'ai aucun droit de te poser toutes ces questions...Tu as raison, suis absolument paumé...
Il regarda le croissant avec une grimace et le reposa. Impossible d'avaler quoi que ce soit. À peine s'il toucha au café malgré le regard impérieux de la jeune femme.
Et pour arranger le tout, ce fut juste le moment que choisit Julianne Wayne pour faire une trépidante apparition. Se fichant comme d'une guigne, ou le faisant exprès, allez savoir, elle ignora allègrement Alix pour sauter pratiquement au cou d'un Michael affligé.
Je ne savais pas que tu viendrais faire des courses ce matin!, reprocha t'elle en le couvant d'un regard incandescent.
Je ne me sens pas dans le besoin d'en faire une affaire publique!
C'était un grognement féroce, à la limite de la politesse. Il adressa un regard consterné à Alix mais celle ci, à part sourire, circonspecte, l'ignora vertement et continua de manger son pain au chocolat avec grand appétit.
Je vois que tu fais des rencontres au supermarché!, roucoula odieusement Julianne en décochant une œillade curieuse vers l'ex-mangemorte.
Alix et moi sommes des vieux amis!
Des vieux amis?...Cela veut dire...
Que j'avais quand même une vie avant de débarquer ici...et maintenant si ça ne te gêne pas, Alix et moi étions en train d'avoir une conversation...
Sourire figé. Moue de mécontentement.
Ce qui veut dire...
Qu'on voudrait avoir la paix!
Au moins là, elle comprit au quart de tour, fit demi tour en lui lançant un "Goujat" plein de sympathie. Fin de l'entretien.
Une voisine...assez envahissante. Mais enfin...oublie là...
Il eut l'intention de prendre sa main mais elle se dépêcha de soulever sa tasse. Démoralisé au plus haut point, Michael aurait été capable d'en pleurer...
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mer 25 Nov - 14:09 | |
| Si cette rencontre due au hasard ne lui déplaisait pas, Alix n’en était pourtant pas entièrement heureuse. Michael comptait trop pour elle. En son fort intérieur, elle ne pouvait nier avoir eu une très vilaine pensée en apprenant le décès de Victoria. Dire qu’elle s’en était réjouie est trop fort. N’empêche que le savoir libre avait ouvert des perspectives qu’elle ne pouvait réfuter être… attractives. Mais… Reconquérir Michael dans les conditions actuelles n’était pas du tout plaisant. Trop vulnérable, ne risquait-il pas de lui reprocher un jour de s’être « servie » de son abattement ? D’autant qu’à tout bien considérer Alix se demandait s’ils étaient réellement faits l’un pour l’autre. Ce qui attachait Michael à Vic avait toujours eu le dessus sur sa passion envers la mangemorte de l’époque. Certes Alix était mieux blindée que l’épouse légale pour supporter les revirements affectifs. Cependant, chaque rupture lui avait fait beaucoup plus de mal qu’elle ne voulait l’admettre. Aussi se sentait-elle déterminée à ne pas approcher De Brent avant que celui-ci ne soit réellement désireux d’une relation durable, sans contraintes ni fantôme à traîner derrière lui. Là, elle venait de trahir l’intérêt qu’elle lui portait, intérêt qui ne s’était jamais démenti, du reste. La réplique ne rata pas, prouvant que la « lavette » gardait ou retrouvait un esprit vif : comme celui qu’elle aimait :
Je...je suis un peu surpris tout de même...tu sembles en savoir long sur moi. Tu t'es renseignée par là? Ou tu fais partie intégrale du réseau à potins? Tu m'espionnes?...Pas que je me plaigne...
Elle but une petite gorgée de son café, et le sourire mi-moqueur qu’elle adorait arborer s’afficha :
Oui, je t’espionne*et pire que ça* Je déteste voir déprimer des… amis qui… me sont chers.
Sans qu’elle s’y soit attendue, il posa sa main sur celle qu’elle venait de reposer. Une sorte de décharge électrique remonta tout le bras jusqu’au coeur. Ce n’était qu’un banal contact aux yeux des autres, pour elle il représenta beaucoup plus. Le déluge de questions qu’elle pressentait ne tarda pas à suivre :
Et ton Max dans tout ça? Parce que je parie qu'il ne va pas sauter de joie en sachant que tu...veux m'aider? Il est où, au juste?...Pas que cela me regarde...je respecte le choix que tu as fait mais...je trouve tout de même un peu étrange ta relation avec lui...euh...c'est à dire...Je ne sais rien... Pourquoi tu portes encore le nom de Wallace? Tanit porte son nom, à lui?
Comment diable rétorquer honnêtement sans lever la barrière qu’elle voulait dresser entre eux ? Agitée nerveusement, tout se chamboulait dans sa tête. Heureusement, Michael se rendit compte qu’il dépassait la mesure et un charmant intermède permit à Alix de mettre ses idées en ordre. Une espèce de Walkyrie déboula dans l’établissement, ne se présenta ni se s’excusa, ne visant que De Brent qu’elle admonesta doucement.
*Amusant… Tu vois que tu es idiote de t’en faire pour lui…*
Bien que rageant intérieurement de se voir proprement ignorée par la blonde créature, Alix réfléchit à toute allure. Les révélations de Michael au sujet de son beau-père était terriblement embarrassantes, et très contraignantes… Il allait falloir qu’elle lui parle, et vite. La blonde semblait décidée à s’incruster mais Michael coupa court à ses effusions avec un « on voudrait avoir la paix » très significatif.
Une voisine...assez envahissante. Mais enfin...oublie là...
Reprenant sa tasse, Alix déclara :
Justement non, Michael… Tu te doutes que, personnellement, je ne voie aucun inconvénient à ce que tu fréquentes quantité de filles. Si je t’ai espionné, qui t’assure que ton beau-père n’en fasse pas autant ? Je suis quasi certaine qu’il a engagé quelqu’un pour t’observer. Si j’étais à sa place, c’est ce que je ferais. J’ai… J’ai repéré un homme qui te suit de pieds à talons ou presque. J’ignorais de qui il pouvait s’agir avant que tu ne me parles des Standford. Maintenant la chose est claire : tu es filé. Le gars est là, assis à la terrasse en face.
Un tel avertissement ne rata pas son effet, De Brent voulut se lever demander des comptes au gaillard qui, l’air inocent, lisait son journal en prenant du thé.
Non ! le retint Alix par le poignet. Il faut être plus fins, plus malins que ça. Foncer dans le tas n’amènera rien de bon. Tu crois qu’aller chez un psy suffira à te faire passer pour un père exemplaire ? Imagine le rapport que doit recevoir Stanford.
Tel un robot, elle énuméra :
Le sujet s’est levé à 10 heures. Il a promené l’aîné et son chat à la plage. A 11 heures, ils sont rentrés. Pas de traces de Désirée ni de Kieran dehors de tout le jour. Visites féminines entre 14h et 17 heures, six en tout. Le sujet est sorti en ville pour son rendez-vous quotidien avec le médecin et est rentré à 19 heures. Ce matin, courses au super marché. A pris un café en compagnie de la croupière du casino…
Elle arrêta sa tirade en soupirant :
Ne crois-tu pas qu’un tel tableau ne puisse fourbir les armes de ton beau-père ? S’il apprenait qu’en plus…
Elle devait le lui sortir mais ça faisait affreusement mal :
S’il apprenait qu’en plus, son gendre a pris la main de celle qui a enlevé et torturé sa fille avant de lui piquer son époux… je préfère ne pas penser à l’effet que ça produirait devant un tribunal. Je ne suis pas une personne recommandable, Michael. Trouve-toi une belle jeune femme capable de t’aimer et de tenir ton intérieur. Nous… Nous ferions mieux de cesser de nous voir autrement qu’à l’occasion d’un hasard.
Ouille ! Michael parut encore plus abattu. Pouvait-il croire qu’elle ne veuille plus le rencontrer du tout ? Il en était capable. Aussi ajouta-t-elle très vite :
Ou… alors… très discrètement.
Elle s’essuya les lèvres de sa serviette en papier. Prenant son sac et le cosy, elle lui tendit sa main libre :
Villa des roses, minuit 45, si tu veux… parler, transplane.
Presqu’en larmes, elle quitta le café. Rentrée chez elle, Alix rangea les courses. La routine reprit mais son esprit vagabondait dans bien des sens. Pourquoi ce rendez-vous ? C’était complètement idiot et risqué. L’ennui c’est qu’elle avait terriblement envie de le revoir et de… ne plus le quitter. Son travail lui permit de s’évader de ses tourments. Les clients, ce soir-là, furent très chanceux par moment, très rincés à d’autres, exactement selon le rythme de l’humeur d’Alix tantôt au top ou plongée dans le marasme. A minuit, elle quitta son service, conduisit vite pour reprendre Tanit chez les Galveston. Après avoir chouchouté sa fille, elle se prépara à une apparition possible, mais pas certaine, de De Brent. Pas de tralala ni de tenue affriolante, non ! Rien que la robe d’intérieur portée habituellement, une bouteille de pur feu, deux verres devant la table basse flanquée de deux fauteuils faces au feu ouvert ; rien d’autre. Minuit 45… |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Ven 27 Nov - 3:05 | |
| Les paroles d'Alix, si claires et mesurées lui crevaient le cœur. Creusaient sa tombe. Qu'elle ne trouve aucun inconvénient, allant presque jusqu'à s'en réjouir, du fait qu'il rencontre d'autres femmes faillit le rendre malade pour de bon.
Mais au moins, elle gardait la tête plus claire que lui. L'idée que son beau père pouvait l'espionner lui vira le foie, mais encore là, il fallut se remettre aux évidences.
J’ai repéré un homme qui te suit de pieds à talons ou presque. J’ignorais de qui il pouvait s’agir avant que tu ne me parles des Standford. Maintenant la chose est claire : tu es filé. Le gars est là, assis à la terrasse en face.
Cette révélation faillit le faire bondir de sa place pour aller régler le compte à ce maudit curieux mais Alix, eut, encore une fois, le bon sens de le retenir.
Il faut être plus fins, plus malins que ça. Foncer dans le tas n’amènera rien de bon. Tu crois qu’aller chez un psy suffira à te faire passer pour un père exemplaire ? Imagine le rapport que doit recevoir Stanford.
Et il faut dire que le rapport en question n'aurait, à l'avis de la jeune femme, rien d'encourageant...au contraire.
Ne crois-tu pas qu’un tel tableau ne puisse fourbir les armes de ton beau-père ?
Il se contenta de baisser le nez, accablé en grognant:
Ouais, ce vieux misérable n'en sera que très réjoui...
Mais l'ex-mangemorte ne s'arrêta pas à ça près:
S’il apprenait qu’en plus, son gendre a pris la main de celle qui a enlevé et torturé sa fille avant de lui piquer son époux… je préfère ne pas penser à l’effet que ça produirait devant un tribunal. Je ne suis pas une personne recommandable, Michael. Trouve-toi une belle jeune femme capable de t’aimer et de tenir ton intérieur. Nous… Nous ferions mieux de cesser de nous voir autrement qu’à l’occasion d’un hasard.
Il en eut le souffle coupé. L'énormité de cette alternative lui chavira encore plus le cœur et les idées. Ne plus revoir Alix? Ou le faire, au petit bonheur la chance, le plus sûr en compagnie de Max? Non. Quand même pas! Ça jamais...Il avait besoin d'elle. Ne pouvait elle pas comprendre un truc si simple? La perdre de nouveau, même si en la retrouvant il restait si peu entre eux, l'accablait au delà du limite de ses forces.
Alix...pas ça..., parvint il à gémir donnant lieu à un miracle inespéré qui le laissa tout ébranlé.
Ou… alors… très discrètement.
Le temps d'enregistrer la teneur de ces mots magiques, elle se levait, prenait son sac et sa fille et lui tendait la main. Debout, comme mu par un ressort, il ne put que serrer poliment ses doigts en réprimant à grande peine le désir fou de l'attirer vers lui pour l'embrasser, se fichant éperdument du sbire, de son beau père...de n'importe quoi.
Villa des roses, minuit 45, si tu veux… parler, transplane.
Et même si c'était pour la contempler en silence...
Alix partie, il se laissa retomber à sa place. Les idées en parfaite pagaille, le cœur battant,erratique. Un espoir infime lui aiguillonnant l'âme. Sans savoir même ce qu'il faisait, il but le reste de son café froid, ce qui lui tira une moue de dégoût. Restait encore à trouver en quoi occuper le reste de la journée.
Bikita le trouva étonnamment alerte et de bonne humeur lorsqu'il rentra avec les courses, après un temps suffisamment long comme pour mettre à sac le supermarché. Que les œufs soient déjà en état d'omelette la laissa pensive mais elle, loyale à ses principes, se contenta de réparer l'impasse sans faire de commentaire.
Pour une lavette à la dérive, Michael se montra très actif et ingénieux ce jour là. Vivre dans cette grande maison avec l'aide unique d'une petite elfe domestique, invisible aux yeux de tous, avait de quoi éveiller plus d'une suspicion...et Merlin sait quels préjugés détournés. Avec Edward Standford pour diriger ce concert d'âmes, il pouvait s'attendre au pire. Le pas suivant était donc l'embauche de domestiques visibles et dignes de la confiance de son prochain. Un seul problème, de taille, se posait là, de sa vie Michael De Brent n'avait eu à se préoccuper des menus problèmes que pose tenir un intérieur. Un long message explicatif à son avis, plutôt incohérent à celui du destinataire fut envoyé. Lady Aylinna Cavendish dût mettre en œuvre toute son imagination et bonne volonté pour décrypter ce que pouvait bien vouloir son fils.
Par Merlin, ce garçon n'a pas idée de ce qu'il demande!
Au contraire, il en avait une et très claire mais ne comptait pas que sa mère voudrait prendre les choses en main...à sa façon!
Selon lui, ce problème enrayé suivit le suivant qui n'était pas moindre. Déployer des trésors de patience et diplomatie pour expliquer à se bienveillantes voisines la raison pour laquelle il ne voulait plus les voir défiler chez lui demanda un effort assez épuisant...mais ces dames, émues et confuses, ne purent qu'accepter que l'enjeu était énorme et qu'elles feraient n'importe quel effort pour lui épargner d'ultérieures souffrances.
*Au moins ça de gagné...tu as la paix!*
Seul, au milieu du séjour de sa belle maison, Michael envisagea le futur immédiat...Réflexion qui ne dura pas bien longtemps. Désirée y déboula en hurlant poursuivie par un démon poilu dont les pattes glissèrent magnifiquement sur le parquet poli, ce qui eut pour résultat une collision en toutes règles avec une table. La lampe valsa dans les airs, un vase s'écrasa au sol...suivi de près par la dite lampe. Bikita entra en scène, couinant de plus belle, avec Kieran dans ses bras, braillant à tout poumon. Le tout couronné par l'apparition d'un Lucas échevelé qui criait, plein d'énergie:
Jake...assis! Jake assis!!!
Le nommé Jake était notablement indiscipliné ou sourd. La pagaille dépassant les limites de son entendement rationnel, Michael se trouva en train de crier lui aussi:
SILENCE!!! Que diables se passe t'il ici?
Arrêt sur image. La maisonnée se figea sur place. Jake inclus, assis sur ses postérieurs, la langue dehors , l'œil goguenard, fixait le maitre des lieux, avec un ravissement enthousiaste.
C'est quoi, ça?, s'enquit il en signalant l'intrus du doigt.
Jake...la maman de Clive a dit que je pouvais le garder!
Le jeune chien berger anglais, qui avait déjà la taille d'un mouton, passa en mode gentil chiot abandonné, comme s'il devinait que son destin se jouait en cet instant.
Et pourquoi diables on voudrait une bestiole comme ça...ici?
Lucas leva le menton défiant en se demandant de quoi se mêlait son père si depuis un bon temps, il ne semblait même pas se rendre compte de ce qui se passait chez eux.
S'il ne reste pas avec moi, elle va se défaire de lui!, et le geste de se passer la main sur la gorge était une explication plus que suffisante.
Michael regarda la bête, le chien lorgna Michael et jappa en levant la patte.
Comme quoi je comprends pourquoi elle veut se défaire de ce monstre. Mais je ne pense pas qu'Apache agréerait la présence de...ça.
Mais elle l'aime!, s'empressa d'assurer le petit garçon.
Pour corroborer ses dires, le cougouar fit acte de présence de façon fracassante. Jake détala, Apache le rattrapa en deux bonds, s'en suivit une mêlée spectaculaire, pendant laquelle un fauteuil finit presque démoli. Le chien jappait...de pur bonheur et Apache semblait ravie avec ce nouveau compagnon de jeu. Ce jeu amical, genre tornade sur le paradis, sema le séjour de décombres.
Michael prit Kieran des bras de l'elfe, attrapa Désirée au vol pour les mettre hors d'atteinte de la débâcle, appela Apache qui obéit d'immédiat alors que Jake la menace s'en prenait aux coussins du divan.
Nous avons deux options...ou il se calme ou je lui tords le cou.
Papa!!!
Tour de baguette. Chien stupefixé, le temps d'expliquer à son fils le besoin d'une certaine discipline pour vivre en société. Le bambin écouta, les yeux brillants, acquiesçant à chaque mot...pour finir en souriant ravi. Michael, lui se sentait un peu hors de lui mais pour la première fois en beaucoup de temps...parfaitement vivant.
C'est ainsi que Jake intégra, de façon fort glorieuse, le tableau familial.
Il s'occupa des enfants toute la journée, ce qui était crevant, les nourrit, leur fit prendre leur bain et remercia Merlin au moment de les voir endormis...il était 20:15...
Restaient quatre heures et demie à meubler...La télévision lui sembla une option raisonnable. Jake lui sauta pratiquement dessus et s'accommoda en toute joie de cœur, visiblement habitué, lui aussi, aux soirées TV. Apache, plus discrète prit sa place habituelle à ses pieds.
Paix apparente. Après cette excitante journée, il n'avait pas eu le temps de penser à ses misères, mais là, au calme, celles ci revinrent le hanter. Sa vie était une catastrophe...mais c'était sa catastrophe. Edward Standford ne viendrait pas ruiner ce scénario de folie...Les heures suivantes se passèrent à envisager les plus douloureuses revanches...
00:45 pile. Son transplanage le mena exactement à l'adresse donnée par Alix mais sa méconnaissance des lieux entraina certains petits problèmes...au lieu d'arriver, comme prévu, sur le pas de la porte, il atterrit sur un massif de rhododendrons d'où s'extirper n'alla pas sans quelques jurons et pas mal de bruit...alertée sans doute par ce boucan inespéré, la maitresse de céans ouvrit la porte pour assister à partie du spectacle.
S'époussetant le mieux qu'il pouvait, Michael avança vers elle, un sourire contrit aux lèvres.
Ce doit être le manque de pratique ou la fatigue...désolé d'avoir ruiné tes plantes...mais voilà...suis là!
Juste au cas où elle ne l'eut pas remarqué. Tout à coup il se sentait gauche et assez stupide de cette entrée en scène si dépourvue de classe.
Je...ne voyais pas le moment d'être ici!
Que faire? Lui tendre la main? Ce serait encore plus ridicule. L'embrasser sur la joue? Il se mourait d'envie de la toucher mais ce serait sans doute mener trop loin l'audace...même s'il ne voulait que ça...
Tu peux rire...je l'aurai mérité...
Elle sourit et s'effaça pour le laisser entrer. D'un coup d'œil exercé il jugea l'intérieur douillet, luxueux et nettement féminin...L'esprit en alerte maximale, Michael chercha un détail quelconque qui put trahir le fait, qu'au moins de temps en temps, un homme pouvait habiter là...Il n'en trouva aucun. Au séjour, un feu confortable flambait dans l'âtre. Deux places, deux verres. Du Pur Feu. Une soirée conversation entre deux vieux amis qui se retrouvent.
*Et que voulais tu? Alix en négligé et du champagne? Cours toujours, vieux frère, cours toujours!*
Cette idée faillit le faire déprimer mais tenant bon, il prit place face au feu, accepta le verre qu'elle lui servit...sans la quitter des yeux. Il avait tant à lui dire...et en cet instant, se trouvait sans mots...
*Dis je t'aime...et on te fout à la porte*
C'est...très joli chez toi!
Il se serait foutu des baffes... |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Ven 27 Nov - 19:13 | |
| Nerveuse ? Non, pas du tout. Alix avait ses idées bien arrêtées sur le déroulement de la soirée telle qu’elle l’avait programmée. Deux seules légères incertitudes planaient : Michael viendrait-il ? Comment réagirait-il à ce qu’elle comptait lui dévoiler ? Franchement, si Miss Blackstorm avait dû parier sur le résultat, elle ne doutait pas un instant de remporter le pactole. Présomptueuse ? Non, Alix n’avait pas pour habitude de laisser quoique ce soit au hasard, voilà tout. Peu de fois, elle s’était trompée. Max était une de ses rares erreurs, mais Michael elle le connaissait par cœur. Assise sagement près du feu, elle se vidait l’esprit quand du boucan retentit à l’arrière de la maison. D’un pas vif, elle s’y dirigea et ouvrit la porte donnant sur un jardinet très bien agencé. De Brent était là, s’époussetant à la va comme on peut :
Ce doit être le manque de pratique ou la fatigue...désolé d'avoir ruiné tes plantes...mais voilà...suis là!
Quoique le transplanage ait réussi, le jeune homme avait atterri dans son massif de rhododendrons.
Bonsoir, Michael. Une chance que tu aies raté mes rosiers, sourit Alix en s’écartant pour lui céder le passage.
Il lui donna l’impression d’un loup aux abois, levant sa truffe dans les coins comme à la recherche d’un danger.
Tu peux t’asseoir sans crainte, personne ne nous dérangera.
Elle-même se posa en lui désignant le siège voisin du sien. Un ange passa…
C'est...très joli chez toi!
Cette ouverture des plus banales faillit la faire rire. Il semblait assez mal à l’aise, tendu, elle soupira en débouchant le whisky. Les verres servis, elle leva le sien vers lui :
Je bois à ton retour chez les vivants !
