A l'abri du Vent (PV avec Michaël)

Par Merlin ! Comme c'était bon de sentir son corps, son odeur tout contre elle. Elle l'aimait. Cela était certain jamais elle n'avait pu l'oublier même en trois mois. Il était son seul amour et elle se désespérait de lui mentir sur l'enfant. Que dirait-il s'il savait que c'était le sien ?
Elle soupira et chassa cette pensée. Profiter de l'instant présent voilà ce qu'elle voulait.
La suite fut assez flou. Comment étaient-ils arrivés dans la chambre ? aucune idée mais le reste fut merveilleux. Ils se carressèrent comme s'ils s'étaient quittés depuis trop longtemps. Trois mois, c'était long !
Elle s'écarta légèrement de ses bras et le regarda dans les yeux.

Aimes-moi Michael !

Ce fut les seuls mots qu'elle put prononcer avant d'être emporter par un tourbillon de sensations magiques.

......

Le soleil entrait à flots dans la chambre. Kendra ouvrit un oeil et rassembla ses pensées. Tout contre elle, Michael dormait encore.
En silence, elle se leva, s'habilla et descendit dans la cuisine. Bikita avait déjà préparer la table du déjeuner. Kendra s'installa devant un bol de lait et une tartine de confiture. Elle se mit à réflechir à ce qu'il venait de se passer. Pouvait-elle compter sur Michael pour changer ? Elle n'en savait rien. Elle ne savait plus quoi penser, quoi faire. Devait-elle lui dire pour le bébé ? Pour le moment,non.

Michael ouvrit les yeux mais il flottait encore au creux d'un rêve. Il resta là, en fixant intensément le plafond, rassemblant les souvenirs des dernières heures et se sentant le plus heureux des hommes, jusqu'à l'instant où il remarqua la place vide à ses côtés. La rêverie s'effondra comme un château de cartes et il bondit hors du lit. Prenant à peine le temps d'enfiler son pantalon, il s'élança hors de la chambre en appelant Kendra.

La découvrir dans la cuisine fut un soulagement si énorme qu'il dut s'appuyer à la porte en essayant de calmer les battements affolés de son cœur.

J'ai eu peur, tout à coup, peur que tu sois partie de nouveau.

Bikita disparut de la scène avec un couinement complice et il s'approcha de la jeune femme qui buvait sagement son verre de lait, un sourire amusé aux lèvres.

Tu te moques de moi, coquine...tu sais quelle trouille tu m'as fichu. Pourquoi t'es tu levée sans rien me dire?...j'aime me réveiller et te trouver prés de moi!

Il lui releva doucement le visage et baisa sa bouche qui savait à lait, avec gourmande délectation.

Je t'aime tellement, Gryffy...sans toi, je ne suis que la moitié de moi même!

Il la parcourut d'un regard intense, aimant chaque courbe de son corps, s'attendrissant face à sa maternité qui la faisait rayonner. Un éclair de regret passa alors dans ses yeux...si cet enfant aurait été le sien. Mais il ne l'était pas. Il voulait pourtant l'aimer. D'une main hésitante, il caressa la courbe de son ventre, sentant une étrange émotion le parcourir.

Tu sais déjà qu'est ce que ce sera...une fille ou un garçon?

Puis se séparant avec un soupir, alla s'asseoir face à elle. Il souriait, mais son regard grave était presque triste.

Kendra entendit Michael l'appeler mais ne bougea pas. Un sourire ornait son visage quand elle le vit entrer dans la cuisine en courant.

Désolée, j'avais faim !

Elle le regarda dans les yeux et se laissa embrasser. Comme il était beau le matin au reveil ! Encore plus beau que dans ses souvenirs.

Ce sera pour une autre fois ! dit-elle en soupirant.