Elle aurait pu dire « à ton retour » tout court mais il était trop tôt pour ça. Une lampée d’alcool plus tard, elle reposa son verre et commença en douceur :
Qu’as-tu fait de beau depuis tantôt ? J’espère que tu as mis en pratique quelques-uns de mes conseils ? Il est très important que tu donnes la meilleure image de toi, Michael. *Je n’aurais que faire d’une loque, j’en ai plein mes tiroirs* En es-tu conscient ?
Le pur feu détendit le jeune veuf qui assura avoir entamé de bonnes mesures de redressement.
Tu as eu ton lot de malheur, Michael. En partie à cause de moi, je sais, et m’en repens. Il est temps de regarder devant toi, et non plus derrière. Ne compte pas sur moi pour t’écouter encenser ta femme adorée. Par contre, je me fais fort de t’aider à te retrouver toi. Depuis que je t’ai revu au casino, j’ai beaucoup *pensé à toi* réfléchi. Te voir dans un tel état d’abattement m’avait alarmée. Apprendre de la bouche de Lucas tes récents malheurs m’a très peinée. Je te connais trop pour ne pas comprendre à quel point tu dois être affecté par ces accidents. Mais constater à quel point tu te laisses aller m’a aussi… énervée. Aussi, je te l’ai avoué tout à l’heure, je t’ai surveillé. Seulement, je t’ai surveillé de beaucoup plus près que tu ne l’imagines. Mon elfe rendu invisible était chez toi, jour et nuit. Ne t’es-tu pas demandé par quel miracle tes enfants étaient plus calmes, en meilleure santé ? Pourquoi tu pouvais enfin dormir tout ton saoul sans avoir à te lever trois ou quatre fois la nuit ? Pourquoi tes pilules t’éclaircissaient enfin les idées ?
Elle le laissa cogiter un peu avant d’abattre quelques cartes :
C’est simplement parce que je me tapais ce boulot. Ne sursaute pas ! Oui, je suis allée de nombreuses fois chez toi donner les médicaments voulus, tenir compagnie à Lucas qui cauchemardait, bercer Désirée qui perçait une dent, récupérer Kieran tombé de son berceau, le changer et j’en passe. Tanit m’accompagnait toujours. C’est marrant de la voir gazouiller de concert avec ton cadet. Pourquoi j’ai fait ça ? *Parce que je t’aime, idiot !* Je te l’ai dit : je n’aime pas voir dépérir ceux qui me sont chers.
Il semblait presque assommé par ces révélations. Probablement brûlait-il de lui poser des questions pointues mais, avec raison, il s’abstint, se contenant de râler sur la piètre opinion qu’elle avait de lui. Néanmoins, l’une ou l’autre allusion perfide se dessina. Le bougre voulait la pousser dans ses retranchements, lui faire avouer le fond de ses pensées. Exactement, comme elle l’avait prévu…
Tu veux savoir si ces tâches m’ont ennuyée, fatiguée ? Je réponds : non et oui. Bien sûr que je suis fatiguée ; c’est d’ailleurs pour ça que je t’en parle. Il faut que tu te reprennes pour assumer avec les enfants. Je n’en peux plus de courir ainsi la nuit après le boulot que j’ai. Pourquoi je travaille ? Non, je ne suis pas dans la misère ( éclat de rire) j’avais juste besoin de côtoyer des gens… vivants. Tu me dis avoir engagé une nurse et une aide-ménagère, c’est parfait mais je les passerai au crible, si tu le permets. La meilleure solution serait que je m’installe chez toi… ( silence…) ce qui est absolument impossible…(silence…) avec tous ces gens qui nous épient.
Les verres étaient vides, il fallait les remplir. Dans ces silences volontaires, Alix aurait presque entendu les rouages du cerveau de Michael s’agiter furieusement. Un jeu ? Non, bien plus que ça. Elle voulait qu’il pige par lui-même que l’enjeu était beaucoup plus important qu’une proposition ordinaire d’une partie de jambes en l’air.
Tu m’as posé plusieurs questions chez « Dino ». Ta délicieuse starlette blonde a interrompu ma réponse. Va-t-elle bien, au fait ? Si je ne m’abuse, elle doit éprouver quelques difficultés à s’asseoir ces temps-ci… Mais revenons à tes questions. J’ai toujours été d’une franchise inaltérable avec toi. Je ne compte pas en changer. Ton principal tracas concerne Max, n’est-ce pas ? Attends, tu vas saisir.
D’un coup de reins, souplement, elle se redressa, gagna un secrétaire d’où elle sortit un illustré. Le feuilletant rapidement, elle le plia à la page désirée et le lui tendit. Là, sur un cliché très réussi, un beau couple rayonnait de bonheur. Robe blanche, fleurs d’oranger, bouquet d’orchidées, Eve Adams aux anges se pâmait presque au bras de son époux : Max Von Falkenberg. Dépourvue de la moindre animosité, Alix commenta :
Ils se sont mariés il y a quelque temps. J’ai quitté Max sitôt nos clones décédés. Des barrières ont été dressées par mes soins pour lui interdire toute tentative d’approche. M’a-t-il cherchée, a-t-il voulu connaître sa fille ? Je n’en sais rien ; je m’en moque. Nous avons là la preuve éclatante de son attachement à moi, non ? (elle en riait)
Se rasseyant, d’excellente humeur, Alix avala une gorgée avant de poursuivre en allumant une cigarette :
Je ne te donnerai aucun détail sur mes relations avec lui. J’ai refusé de l’épouser car je pressentais… des choses. Eve le comblera : elle sera SA chose, telle qu’il voudra la façonner. J’ai conservé le nom de Wallace par nostalgie ainsi que pour brouiller les pistes. Tanit porte mon nom ; elle est MA fille. Sais-tu que je l’ai abandonnée à sa naissance ? Je ne voulais pas d’enfant ; Max m’a convaincue de la laisser vivre. Tanit ne voulait pas vivre sans moi, ni moi sans elle*ni moi sans toi* Passons ! Tout ça c’est de l’histoire ancienne.
Elle écrasa sa cigarette posément :
Reste à voir le futur. Tu dois te remarier, Michael ! Pas trop vite mais tu devras le faire afin que tes enfants s’épanouissent dans une vraie famille. Ça clouera le bec au vieux Standford et à sa clique. Tu connais les ordinateurs, on pourrait chercher ensemble la candidate idéale ? Pas question de passer une annonce, on mettrait des semaines à éplucher les réponses.
La mèche de la bombe ironique fit long feu. Au quart de tour, De Brent réagit avec vigueur expédiant préjugés et remords au diable. Bien qu’enchantée de l’étreinte folle qui la broyait, elle ne sut pas feindre plus longtemps. Les larmes perlèrent :
Je t’aime Michael. Il n’y a jamais eu que toi dans mon cœur. Max avait compris qu’il ne serait jamais qu’un remplaçant involontaire après l’amnésie que je m’étais provoquée mais… c’est impossible, nous deux. Je t’aime, j’aime tes enfants, seulement tu les perdrais à cause de moi. Je ne veux que ton bonheur, et il ne porte qu’un nom : tes enfants. Puis… Elle se dégagea fermement et se tourna vers le feu. |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Sam 28 Nov - 2:22 | |
| Pourquoi avait il l'impression qu'Alix était en train de se payer un peu sa tête?... Ou peut-être devenait il paranoïaque? Sûrement un peu de deux. En tout cas, devinant qu'il ne se sentait pas trop à l'aise, elle s'était dépêchée de lui assurer que personne ne viendrait les déranger. Faudrait y croire.
Posément, elle servit les verres et lui en tendit un au temps de lever le sien et porter un toast charmant:
Je bois à ton retour chez les vivants !
Il ne se trouva pas l'esprit pour répliquer, se contentant d'un sourire à peine perceptible avant de boire un peu du Pur Feu. Elle ne s'attendait vraisemblablement pas à qu'il donne un discours car sitôt son verre posé, Alix commença à parler. Dieu, qu'il aimait sa voix!
Qu’as-tu fait de beau depuis tantôt ? J’espère que tu as mis en pratique quelques-uns de mes conseils ?
Ben...oui. J'ai fait mon possible.
Il avait encore la scène du chien fou en tête mais n'était pas sûr que c'était cela qu'elle voulait entendre.
Il est très important que tu donnes la meilleure image de toi, Michael. En es-tu conscient ?
C'était un peu vexant qu'elle le croit si borné. Un peu plus de whisky sorcier et il se sentit un peu plus combattif.
Bien entendu que j'en suis conscient. J'ai écrit à ma mère pour lui demander d'engager les domestiques nécessaires...sais rien de ça, moi!
Elle jugerait certainement que c'était une attitude très commode de sa part mais là, il se fichait un peu de son avis. Il fallait donner une bonne image? Qui de meilleur que sa mère pour dénicher exactement ce dont il avait besoin.
En plus, j'ai eu une petite conférence avec mes voisines. Elles ne reviendront plus hanter ma maison...pas pour un bon temps, en tout cas. Et après, j'ai passé le clair de mon temps avec les enfants...Tu sais, ça faisait longtemps que je ne m'amusais pas autant avec eux...
Décidément ce Pur Feu avait des vertus inconnues. C'est en tout calme qu'il écouta le singulier discours que l'ex-mangemorte tint à lui tenir, le surprenant une fois de plus...depuis qu'il connaissait Alix, elle n'avait jamais autant parlé...et il faut dire qu'elle en dit, des choses.
Tu as eu ton lot de malheur, Michael. En partie à cause de moi, je sais, et m’en repens. Il est temps de regarder devant toi, et non plus derrière. Ne compte pas sur moi pour t’écouter encenser ta femme adorée. Par contre, je me fais fort de t’aider à te retrouver toi.
De son sincère repentir, cela faisait très longtemps que Michael n'en doutait plus. Qu'elle ne soit pas disposée de l'entendre parler de Victoria à tort et à travers était plus que compréhensible. Qu'elle veuille l'aider à se retrouver, un baume pour son âme meurtrie.
Suivit l'aveu complet sur la surveillance dont il était objet...de sa part. à Croire qu'elle se faisait réellement de la bile pour lui. Son elfe squattait sa maison, jour et nuit? Magnifique! Cela signifiait qu'elle ne voulait pas le perdre de vue. Quelques petites questions très ponctuelles lui donnèrent de quoi penser:
Ne t’es-tu pas demandé par quel miracle tes enfants étaient plus calmes, en meilleure santé ? Pourquoi tu pouvais enfin dormir tout ton saoul sans avoir à te lever trois ou quatre fois la nuit ? Pourquoi tes pilules t’éclaircissaient enfin les idées ?
Oui, il s'était bien posé ces questions mais avait préféré ne pas trop analyser les faits et voilà qu'elle lui dévoilait, sans ambages avoir été derrière tout cela...et pas seulement en employant son elfe mais en prenant l'affaire en main personnellement. Cela voulait dire que...Incroyable.
Ne sursaute pas ! Oui, je suis allée de nombreuses fois chez toi donner les médicaments voulus, tenir compagnie à Lucas qui cauchemardait, bercer Désirée qui perçait une dent, récupérer Kieran tombé de son berceau, le changer et j’en passe. Tanit m’accompagnait toujours. C’est marrant de la voir gazouiller de concert avec ton cadet.
*Si elle fait tout ça pour toi, il doit bien avoir une raison...*
Je n’aime pas voir dépérir ceux qui me sont chers.
*Au moins ça...*
Tu me laisses presque sans mots, Alix. Ça me chauffe vraiment le cœur...savoir que tu as de l'affection pour mes enfants...et enfin, un peu pour moi aussi. C'est vrai que je suis un père minable, tu dois avoir une bien piètre impression de moi...Suis désolé de t'avoir causé tant d'ennuis mais je ne veux être cause de problèmes pour toi...C'est un peu comme mener une double vie...encore une fois..bien entendu cette fois avec d'autres fins...mais je suis sûr que ton...que Max ne serait pas content *Tu ne le serais pas non plus à sa place!*...même en sachant que...qu'il n'y que bienveillance pour trois gosses délaissés et leur imbécile de père...En plus, tout cela doit te tenir à bout.
Tu veux savoir si ces tâches m’ont ennuyée, fatiguée ? Je réponds : non et oui. Bien sûr que je suis fatiguée ; c’est d’ailleurs pour ça que je t’en parle. Il faut que tu te reprennes pour assumer avec les enfants. Je n’en peux plus de courir ainsi la nuit après le boulot que j’ai.
Penser à son travail au casino lui tira une moue, il avait vraiment du mal à digérer le fait de voir Alix jouer les croupières.
Qu'est ce qu'il a dans la tête Max? Pourquoi te laisser faire un travail pareil? Ça donne quand même de quoi penser et...
Pourquoi je travaille ? Non, je ne suis pas dans la misère, j’avais juste besoin de côtoyer des gens… vivants.
Son éclat de rire, si joyeux le surprit un peu...Qu'elle veuille côtoyer des gens, encore plus. L'Alix qu'il avait si bien connue était plutôt du genre réservé mais évidemment, la femme qu'il avait face à lui, ressemblait déjà très peu à la miss Blackstorm d'antan.
Qu'elle veuille passer au crible les domestiques qu'il engagerait, le fit soupirer d'aise. Qu'elle admette que la meilleure solution serait de vivre chez lui, faillit le faire hurler de bonheur...bien entendu, le bon sens reprit le dessus et l'idée fut abandonnée vite fait. Il en aurait pleuré de dépit. Il ne pouvait que penser une chose, se convainquant à chaque seconde qui passait que jamais il n'aimerait une femme comme il aimait Alix. Elle était unique. L'unique. Tout en elle l'affolait, mettait sa vie sens dessus dessous. Elle l'émerveillait en découvrant ses facettes insoupçonnées. Il l'avait aimée froide et mesurée, arrogante, distante. Il ne l'en aimait que plus en ce moment si douce, si proche, si chaleureusement humaine. Son dévouement ne ressemblait guère à l'abnégation aveugle de Victoria. Il savait très bien de ce qu'Alix était capable en cas d'être contrariée. Elle ne serait jamais une poupée sans volonté propre qui se plierait au caprice d'un autre...
Qu'elle remplisse de nouveau les verres en avouant sans détours avoir envoyé un sortilège cuisant à Julianne Wayne l'enchanta mais déjà elle emboitait sur un autre thème.
Ton principal tracas concerne Max, n’est-ce pas ? Attends, tu vas saisir.
Elle se leva. Michael serra les mâchoires s'attendant au pire. Une photo de l'heureux couple . Une licence de mariage? Une bague magnifique qu'il lui aurait offert pour sceller leurs...fiançailles? Mais au lieu de cela, elle lui tendait un magazine...Photo de mariage, certes. Max y était, l'air franchement ravi...avec une blonde pâmée d'amour à son bras.
Un coup sur le crâne ne l'aurait pas laissé plus sonné.
Tu veux dire que...et tu m'as fait marcher tout ce temps? Tu m'as fait croire que...Bon sang, Alix...
Elle avait quitté von Falkenberg en même temps qu'à lui. Avait vécu en solitaire, avait mis au monde sa fille et avait failli l'abandonner mais un miracle l'avait fait retrouver le bon sens et maintenant elle était là...face à lui...et de très belle humeur ce qui est plus en fumant sa cigarette aussi tranquille que si elle parlait de la pluie et du beau temps. Michael opta pour vider son verre et fumer lui aussi en essayant de comprendre la teneur réelle de cette histoire, luttant contre le fou désir de la toucher...
Ce qui suivit fut le comble absolu...
Reste à voir le futur. Tu dois te remarier, Michael ! Pas trop vite mais tu devras le faire afin que tes enfants s’épanouissent dans une vraie famille. Ça clouera le bec au vieux Standford et à sa clique. Tu connais les ordinateurs, on pourrait chercher ensemble la candidate idéale ? Pas question de passer une annonce, on mettrait des semaines à éplucher les réponses.
Il écrasa furieusement sa cigarette dans le cendrier le plus proche et la dévisagea avant de se lever, sans pouvoir presque croire ce qu'il venait d'entendre.
Tu as vraiment perdu la tête!!! C'est la proposition la plus démente que tu puisses me faire! Tu es complètement folle, Alix...Comment diables peux tu penser que je songe, tant soit un instant...à me marier avec une autre femme? À n'importe quelle autre femme que toi...Ou je suis devenu fou et je ne pige plus rien...ou c'est toi qui as perdu la boule...on joue à quoi ici, ma belle?
Avant qu'elle ne s'avise à émettre une autre incongruité de taille, il l'avait prise dans ses bras, la relevant de sa place et la serrant contre lui, dans une étreinte d'ours l'embrassait à en perdre haleine. Une et une autre fois, se prélassant de cette délicieuse proximité, ne pouvant presque pas y croire. qui le rendait à la vie...qui lui rendait l'espoir... Elle ne se dérobait pas, au contraire, sa réponse chaleureuse donna des ailes à ce sentiment délirant
Alix, mon amour...mais pourquoi ces larmes!?
Je t’aime Michael. Il n’y a jamais eu que toi dans mon cœur. Max avait compris qu’il ne serait jamais qu’un remplaçant involontaire après l’amnésie que je m’étais provoquée mais… c’est impossible, nous deux. Je t’aime, j’aime tes enfants, seulement tu les perdrais à cause de moi. Je ne veux que ton bonheur, et il ne porte qu’un nom : tes enfants.
Elle se dégagea résolument de son étreinte et lui tourna le dos. Pour Michael il n'y avait plus besoin de quoi que ce soit. Elle l'aimait. Si Alix l'aimait, il se fichait du monde, de son beau père et ses intrigues, des souvenirs d'hier, des chagrins qui s'estomperaient en temps voulu... Un seule chose comptait: elle.
Par tous les dieux, Alix Blackstorm...et tu crois que je vais accepter ça tranquillement? À quoi t'attends tu? À que je dise...Wow, Alix, c'est fou ce que tu es raisonnable...merci de m'aimer tant et d'aimer mes enfants mais je pense que la blonde du coin me conviendrait mieux pour arriver à mes fins? Tu devrais me connaitre un peu mieux que ça quand même..Je sais que tout ce qui s'est passé entre nous ne parle pas trop bien de mes sentiments pour toi...Pourtant tu devrais l'avoir deviné, depuis le temps...
Il la reprenait dans ses bras et l'embrassait doucement, avec une tendresse étourdissante.
Je t'aime...je t'aime depuis des siècles. Même en partant chercher Victoria pour l'épouser je t'aimais...Si je l'ai fait c'est parce qu'en ce moment et après aussi, tout le temps qu'à duré notre mariage, je sentais que j'avais une dette d'honneur envers elle. Je sais, tu ne veux pas que je parle trop d'elle mais je crois qu'il le faudra bien...pour une fois. J'étais très confus à l'époque, pris entre deux feux, entre deux loyautés mais ça...c'est une autre histoire. Victoria m'aimait à la folie. Je l'aimais, tout court, même si j'ai voulu me convaincre du contraire. Quand on s'est retrouvés pour aller à Berlin, j'ai su que pour toi j'étais prêt à tout lâcher...Victoria, mes enfants, ma loyauté à la Couronne...je ne voulais qu'une chose, Alix: toi...et puis...il y a eu ce stupide accident. J'ai paumé ma mémoire...je t'ai perdue...je...
Pourquoi tout à coup il avait la sensation que tout valsait autour de lui? Il s'accrocha à Alix qui parvint à le retenir à temps.
Diables...je crois que...
Il s'affaissa dans le divan en soufflant comme un phoque, sans pouvoir contrôler le drôle de malaise qui le secouait, qui l'emportait à la dérive...
Alix...
Il sentit sa main dans ses cheveux juste avant de sombrer...
...
On le secouait rudement en répétant son nom d'un ton impérieux avant de lui larguer un discours pas possible qui résonna dans son crâne comme les trompettes de l'Apocalypse.
Mais bien sûr, je vois maintenant le pourquoi de ce message décousu, de cette demande d'aide...Tu devrais avoir honte, Michael De Brent...à trois heures de l'après midi et encore au lit, ivre mort, ce qui est plus...Réveille toi!!!
Un ordre si féroce ne pouvait être qu'obéi...Il ouvrit un œil puis l'autre et vit sa mère décomposée de colère, penchée sur lui. Il referma les yeux avec un gémissement... |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Dim 29 Nov - 15:39 | |
| Son Michael ! Son seul amour… Quel beau discours, si plein de fougue ! Soulagée ? Pas vraiment puisqu’elle avait à peine douté de la réaction à ses plans savants. De puis la mort des clones, pas un jour ne s’était écoulé sans qu’elle ne songe à cet instant fabuleux où il lui dirait à nouveau des mots d’amour. Connaissant Michael et son fichu honneur, elle s’imaginait vieille et décrépite quand ils se rencontreraient. Elle s’était faite à la raison, froidement, sans calcul, de ne plus vivre que dans des souvenirs. Et voilà que le hasard(ou la fatalité) lui rendait Michael. Si elle avait été l’Alix d’antan, elle n’aurait pas hésité une seconde à l’accaparer pour elle seule. Mais… avec ce qui pendait au nez de De Brent s’il se comportait mal aux yeux des Standford, il faudrait encore attendre. De plus, l’ex-mangemorte avait ses idées bien arrêtées sur le façon dont Michael devait lui revenir. Ça aussi prendrait du temps…Néanmoins, là, dans les bras de celui qu’elle n’avait cessé d’aimer, suivre ses résolutions devenait difficile. Il lui en dit des choses… très affolantes et convaincantes. Evidemment, il évoqua Victoria, prétendant qu’il ne l’avait qu’aimée tout court et avait surtout songé à sa « dette » d’honneur. On se crée les illusions que l’on veut… Alix était parfaitement au courant qu’à un moment donné Vic avait disparu. N’avait-il pas fait des pieds et des mains pour la retrouver sa petite femme adorée ? Ne s’était-il pas senti coupable de haute trahison alors que son esprit venait chaque soir la retrouver elle ? Michael transformait l’histoire à sa façon, dans le sens qu’il voulait lui donner, quitte à nier ses sentiments pour l’Américaine afin de faire croire à Miss Blackstorm qu’elle seule avait toujours compté. Elle, au moins, savait exactement ce qu’elle avait éprouvé pour Max. Elle l’avait aimé… à sa façon à elle. La jeune femme, en toute honnêteté, reconnaissait qu’elle devait beaucoup à l’Allemand. S’il n’avait pas été aussi borné, les choses auraient pu être plus profondes entre eux. Alix s’apprêtait à répondre au discours enflammé que lui tenait son ancien amant quand celui-ci se sentit soudain mal. Un froncement de sourcils inquiet, elle l’empêcha de piquer du nez sur le tapis, le forçant à s’asseoir.
*C’est trop tôt ! Pas normal ! * Michael ! Michael, qu’est-ce que tu as ? Ne panique pas ! Le mélange d’anti-dépresseurs et d’alcool peut provoquer ça.
Elle lui caressa les cheveux tout en constatant que De Brent était plus mal en point que prévu. Un soupçon d’effroi la fit appeler :
LORMAR, ICI !
L’elfe émacié qu’elle véhiculait avec elle depuis des années se matérialisa dans une profonde révérence :
Dis vite, Lormar. Les pilules de Mr De Brent, tu les as bien toutes changées… DIS-MOI !
Oui, couina le serviteur. Mais ce matin, j’ai vu Monsieur avaler des nouvelles qu’un commis venait de livrer. Je n’ai pas eu le temps, je…
Nom d’un gnome ! Surveille Michael, je reviens.
Laissant son amour aux soins de l’elfe, elle fila dans sa pièce laboratoire. Le cocktail de médicaments moldus pouvait s’avérer très dangereux additionné d’alcool, plus que sa mixture à elle. En parfaite connaissance de cause, Alix avait fait boire Michael afin qu’il s’endorme doucement APRÈS lui avoir débité son propre laïus ; pas avant ! Un contrepoison fut vite créé et porté à l’homme en souffrance. Avec des gestes de mère, la jeune femme aidée de Lormar parvint à le lui faire ingurgiter.
Mon pauvre amour va avoir la pire gueule de bois de sa vie, mais il s’en sortira, soupira-t-elle en observant les réactions positives de son amant. Lormar tu vas le reconduire chez lui. Tu ne le quittera pas d’un cheveux, tu entends. S’il se produit quoique ce soit d’anormal, tu m’en avises immédiatement.
Avec regrets, elle les vit s’évaporer. Il n’y avait pas d’autre solution. Volontiers, elle l’aurait installé chez elle mais Michael ne pouvait pas déserter ainsi le noyau familial. Le ramener seule, Alix n’y serait pas parvenue, le transporter avec Lormar en laissant Tanit seule était exclu aussi. Bref… Tracassée, la jeune femme gagana sa chambre après avoir jeté un œil au berceau de sa fille. Son reste de nuit fut agité. Michael irait bien, elle en était persuadée. Il devrait dormir jusqu’à midi, au moins. L’elfe veillerait, donc pas trop de souci à se faire…
Sereine, elle rentrait de sa balade d’après-midi à la plage avec Tanit quand Lormar, affolé, se matérialisa :
Maîtresse, vite ! Une sorcière est entrée chez lui ! Elle fait beaucoup de bruit, déplace des meubles, tempête et a fait boire quelque chose à Monsieur.
Déboussolée sur le coup, Alix ne réfléchit pas. Qui que ce soit, cette femme allait l’entendre. Hop, le temps de confier Tanit à l’elfe, elle s’évaporait. Dans un crac sonore, elle se matérialisa dans le dos d’une dame âgée qui admonestait Michal, le forçant à avaler un liquide sombre.
EVANESCO ! lança immédiatement l’ex-mangemorte.
Le verre disparut, la dame se retourna rouge de colère.
QUI OSE ? clama-t-elle. DE QUEL DROIT ENTREZ-VOUS AINSI CHEZ LES GENS ? Je soigne mon fils, cet ivrogne ! Foutez-le-camp !
VOUS CROYEZ LE SOIGNER ! Que lui avez-vous donné ? Dites ! Il en va de sa vie !
Choquée mais ébranlée par la mine de tigresse enragée qu’affichait la jeune femme, Aylinna contre-attaqua :
C’est une potion de ma composition, un remède très efficace contre les cuites. Cet imbécile s’est saoulé, et…
Montée sur ses grands chevaux, Alix força le passage pour s’approcher de Michael qui gisait inconscient dans des draps trempés de sueurs. Affreusement pâle, la respiration courte et rapide, il semblait à toute extrémité :
Folle, s’étrangla Alix. Vous me l’avez tué !
Sa baguette promenée sur le corps agité de soubresauts incontrôlés, le diagnostic s’établit. Il fallait qu’elle se concentre pour contrecarrer les effets nocifs de la mixture ingurgité. Ce fut fait en un clin d’œil.
STUPEFIX !
Na ! La mère de De brent tomba à la renverse tandis qu’Alix transplanait chez elle y fabriquer la potion nécessaire à toute allure. Il ne fallait pas que ses mains tremblent. Pourtant… D’un effort surhumain, elle parvint à doser ses ingrédients puis apporta sa fiole au malade qui la but et s’apaisa aussitôt.
Dors mon amour, murmura-t-elle en lui embrassant le front.
La crise principale passée, restait la seconde à essuyer. Laisser Aylinna dans son état de pétrification était tentant… L’ancienne Alix l’aurait sans doute fait. Celle-ci jeta un « énervatum » et aida la vieille dame à se relever :
Excusez-moi d’y avoir été un peu fort. La vie de Michael en dépendait.
Lâchez-moi ! Je n’ai besoin de personne ; je sais ce que je fais ! De quoi vous mêlez-vous, d’abord ? Une nouvelle maîtresse… déjà ? Pas fameuse, à ce que je vois, pour qu’il s’enivre ainsi…
L’air méprisant, la morgue de la mère de Michael mirent les nerfs d’Alix à cran.
Vous avez tout faux. Venez en bas ! Michael a besoin de repos.
Râlant, marmonnant dieu sait quoi, Lady Cavendish suivit le mouvement. Ce n’était pas du tout ainsi qu’Alix aurait voulu être connue par ce dragon en jupon dont elle connaissait les hauts-faits. A la guerre comme à la guerre, autant que les choses soient claires. Bikita, assez épouvantée, pointa son nez fin à la porte du salon où les deux femmes se fusillaient du regard.
Je… Je venais dire que les enfants vont bien… Je… je les ai endormi car…
Elle marqua un temps d’arrêt, fixant tour à tour Alix et Aylinna :
Oh ! Miss Alix, vous êtes là ! Mon maître sera content, très content ! Et…
File ! siffla la mère.
Apporte du thé, si tu veux bien, Bikita, réclama doucement Alix.
Confrontation… Qui allait ouvrir les hostilités… Miss Blackstorm toussota :
Je suis Alix Blackstorm. Ce nom ne peut pas vous être inconnu, n’est-ce pas ?
L’autre s’étouffait presque de rage. Cinglante, elle aboya :
Encore vous ! Quand diable lâcherez-vous mon fils ? Vous avez ruiné sa vie ! Vous l’avez marqué de l’infamie, vous avez rendu folle cette chère Victoria, vous êtes un monstre !
S’exhortant au calme, Alix sortit une cigarette qu’elle alluma, placide. Pour un peu, le regard incendiaire d’Aylinna aurait évité l’usage du briquet :
Je ne lâcherai jamais Michael, ne vous en déplaise. J’ai ruiné sa vie ?... Peut-être dans un sens… Je l’ai fait marquer… contre mon gré, et la marque des Ténèbres n’a plus été active quand je l’ai voulu. J’ai payé pour ça, et pour d’autres choses aussi. Cette « chère » Victoria… Vous entendre dire ça est à mourir de rire quand on sait que vous l’avez enlevée, séquestrée, forcée à rompre avec Michael, presque assassinée… Je ne suis pas comme elle… vous ne m’embobinerez pas, moi, Aylinna ! A vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, vous venez presque de tuer votre fils !
Cramoisie, au bord de l’apoplexie, Lady Cavendish s’étrangla :
Co… Comment osez-vous proférer de telles absurdités ! J’ai toujours voulu le bonheur de Michael, moi !
Moi aussi… Mais vous venez de vous planter magistralement. Cela fait des semaines que j’ai modifié le traitement moldu stupide de Michael. Il a fallu qu’il avale ses anciennes pilules moldues. J’avais contré les effets nocifs. Votre intervention – en toute bonne foi, je m’en doute – n’a fait qu’aggraver les choses. Maintenant, il ira bien.
Silence mesuré des deux parties. Bikita, plus discrète qu’une souris, apporta le thé avant de filer ailleurs. Peut-être révisait-elle ses sorts de réparation de mobilier ???? Juste au cas où…
Ecoutez, dit la mère, Michael traverse en ce moment une très mauvaise passe. C’est lui qui m’a appelée afin de remettre un peu d’ordre dans sa vie. Alors… d’après ce que je vois… la première mesure à prendre est de vous donner congé.
Un sourire carnassier éclaira le visage d’Alix :
Je crois qu’il y a maldonne sur qui de nous deux doit vider les lieux… Quand il a fait appel à vous, Michael ignorait encore que je veillais déjà sur lui. Maintenant il le sait.
Ergots dehors, Lady Cavendish rugit :
VOUS DEVEZ VOUS EFFACER ! Désirée et Kieran sont réclamés par les Standford. S’ils apprennent que vous… Surtout vous, êtes présente… Ils gagneront, ce qui achèvera mon fils.
Ils ne gagneront pas. Et… soyez sans crainte, je sais me montrer la discrétion même. Il n’est pas dans mes intensions de contraindre Michael à quoi que ce soit. C’est lui qui choisira lorsqu’il sera redevenu d’aplomb. Mais s’il vous a dans les pattes, il n’avancera pas. Je vous ai cernée, Aylinna, depuis longtemps. Vous croyez toujours bien agir. Or, réfléchissez… Combien de fois vous êtes-vous trompée ? Beaucoup plus souvent que moi, je puis vous l’assurer. Si quelqu’un doit s’effacer, le bon sens devrait vous guider…
Olympienne, Alix écrasa sa cigarette et but une gorgée de thé. A ce moment, un léger bruit venant de l’escalier lui fit tourner la tête dans cette direction. Elle bondit sur ses pieds, se portant au devant de l’arrivant flageolant sur les marches :
Tu n’es pas raisonnable mon chéri ! Tu devrais rester au lit…
Merlin qu'il était pâle. Plus têtu que jamais, aussi... |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 1 Déc - 0:39 | |
| Dormir! Qu'on le laisse dormir ou crever, au choix...mais qu'on lui fiche la paix!
Michael!!! Je t'ordonne de te réveiller!
Tout à fait sa mère, ça! Sauf que cette fois, il n'avait aucune intention, ni la force d'ailleurs, de lui obéir. Grand mal lui en prit, secoué comme un prunier, il finit par lui faire plaisir et ouvrir les deux yeux en même temps, tout pour avoir une vision très floue de l'ensemble qui de toutes façons valsait follement.
Par Merlin, Michael De Brent...sais tu ce que ceci signifie?
*Que je vais mourir dans cinq minutes!*
Sa tête allait exploser, un malaise épouvantable le révulsait tout entier, le faisant frissonner et transpirer en même temps. Dans cet était incertain, il essaya de se souvenir la dernière fois qu'il s'était senti si mal en point. Sa mère continuait avec son sermon qui lui parvenait en sourdine, sans rien comprendre, saisissant ça et là des : irresponsable, stupide, borné et autres épithètes tout aussi doux et attendrissants, pleins d'amour maternel.
Mais que faisait sa mère là? Cette constatation si nette, entre les brumes de son cerveau ramolli, le fit réagir quelque peu. Se redressant tant bien que mal sur le coude il essaya de fixer un œil vague sur sa chère génitrice.
Qu'est ce...que tu..fais là?
Quelle belle question! Tu as demandé mon aide! Mais bien sûr, comment te souvenir de ça!? Où as tu la tête!?
Sais pas!, gémit il en s'effondrant de nouveau, secoué d'une vilaine nausée qui malgré son misérable état le fit sauter du lit et filer dans la salle de bains.
Lady Cavendish essaya de se calmer en attendant son retour mais en le voyant revenir pour s'affaisser de nouveau dans son lit, sa colère céda un peu. Il était malade comme jamais elle ne l'avait vu.
Michael...mon petit...mais qu'as tu fait?
Lui? Rien de bien grave...À part mettre au clair quelques points obscurs de sa vie et retrouver la femme de ses rêves. De cela il pouvait très bien se souvenir...après tout semblait s'être engouffré dans un trou noir. Pourtant il était bien dans son lit...Comment y était il arrivé? Pas le moment aux réflexions, déjà sa mère revenait auprès de lui en portant une coupe.
Tu vas boire ceci, tu te sentiras mieux!
Elle le soutenait et le faisait boire ce liquide amer...qui à peine avalé le fit se sentir encore pire...et puis...
Evanesco!
Trop surprise, sa mère le lâcha et il retomba sur ses oreillers sans trop réaliser ce qui était en train de se passer. Des hallucinations! Ce devait bien être ça...Alix se trouvait là, à deux pas du lit et Aylinna perdait contenance.
DE QUEL DROIT ENTREZ-VOUS AINSI CHEZ LES GENS ? Je soigne mon fils, cet ivrogne ! Foutez-le-camp !
Il aurait voulu pouvoir placer un mot mais ne parvint qu'à émettre un râle de douleur.
VOUS CROYEZ LE SOIGNER ! Que lui avez-vous donné ? Dites ! Il en va de sa vie !
Et Maman de reconnaître que c'était une de ses recettes secrètes...enfin, plus si secrète que ça. Michael se sentait trop mal pour suivre en détail cet affrontement dont il semblait en être l'enjeu.
La dernière chose dont il eut à peu près conscience fut du visage angoissé d'Alix penché sur lui et de ses mots étranglés.
Folle. Vous me l’avez tué !
*Et mince...pas de bol, mon vieux!*
Puis tout se confondit en un quadrillage de couleurs démentes et une spirale de douleur l'aspira...
...
Incertain retour à la vie. Personne ne se disputait à son chevet. En fait il était seul avec son esprit fugitif qui mit un moment à se laisser rattraper. Le plus gros du malaise avait disparu, les murs ne valsaient plus, ce qui était déjà ça de gagné, persistait une migraine lui martelant les tempes et une foule d'idées assez affolantes. Si Alix avait vraiment été là, les chose risquaient de tourner à l'aigre plus vite que prévu...
Il parvint, tant bien que mal à se lever, s'habiller et quitter sa chambre...Des éclats de voix lui parvinrent du rez de chaussée...
*Erreur...Alix n'a pas été là...Elle est là.*
Arrivé sur le palier, Michael eut droit aux bribes d'un échange notable.
VOUS DEVEZ VOUS EFFACER ! Désirée et Kieran sont réclamés par les Standford. S’ils apprennent que vous… Surtout vous, êtes présente… Ils gagneront, ce qui achèvera mon fils.
Ils ne gagneront pas. Et… soyez sans crainte, je sais me montrer la discrétion même. Il n’est pas dans mes intentions de contraindre Michael à quoi que ce soit. C’est lui qui choisira lorsqu’il sera redevenu d’aplomb.
Comme s'il avait besoin d'être d'aplomb pour cela!
Or, réfléchissez… Combien de fois vous êtes-vous trompée ? Beaucoup plus souvent que moi, je puis vous l’assurer. Si quelqu’un doit s’effacer, le bon sens devrait vous guider…
Alix ne manquait pas d'aplomb pour parler ainsi à sa mère. Il devina que cette dernière devait écumer de rage et préféra mettre une fin à cette joute verbale avant qu'on ait à déplorer pire.
Tu n’es pas raisonnable mon chéri ! Tu devrais rester au lit…
C'était de la musique à ses oreilles mais le moment était venu de mettre quelques points au clair dans cette trouble histoire. Alix le prit du bras, Aylinna s'était levée et les dévisageait, livide de colère mal réprimée.
Vous deux...jusqu'où vous mènera cette pernicieuse folie? Ne te rends tu pas compte, Michael...
Je me rends parfaitement compte de tout, Maman, assieds toi et calme toi!
Ce n'était pas une prière mais un ordre. Il s'assit lui aussi et Alix prit place à ses côtés.
Je ne vais pas discuter avec toi, Maman. Les faits sont tels que tu les vois et rien ne va changer, donc inutile de te fatiguer à essayer de me convaincre du contraire. Je sais que tu peux penser que la situation est déplacée, équivoque et qu'en sais je encore. Tant qu'Alix voudra de moi, c'est ici qu'elle sera!
En entendant la voix de son maitre, Bikita risqua une apparition timide. Elle avait toujours eu une peur bleue d'Aylinna et s'enquit d'un quelconque désir qu'il put avoir. Michael qui se mourait de soif lui demanda de l'eau. Désir acquitté à l'instant. Après avoir vidé deux verres, il se sentit un peu plus d'aplomb pour continuer. Lady Cavendish se tenait très droite à sa place, lèvres pincées, regard meurtrier.
Je sais que tu peux penser que je suis un fils ingrat, c'est sûrement le cas mais je ne suis plus un enfant égaré qui a besoin d'être guidé de la main...Il y a eu un temps où j'aurais voulu que tu le fasses mais le passé est révolu et on n'y peut rien...
Yeux dans les yeux, mère et fils passèrent en revue et sans un mot, ce passé douloureux quand elle n'avait pas bougé un doigt pour le défendre des foudres paternelles. L'homme qui lui faisait face en cet instant était très loin d'être un gamin éperdu...L'avait il été un jour? Même adolescent il avait tenu tête à son père...Il avait toujours tenu tête à tout ce qui allait contre ses convictions. Malade ou pas, Michael n'avait jamais été faible...un peu confus peut être mais jamais vaincu. Force fut à Aylinna de reconnaitre que ce ne serait certainement pas ce jour là qu'il se laisserait abattre.
Où veux tu en venir, Michael?
Au but...comme toujours!, il serra la main d'Alix, avec ou sans ta bénédiction!
Lady Cavendish respira profondément.
Tu es sans doute l'homme le plus têtu que j'ai connu.
Mal de famille, du côté Wallace qu'on dit....Mais enfin...Je te remercie de t'être dérangée pour venir me sauver de l'iniquité de mes actes mais la seule chose dont j'ai besoin en ce moment en tant qu'aide...c'est de domestiques capables de tenir dignement ma maison...et tu sais exactement de quoi je parle.
Elle le savait très bien et avait remué ciel et terre pour exaucer les vœux de son fils adoré.
Phillys McPherson est la nanny parfaite pour tes enfants, elle possède toutes les qualifications qui l'accréditent comme telle. Elle est sorcière mais a travaillé très longtemps chez le Moldus, donc n'a aucun problème d'adaptation pour vivre dans ce monde que tu sembles aimer tant.
En effet, ici suffit de payer les impôts et ne pas se garer en zone interdite! Et quand va t'on connaitre ce joyau de la couronne?
Dans un instant, assura Aylinna guindée, en même temps que Clarissa Potts, la plus efficace des gouvernantes, elle tiendra cette maison en toute efficience. Également sorcière et sans problèmes avec les Moldus. J'ai dû œuvrer le plus rapidement possible, avec des moyens pas trop orthodoxes.
Ah bon? J'espère qu'elles ne sont pas là soumises à un Imperium!
Ne sois pas sot, Michael...je n'ai fait que ce que ferait n'importe qui...je leur ai promis un très bon salaire et un lieu de rêve où travailler. Je pense que tu es en mesure de leur accorder ces deux choses.
Maman...tu as piqué les domestiques à tes amies?
On pourrait le dire...mais pas de souci, personne n'en saura rien...du moins je l'espère. Et maintenant, je voudrais prendre congé de mes petits enfants. Si tu viens à perdre les deux petits, Michael...je ne te le pardonnerais jamais!
Je ne me le pardonnerais pas moi même, ne t'en fais pas, Maman... Standford n'a aucune chance.
Je veux bien le croire!, allant vers son fils qui s'était levé, elle l'étreignit brièvement, prends soin de toi, mon petit...et vous, Miss Blackstorm, quelques soient mes griefs contre vous, merci d'être intervenue aussi opportunément tout à l'heure...Nous aurons, je suppose, une autre occasion pour parler.
Il ne lui en restait pas le moindre des doutes. Avant de partir, elle tint à présenter les deux merveilles domestiques à son fils et les laissant face à face, s'effaça. Quelques minutes plus tard, Lady Cavendish était de retour chez elle...d'assez bonne humeur, si on tient en compte les conditions de sa visite aux Bermudes.
Phillys McPherson était une femme entre deux âges, petite, rondelette, visage avenant et doux, agrémenté de petites lunettes rondes juchées sur le nez. Le genre de femme qu'on s'imagine bien prenant soin de petits enfants, du moins ce fut l'avis de Michael.
Clarissa Potts, par contre n'avait rien d'avenant. Grande, sèche, noueuse. Son air sévère aurait mis en fuite un troll non avisé mais semblait tout à fait indiquée pour le poste. Personne ne pourrait songer que dans une maison dont elle aurait la gouverne il pouvait se passer quelque chose d'incorrect. Michael se demanda si elle placarderait dans la cuisine un horaire strict pour tout le monde, lui inclus.
Pour alors, Alix était retournée chez elle, s'occuper de sa fille, en lui faisant promettre de se mettre au lit, ce qu'il ne fit pas. Il préféra rester avec ses enfants pour les habituer doucement à la présence des deux nouvelles arrivantes. Ce qui se passa sans heurts. Désirée et Kieran n'avaient pas trop à dire. Lucas le prit avec philosophie. Il fallut rassurer ces dames quant à la présence d'Apache. Miss McPherson sembla la trouver très à son goût, Mrs. Potts fronça les sourcils et Apache gronda. Affaire réglée.
Elle est aussi douce qu'un minet!, assura Michael, angélique.
La nanny sourit, ravie. Mrs. Potts se demanda illico si son nouveau maître était en entière possession de ses facultés. L'apparition de Jake, la menace poilue, faillit faire foirer cette harmonie si durement conquise. Mais la dompteuse de dragons Potts fit vite de le mettre en ceinture et de larguer à Michael un sermon sur le besoin d'établir une certaine discipline.
Pour vivre en société!, termina ponctuellement Lucas, mon papa il dit ça aussi...mais il fait pas aussi peur!
Oups...Comme début de relations...ça promettait!
00:30. Cette fois, un transplanage parfait le mena juste sur le perron. Un bref coup de sonnette, un instant plus tard Alix ouvrait la porte, plutôt surprise de le trouver là.
Bonsoir, ma chérie. Hier soir nous avions un entretien très intéressant, tu m'as eu au deuxième round...Je voudrais à tout prix le finir. Tu me laisses entrer?
Et il se jura ne boire que de la limonade!
Dernière édition par Michael De Brent le Lun 14 Déc - 13:44, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mer 2 Déc - 1:00 | |
| Merlin, quelle frousse ! Sans se demander ce que la mère de Michael pouvait bien fabriquer chez celui-ci, elle avait agi d’instinct. Oser stupéfixer ainsi Aylinna tenait d’une déclaration de guerre, tant pis. Au moins les effets du contrepoison ne tardèrent pas ; les explications non plus. Lady Cavendish n’avait pas tout à fait tort dans ses reproches envers l’ex-mangemorte. Ce qui n’empêcha pas Alix de lui tenir tête avec une fermeté inébranlable. Voir apparaître Michael sur les marches coupa net cette vive discussion. Bien sûr, le jeune homme refusa de retourner au lit, aussi ne put-elle que l’aider à descendre sous l’œil noir d’Aylinna :
Vous deux...jusqu'où vous mènera cette pernicieuse folie? Ne te rends-tu pas compte, Michael...
Tiens? Le fiston avait l’air plus assuré que prévu, très calme et conscient. Le discours qu’il tint à ls mère prouvait sa réflexion, sa décision.
Tant qu'Alix voudra de moi, c'est ici qu'elle sera!
La concernée ne put s’empêcher de frissonner de plaisir. Là, face à son dragon maternel, Michael venait tout bellement de déclarer son amour pour elle. Posément, le jeune homme établit sa détermination de ne désirer nulle autre aide que celle sollicitée. Mrs De Brent, pincée, se targua d’avoir rempli sa mission et trouvé les domestiques adéquats. D’après ses sous-entendus, elle aurait même piqué ces perles à certaines de ces amies, ce dont la cru très capable Alix. Très attentive à tout ce qui s’était conté dans le salon, la jeune femme s’était abstenue d’intervenir. Inutile de mettre de l’huile sur le feu. Pourtant, son cœur battait plus vite car elle savait que Michael n’aurait jamais menti à sa mère pour des choses aussi importantes que ses sentiments personnels. Or, s’il n’avait pas dit platement à Aylinna « j’aime Alix et va te faire voir ! », c’était tout comme ! D’ailleurs Mrs De Brent ne tarda pas à réclamer de dire au revoir à ses petits-enfants puis laissa le couple recevoir les nouvelles recrues choisies pour régenter la maison de son fils. Elle ne manqua pas non plus de se montrer sentencieuse :
Si tu viens à perdre les deux petits, Michael...je ne te le pardonnerais jamais!
Une fois encore, son fils assura que ça n’arriverait pas
*Puisses-tu dire vrai !*
Alix s’attendait presque à ce qu’Aylinna lui tourne tout bonnement le dos mais, à sa grande surprise l’autre déclara :
et vous, Miss Blackstorm, quelques soient mes griefs contre vous, merci d'être intervenue aussi opportunément tout à l'heure...Nous aurons, je suppose, une autre occasion pour parler.
Ne venait-elle pas de sauver la vie de Michael ? Quoi donc de plus naturel…
Sûrement plus d’une autre occasion, vous pouvez y compter, se contenta-t-elle d’émettre en saluant le départ de la vipère d’un simple signe de tête.
Les « domestiques » n’allaient pas tarder à débarquer. Alix s’énerva un peu :
Si ça ne t’ennuie pas, j’aimerais m’assurer que ces femmes conviennent au rôle. Le fait que ce soit ta mère qui les ait recrutées me pousse à la méfiance. Ce qui m’ennuie, c’est comment me présenter à elles… Je ne suis rien encore dans cette maison, ça va paraître bizarre que j’intervienne…
Le baiser de Michael lui coupa la chique mais elle se dégagea très vite en riant :
Pas si affaibli que ça, on dirait. Mais soyons sérieux. Elles vont arriver, et…
Toc, toc, toc ! Branle-bas de combat ! Alix rectifia son chignon, Michael lança l’autorisation d’entrer. Deux dames très bien mises firent leur apparition. La description donnée par lady Cavendish correspondait parfaitement. Miss McPherson semblait la douceur personnifiée avec ses rondeurs tandis que la sèche Miss Pott arborait un air revêche. La présence d’Alix ne parut pas les surprendre, ce qui mit immédiatement la puce à l’oreille de la jeune femme. Quelques mots d’Aylinna avaient dû se perdre entre deux transplanges…
*Qu’est-ce qu’elle leur a bien raconté ?*
Après les salutations d’usage, tout le monde s’assit. Alix regarda discrètement l’horloge murale. Elle ne disposait plus de beaucoup de temps avant le biberon de Tanit. Lormar saurait y pourvoir, n’empêche qu’elle préférait toujours s’acquitter de cette tâche :
Bonjour mesdames, je suis Alix Blackstorm. ( à quoi bon mentir ?) J’ai pour la famille De Brent*et son chef surtout* un attachement particulier. Monsieur, ici présent, m’a chargée de vérifier vos références. Je ne doute point du jugement de Lady Cavendish, néanmoins j’aimerais m’en assurer par moi-même. Des documents sortirent des sacs et furent tendus. Consciencieuse, l’ex-mangemorte les parcourut de son œil analytique avant de les passer à un Michel somnolent. Les qualifications étaient excellentes ; la mémoire d’Alix aussi…
Ainsi, Mrs McPherson vous vous êtes occupées dernièrement des enfants de Lady Axminder. Très belle place… Seulement Miss Déborah et le futur Lord Andrew vont sur leurs quinze ans… Ici, il s’agit d’un petit garçon de cinq ans et de deux bébés dont le dernier n’a que quelques mois…
La quinquagénaire eut presque les larmes aux yeux :
C’est pour ça que j’ai accepté la proposition de Lady Cavendish. Ces enfants que j’ai élevés au biberon n’ont plus beaucoup besoin de moi… Ils sont les trois-quarts du temps à Poudlard. Ils vont me manquer. Je pense être plus utile ici… d’ailleurs, il me tarde de les rencontrer, puis-je espérer monter les voir ?
Allez-y ! Bikita va vous montrer le chemin, répondit Alix dans un sourire attendri.
Pour elle, pas de doute : cette femme aimait s’occuper des enfants, et s’en sortirait à merveille. Si ses souvenirs étaient bons(et ils l’étaient) les gosses Axminder avaient eu la réputation d’être les mieux élevés du comté. Douceur et fermeté feraient des miracles ici. La nanny engagée s’éclipsa, resta la gouvernante potentielle. Si la première lui avait plu d’emblée, la seconde laissait à désirer. Certes ses certificats étaient élogieux, parfaits… trop, peut-être ?
Miss Potts… cinq années à régenter le manoir Holywell, cinq autres chez les Greengrass et les quatre dernières chez la non moins célèbre, si stricte, famille Romanovski. Comment se porte cette chère Natacha ? Toujours goutteuse ?
La gouvernante émit un sourire en coin, presque de triomphe :
Vous devez faire erreur, la comtesse Romanovski se prénomme Alexandra et n’a jamais souffert de goutte.
L’heure tournait, implacable ; Alix se leva :
Bien des gens commettent des erreurs volontaires… Nous verrons dans 15 jours combien vous en aurez commises.
Se tournant vers Michael, elle l’embrassa rapidement sur la joue :
Je dois filer… A bientôt… va dormir !
Rentrée, elle ne se préoccupa que de Tanit. L’elfe retourna à sa surveillance invisible tandis qu’Alix nourrissait puis changeait sa fille. La routine reprit son cours. Il va sans dire que l’ex-Mangemorte gambergea énormément durant sa balade à la plage. Cette Miss Potts lui déplaisait beaucoup. Trop d’arrogance, de suffisance… Sûrement un parfait sergent mais point de cœur… Michael… Dommage qu’il soit trop tôt pour eux ! La surveillance dont il faisait l’objet bloquait leurs retrouvailles totales. Elle qui voulait se voir aimée pour elle-même devait admettre avoir été convaincue par sa fermeté face à sa mère. Personne ne la connaissait mieux que lui ; personne ne le connaissait mieux qu’elle. Il leur faudrait attendre, y aller en douceur. Lucas n’accepterait pas facilement non plus qu’une autre femme s’approprie son père… Vivre en paria, dans l’obscurité ne tentait plus Alix. Ils allaient devoir lutter afin d’avoir le droit de s’aimer publiquement. Pour cela, il leur faudrait d’abord ruser puis recouvrer leur dignité perdue au risque de continuer à vivre en reclus. Ce genre d’existence, Alix n’arrivait plus à le supporter. Les mangemorts étaient dispersés, disait-on, Voldemort sur le déclin. Ces affreux-là ne leur causeraient plus d’ennuis. Tous ses actes personnels et ceux de Michael pendant sa période « noire » avaient été consignés par ses soins dans un dossier enfermé à Gringotts. Témoignages signés, attestations rigoureuses, devraient un jour se révéler pour les réhabiliter. Il faudrait en passer par là s’ils voulaient réintégrer la communauté sorcière et que leurs enfants s’épanouissent normalement. Long serait le chemin, d’autant que…
*Zut !*
Le gars avait beau simuler être un touriste banal, un certain 6ème sens avertissait Alix qu’il n’en était rien. Depuis quand la filait-il ? Qui était-il, pour qui travaillait-il ? Ce n’était pas celui qui observait Michael. Celui-ci était en chemise hawaïenne, short et lunettes sombres, plus petit et enrobé que l’autre… Paranoïa ? Non, Alix fit exprès de se mouvoir dans des directions imprévisibles et le repéra à chaque fois. Au casino où elle alla vaquer selon son habitude, il eut le culot de se joindre à la table qu’elle tenait. Imperturbable, elle joua son jeu. A minuit, Mrs Wallace regagna sagement son domicile en passant par la maison des Galveston. Les phares à l’arrière de son véhicule ne lui échappèrent pas. Assez nerveuse, elle récupéra Tanit et n’eut qu’à la changer de berceau avant d’entendre sonner à la porte.
Mi… Michael ?
Que diable faisait-il là ?
Bonsoir, ma chérie. Hier soir nous avions un entretien très intéressant, tu m'as eu au deuxième round...Je voudrais à tout prix le finir. Tu me laisses entrer?
Oh non ! Elle ne le laissa pas entrer, elle lui prit le col et l’attira vivement à l’intérieur :
Tu es complètement fou, Michael De Brent ! chuchota-t-elle. En père exemplaire tu devrais être chez toi à ronfler gentiment. Avec toi, c’est moi qui suis filée, maintenant ! Il y a peut-être des oreilles à rallonge dans les coins ! Un sort qui voit à travers les murs aussi ! Je n’invente rien. Si je sécurise le périmètre on saura que je cache des choses. Va-t’en mon amour. On s’arrangera autrement mais rentre chez toi !
D’un risque calculé, elle lança un sort d’obscurcissement total de quelques secondes, juste le temps de lui prouver son attachement profond. |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 8 Déc - 19:31 | |
| Ce fut un entretien trop court...inexistant presque. Soit il entra mais pas pour bien longtemps.
Tu es complètement fou, Michael De Brent ! En père exemplaire tu devrais être chez toi à ronfler gentiment.
Pourquoi tu chuchotes?, s'intéressa t'il, un peu alarmé par sa mine de conspiratrice.
Avec toi, c’est moi qui suis filée, maintenant ! Il y a peut-être des oreilles à rallonge dans les coins ! Un sort qui voit à travers les murs aussi ! Je n’invente rien. Si je sécurise le périmètre on saura que je cache des choses.
Cela le fit jurer pour de bon, mais elle demeura irréductible.
Va-t’en mon amour. On s’arrangera autrement mais rentre chez toi !
Un baiser époustouflant mais d'une brièveté navrante plus tard, il se retrouvait à contempler les étoiles dès la terrasse, chez lui. Sa virée avait duré exactement quatre minutes et demie. Pas de quoi améliorer son déjà très détérioré sens de l'humour.
La maison était plongée dans un calme paradisiaque. Il fit la tournée habituelle de ses enfants. Kieran dormait comme un ange de même que Désirée, veillés placidement par Apache qui sommeillait dans un coin de la chambre. Le sommeil de Lucas n'était pas si paisible. La perte de sa mère et sa sœur l'avaient trop secoué et il était rare la nuit où il ne se réveillait pas en pleurant, éperdu. Cette fois ne fut pas l'exception.
Calme toi, Lucas...
Peur, Papa...peur...
De quoi donc?
Le petit se jeta dans ses bras en sanglotant à fendre l'âme, appelant Vic et Sarah. Michael était en passe de l'imiter et pleurer de concert avec lui quand Miss MacPherson entra en scène en nouant son peignoir à carreaux.
Oh, vous êtes là, M. de Brent!
Elle les couvrit d'un regard attendri quand il crût bon la mettre en antécédents mais Miss MacPherson semblait savoir long sur eux et leur triste situation.
Lady Cavendish n'a omis détail, croyez moi...C'est bien pour cela que je n'ai pas hésité un instant à accepter cette place. Laissez moi m'occuper de Lucas...vous avez besoin de repos, vous aussi.
Non...je n'ai pas sommeil...Voyez, il est plus calme là...,il caressa doucement la petite tête nichée contre son cou, depuis le temps...on se rassure l'un l'autre.
Jake, qui jusque là avait ronflé tranquillement dans son panier, crût bon s'ébrouer et participer aux réjouissances en cours.
Ce chien ne devrait il pas dormir dehors?, se risqua à demander la nanny en jaugeant le toutou d'un regard suspicieux.
Michael eut un sourire de travers.
Si vous arrivez à convaincre Lucas de cela...vous avez carte blanche mais je doute bien que vous n'y parveniez.
L'enfant s'accommoda à son aise dans les bras paternels de nouveau parfaitement endormi.
Vous voyez...Dans un moment je le remets dans son lit et demain il n'y paraitra rien.
Lucas était très attaché à sa sœur, n'est ce pas?
Ils...étaient jumeaux...Sarah ne lui faisait pas la vie facile mais...c'était sa sœur!
Il remit le petit dormeur à sa place et le borda avec des gestes consciencieux pour finir avec un baiser sur le front. Jake sauta tout naturellement sur le lit et s'accommoda aux pieds de son petit maître.
En voilà un qui va dormir tranquillement!, assura Michael en baissant l'intensité de la lumière jusqu'à la laisser en veilleuse.
Vous êtes un bon père, M. De Brent!
J'aimerais en être aussi sûr!, maugréa t'il en sortant.
Ça viendra!
Mais ce ne fut pas cette nuit qu'il arriva à s'en convaincre. Le sommeil tarda à venir et quand il le fit, fut, comme d'habitude de courte durée.
...
William Standford accorda un regard satisfait au dossier posé sur son bureau.
Bon travail, M. Garrett.
Oh, vous savez, il est pas difficile à cerner, votre gendre. Il agit très normalement. Toute l'information que vous avez là, parle plutôt de son passé...euh, turbulent.
Parler de son passé en tant que turbulent serait faire preuve de bienveillance, gronda M. Standford, cet homme a commis plus de vilénies qu'une âme sensible peut supporter.
Seamus Garrett n'était pas qui pour contredire son employeur mais au bout d'un temps commençait à penser que l'homme était absolument borné, aveuglé par un courroux tenace envers ce gendre indésirable. Lui même en tant que sorcier, pouvait comprendre beaucoup de choses qui échappaient aux raisonnements hostiles de l'homme d'affaires moldu.
M. Standford la plupart des preuves que vous détenez parlent des agissements de Michael De Brent en tant que sorcier...Agissements que, bien entendu, vous ne pouvez étaler face à un tribunal moldu...à moins de vouloir finir à l'asile.
Cette pensée le turlupinait plus que voulu. Garrett avait raison en évoquant cette possibilité.
Mais je dois trouver le moyen de sauver mes petits enfants de son influence nocive.
L'autre secoua la tête dépité. Il pouvait très bien comprendre les intentions de Standford mais ne voyait pas du tout comment celui ci parviendrait à ses fins.
Ce ne sera pas facile.
Je prouverai à tout le monde quelle classe d'infâme traitre est cet homme! Je le trainerai devant un tribunal sorcier si c'est ce qu'il faut.
Là, Garrett tiqua. Il n'avait pas envisagé que son employeur veuille aller si loin. Ce serait une première qui ne manquerait pas de bouleverser le monde sorcier: un moldu réclamant justice...et d'après ce que contenait le dossier De Brent, avec des énormes chances de parvenir à une victoire éclatante. Fils de Mangemort, Ex-Auror, il avait trahi les siens et était devenu Mangemort sans trop d'arrières pensées. Rien de quoi être trop fier, ses accointances avec l'ennemi n'avaient été un secret pour personne...même si selon ses investigations plus poussées Seamus Garrett avait découvert quelques points obscurs dans cette histoire de trahison, infidélité et crime. Sa disparition soudaine du scénario anglais avait laissé quelques espaces en blanc dignes d'être tenus en compte.
Je suis d'accord avec vous, M. Standford, vous avez plus de possibilités de ce côté là mais il faudra faire appel au meilleur des avocats que vous puissiez trouver parce que vous aurez sûrement comme opposants Albermale et Cavendish, le premier l'a déjà tiré d'Azkaban et le second est son beau-père.
Peu importe que Merlin lui même le défende...je l'aurai!
Il serait intéressant, M. Standford que vous ne mêliez pas Merlin dans cette histoire...Nous les sorciers l'avons en grand respect!
Le lendemain les époux Standford s'envolaient vers l'Angleterre. Suite aux bons conseils donnés par Seamus Garrett, le père de Victoria entra en contact avec Thadeus Carver, maître du barreau, sang mêlé et hargneux défenseur des droits des nés moldus. Homme de reconnue ténacité et savoir faire, Carver faisait parfaitement l'affaire des Standford. Certes leur demande était un peu étrange mais cela ne ferait qu'établir un précédent de vitale importance dans les relations Sorciers-Moldus.
Michael finissait son café en fumant une cigarette et lisant le journal quand l'apparition, inopinée et surprenante d'un majestueux moyen duc, porteur d'un message pour lui. Message qui vu le sceau officiel venait du Ministère même. Avant même de commencer la lecture Michael sut qu'il avait un énorme problème.
Mettre tout le monde en état d'alerte maximale ne lui prit qu'un quart d'heure. Oubliés dépression et dépérissement , Michael écumait de rage en se jurant d'avoir la peau de son beau père dût il aller en enfer pour y réussir.
Rodney Baxter, le vigile désigné pour Alix ne sut pas trop bien ce qui lui arriva. Stupefixé avant d'avoir pu dire "ouf", il se vit transporté dans une cave et affronta un sorcier déchainé.
Tu travailles pour ce maudit moldu, non?
Vu qu'on lui pointait gentiment une baguette sous le nez et que ses yeux ne pouvaient quitter la Marque qui ornait le bras de son agresseur, Baxter opta pour raconter tout ce qu'il savait, sans omettre détail.
Je devrais lui envoyer ta tête réduite comme cadeau de Noël...mais non, va le rejoindre et dis lui de ma part qu'il va amèrement regretter vouloir me ruiner la vie...et s'il a vraiment lu mon dossier il doit savoir de quoi je suis capable. Ce n'est pas une menace mais une promesse solennelle.
Une fois le sous fifre tremblant disparu, Michael transplana direct chez Alix et la trouva s'apprêtant à sortir faire une promenade avec sa fille.
On a plus besoin de se cacher, je viens de réexpédier ton espion particulier auprès de son employeur...d'une pièce, n'ai crainte. Dans cinq jours, je dois me présenter à une audience...au Ministère.
Pas besoin de trop s'étendre sur le thème, tous deux savaient sciemment en quoi pouvait finir la dite audience...Un nouveau et long séjour à Azkaban comblerait certainement les aspirations de plus d'un...
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Sam 12 Déc - 0:51 | |
| Avoir dû remballer Michael aussitôt qu’il était arrivé n’avait pas enchanté Alix. Pourquoi leurs vies étaient-elles si compliquées ? Quand pourraient-ils s’aimer au grand jour sans risquer de voir des foudres leur tomber dessus ?
*Pas demain la veille…*
Le sommeil tarda beaucoup à s’emparer d’elle. Ne plus voir Michael serait une torture, rester dans son entourage : un risque pour la garde de ses enfants. Quel dilemme ! S’il le fallait, elle s’effacerait, une fois de plus, que faire d’autre ? Le problème était qu’à cause de Tanit, Alix désirait maintenant une existence calme, normale pour un sorcier. En principe les pièces à sa décharge planquées chez Gringotts la blanchiraient au moins suffisamment pour ne plus risquer Azkaban. La situation de Michael était différente. Considéré comme traître à son sang par la communauté sorcière, rares étaient ceux sachant exactement QUI était De Brent. Il leur faudrait tôt ou tard déballer leur histoire s’ils voulaient la paix. Cela se produisit plus tôt que prévu… Après une nuit ponctuée de sursauts, Miss Blackstorm se consacra avec joie à son devoir de mère. Rien ne l’avait préparée à ce qui suivit. Fraîche et repue, Tanit se laissait habiller sans rechigner en vue de la promenade matinale habituelle. Le climat de Bermudes opérait des merveilles sur sa santé chaque jour plus florissante. Soudain, le plop caractéristique d’un transplange la fit se retourner. Là, au-devant d’elle s’avançait Michael. Son état de nerf sautait aux yeux :
On a plus besoin de se cacher, je viens de réexpédier ton espion particulier auprès de son employeur...d'une pièce, n'aies crainte. Dans cinq jours, je dois me présenter à une audience...au Ministère.
Le choc de cette intrusion abrupte accompagnée de cette tirade pétrifia d’abord la jeune femme. Il ne lui fallut néanmoins que quelques secondes pour se remettre. Lentement, elle ôta la veste du bébé qu’elle berça contre elle en activant ses neurones à toute vapeur. La conclusion ne lui échappa pa :
Donc, le vieux Standford a l’audace de demander l’aide des sorciers… Il est finaud… Assieds-toi, Michael, nous devons parler.
Confiant Tanit à Lormar, elle servit du café fort en s’installant face à Michael :
Dans le fond, sourit-elle doucement, c’est une opportunité magnifique qu’il nous offre-là.
Il tiqua, évoquant Azkaban.
Réfléchis, mon amour. La partie sera rude mais l’enjeu en vaut la chandelle. Si nous parvenons à nous disculper, alors, comme tu le disais, nous n’aurons plus à nous cacher ! Avec les troubles actuels, Voldemort et sbires se ficheront de nos cas. Convaincre le ministère va nous libérer une fois pour toutes des accusations qui pèsent sur nous, sur toi surtout.
Enervé à nouveau, De Brent répliqua vertement. Ce que contra encore Alix :
Bien sûr que si : je compte partir avec toi ! Tu n’imagines pas que je vais te laisser aller seul affronter ces chacals ? Va faire vos bagages. On n’emmène tout le monde : enfants, domestiques et animaux. Je serai chez toi dans une heure. La maison de ta mère est assez grande pour nous recevoir tous, n’est-ce pas ? Je la contacte de suite.
Peu convaincu que ce soit une si bonne idée, Michael accepta néanmoins de se plier aux désirs de l’ex-mangemorte. Après une brève étreinte, il transplana. Pas de temps à perdre. Magie aidant, les « failamalle » fusèrent, plusieurs lettres s’expédièrent. Chef du personnel du casino prévenu de sa démission, factures réglées, Galveston remerciés, Gringotts averti de son passage imminent, il lui resta un peu de temps à consacrer à un plan d’action. Culotté de sa part ? Alix n’était pas à cela près. De sa plus belle plume, elle posa quelques mots expliquant la situation puis joignit Lormar, Sherkan et les malles dans le même envoi via portoloin vers Aylinna. Toute souriante en pensant à la tête que tirerait la mère de Michael, elle se rendit à pied chez lui. Miss Potts, pincée au possible lui ouvrit avec humeur :
Bonjour, Miss Blackstorm. Laissez-moi vous dire que ce voyage n’est pas recommandable. Nous venons à peine de nous installer et.. ;
Si vous tenez à votre place, obéissez !
Hautaine, Alix passa devant le nez scandalisé pour constater que les préparatifs au déménagement étaient bouclés. Sans se concerter le couple avait agi de façon similaire, il ne restait qu’adultes et enfants à déplacer. Mrs McPherson voulut se charger de Désirée mais Miss Potts eut tellement de mal à faire rester Lucas tranquille, que l’on inversa les précieux colis. Sédatés pour rendre le transport plus agréable aux mioches, le poroloin fut activé.
L’accueil au manoir Cavendish fut à la hauteur des espérances d’Alix. Venimeuse, agacée, Aylinna distribuait ses ordres à gauche et à droite quand huit personnes atterrirent au beau milieu de son hall lustré. Immédiatement, elle invectiva Alix, responsable de tout, à ses yeux :
En voilà des manières de bouleverser ma demeure ! Je ne suis pas aubergiste !
Si cela vous déplaît, nous pouvons NOUS installer ailleurs…
Sûrement que Lady Cavendish les aurait bien, elle et sa clique, expédiés au diable, ne gardant que son fils adoré et ses rejetons. Cependant, contrainte à ce que les deux fassent la paire, elle n’eut d’autre recours que d’organiser sa maisonnée. Les détails domestiques furent vite réglés. Alors qu’elfes et autres s’occupaient de la marmaille, Aylinna - un sourire fielleux aux lèvres - convia le couple à se rendre au grand salon. Main dans la main, Michael et Alix y pénétrèrent, circonspects. Il y avait de quoi… Assis ou debout, les hôtes se tournèrent vers les arrivants. Des « bonjour Michael » s’émirent plus ou moins chaleureux. Bien évidemment, Miss Blackstorm n’eut droit qu’à un signe de tête ou à… rien. Lord Cavendish avait l’œil pétillant de malice en serrant la main de son beau-fils. Maître Abermale lâcha les documents qu’il parcourait pour se gratter la tête tandis que Justin Davenport faisait des efforts afin de ne pas exploser de rage en foudroyant Alix du regard. Nate Davenport-Sommersby retenait son époux par le bras. Beau tableau… Aylinna grimaça :
Asseyons-nous et résumons les faits. Alors… ça y est ! Les Standford réclament la garde définitive de Désirée et Kieran. J’ai les mêmes droits qu’eux ! Je m’y oppose formellement. Des sorciers éduqués par des moldus, on aura tout vu.
Hum… risqua l’avocat favori de la famille Davenport. Sauf votre respect, Lady Cavendish…, si l’on se penche sur le passé… vous n’auriez élevé que… hum.. des Mangemorts. Aux yeux de la cour, ce serait mal venu que de réclamer aussi leur garde quoique, à présent, vous êtes on ne peut plus honorable.
La maîtresse des lieux se rebiffa :
J’AI TOUJOURS ÉTÉ HONORABLE ! Mon Michael a été victime de… de mauvaises influences ! (regard appuyé vers Alix)
STOP ! déclara le beau-père de Michael. Nous ne sommes pas encore au tribunal. Nous sommes ici pour préparer la défense de Michael, et…
Et celle de Miss Blackstorm, compléta Maître Abermale. J’ai étudié les pièces remises ce-tantôt par un gobelin de Gringotts… C’est édifiant… très instructif et… inattendu.
Réplique très explicite d’Aylinna :
On s’en moque ! C’est de Michael, son avenir, celui de mes petits-enfants, qu’il s’agit ! Michael est accusé, je cite( ajustage de lunettes, lecture d’un parchemin) Collusion notoire et patentée avec la gent désignée en tant que Mangemort. Marqué et attesté pro-Voldemort, suit la liste d’actions contre notre monde... Je vous passe les détails. Ensuite(elle se crispa davantage) Père indigne, cloîtrant sa progéniture dont une incertaine, souvent ivre, recevant nombres de femmes chez lui, récemment vu en compagnie d’une suspecte ayant fréquenté Azkaban…
Un silence douloureux succéda à ce réquisitoire implacable. Michael se dressa, fâché et objecta vigoureusement. Alix le fit se rasseoir d’une pression de bras :
Calme-toi. Tout est vrai, tu le sais aussi bien que moi. Sauf que la majorité ignore que c’est le gouvernement moldu, lui-même, qui t’avait ordonné d’agir ainsi !
Silence… Davenport contrattaqua, virulent :
Comment vous savez-ça, vous ? Michael me l’a dit après que l’on se soit cassé la figure après son mariage avec Vic ! C’est top-secret !
Dois-je vous faire un dessin, cher Justin ? Ne partagez-vous pas de secrets sur l’oreiller avec votre épouse ? Vous m’en voulez depuis le jour où je vous ai sauté sur le dos, au ministère, pour m’échapper. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi je ne vous avais pas tué ce jour-là ? (Silence) Parce que je n’ai jamais tué personne directement. Je m’y suis toujours refusée. Je n’ai jamais été une vraie Mangemorte, et ne le serai jamais !
D’instinct, elle chercha appui contre celui pour qui son cœur battait.
On débattit longtemps si bien que la soirée s’annonça. Lasse de tous ces verbiages quasi redondants, Alix rompit les rangs.
Vous m’excuserez, ma fille a besoin de moi. Dînez sans moi.
Dans le hall, d’un claquement de doigts, Lormar se matérialisa, lui indiquant la chambre destinée à Tanit et elle. Se fichant éperdument de ce que penserait Aylinna, Alix commanda à l’elfe de transférer les effets de Michael près des siens. Elle terminait le bain de Tanit quand De Brent survint :
Surveille-la cinq minutes, s’il te plaît. Je vais voir comment vont tes enfants, puis… on fera le point…
Il refusa tout net. Emmaillotant lui-même Tanit avec des gestes précis et doux, il voulut absolument l’accompagner dans la « tournée » Désirée et Kieran dormaient déjà, Lucas pas du tout, il pleurait. Patiemment le couple resta un long moment auprès du garçonnet assez déboussolé par ces changements même si le chien Jake ronflait sur ses pieds.
Dors mon agneau, lui souffla Alix en lui caressant les cheveux. Ta maman et ta sœur te sourient depuis le ciel. Ton papa est là… Je suis là aussi… pour toi.
Un moment plus tard, l’enfant endormi, Tanit aux anges dans son berceau, les amants éternels se retrouvèrent enfin seuls. |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Lun 14 Déc - 23:38 | |
| Si la nouvelle d'une audience au Ministère décontenança Alix, son esprit analytique reprit rapidement le dessus, considérant que Standford et ses manœuvres leur fournissaient une opportunité magnifique.
Ouais...de vieillir paisiblement à Azkaban.
Encore là, Alix se montra d'un optimisme enviable dont il se sentait incapable pour le moment. La partie serait dure certes mais l'enjeu valait la chandelle.
Avec les troubles actuels, Voldemort et sbires se ficheront de nos cas. Convaincre le ministère va nous libérer une fois pour toutes des accusations qui pèsent sur nous, sur toi surtout.
Dépeint comme ça, cela devenait même tentant d'aller se jeter dans la gueule du loup.
C'est moi qui suis dans le collimateur, ma chérie. Pas question que tu t'en mêles...pas pour le moment!
Ce qu'Alix contra avec une véhémence étourdissante prenant la décision non seulement de s'en mêler mais de l'accompagner.
Tu n’imagines pas que je vais te laisser aller seul affronter ces chacals ?
Alix, ce serait...
Rien à faire, elle n'en démordrait pas et menait la chose aux conséquences ultimes.
On n’emmène tout le monde : enfants, domestiques et animaux. Je serai chez toi dans une heure. La maison de ta mère est assez grande pour nous recevoir tous, n’est-ce pas ? Je la contacte de suite.
Cette idée le prit un peu de court. Qu'elle veuille venir avec lui va et passe mais qu'ils débarquent en plein chez Lady Cavendish tenait de l'esprit kamikaze quoique...en y pensant bien. En tout cas, ce ne serait pas ennuyeux, au contraire cela risquait d'être hautement explosif.
Je te laisse donc le loisir de lui donner la nouvelle...Elle voudra ma tête, mais on s'en fiche. Cette situation est débile mais si ça peut faire que nous soyons ensemble...je me bats avec le Diable en personne.
Un baiser plus tard, il était de retour chez lui. Mrs. Potts fut la première surprise face à l'énergie déployée par son nouveau patron qui jusqu'à la veille semblait se ficher presque royalement de ce qui se passait autour de lui.
Allez vous occuper d'organiser les bagages de tout le monde, nous partons dans l'heure!
Mais, Monsieur...
Sans mais, Mrs. Potts. Nous allons faire un petit séjour en Angleterre, veillez que tout soit fait convenablement.
Miss MacPherson reçut elle aussi des instructions précises, quant aux enfants. Bikita, elle, s'activait partout, donnant des ordres de sa voix pointue.
Tu partiras avec Apache, Jake et les bagages et expliqueras à ma mère que nous arrivons de suite. Elle risque de ne pas être trop contente.
Maitresse Aylinna sera heureuse de vous avoir de retour, maitre!, couina la petite elfe qui n'était guère ravie de la mission, ce n'était aucun secret qu'elle avait une peur bleue de la mère de Michael.
Oui, mais cette fois ça risque de ne pas trop lui plaire...Alix vient avec nous.
Ouh la! Ouh la!
Tu peux le dire!
On ne pouvait rêver d'entrée en scène plus réussie. Aylinna, tel Zeus dans son Olympe, déchargea ses foudres avec une grâce magnanime aussitôt tous les enfants convoyés à l'étage par une nanny empressée, une Bikita roulant des yeux épouvantés et un Lormar qui ne valait pas mieux. Restés face à face à son dragon de mère, Michael ne tenta même pas de la calmer.
Tu as définitivement perdu la perspective, mon fils. Je suis prête à donner raison à ton moldu de beau père. Cette audace sans nom va te coûter bien plus cher que tu n'es prêt à payer. Comment oses tu te présenter ici en...pareille compagnie?
En osant, tout simplement.
Il pensa que sa mère allait lui sauter dessus et lui administrer une correction inoubliable mais au lieu de cela elle tourna sa hargne vers Alix, mais celle ci lui rabattit le caquet sans départir de son calme.
Serrant les poings et faisant un effort suprême pour se reprendre, Aylinna sembla finir par se faire à l'idée que rien ni personne ne pourrait séparer ces deux là. Elle avait connu Michael têtu mais là...il se montrait irréductible.
Advienne que pourra. On nous attend au salon.
Sans lâcher la main d'Alix, Michael suivit sa mère, devinant que le deuxième round de la journée était à point de débuter. Il ne se trompa pas. Le comité d'accueil était choisi.
Lord Cavendish détendit quelque peu cette ambiance à couper au couteau en allant vers son beau fils et lui serrant la main. Son regard n'était pas censeur, en fait il semblait être en train de beaucoup s'amuser avec cette situation ridicule. Maître Albermale était nerveux, il y avait bien de quoi. Justin Davenport lui ne faisait pas un mystère sur ses états d'âme: il écumait de rage, retenu à grande peine par son épouse qui se contenta de darder Michael d'un regard ulcéré. Elle ne pouvait pas concevoir que le veuf de sa meilleure amie, morte il y avait à peine six mois, se pointe chez sa mère flanqué de sa maitresse mangemorte.
*Rien comme rentrer au bercail!*
Pas de temps à perdre. Aylinna prit de suite la parole. Son résumé des faits était concluant. Sa proposition, déplacée. Michael fut tenté de lui en faire la remarque mais Me. Albermale s'en chargea, très diplomatiquement, ce qui déplut énormément à Milady mais qu'elle le veuille ou pas, il fallait bien accorder la raison à ce vieillard sagace. Elle avait été l'épouse d'un Mangemort notoire et la mère de trois autres.
Mon Michael a été victime de… de mauvaises influences !
Maman, est ce que j'ai l'air d'un gosse démuni face aux choix de la vie?, grommela son fils, l'air rogue, un tel argument fera rire tout le monde!
Lord Cavendish remit les pendules à l'heure évitant que la conversation ne s'égare. Artemius Albermale ajouta que ce qui les occupait n'était pas seulement la défense de Michael mais aussi celle d'Alix, qui, aux dernières nouvelles aurait fourni des preuves très édifiantes et inattendues.
Aylinna voulut contourner ces faits et se lança dans la lecture du réquisitoire lancé contre son rejeton adoré.
Collusion notoire et patentée avec la gent désignée en tant que Mangemort. Marqué et attesté pro-Voldemort, suit la liste d’actions contre notre monde.
Impossible d'ignorer ce fait. La Marque à son avant bras gauche n'en étant que l'irréfutable preuve.
Père indigne, cloitrant sa progéniture dont une incertaine, souvent ivre, recevant nombres de femmes chez lui, récemment vu en compagnie d’une suspecte ayant fréquenté Azkaban…
Là, c'était aller un peu fort.
Et quoi plus!?, gronda Michael, hors de lui.
Calme-toi. Tout est vrai, tu le sais aussi bien que moi. Sauf que la majorité ignore que c’est le gouvernement moldu, lui-même, qui t’avait ordonné d’agir ainsi !
Les mots d'Alix provoquèrent un silence gêné. Michael fronça les sourcils et se renfrogna encore plus, le moment n'était peut être pas encore venu de passer aux aveux complets mais la réaction de Justin le fit changer légèrement d'avis. Selon Davenport les faits étaient un secret d'état et lui même avait été tenu au silence. Que le jeune femme sache sur l'affaire le fit voir rouge. S'en suivit une petite mise au clair de certains faits entre l'auror et la mangemorte qui laissèrent tout le monde assez confus.
Michael, lui, avait retrouvé tout son aplomb et sa sempiternelle arrogance refaisait surface en affrontant les autres.
Ce que dit Alix est vrai. Je fournirai en temps voulu les preuves de ces faits.
Des preuves sur quoi?, voulut savoir sa mère qui commençait à ne rien comprendre.
Sur le travail que je fais, Maman, au service de Sa Majesté la Reine!
Cela dit, il serra la main qu'Alix avait glissé dans la sienne. Les autres échangeaient des regards éloquents en se demandant quels autres secrets seraient percés ce jour là sur l'intrinsèque personnalité de Michael De Brent. Mais il n'en souffla un mot de plus et la discussion continua de plus belle sur un thème resté un peu à l'écart avec les dernières révélations.
Le fait que Michael soit ou pas un agent au service de Sa Majesté ne le faisait pas moins suspect d'être un père indigne.
Incontournable vérité émise avec clairvoyante sagesse par Lord Cavendish.
On tourna autour du pot encore quelques heures jusqu'à ce qu'Alix ne se lève et prenne poliment congé en assurant devoir s'occuper de sa fille. Resté seul Michael vit son ami de toute la vie s'approcher, le semblant ombrageux et sut avoir droit à un sermon en toutes règles. Justin n'y alla pas de main morte. Tout y passa. Désappointement et reproches étaient à l'ordre du jour.
Et dire que je te faisais en train de faire douloureusement ton deuil! Mais non, au lieu de cela Monsieur ne trouve rien de mieux que s'acoquiner de nouveau avec sa Mangemorte.
Tu ne sais même pas ce que tu dis, Justin et je ne vais pas perdre le temps à t'expliquer, pas en ce moment. Un jour, tu comprendras.
J'ai mes doutes sur cela!, grommela Davenport, et toi tu devrais savoir que ça peut te coûter très cher.
Michael se contenta d'un sourire en coin et de lui taper sur l'épaule. Justin eut envie de le secouer rudement mais en y pensant bien, préféra s'en abstenir.
Personne ne s'étonna trop en le voyant disparaitre à son tour. Lady Cavendish pinça les les lèvres, rageuse mais son mari lui rappelant son rôle de maitresse de céans parvint à la distraire un peu.
Un tour à sa chambre l'informa que ses affaires ne s'y trouvaient pas. Bikita, tout sourires se chargea de le renseigner: Alix avait ordonné qu'on les range avec les siennes. Son cœur rata un battement pour démarrer de suite à grande vitesse. Elle avait sa façon très particulière de lui faire savoir les choses.
Alix finissait de donner le bain à son petit trésor blond quand Michael se présenta. Il la contempla à l'œuvre pendant un instant avant de s'approcher et sans rien dire, lui releva le menton pour l'embrasser avant de tourner toute son attention vers le bébé gazouillant.
Surveille-la cinq minutes, s’il te plaît. Je vais voir comment vont tes enfants, puis… on fera le point
Pas question, je m'occupe de cette demoiselle et on va ensemble voir les enfants.
Qu'on le juge mauvais père était une chose, qu'il le soit, une autre très différente. Avec des gestes précis et pleins de de douceur il finit d'emmailloter Tanit tout en lui faisant des chatouilles qui la faisaient gazouiller de bonheur. L'enfant prête, pas question de la rendre à sa mère, placidement accommodée contre son épaule, elle ne protesta pas.
Les deux petits dormaient, veillés par Bikita et Apache. Nanny McPherson n'était pas bien loin non plus. Par contre, Lucas, bouleversé par tant de changements pleurnichait à en fendre le cœur. Alix s'occupa de lui avec des gestes de mère jusqu'à ce qu'il se calme et s'endorme à nouveau en compagnie de son indéfectible Jake.
Alix lui prit la petite endormie des bras, la déposa dans son berceau et sortit sans faire de bruit.
Je pensais qu'on n'en finirait jamais avec cette tournée! Ai je enfin droit à toute ton attention?
Question captieuse qui la fit sourire, malicieuse alors qu'il l'enserrait dans une étreinte chaleureuse.
J'ai énormément apprécié que tu aies fait déménager mes affaires!, assura t'il avant de s'emparer de sa bouche en un baiser bouleversant de tendresse, je n'osais presque plus rêver que ce moment arriverait!
De gestes lents, jouissant de chaque seconde, il entreprit d'ôter les épingles à cheveux qui retenaient son sage chignon, laissant déferler sa chevelure bouclée sur ses épaules, pour y enfouir le visage, s'enivrant de son parfum de chèvrefeuille.
Je t'aime, Alix Blackstorm et à moins qu'on m'envoie pourrir à Azkaban, c'est avec toi que je veux passer le reste de ma vie.
Oubliés désespoir et absences, ils étaient là où ils appartenaient, dans les bras l'un de l'autre. Poussés par ce qui avait commencé comme une folle passion qui avait mué en cet amour délirant et splendide que tous condamnaient mais qui était le leur. Cette nuit, ils oublièrent soucis et mauvais présages pour se retrouver pleinement, assouvissant ce besoin irrémédiable qui les unissait à jamais.
Au matin, il la laissa s'occupant des enfants et descendit affronter, en solitaire, les foudres maternelles. Aylinna l'attendait, seule, dans la salle à manger en prenant son petit déjeuner.
Enfin, tu daignes te présenter. John t'a attendu pour que vous partiez ensemble à son bureau mais comme tu tardais tellement, il a pris les devants.
Il se servit du café en se demandant si ce ne serait pas une meilleure idée que de le boire en vitesse et filer sans demander son reste mais son auguste mère se chargea de le désenchanter en lui signifiant impérativement de s'asseoir. Faute de mieux, il obéit.
Tout le monde a été choqué par ta défection hier soir. Nous t'attendions pour le diner et au lieu de cela...Tu vas rejoindre cette...femme pour te livrer à Merlin seul sait quelle licencieuse débauche.
Il ne voyait pas du tout ce qui s'était passé comme tel mais opta pour se garder le commentaire.
Cela fait à peine six mois que ta femme est morte et tu profanes déjà sa mémoire sous le même toi qui vous a vu vous marier. Tu ne trouves pas que tu as un peu perdu le sens du décorum?
Maman, on se fiche du décorum.
C'était juste le genre de commentaire qui encourageait un bonus de sermon sur l'insalubre état de sa conscience qu'il endura en silence en pensant à tout autre chose.
Et mange un peu, tu as l'air d'un spectre!
Tu crois que si je prends un peu d'omelette ça va changer?
Ta stupidité m'écœure, Michael. Et puis tu dois faire quelque chose avec cette allure de déterré. Tu ne peux prétendre faire une bonne impression à l'audience en te présentant...comme ça!
Il ne voyait pas trop bien à quoi elle faisait référence mais elle, furieuse, en deux coups de baguette et sans demander son avis, avait déjà raccourci ses cheveux et fait disparaitre un quelconque soupçon de barbe ou moustache.
Tu vas choisir mes vêtements aussi?, s'enquit il d'un ton si faussement résigné qu'Aylinna eut envie de le frapper.
Je suppose que tu auras le bon sens de ressembler à un sorcier digne et pas à un de ces moldus...si...
J'ai compris.
John t'attend. Artemius s'y trouve sans doute déjà.
Juste quand il sortait, sa mère lui fit savoir qu'elle désirait s'entretenir avec Alix, à seules. Ce n'était pas une prière mais un ordre très clair.
Effectivement Lord Cavendish et Artemius Albermale se trouvaient déjà réunis dans le luxueux cabinet du premier en pleine City. Justin Davenport était aussi de la partie. Une matinée pleine de promesses qui se passa à discuter sur tout ce qui était discutable. On n'épargna aucun détail.
Le délai donné pour la préparation de ce cas a été trop court, se plaignit Albermale en jetant un coup d'œil désespéré aux documents empilés devant lui, les preuves que M. Standford a réunies à votre encontre sont assez accablantes, M. De Brent. Sont elles toutes dignes d'être tenues en compte?
Michael fit un geste large de la main.
Les apparences sont trompeuses et se prêtent à interprétation. Bien entendu rien de ce qui est consigné là n'est totalement vrai.
Pas totalement mais il y a du vrai, tout de même, grogna Justin, s'abstenant de nommer Alix pour éviter plus de discussion.
On peut bien entendu faire appel à la compréhension des juges. Vous avez passé par une expérience accablante qui affecterait n'importe qui au point de perdre un peu de vue la perspective.
*Ouais, sauf qu'à l'avis général tu n'as pas seulement perdu la perspective...tu t'es paumé dans le décor!*
Dernière édition par Michael De Brent le Mar 15 Déc - 2:35, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 15 Déc - 1:48 | |
| Le moment se prêtait mal aux contritions tardives. Standford n’était pas prêt à lui faire cadeau de la moindre pitié. Il le détruirait, si possible le ferait jeter au fond du plus sombre et immonde cachot d’Azkaban, pour prendre ses enfants et les élever loin du souvenir d’un père qui n’avait pas su les mériter. ..Au détail prés, Michael n’était pas du tout disposé à le laisser s’en tirer si facilement.
La suivante chose à faire fut faire une visite à Mrs. Applewhite. Elle le reçut sans délai et écouta ce qu’il avait à dire. Qu’elle soit au courant de la plupart de ses déboires n’étonna pas trop Michael. Qu’elle soit absolument disposée à lui venir en aide, non plus.
Je suis désolée par tout ce que vous avez dû endurer, Michael. Lorsque que vous avez choisi servir votre pays, vous saviez que le prix à payer serait haut…mais ceci va au-delà de tout ce qu’on peut tolérer comme dommage collatéral.
Façon d’envisager les choses. Quelques documents changèrent de mains ainsi qu’une singulière confidence.
Normalement je ne ferais jamais ceci mais votre cas est particulier, Michael. Lorsque vous avez épousé Victoria Standford, il va de soi que nous avons ouvert une petite enquête sur elle et sa famille, c’est de la pure routine. Une vie irréprochable, rien de quoi éveiller une suspicion quelconque sauf un tout petit détail…pas sur votre défunte épouse, mais sur son père.
Très intéressé, Michael prêta oreille plus qu’attentive à ce qui suivit, à mesure que Mrs. Applewhite parlait, un sourire de carnassière satisfaction détendit ses traits
Je vous serai éternellement reconnaissant de ce que vous venez de m’apprendre, Boss. Je pense que cette audience va être une source intarissable de surprises pour beaucoup.
La dame sourit à son tour.
J’en suis sûre. N’ayez aucun souci, je serai là à l’heure indiquée. À jeudi, Michael.
L’audience aurait lieu dans le cabinet de Lord John Cavendish, vu l’impossibilité des Standford de se rendre au ministère de la Magie étant donné leur état de Moldus. Présidée par l’honorable juge Julius Treydemore, connu pour son inflexibilité. Ses procureurs, Rodolphus Payne était un petit sorcier guindé et assez impressionnable. Non ainsi, Miss. Jessalyn Bates, vieille fille noueuse et sèche, incapable, à l’avis de tous, de la moindre émotion. Si Michael avait dû laisser son salut en ses mains, il aurait mieux valu avoir déjà son bagage prêt pour un long séjour à la mer du Nord.
Les Standford se présentèrent à l’heure pile, escortés de Me. Carver dont l’air affairé ne pouvait dissimuler une satisfaction anticipée. Ce cas le propulserait au sommet de la gloire. Trainer un Sang Pur revêche comme Michael De Brent en justice pour répondre de ses fautes face à un moldu...Le rêve de sa vie.
C’était la première fois que Michael et ses beaux parents se voyaient depuis la mort de Victoria.
Lyne Standford observa son gendre du coin de l’œil, lui trouvant un air bien plus gaillard que celui décrit dans les rapports des détectives envoyés à ses trousses. Il n’avait rien perdu de sa féroce arrogance et ne ressemblait en rien à la loque humaine décrite par les employés de son mari.
Edward Standford fut, lui aussi, un peu surpris en voyant l’homme qu’il haïssait le plus au monde en si parfait état de santé, sans aucune trace de faiblesse mentale. Lui qui avait rêvé de le voir apparaitre en trainant les pieds, hagard et perdu.
La présence des enfants avait été requise par le juge. Les deux petits étant le fruit de la discorde, il fallait bien savoir dans quel état ils se trouvaient. Décrits comme des enfants délaissés, qui passaient leur vie cloîtrés en compagnie d’un père en état de lavette, Désirée et Kieran firent une forte impression sur juge et procureurs. Peu de fois on avait vu deux enfants si pimpants et mignons, par dessus le marché.
Mrs. Standford en avait les larmes aux yeux en regardant de loin les enfants de sa fille chérie. Son mari, à peine s’il leur accorda un regard. Chose que Me. Albermale, mine de rien, se hâta de consigner.
Lady Aylinna Cavendish fit une entrée majestueuse et occupa sa place. Justin Davenport et sa femme, présents eux aussi comme témoins à décharge ne purent laisser de s’étonner en voyant une Alix Blackstorm, non moins digne, occuper le siège proche à la mère du principal impliqué. Un peu plus loin, deux autres témoins à décharge prenaient déjà place. Thadeus Carver ne manqua pas de remarquer qu’il y avait plus de témoins favorables à la cause De Brent que prévu et cela ne manqua pas de l’agacer.
L’audience peut commencer !, annonça Rodolphus Payne quand tout le monde fut assis, les avocats de la défense peuvent présenter la liste de témoins. Lord Cavendish remit la dite liste au procureur qui y jeta un coup d’œil avant de la tendre au juge qui la lut en marmonnant.
Qui est Marcia Grey ?
Lady Marcia Grey, Votre Honneur, rectifia poliment Lord Cavendish, est psychiatre.
Carver regarda son client avec un petit sourire entendu. Psychiatre, cela voulait bien dire que De Brent avait des problèmes avec sa santé mentale.
Qui est Maureen Applewhite ? J’espère, Milord que nous n’aurons pas à perdre le temps en entendant les propos de sa vieille nanny.
Avec un sourire judicieusement ironique, le grand écossais secoua la tête.
Votre Honneur, Mrs. Maureen Applewhite n’est en aucun cas la vieille nanny de M. De Brent, en fait elle est le chef d’un département spécial du Ministère de l’intérieur, connu aussi comme MI6, elle est ici en tant que représentante du Gouvernement anglais et de Sa Majesté. Elle est aussi le chef direct de mon défendu.
Voir l’expression blasée de son beau père se décomposer lentement fut un spectacle pour lequel Michael aurait volontiers donné la moitié de sa fortune. Il échangea un regard satisfait avec Alix qui lui sourit, radieuse.
Carver et son client entrèrent en rapide conciliabule.
Vous ne m’aviez pas dit que votre gendre travaillait pour le gouvernement moldu !
Parce que je l’ignorais ! Si j’ai bien compris, c’est une espèce d’espion à la solde de…
Sa Majesté la Reine ! Vous pensez bien, M. Standford que cela corse beaucoup l’affaire. Vous avez vu vos petits enfants ? Rien ne fait penser que ces enfants aient été en un quelconque état d’abandon.
Bah…vos tours de magie.
On n’emploie pas la magie sur des petits enfants...Pour qui nous prenez vous ?!?
Comment le savoir !?
Regard ulcéré. Standford était d’un borné sans pareil.
Je pense, M. Standford, que vous avez sous estimé votre gendre.
Et on ne pouvait dire que son appréciation fut fausse ! |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Ven 18 Déc - 17:47 | |
| Depuis combien de temps avait-elle attendu ce moment ? Cela faisait plus d’un an qu’aucune main masculine n’avait effleuré son corps. Presque deux années qu’Alix avait quitté Michael en le laissant dans un hôpital berlinois. Au contact des doigts de celui qui n’avait jamais déserté son esprit, Miss Blackstorm s’enflamma toute. Le court épisode des clones n’avait pas assouvi la faim réelle qu’ils avaient l’un de l’autre. Les mots de Michael, baisers, caresses, la transcendèrent. Avec une joie ineffable, elle sut être rentrée au bercail. Les bras de son amour seraient son havre à jamais quels que soient les tempêtes à venir. Qu’importe l’opinion des autres, eux savaient qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et ne vivraient que l’un par l’autre. Donner, recevoir, ils en échangèrent des présents en cette nuit torride qui les réunit enfin. Le matin les trouva étroitement enlacés, heureux de se sourire sur l’oreiller. La dure réalité les fit se séparer à regret. Pendant que son amant filait en bas, Alix se prépara à une journée infernale. Ayant veillé aux soins des enfants, elle revint dans sa chambre y mettre un peu d’ordre. Un bruit anormal attira son attention. A la fenêtre, frappant la vitre avec obstination, se tenait le hibou le plus pitoyable jamais vu. Intriguée, la jeune femme lui ouvrit, s’empressa de le porter près de la cheminée, l’y réchauffer et nourrir avant de détacher le pli dont il était porteur. Sa lecture la fit blêmir puis rougir. Si tout ratait, elle était maintenant en possession d’une arme implacable pour clouer le bec aux Standford. Libérant le rapace une fois sa toilette achevée, impeccable dans une robe de velours noisette, elle descendit à son tour. Elle croisa juste Michael dans le hall alors qu’il quittait la salle à manger. Elle faillit pouffer devant sa mine de petit garçon sage à qui la maman venait de rafistoler la mise. Un soupir las, un mouvement de nuque vers la porte lui signifia qu’elle était attendue de l’autre côté. Elle lui sourit tendrement avant de franchir la porte derrière laquelle trônait Aylinna De Brent. Yeux dans les yeux, les deux femmes se jaugèrent. Lady Cavendish aboya :
Ne restez pas plantée-là, asseyez-vous !
Sans se démonter, Alix accepta le siège et se versa un café sans y avoir été invitée.
Vous êtes fière de vous, je suppose ? Vous avez enfin ce que vous désiriez ?
Tout à fait, merci ! se contenta de répliquer Miss Blackstorm très à l’aise.
Si vous aimiez Michael tel que vous le prétendez, vous le laisseriez en paix.
Nous avons déjà eu ce genre de conversation. J’ai répondu à cette question. Il semblerait que Michael ait fait son choix…
Choix que VOUS lui avez imposé ! Sous mon toit, qui plus est ! Vous n’avez aucune morale, aucun sens de la bienséance.
Qu’espériez-vous ? Que nous allions nous couver du regard comme des jouvenceaux pubères ? Désolée de ne pas avoir su attendre plus longtemps. Cela faisait quasi deux ans que je n’avais pas côtoyé Michael plus que quelques minutes.
Beau et noble sacrifice de votre part, s’il en est ! Cette pauvre Victoria est toujours passée en second, à cause de vous !
Silence… Il fallait mesurer la longueur des traits à lancer si elle voulait atteindre sa cible :
Je ne pense pas que Victoria ait eu beaucoup à se plaindre d’une désaffection quelconque de la part de Michael. Elle lui a donné deux beaux enfants… Ils ne se sont pas fabriqués tout seul… Mais passons. Qu’attendez-vous de moi ? Que je parte ? Vous savez que c’est un combat perdu d’avance. J’ai laissé Michael libre de choisir sans plus me mêler de sa vie. Certes nos amnésies respectives ont beaucoup contribué à cet effacement, je n’en disconviens pas. Il a fallu ce bête hasard d’un pépin d’avion pour tomber en pleines noces australiennes pour que nos souvenirs communs remontent en surface. Là-bas, j’ai su qui réclamait mon cœur mais j’ai laissé repartir Michael avec Victoria.
Comme une araignée venimeuse, vous attendiez votre heure pour reparaître ! Qui sait si vous n’avez pas contribué à la disparition prématurée de la mère de mes petits-enfants !
Ce coup là, Alix ne l’escomptait pas. Ce fut un uppercut direct, donné avec une joie sauvage. Toute autre qu’elle se serait outrée d’accusations aussi infâmantes, elle acheva posément son café :
Magnifique idée, en vérité. Dommage que je ne l’ai pas eue. Croyez-vous sincèrement que je me serais abaissée à un tel complot ? Tôt ou tard tout se sait. Jamais je n’aurais risqué pareil enjeu. Si j’avais voulu la mort de Vic, je m’y serais prise autrement ; j’ai eu des centaines d’occasions d’y parvenir.
Mais dès que vous l’avez su, vous avez accouru comme une chienne en chaleur !
Désolée d’encore vous décevoir… J’ai appris les décès de Vic et Sarah par la bouche de Lucas alors qu’il s’était perdu à la plage. Que ça vous plaise ou pas, ça m’a fichu un coup… Je venais de voir Michael la veille… par pur hasard. Alors oui, je n’ai pas pu résister de tenter de sauver l’épave qu’il était devenu. Maigre, négligé, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Je ne me suis pas imposée à lui, un autre coup du sort nous a… percutés. J’ai espionné, surveillé, soigné Michael et ses enfants, en toute discrétion. Je ne voulais pas qu’il perde les petits à cause de moi ; je voulais le retrouver après ces embrouilles. Le destin en a décidé autrement. Traitez-moi comme bon vous semblera, Aylinna : je serai aussi féroce que vous, en tout point. Et si vous doutiez encore de la justesse de mes actes, voici de quoi régler une question épineuse. Je l’ai reçue il y a quelques minutes à peine.
Et de lui soumettre la lettre du hibou. Lady Cavendish s’empourpra légèrement, s’émut et épongea ses yeux avant de la lui rendre après lecture :
Michael n’a donc plus ce souci sur les bras. Les Standford s’en iront bredouilles. Il ne restera que le problème de sa fidélité au ministère… Là… ce sera une autre affaire…
Dire qu’elles se séparèrent en parfaite harmonie serait présomptueux. N’empêche qu’un pacte avait été scellé. A son retour au manoir, après un conciliabule avec ses défenseurs, Michael rentra assez taciturne. S’il semblait confiant quant au sort des enfants, il n’en demeurait pas moins circonspect quant à son propre avenir. Rassurante et câline, Alix tenta de le dérider à sa façon sans que nul ne s’en mêle. Préparatifs divers, longues réunions plus tard, le jeudi fatidique arriva. Il ne s’agissait pas d’un procès mais d’une audience privée destinée à trancher sur la teneur des accusations. Découvrir les parents de Victoria n’émut point Alix qui, sobrement, se posa non loin de Lady Cavendish. Il avait fallu produire les enfants incriminés dans cette partie. Mignons, pomponnés, souriants, Désirée et Kieran étaient loin de représenter l’image de gosses négligés, maltraités. L’honorable Julius Traydemore présidait les débats. Les avocats purent soumettre la liste des témoins. D’aucuns se surprirent de la présence d’une psychiatre patentée ainsi que l’inattendue moldue représentante directe d’un service d’espionnage anglais. L’avocat même des Standford sentit ses arguments battre de l’aile devant le front déployé. Vinrent les témoins de l’accusation : Seamus Garrett et Rodney Baxter. Le président lut alors la requête des demandeurs :
Forts de leur expérience en tant que parents d’une sorcière reconnue sous le nom de Victoria, Mr et Mrs Standford réclament la garde pleine et entière de leurs petits-enfants Désirée et Kieran nés De Brent ainsi que la déchéance de tous droits parentaux dudit Michael De Brent présent par devant nous. Les raisons en sont les suivantes…
Suivit l’énumération des torts supposés du père. Nul ne réagit, chacun gardant ses positions. Traydemore s’éclaircit la voix, but un peu d’eau :
J’ai reçu plusieurs déclarations assermentées provenant des divers témoins selon lesquelles ces affirmations seraient erronées. Ainsi, à l’accusation d’ivresse et de laisser-aller, Lady Marcia Grey réplique avoir reçu régulièrement Michael De Brent en consultation et n’avoir constaté chez ce patient que les signes d’une profonde dépression due au chagrin ainsi qu’aux difficultés à gérer seul une famille détruite.
Vous voyez bien, Maître ! s’empressa Carver. Il y a incapacité manifeste de se débrouiller seul. Mes clients sauront soulager ce père débordé tout comme ils ont su assumer brillamment l’éducation de leur fille adorée. Et…
Veuillez me laisser poursuivre, Maître Carver. (L’autre se rassit, maussade) Venons-en à l’honorabilité de ce père si indigne. Les pièces en ma possession, les témoignages recueillis, attestent tous de la même volonté d’un homme « normal » à vouloir assumer au mieux son drame. Bien sûr son lourd passé ne prêche pas en sa faveur quant au futur. Nous pourrions craindre que ces enfants soient éduqués selon des rites obscurs que nous réfutons. Je n’ai pas pu m’empêcher de consulter les minutes d’un vieux procès où, déjà, l’on avait mis en doute la fidélité de Mr De Brent envers le monde des « justes » Il avait été lavé de tout soupçon, à l’époque…
Ça a changé, votre honneur ! Voyez son bras gauche, il parle pour lui !
Très fier, Carver pointa du doigt l’accusé avant de changer de cible :
Il est devenu Mangemort de par la faute de cette autre, là ! (pointage sur Alix, cette fois) Nul ne peut ignorer que ceux-là sont accoquinés depuis des années ! Ils bernent leur monde. Il est hors de questions que des âmes innocentes soient confiées à de tels gens ! Ce serait un outrage aux valeurs que nous défendons.
Calmez-vous, Maître. Je ne le répèterai plus. J’ai étudié les dossiers avec attention, soyez-en sûr. Il existe une confession complète de Miss Blackstorm qui reconnaît avoir travaillé pour le compte du Seigneur des Ténèbres. Ses actes, motifs et résultats, tout y est ainsi que diverses précisions concernant Michael De Brent et leur… alliance. Il apparaît clairement que Miss Blackstorm a été plus victime que coupable. Victime d’influences néfastes, de nombreuses fois punies par son maître pour insubordination, de même que pour certains « sauvetages » ou « erreurs » volontaires. Jamais marquée, elle a plus souvent désobéi aux ordres qu’abondé à cette cause. Aussi, si je devais présenter cette affaire au tribunal, cette jeune femme serait immédiatement blanchie. Quant à Mr De Brent, j’ai là un rapport très élogieux du service des renseignements de notre souveraine. Il était chargé officiellement d’infiltrer cette faction dangereuse pour nos deux mondes et ne peut, en aucun cas, être accusé d’autre chose que d’avoir collaboré… sur ordre.
Mais, Monsieur le président, il n’en demeure pas moins un père inacceptable avec des fréquentations douteuses. Peut-être que mes clients seront moins intransigeants sur les droits parentaux s’il cesse toute relation avec cette… cette femme immorale.
La désignée telle eut un regard condescendant envers l’avocat des Standford. Placide, elle se leva :
Monsieur le président, puis-je vous soumettre cette pièce ? Elle a fait un très long voyage avant de me parvenir et ne m’a trouvée il n'y a que quelques jours...
La lettre qu’avait parcourue Aylinna fut transmise au Juge Traydemore qui la lut sans commentaire avant de la passer à Carvey. Il verdit, la glissant en tremblant aux Standford. Ceux-ci blêmirent. La mère de Victoria fondit en larmes. De nombreuses têtes semblèrent s’interroger, la surprise avait été bien amenée. Le président s’adressa à Edward :
Mr Standford, je me doute de l’émotion qu’une telle missive doit déclencher. Y reconnaissez-vous l’écriture de votre fille Victoria ? Bien sûr nous vérifierons l’authenticité de cette pièce mais permettez à Maître Carver d’en faire lecture audible. Maître… ?
Très embarrassé, l’avocat se plia à l’injonction. D’une voix monocorde, il entama :
Alix, Chère Alix… Ça peut paraître étrange que je t’appelle ainsi, n’est-ce pas ? Or tout ce qui est cher à Michael m’est cher aussi. Je t’ai haïe un temps… avant de comprendre des choses que seule une amoureuse peut comprendre. Deux femmes pour un même homme, c’est banal mais cruel. Je sais très bien que si Michael est resté à mes côtés c’est uniquement parce que tu as voulu qu’il en soit ainsi. Tu n’as souhaité que son bonheur avec sa famille aux dépens de tes propres aspirations, et je te remercie pour les années de joie partagées avec celui que tu as « forcé » à m’épouser. Je sais des choses, j’en devine d’autres. Si tu lis ces mots, c’est que j’aurai quitté ce monde. J’écris ceci alors que nous rentrons d’Australie et que Michael a des… absences. Tu as retrouvé Lucas perdu dans l’orage, je ne t’en remercierai jamais assez. Maintenant que je suis morte, Michael va aussi être perdu. Je souhaiterais que tu le soutiennes ; mieux, que tu me remplaces auprès de lui. Ma petite Sarah te donnera peut-être du fil à retordre mais c’est une enfant délicieuse. Je ne doute pas que tu aimeras Lucas, Désirée et notre petit Kieran autant que s’ils étaient tiens puisqu’ils sont surtout les enfants de Michael. Lui saurait se passer de moi mais jamais de ses enfants… ni de toi. J’ai expliqué tout cela à mes parents, il y a longtemps. Je crains qu’ils ne m’écoutent pas. Prends soin de toi, prends soins d’eux. Je compte sur toi,
Victoria De Brent-Standford. |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 29 Déc - 1:07 | |
| L'audience se poursuivit en parfaite observance des règles du jeu. Michael se permit même un instant de répit pour observer la compagnie présente. Rien de nouveau au bataillon...ou oui? Tiens, assis discrètement au dernier rang se tenaient le chef des Auros en personne et un de ses bras droits. Comme quoi on ne pouvait pas demander un public plus sélect, sauf que ces deux là ne faisaient pas partie du comité d'accueil.
L'idée de se savoir cerné ne fut pas pour le mettre en joie mais déjà les paroles de l'honorable Traydemore captivaient l'assistance et plongeaient la part de l'accusation dans l'embarras le plus évident:
Quant à Mr De Brent, j’ai là un rapport très élogieux du service des renseignements de notre souveraine. Il était chargé officiellement d’infiltrer cette faction dangereuse pour nos deux mondes et ne peut, en aucun cas, être accusé d’autre chose que d’avoir collaboré… sur ordre.
En voilà un qui semblait enfin voir clair dans cette histoire, ce qui ne fut pas tout à fait pour plaire aux Standford, leur avocat bondit de sa place comme si on l'avait piqué avec une aiguille:
Mais, Monsieur le président, il n’en demeure pas moins un père inacceptable avec des fréquentations douteuses. Peut-être que mes clients seront moins intransigeants sur les droits parentaux s’il cesse toute relation avec cette… cette femme immorale.
Michael se jura de lui régler son compte à la première occasion mais déjà en tout calme et grâce, la femme immorale en question se levait et se dirigeait au juge.
Monsieur le président, puis-je vous soumettre cette pièce ? Elle a fait un très long voyage avant de me parvenir et ne m’a trouvée il n'y a que quelques jours...
Tout le monde allongea le cou pour voir de quoi il s'agissait. Traydemore parcourut la missive remise, puisque c'était de cela qu'il était question, son expression demeura unie et sans commentaires la passa à Carver, qui en la lisant vira au vert, avant de la remettre aux parents de Victoria. Ceux ci blêmirent et Lyne Standford éclata en sanglots.
Michael échangea un regard avec Cavendish et Albermale mais ceux ci semblaient aussi ignorants de l'affaire que lui même. Le sourire d'Alix le réconforta et celui, satisfait de sa mère le mit sur avis.
Mais déjà le juge s'adressait gravement aux parents de sa défunte épouse:
Mr Standford, je me doute de l’émotion qu’une telle missive doit déclencher. Y reconnaissez-vous l’écriture de votre fille Victoria ? Bien sûr nous vérifierons l’authenticité de cette pièce mais permettez à Maître Carver d’en faire lecture audible. Maître… ?
Rien au monde n'avait préparé Michael pour ce qui s'en suivit. Quand Carver commença à lire, il sentit qu'on lui enfonçait un poignard dans le cœur.
"Alix, Chère Alix… Ça peut paraître étrange que je t’appelle ainsi, n’est-ce pas ? Or tout ce qui est cher à Michael m’est cher aussi. Je t’ai haïe un temps… avant de comprendre des choses que seule une amoureuse peut comprendre. Deux femmes pour un même homme, c’est banal mais cruel.(...)Si tu lis ces mots, c’est que j’aurai quitté ce monde. J’écris ceci alors que nous rentrons d’Australie et que Michael a des… absences.(...) Lui saurait se passer de moi mais jamais de ses enfants… ni de toi. (...) Prends soin de toi, prends soins d’eux. Je compte sur toi..."
Vic. Ineffable, adorable, amoureuse Vic. Qui avait mené son amour au delà de la mort. Qui revenait, un instant, pour lui donner encore l'absolution de ses fautes. Elle l'avait connu mieux que personne, l'avait aimé malgré ses défauts, avait accepté cet amour partagé...le seul qu'il ait pu lui donner alors qu'elle lui dévouait en entier son cœur et sa vie...
Il ne devait pas avoir bien fière allure car Lord Cavendish lui passa un verre d'eau même s'il se sentait incapable d'en avaler une goutte tant le noeud qui s'était formé à sa gorge l'empêchait presque de respirer.
Un long silence recueilli et réfléchi suivit la lecture de ce singulier message. Lyne Standford pleurait, digne et silencieuse. Son mari lui, serrait les lèvres mais le chagrin avait peu à voir avec son expression blême et décomposée. Carver semblait se demander ce qu'il faisait là.
L'honorable Traydemore se racla poliment la gorge et laissa entendre sa voix.
Sans aucun doute, cette lettre n'est autre que le testament spirituel de Mrs. De Brent. Sa volonté y est clairement exprimée.
Ma fille n'avait pas toute sa tête en écrivant cela!, interrompit vertement Edward Standford.
Victoria a toujours été saine d'esprit et je puis en donner ma parole d'honneur!, dit posément Lord Cavendish en se levant,imposant et fusillant Standford d'un regard acéré, jamais jeune femme n'a fait plus preuve de bon sens et équité. Force est de reconnaitre que les circonstances n'ont été guère faciles pour elle, pourtant,Victoria n'a jamais défailli et a su reconnaitre ce qui s'imposait à elle. Cette lettre posthume n'en est que la preuve et ce serait aller contre sa volonté ultime que de poursuivre avec cette...réclamation.
Ah! parce que Monsieur..., brailla Standford, perdant contenance.
Craver l'attrapa par la manche et le força à s'asseoir.
Fermez là d'une fois pour toutes, vous ne pouvez pas vous adresser à Lord John Cavendish comme à un de vos égaux...On est à une audience pas au marché et on n'est pas des chiffonniers!
Vous n'avez aucun droit de vous adresser à moi sur ce ton, tempêta l'autre, outré à mort, ce type ne peu pas s'en tirer si fièrement...mais regardez le donc...maudit arrogant...
Taisez vous à la fin!!!
Le maudit arrogant n'avait pas trop l'esprit de se repaitre de cette victoire quasi assurée mais ne perdait tout de même pas de vue les agissements impétueux de son beau-père, qui tout en se disputant avec son avocat lui décochait des regards haineux. Il se limita à prendre une feuille de papier et y écrire très brièvement avant de la plier et la tendre à Maitre Albermale en disant:
Pourriez vous remettre ceci à M. Standford, s'il vous plait, avec mes meilleurs vœux pour Noel et le nouvel An...Je pense que ça suffira largement.
Artemius Albermale flotta jusqu'à la table de l'accusation et executa les vœux de son client au pied de la lettre. Edward Stanford se redressait, rageur mais dès sa place, Michael lui signifia de lire son petit mot. Écumant de colère, l'autre s'acquitta:
" Charlene et Gloria Dubois. 117-B, Crescent Lane. Boston"
Parcourue cette brève ligne, Edward Standford s'affaissa à sa place en triturant le message dans son poing. D'empourpré son teint passa à livide, faisant signe à Carver de s'approcher, il murmura:
Finissons en avec ceci. Je retire ma demande. Je...n'irai pas contre la dernière volonté de ma fille.
Voila qui denote du bon sens, assura l'avocat, soulagé, avant de se lever, Votre Honneur, mon client a décidé de retirer sa demande et accepter la volonté de Mrs. Victoria De Brent.
L'honorable juge acquiesça d'un geste, se permettant un sourire, le premier et dernier.
Ainsi soit fait donc. Michael De Brent vous demeurez en possession de la tutelle de vos enfants et que ce soit la dernière fois qu'on parle de cette affaire. Cette audience est terminée.
Un remous de satisfaction et soulagement parcourut les rangs de la défense mais déjà le chef des Aurors et son adjoint se présentaient face au juge et maintenaient avec lui un notable conciliabule. Traydemore interrompit un instant pour ordonner à Michael de ne pas bouger de sa place.
*Comme si j'y avais songé!*
Avant de quitter la salle Edward Standford s'approcha de ce beau fils tant exécré.
Je souhaite que tu pourrisses en enfer pour tous tes péchés, maudit!
Je ne serai pas si radical, j'espère que votre puritaine conscience vous fasse la vie impossible...ça devrait suffire, non?
Lyne prit son mari du bras pour l'entrainer vers la sortie mais Michael la retint un instant.
Je suis désolé pour tout ceci, Lyne, sincèrement désolé. Vous aurez des nouvelles des petits et vous pourrez les voir quand vous le désirerez...mais vous seule. Victoria l'aurait voulu ainsi.
Merci, Michael. Edward Standford, nous rentrons à la maison, maintenant!
Elle ne fouillait jamais les affaires de son mari ni s'intéressait pour les bouts de papier qu'il laissait tomber, mais cette fois, elle avait ramassé le mot reçu en fin d'audience. Tout était très clair pour elle.
Lord Cavendish et Albermale s'étaient joints à la conversation entre son Honneur et les Aurors.
Michael, obéissant l'ordre du juge, ne bougea pas mais Alix le rejoignit et s'assit près de lui. Il prit sa main et la serra avec force.
Droite finale vers la sortie ou vers Azkaban!
Sa mère qui s'approchait à son tour entendit ces paroles si optimistes et lui donna une petite tape au bras.
Ne dis plus jamais des inepties pareilles.
Il faut contempler toutes les possibilités, Maman, pour ne pas être pris de court.
Mais déjà Tradeymore se tournait vers eux. Lord Cavendish et Artemius Albermale retournèrent à leur place. Le chef des Aurors, très circonspect demeura près de l'honorable juge.
Après l'étude consciencieux des documents en ma possession et suite aux délibérations ici tenues, il reste clair pour le Ministère et la société sorcière que les deux accusés de collusion notoire avec la gent connue comme Mangemorts, sont innocents ,restent libérés de toutes les charges en leur contre et récupèrent tous leurs droits.
Sans remerciements, ni honneurs ou médailles. Avec d'innommables dommages collatéraux, le cauchemar touchait à sa fin.
Rentrons à la maison!, se contenta de dire Michael après un baiser époustouflant à Alix.
Les autres se reprirent à la comme on peut de cette si évidente démonstration d'allégeance et les suivirent vers la sortie...
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Dim 3 Jan - 22:00 | |
| Tout était-il enfin terminé ? Allait-on une bonne fois leur ficher la paix ? La lecture de la lettre de Victoria en avait ému plus d’un dans la salle. A voir la façon dont Michael s’était décomposé, le cœur d’Alix s’était serré cruellement. Elle-même en avait été toute retournée en la découvrant. Cela devait faire des mois que ce pauvre hibou-facteur la cherchait avant d’enfin la trouver. Qu’y pouvait-elle si elle s’était rendue incartable à quiconque ? Miss Blackstorm avait voulu éviter que le père de Tanit ne la retrace. Jamais elle n’avait imaginé qu’un testament spirituel lui courait après. Cette Vic… Apparemment, l’épouse avait compris depuis longtemps à quel point Michael et elle étaient liés. Au point de lui confier sa famille contre l’avis de son propre père… Parlons-en de celui-ci. Avec toute la morgue contenue en réserve, il alla jusqu’à commettre une sorte de sacrilège en évoquant une folie de sa fille. Michael réagit. Il devait posséder un atout dans sa manche. Atout ignoré de tous mais qui ferma le clapet au vieux Standford.
*Qu’et-ce qu’il y a d’écrit ? Michael ne m’a rien dit…*
Un autre danger semblait se profiler avec l’intervention d’Aurors. Venaient-ils réclamer leur part du « gâteau » ? C’est ce que pensa sûrement De Brent aussi, pour le réconforter( et agir en cas de besoin) Alix déménagea-t-elle de quelques chaises pour s’accrocher à lui pendant que l’honorable Traydemore tranchait :
Après l'étude consciencieux des documents en ma possession et suite aux délibérations ici tenues, il reste clair pour le Ministère et la société sorcière que les deux accusés de collusion notoire avec la gent connue comme Mangemorts, sont innocents, restent libérés de toutes les charges en leur contre et récupèrent tous leurs droits.
*Amen*
Le baiser dont Michael la gratifia après cette déclaration en pinça plus d’un. Ils s’en fichaient royalement. Rentrer à la maison… Quelle maison ? Chez sa mère d’abord, ça allait de soi. S’il n’avait tenu qu’à eux, sûr qu’ils se seraient précipité dans leur chambre fêter cela à leur façon mais d’autres requéraient leur attention. Souriants, malgré tout, ils rassurèrent Bikita, Lormar et les nurses avant de s’occuper des enfants. Lucas… Du haut de ses presque six ans, ce petit bonhomme grave jouait avec une poupée blonde à la nursery. Ceux-là n’avaient pas été concernés par les remous de la justice. Toute attendrie, Alix vit qu’il présentait des jouets et peluche à Tanit, tentant de la faire rire.
Ton frère et ta sœur vont rentrer dans un instant, mon poussin. C’est très gentil de t’occuper de Tanit.
On dirait Désirée bébé. Hein papa qu’elle lui ressemble ? Ça pourrait être une autre soeur, non ?
Embarras des parents respectifs… Sujet délicat.
On… On verra ça plus tard, Lucas. Ton papa et moi, nous sommes presque voisins, là-bas, aux Bermudes. On va se voir souvent, si ça ne t’ennuie pas…
Du moment que Tanit est là, pas de problème ! J’aime aussi beaucoup Sherkan. Apache et elle s’entendent bien, j’ai vu. Jack ne l’aime pas encore mais ça viendra, je crois… s’ils se voient beaucoup.
Quelle sagesse dans un si petit bonhomme. Néanmoins, la partie n’était pas gagnée de partout, Alix le pressentit... Michael aussi. Si la jeune femme avait conquis le père depuis des années, il n’en serait sans doute pas de même avec le fils. On ne pouvait décemment pas demander à ce frais orphelin de renier l’amour de sa mère d’adoption pour une autre qu’il n’avait croisée qu’une paire de fois même si, quelque part, ça faisait mal. Comme prévu Kieran et Désirée vinrent se joindre aux deux délaissés. Cela signifiait que le reste de la clique était aussi de retour. Rien d’autre à faire que de descendre prendre la température. Ambiance… Si Lord Cavendish et maître Abermale les accueillirent avec un franc sourire, il n’en fit pas de même avec Davenport et Aylinna. Cette dernière sembla éprouver une sorte de… soulagement( ?) en les voyant paraître rapidement, sans désordre apparent. Justin, lui, se tourna obstinément vers la cheminée malgré que Nate leur accorde une mimique mitigée. Un domestique versa du vin de Champagne à la cantonade :
Trinquons, dit le beau-père en levant haute sa flûte. Notre cher Michael conserve ses droits et est lavé de tous soupçons, c’est ce qui importe. (Coup d’œil appuyé vers son épouse)
Des « à Michael » fusèrent sur divers tons. Comment ne pas se sentir exclue dans un cas pareil ? Tout autre qu’Alix se serait enfuie en pleurant, pas elle. Miss Blackstorm possédait le plus grand des trésors de la Terre. Elle l’avait acquis durement, et si les autres la dédaignaient, qu’ils aillent au diable !
Alors, mon grand, quels sont tes projets, s’enquit lord Cavendish. Aylinna et moi adorons tes enfants, ce serait bien que tu restes quelque temps avec nous.
Papote à gauche, papote à droite, rarement Miss Blackstorm ne s’était sentie aussi… indésirable. Sifflant son verre en regardant distraitement les flammes, elle sursauta presque quand Nate lui parla :
Il ne faut pas leur en vouloir, tu sais… C’est juste qu’il leur faut du temps pour s’y faire.
Je sais, ne t’inquiète pas. J’assume.
Je… je n’ai jamais beaucoup apprécié Michael, tu le sais. J’aimais beaucoup Vic… Ce que vous lui avez fait…
Plantant son regard de nuit dans ceux de sa vis-à-vis, Alix trancha :
Est et a toujours été plus fort que nous. Il n’a rien cherché ni demandé… moi non plus. C’est comme ça et puis c’est tout. Si ça dérange, nous nous en moquons, est-ce clair ?
Le regard était glacial. Une main chaleureuse se posa sur son épaule :
Ne prends pas la mouche. Il leur faudra du temps pour… t’apprécier… comprendre…
Tête basse, Alix soupira en tapotant la main de Mrs Davenport :
Je sais. Rassure-toi, on ne va ennuyer personne. Nous rentrons aux Bermudes et essayerons de recomposer… les morceaux. Lucas ne m’aime pas… c’est mon seul point noir.
Le « ça viendra » navré se perdit dans un œil de Michael.
Retour à la case départ. Si certaines habitudes reprirent leur cours, d’autres s’instaurèrent. Pas un jour ne s’écoula sans qu’Alix ne se présente au pavillon De Brent. Enfants, animaux, adultes, tous semblaient se mélanger avec bonne humeur. Parties de plaisir à la plage, rires partagés de jour, les nuits leur appartenaient sans réserve. Noël approchait à grands pas. Folles virées des boutiques, hilarité… n’empêche que… Le dernier (et premier) vrai Noël qu’avait vécu Alix souleva chez elle une intense dépression. Ce jour inoubliable l’avait privée de Michael… longtemps. Il avait voulu Vic… pas elle. Un réveillon était prévu chez lui. Voisins, amis, famille devaient s’y rendre… Avec lenteur, elle s’y prépara. Tanit et Lormar y étaient déjà. Pas de neige à redouter… de méchants nuages roulaient sous un vent montant. Elle allait clipser sa seconde boucle d’oreille quand le tonnerre la figea.
*Un orage ! Manquait que ça !*
De tout temps, une terreur la hantait. Cette femme intrépide ne redoutait qu’une chose… : un rappel d’enfance qu’elle n’avait jamais su vaincre.
*Ce n’est rien… Rien du tout… juste une manifestation atmosphérique de deux courants opposés*
Pourquoi, quelques heures plus tôt, Lucas s’était-il débattu dans ses bras en lui criant « tu n’es pas ma maman » Elle n’avait voulu que lui embrasser la joue… il l’avait giflée… crucifiée en retour. A quoi bon lutter… Les réactions de ce bout d’homme la minaient. La tempête interne égalait celle du dehors.
*Tanit sera bien avec eux. Michael me regrettera un temps puis passera à autre chose… il a l’habitude...*
La foudre frappa, proche.
*C’est peut-être ça, mon destin ?*
Nulle peur ne l’habitait quand elle franchit la porte et s’avança vers la mer déchaînée… |
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Lun 4 Jan - 19:35 | |
| Liberté, que ton nom est doux! Même si là, à en croire par les mines de l'entourage, cette liberté serait relative, pour le moment! Quand Michael avait parlé de rentrer à la maison, il ne songeait à autre chose que chez lui, là-bas, aux Bermudes, loin de tout ce beau monde figé et plein de contraintes.
Noblesse oblige,c'est chez sa mère qu'ils se rendirent, surtout pour rassurer ceux qui étaient restés là bas et qui attendaient leur retour. Bikita pleura de bonheur en apprenant le dénouement de l'affaire ce qui n'étonna personne vu le dévouement indéfectible que la petite elfe avait toujours témoigné à son maître.
Retrouver Lucas à la nursery en jouant avec Tanit fut une douce surprise. Le gamin semblait s'être énormément attaché à la petite et là, faisait des louables efforts pour lui soutirer un rire. Alix le rassura quant à Désirée et Kieran mais Lucas ne semblait pas avoir douté qu'ils reviendraient avec son père et pour autant continua sur sa petite idée.
On dirait Désirée bébé. Hein papa qu’elle lui ressemble ? Ça pourrait être une autre sœur, non ?
Son père et Alix échangèrent un regard surpris, assez embarrassé, c'était un thème plus que délicat qui ne pouvait être traité à la légère.
Un peu, en effet...elles sont si blondes toutes les deux, mais tu sais Lucas...à cet âge, toutes les petites filles blondes se ressemblent assez.
C'était sans doute le commentaire le plus idiot qu'on puisse faire mais la déclaration de son fils prenait Michael bien de court. Alix, plus diplomatique crut bon ajouter.
On… On verra ça plus tard, Lucas. Ton papa et moi, nous sommes presque voisins, là-bas, aux Bermudes. On va se voir souvent, si ça ne t’ennuie pas…
La réponse du bambin fut de totale clarté. Il se fichait pas mal d ce que pourrait faire le reste du monde tant que Tanit soit avec lui ainsi que Sherkan, qu'il aimait beaucoup. Son seul souci, que le minet d'Alix ne s'entende pas trop bien avec son chien fou, Jake mais selon lui, s'ils se voyaient beaucoup ça ne tarderait pas à venir.
Mais cela n'était pas si facile que ça. Michael le devina et Alix ne fut pas dupe, non plus. Lucas n'était pas tout à fait remis de la perte de sa mère et sa sœur. Il ne manquait pas de soir qu'il ne pleurât à vous en fendre le cœur, réclamant les absentes. Si le petit avait trouvé en Tanit un dérivatif à la perte de Sarah cela ne signifiait pas du tout qu'il trouvait en Alix un remplacement pour sa mère. Certes il acceptait de la voir très souvent avec son père mais cela n'allait pas en toute joie de cœur...Victoria avait été sa seule et unique mère, l'axe de sa petite vie, son irrévocable adoration.
L'arrivée des plus petits dégagea la tension du moment.
Tout le monde est sans doute en bas, en train de nous attendre. Allons y!
Main dans la main, pour se donner courage, ils arrivèrent au salon où se trouvait, comme prévu, réunie une belle assistance. l'ambiance était à couper au couteau. Champagne servi à la ronde, Lord Cavendish se chargea du toast.
Trinquons. Notre cher Michael conserve ses droits et est lavé de tous soupçons, c’est ce qui importe.
Ce que je n'aurais jamais pu faire sans les preuves fournies par Alix!, assura-t'il mais personne ne sembla vouloir tenir en compte ses mots, ignorant vertement la présence de l'élue de son cœur ce qui ne le mit pas précisément de bonne humeur.
Alors, mon grand, quels sont tes projets. Aylinna et moi adorons tes enfants, ce serait bien que tu restes quelque temps avec nous.
Michael dévisagea son beau père en faisant un effort pour se montrer mesuré et poli.
Nous n'avons pas l'intention de rester en Angleterre. Dès demain, Alix et moi rentrons aux Bermudes, chez nous.
Des Oh! et Ah! fusèrent par là, sans doute cette déclaration ne faisait le bonheur de quiconque mais de ça, eux, ils s'en fichaient.
La politesse exquise des présents fut, sans l'ombre d'un doute, la seule à sauver la mise de cette réunion ratée. Aylinna avait beau fulminer, Justin de le vouer aux enfers, rien n'y fit, on continua à deviser comme si rien d'autre au monde n'avait pu les rendre tous plus heureux que se trouver là.
Lord John tint à lui parler et l'entraina un peu à l'écart. Alix s'isola près du feu. Justin faisait la tête alors que sa femme lui lançait des coups d'œil meurtriers.
Michael, je comprends tes sentiments en ce moment.
Vraiment, John? Vous serez bien le seul alors. La façon dont tous traitent Alix me blesse énormément.
À quoi t'attendais tu, Michael? Miss Blackstorm a été l'artifice de ta déchéance, elle a bel et bien ruiné ta vie, s'est interposée entre Victoria et toi, t'a écarté de la correcte voie...
Seigneur, Milord, vous commencez à parler comme ma mère. Il n'y a rien de cela. Certes devenir un Mangemort n'était pas ma priorité immédiate mais cela devait arriver tôt ou tard. Cela peut vous sembler difficile à accepter mais celui ci a été un fait parfaitement calculé. Qu'Alix s'en mêle a été une aubaine, qui n'a fait que donner plus de crédibilité à ma présence parmi eux. Ce qui est arrivé par la suite n'a jamais été prémédité. C'est arrivé, c'est tout. Si vous voulez savoir la vérité, ce n'est pas elle qui m'a séduit...c'est moi qui l'ai fait. Elle a voulu me rendre la liberté et j'en ai pas voulu.
Lord Cavendish hocha la tête, conscient d'avoir droit à des aveux que personne d'autre n'entendrait.
J'ai poursuivi avec ma mission tel qu'il m'était ordonné de faire et vous savez aussi bien que moi que ça a bien fonctionné.
Alors pourquoi ne pas être rentré...et...
Sourire désabusé, Michael secoua la tête, le regard soudain empreint d'amertume.
Vous n'y croyez pas vous même. Vous savez très bien ce qu'il s'est passé par la suite, pas la peine d'en parler.
Victoria t'adorait!
Et Dieu est témoin que je l'ai aimée mais il est des liens, John, qui ne se détruisent jamais. Vous devez le savoir aussi bien que moi. Alix est ce lien pour moi. Si Vic vivait encore, j'aurais vécu avec un simple souvenir...mais Vic n'est plus...Alix est la femme que j'aime et rien ni personne ne me fera changer d'avis tant qu'il me restera un souffle de vie...Il ne reste aux autres qu'à l'accepter de bonne façon ou simplement à oublier que j'existe.
Et le noble écossais savait qu'il ne mentait pas. Fin de l'entretien, Michael s'éloignait déjà.
*Tiens, Alix et Nate bavardent! Je me demande bien de quoi.*
Et le plus surprenant était l'attitude conciliante démontrée par Mrs Davenport dont le mari avançait vers lui, l'air rogue. Michael devina qu'il allait avoir droit à encore un sermon...On n'en finirait pas!
Alors, tu dois être très satisfait de t'en être tiré de si bon compte!
Si je te suis sincère, Justin, je n'avais aucune envie de moisir à Azkaban.
Te voilà disposé à retourner là bas, avec...elle et vivre ta petite affaire torride au vu et su de tout le monde. Tu te fiches de tous, Michael ou tu es...
On se fiche pas mal de l'avis des autres. Du tien inclus, Davenport. Ce qu'il existe entre Alix et moi n'a rien d'une affaire, c'est pour la vie, pigé?
Forcement!, reconnut l'autre, pincé, tu lâches pas prise facilement...Faudra s'y faire mais tu sais bien que je...ne peux pas me faire facilement à l'idée.
Fais l'effort, mon vieux et fin de la séance, j'en ai ras le bol de discours moralisateurs!
Aylinna eut la présence d'esprit de s'abstenir. Quelques mots que son mari lui souffla à l'oreille la firent tiquer mais elle n'en perdit pas moi son allure souveraine. La réunion ne tarda pas à finir. Les invités partis, on gagna respectifs appartements sans aucune envie de partager la table pour le dîner.
Le lendemain, tenant parole, Michael et Alix déménagèrent leur petit monde pour retourner sous de cieux plus cléments.
La vie reprit sous d'augures plus plaisantes. Sans avoir à se cacher, Michael et sa belle jouissaient pleinement du fait d'être ensemble. Réunir enfants et bestioles en joyeux concert devenait une très douce habitude, surtout en voyant la bonne entente qui régnait entre eux...même Jake sembla avoir été accepté par Sherkan après quelques escarmouches très divertissantes. Lucas régissait sur son petit monde avec l'assurance d'un prince, sa favorite demeurant toujours Tanit. Désirée et Kieran, eux, semblaient aux anges, chaque jour plus proches d'Alix qu'ils voyaient, dans la simplicité de leur âge, comme une mère. Bienheureuse innocence.
Les scènes avec Lucas ne manquaient pas, insidieuses. Le rapprochement flagrant de son père et Alix lui pesait. À presque six ans, il était capable de se rendre compte qu'ils n'étaient pas de simples amis. Surprendre un baiser qui n'avait rien à voir avec la bonne entente entre voisins déclencha une crise enrayée non sans mal.
Une longue conversation père-fils s'imposa. Lucas écouta philosophiquement les paroles de son père, reconnut sentir de la sympathie pour Alix, de beaucoup aimer Tanit mais buté, n'acceptait l'idée de voir Alix occuper chaque jour une place plus importante.
Lucas, Alix ne veut pas...
Tu n'aimes plus Maman...tu l'as oubliée...elle ne reviendra pas, par ta faute!
Coup bas.
Lucas...on en a parlé, tu sais bien que Maman ne reviendra pas, elle est au Ciel...avec Sarah. Je ne l'ai pas oubliée, personne ne l'a oubliée...
Se dégageant rageusement, l'enfant préféra s'enfuir chez son copain Clive.
Ces discussions avec Lucas me minent!, avoua t'il ce soir alors qu'ils se trouvaient seuls et en paix, (enfin!), je ne sais plus comment m'y prendre!
Le temps arrangerait tout...Du moins, on espérait que ce soit ainsi. Pour le moment restait à organiser les festivités de fin d'année. De façon surprenante, de l'autre côté de l'océan, on semblait avoir digéré un peu les faits établis. Aylinna voulait voir ses petits enfants. Justin, animé certainement par Nate, cherchait un terrain d'entente. La veille de Noël, c'était full house chez les De Brent.
Nate, très occupée à parler avec un Lucas grognon, l'informa qu'Alix était rentrée chez elle pour se changer.
Et tu ferais bien de t'y mettre toi aussi...ou tu penses te présenter au dîner en tenue décontractée!
Ils rigolaient tous les deux en s'imaginant la tête d'Aylinna et Justin, si à cheval sur la tradition, quand justement celui ci se présenta, l'air ravi avec sa petite dernière dans les bras.
Dis donc...on va avoir un bel orage dans un moment...Pas de Noël sous la neige, espère qu'on va pas s'envoler avec le vent.
Un orage? Tu en es sûr!?
Un coup d'œil au dehors donna raison à son copain. Le ciel était d'un plombé à faire peur, la mer sombre, moutonnait.
Ouais...ça arrive tout à coup dans le coin. Pas de souci, la baraque est solide...
Un coup de tonnerre marqua le début de la tempête. Nate et son mari, surpris, entendirent Michael jurer entre dents.
Me dis pas que ça te fout la trouille!, se moqua Davenport.
Pas à moi...Alix a horreur de ça!
De plus que dernièrement elle semblait plus sensible que d'habitude. L'arrivée de ce beau monde l'énervait et il y avait bien de quoi.
Un redoublement retentissant suivi d'un autre et le déluge se déversa, le vent soufflait rageusement, la mer s'élevait en énormes vagues.
Sans le penser deux fois et sans demander l'avis de personne, il transplana chez la jeune femme. La connaissant, Michael savait qu'elle serait folle de frayeur mais aprés l'avoir cherchée dans toute la maison, l'appelant à grand renfort de cris, il dut se rendre à l'évidence qu'elle ne s'y trouvait plus...Et puis, arrêt sur image en découvrant la porte arrière ouverte...Un somptueux éclair zébra le ciel. C'est alors qu'il la vit, vêtue de sa robe de soirée, sans se soucier du vent et la pluie...elle bravait la foudre avec une détermination suicidaire...
ALIX!!!
*Bon sang...elle est devenue folle!*
Et de se mettre à courir comme un dératé pour la rejoindre.
Alix...par Merlin tout puissant qu'est ce que tu fais là!?
Il la prit pas les épaules, la secouant doucement. Elle leva vers lui un regard hagard, perdu et il devina que des larmes se mêlaient à la pluie sur ce visage ravagé de tristesse.
Mon amour...mais qu'est ce que tu as?...À quoi rime tout ceci!?...Où...
Un roulement de tonnerre sauvage ne la fit presque pas tressaillir..Elle semblait ailleurs, loin de lui...de tout...
Alix! Réponds moi...Alix!!!
Rester là au risque de finir foudroyé ne le tentant guère, il arrêta de demander des explications et la ramena vers la maison. L'intérieur douillet les accueillit. D'un coup de baguette, Michael alluma le feu dans l'âtre et envoya un sortilège à leurs vêtements trempés pour les sécher avant de l'entrainer vers le divan. Un verre de Pur Feu semblait s'imposer pour reprendre chaleur. Il la força doucement á boire alors que des sanglots muets se répétaient.
Ma chérie...qu'as tu?...Dis moi!
Assis auprès d'elle, la serrant dans ses bras, il cherchait une raison assez puissante pour qu'elle, qui avait une peur bleue des orages, ose s'aventurer dehors lors de pareil déchainement des éléments. Il la devina désespérée, accablée d'une tristesse étrange, d'une douleur qu'il était sûr de ne pas provoquer.
Caressant lentement ses cheveux défaits, la berçant comme à une enfant affolée, Michael parvint, lentement à vaincre ses frissons et ses larmes. Cette situation lui en rappelait une autre. Définitivement, les orages semblaient avoir une part importante dans leurs vies.
Dis moi, ma douce...C'est revoir tout ce monde qui te met ainsi?
Certainement ça avait pas mal à voir mais ce n'était pas tout, il le savait. Nate lui avait raconté une petite scène qui avait eu lieu l'après midi même...Alix souffrait d'être ainsi repoussée par Lucas.
Il releva son visage, le couvrant de baisers, espérant y amener un sourire, raviver l'éclat de ses yeux.
Ma douce...donne lui du temps... Le pauvre mioche est très confus...Mais ne me fais plus des peurs pareilles...Qu'attendais tu? Que la foudre te réduise en cendres? Je ne peux pas croire que tu ais pris une option si...lâche. Tu voulais tout lâcher et me laisser...Tu voulais me laisser, dis? Tu sais pourtant que je ne saurais vivre sans toi...
De tendres et rassurants, ses baisers se firent exigeants, impérieux presque, éveillant chez elle, enfin, une réaction chaleureuse. Baisers et caresses se succédant, ils en arrivèrent à oublier la compagnie qui les attendait ailleurs, le dîner, Noël..et tout ce qui ne fut ces moments d'ineffable passion qui les entrainaient loin de tout...
Tapi dans un coin sombre de sa chambre, Lucas De Brent sursautait à chaque éclat de foudre. Un souvenir incertain revenait doucement...celui d'un autre orage terrible, d'une rivière en crûe...du froid et la peur ressenties lors de cette nuit lointaine déjà...et du visage de qui l'avait sauvé alors...
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mer 6 Jan - 14:12 | |
| Qu’avait-elle voulu faire ? Elle n’en savait rien. Simplement sortir et… tenter le diable. C’était très beau finalement les éclairs… Le visage levé vers le ciel déchaîné avec le roulement permanent du tonnerre, le grondement des vagues en furie et les hurlements du vent, Alix ne perçut pas immédiatement les appels de Michael. Il lui fallut quelques longues secondes avant de le reconnaître dans l’homme trempé qui la serrait contre lui en prononçant des questions à répétition :
Mon amour...mais qu'est ce que tu as?...À quoi rime tout ceci!?...Où... Alix! Réponds-moi...Alix!!!
A quoi bon… Il ne comprendrait pas ce qu’elle-même ne pouvait exprimer. Tel un automate, la jeune femme se laissa ramener au sec. Elle resta assise où il la posa tandis qu’un bon feu flamba et que ses vêtements reprenaient une allure convenable. Un verre d’alcool forcé contre ses dents serrées lui brûla le gosier. Complètement inerte, elle ne se rendait pas compte qu’elle pleurait. Bercée avec tendresse, cajolée, le froid qui la transperçait reflua un peu.
Dis moi, ma douce...C'est revoir tout ce monde qui te met ainsi?
Telle une enfant boudeuse prise en faute, elle murmura :
M’en fiche de cette clique… C’est… c’est Lucas… J’ai l’impression qu’il ne m’aimera jamais… je suis si lasse de tout…
Un beau discours suivit sur le temps à laisser passer, la confusion, etc.
Tu voulais tout lâcher et me laisser...Tu voulais me laisser, dis? Tu sais pourtant que je ne saurais vivre sans toi...
Mais si… tu saurais… ça ferait plaisir à tout le monde, en plus… Ce n’est pas Vic qui aurait dû partir… mais moi… moi qui suis si inutile…
L’avis de Michael était bien différent. A sa façon particulière, il sut lui prouver le contraire. Flot de paroles rassurantes, délirantes, caresses et baisers de plus en plus passionnés, réveillèrent ce qui les chevillait ensemble. Outre un accord parfait de leur corps, ils savaient l’un comme l’autre que jamais leur cœur ne battrait l’un sans l’autre. Doux et intenses moments d’harmonie. Le temps fila sans qu’ils en aient conscience jusqu’à ce qu’un éclair plus fort ne secoue une Alix malgré tout encore ébranlée. Remettant de l’ordre dans sa mise très chiffonnée, elle soupira en se redressant du sofa accueillant :
Je te demande pardon, Michael. Je ne doute pas un instant de ton amour pour moi mais… c’est terriblement dur à encaisser. Qui aurait cru qu’un gosse de six ans me ferait perdre les pédales… Je… je ne vais pas t’accompagner là-bas. Vous vous amuserez beaucoup mieux sans moi. Voir ces mines hypocrites me serait intolérable.
Là Michael fut à deux doigts de se fâcher. Il ne la lâcherait pas si facilement surtout vu son comportement antérieur :
Je ne bougerai pas d’ici, je te le promets. Vas-y ! Il est bientôt minuit, et…
Pas question qu’elle demeure seule une nuit pareille, Michael n’en démordait pas. Réconfortée encore, plus entraînée que consentante, elle dut transplaner. Leur matérialisation ne passa pas inaperçue. On aurait juré que la température de la pièce venait de chuter de plusieurs degrés. Aylinna pinça les lèvres marmonnant un « il était temps » à peine audible, Cavenidish regarda le plafond, Davenport haussa les épaules tandis que Nate quittait le cercle Galveston- voisins pour se diriger vers eux, souriante :
On a cru que la tempête vous avait emporté. (Dans un sens, ils n’avaient pas tort…) Allez, approchez. Lucas et Viviane ont très envie de déballer leurs cadeaux.
Au pied d’un grand sapin décoré de circonstance trônaient de multiples paquets multicolores. La télévision, en sourdine, égrena les douze coups de minuit :
Joyeux Noël ! se lancèrent-ils les uns aux autres.
Embrassades diverses, froides envers certains, chaleureuses pour d’autres. A aucun moment Michael ne lâcha sa main sauf, bien sûr, quand la distribution des paquets eut lieu. Les invités reçurent leur lot. Alix s’était beaucoup démenée pour dénicher le présent le plus adapté selon les affinités personnelles. Elle avait tout préparé en douce, Michael ignorait le contenu de la majorité des cadeaux. Lord Cavendish déchira son emballage et demeura littéralement pantois devant l’édition rarissime qu’il avait entre les doigts :
Mince, ça fait des siècles que j’essaye de mettre la main dessus ! Merci Alix, c’est… c’est très…
Ma grand-mère m’a légué, une admirable bibliothèque. Vous pourrez vous y plonger quand vous le souhaiterez, répliqua la jeune femme assez satisfaite de sa surprise.
En fait, tous demeurèrent sidérés par les attentions découvertes. La mâchoire d’Aylinna tomba d’un cran face à l’authentique œuf de Fabergé dans son précieux écrin. Un foulard de soie rare enchanta Nate ; un souaffle signé de la capitaine des Harpies de Holyhead souffla Justin. Divers babioles ( toutes précisément choisies) se dispersèrent entre les convives. Les enfants ( les plus grands) riaient et commentaient chaque colis avec un boucan pas possible. Viviane adorait sa poupée enchantée qui la suivait partout et lui obéissait en tout. Le balai miniature de Lucas sembla le satisfaire. Pour Michael, Alix avait longtemps hésité. Un peu confuse de recevoir des commentaires aussi flatteurs de part et d’autre, c’est presque timide qu’elle lui tendit un tout petit paquet. Il s’agissait d’un boîtier de nacre où, sur le velours intérieur brillait un pendentif formé d’un A et d’un M entrelacés.
Je… je ne pouvais pas y mettre mon cœur… tu l’as déjà…
Un baiser fou s’échangea publiquement, tant pis pour l’assistance. Il était le seul qui comptait… La réalité du lieu et des circonstances les força à se décoller. Avec insistance, une menotte tapotait la hanche d’Alix. Force fut de baisser les yeux sur un petit bout d’homme l’air… comment ? Embarrassé ? Déterminé ? Cahcun retint son souffle quand la voix fluette s’éleva :
C’est pour toi… C’est moi qui l’ai fait…
Angoisse. D’une main tremblante, Alix reçut un emballage maladroit, très mince.
Mer… Merci… tu n’étais pas obligé… il…
Tu l’ouvres ou pas, dis ?
Impatience enfantine, si naturelle et innocente…
Le papier se déchira d’un doigt nerveux. Là, Alix fondit, ne sachant retenir ses larmes. Fortement, elle étreignit le gamin. Son dessin, un peu grossier mais très réussi représentait une rivière en crue. Au-dessus des éléments en folie, dans un halo lumineux, flottait un ange…
C’est toi, là ! L’ange…
C’est toi, toi qui es mon ange, sanglota Alix. C’est le plus beau Noël de ma vie… |
| | | Invité
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| Sujet: Re: Les aléas du hasard... (fe) Mar 12 Jan - 20:41 | |
| Retour légèrement en catastrophe qui ne passa inaperçu pour personne. Bikita semblait avoir attendu les voir apparaitre. Inutile dire que la petite elfe jeta un regard navré à la mise de son maitre. Si Alix avait l'air d'une princesse, lui aurait fait facilement concurrence aux surfeurs de la plage. Impossible se présenter ainsi devant tout ce beau monde. Avant que Michael puisse ouvrir la bouche, en deux coups de baguette, Bikita lui avait rendu une apparence splendide.
Aylinna fulminait en silence. Son mari se distrayait en fixant le toit. Justin râlait ferme. Lady Marcia Grey sourit, compréhensive, les autres voisins se fichaient un peu de tout. L'ambiance était à la fête et Nate se chargea de mettre, gracieusement, les pendules à l'heure.
Les douze coups de minuit résonnèrent et on se souhaita allègrement un Joyeux Noël. Le déballage des cadeaux pouvait commencer. Les enfants furent follement gâtés et s'en donnaient à cœur joie.
Les somptueux cadeaux d'Alix tirèrent des cris émerveillés et Michael aurait pu rire en voyant l'expression de sa mère en découvrant le merveilleux œuf de Fabergé. John semblait comblé avec sa collection de livres rares. Justin avec son souaffle. La tension de l'ambiance céda d'un cran et tous se détendirent assez pour survivre au baiser dont il octroya la femme de sa vie en découvrant son cadeau...et à la sérieuse apparition de Lucas qui attirant l'attention d'Alix, lui tendit son cadeau.
C’est pour toi… C’est moi qui l’ai fait…
Un petit silence attentif suivit cette déclaration. Le papier chatoyant déchiré apparut un dessin. Michael sentit un gros nœud se former dans sa gorge. Son fils avait reproduit à sa façon son sauvetage en Australie, au cours d'un orage dément.
C’est toi, là ! L’ange…
Comment ne pas céder à la foule d'émotions? On sécha des larmes discrètes par ci et par là alors que la jeune femme pleurant sans retenue serrait le petit bonhomme dans ses bras.
C’est toi, toi qui es mon ange. C’est le plus beau Noël de ma vie…
Aylinna commença à reconsidérer sa position. Nate reniflait contre l'épaule de son mari et Michael était un père orgueilleux. John aurait pu applaudir mais s'en abstint.
Des jours meilleurs se profilaient à l'horizon.
La distribution de cadeaux se poursuivit dans la meilleure des humeurs. Lady Cavendish se déclara ravie avec le tableau offert par son fils, ce n'est pas tous les Noëls qu'on reçoit un petit Monet pour décorer son boudoir. Son mari eu droit à un ancien sabre samouraï, de quoi compléter sa collection d'armes. Justin rigola beaucoup en découvrant une première édition de la collection de Charlie Brown. Nate poussa un cri de surprise en trouvant le somptueux recueil de poèmes de Elizabeth Barrett Browning. Les autres présents eurent aussi droit à des "petits" détails soigneusement choisis. Puis vint le tour d'Alix de recevoir son cadeau. L'écrin plat de velours noir contenait un superbe collier en diamants et zéphyrs très purs, d'un bleu profond avec des magnifiques boucles d'oreilles assorties.
Après toutes ces émotions diverses, l'ambiance était parfaitement détendue, tout le monde était heureux ou du moins quelques uns faisaient le louable effort pour le sembler.
Michael néanmoins trouva la soirée très longue et fut intensément soulagé quand tout le monde prit congé ou se retira dormir.
Je pensais qu'ils allaient rester debout jusqu'au Nouvel An! Allez, retournons chez toi...Il y a encore quelque chose que je veux te donner...mais pas ici...Maman est chiche de jouer les somnambules!
Un transplanage plus tard, ils se retrouvaient au séjour de la villa aux Roses. C'est alors qu'il sortit l'écrin de sa poche, à l'intérieur, sur le velours sombre un solitaire superbe scintillait de tous ses feux.
Ne me dis pas d'attendre plus...Veux tu m'épouser, Alix?
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