Elle sourit quand il caressa son ventre et une foule d'image envahir sa tête. Michael et leur bébé dans ses bras, Michael donnant le biberon, ...
Elle ferma quelques secondes les yeux tout en l'écoutant. Fille ou garçon ? Elle s'en fichait du moment qu'il était en forme. Elle le saurait lors de son prochain rendez-vous. Elle sursauta et ouvrit grand les yeux.

Par Merlin ! J'avais complêtement oublier ! J'ai rendez-vous aujourd'hui !

Elle se leva rapidement et enfila sa veste. Elle se dirigea vers la porte puis s'arrêta et se retourna vers l'auror.

Tu ... Tu veux venir avec moi ?

Allait-il accepter ? C'était le souhait de Kendra.

La proposition de Kendra le prit au dépourvu mais il y accéda. Cinq minutes plus tard, habillé de pied en cap comme le plus normal des moldus, Michael trasplanait avec la jeune femme. Ils se retrouvèrent dans un pimpant quartier du Londres moldu, ce qui ne fut pas sans étonner l'auror. Pourquoi se rendait elle chez un médecin non sorcier? Mais il s'abstint de poser des questions et la suivit gentiment.
Le cabinet de consultation du Dr. Hawkins était parfaitement équipé, ce qui rassura un peu Michael. Une infirmière à l'allure grave demanda à Kendra s'il l'accompagnerait pendant la consultation. Le regard que lui coula la jeune femme le fit obtempérer sans un mot.
Le docteur moldu était un type affable et bavard. Il jeta à Michael un regard entendu, il le prenait évidement pour le père du bébé à venir, ce qui ne fut pas sans provoquer chez le jeune homme une sensation de gênant chagrin. Mais encore là, il se contenta d'un sourire de travers.

L'image était très distincte. Michael eut un coup au cœur. Pendant un instant, il se sentit incapable de penser clairement. là, face à lui, un bébé bien formé semblait se sucer le doigt, tandis que son minuscule pied gauche semblait chatouiller les côtes...d'un autre bébé!

Deux!!!?

Il avait failli hurler, le docteur leva vers lui son visage rayonnant et lui sourit.

Oui, deux magnifiques bébés, pleins de santé. Vous pouvez être fier, jeune homme, des enfants superbes. Ils se développent parfaitement. Regardez moi ça....

Le reste de ses paroles se convertit pour Michael en une série de gargouillis indistinct. Il ne pouvait pas quitter l'écran des yeux. Une boule de douleur lui serrait la gorge, menaçant de l'étouffer...il ne fallait pas être foncièrement un génie pour se rendre compte que ces fœtus étaient trop développés pour n'avoir que deux mois et demi. Il chercha le regard de Kendra en l'interrogeant en silence. La jeune femme ne put pas le soutenir mais sa main chercha nerveusement celle du jeune homme. Il la serra machinalement, trop confus pour faire autrement.

La consultation terminée, ils se retrouvèrent dans la rue. Pour Michael tout se déroulait au ralenti, les couleurs perdaient leur éclat, l'air semblait lourd. Il pensa qu'il allait même se trouver mal et s'appuya à un muret, en essayant de rassembler ses idées de façon ordonnée.

Pourquoi?

Il avait beau chercher une explication...et n'en trouvait aucune.

Kendra se demanda de nombreuses fois pourquoi elle avait proposer à Michael de venir. Il était certain qu'après cette consultation, elle lui devrait des explications.
Quand enfin, ils furent prêt, ils transplanèrent tout proche du cabinet médical. Kendra jeta un regard sur l'auror qui paraissait surprit de son choix. Elle connaissait trop de monde chez les sorciers pour risquer que Michael apprenne pour sa grossesse. Maintenant, il était trop tard pour faire marche arrière. La vérité était en route !
Le regard que posa le medecin sur Michael fut un coup de poignard pour Kendra. Oui, c'était le père de son bébé. Combien de fois le medecin lui avait dit d'informer Michael de sa futur paternité. Il devait être content de son choix.
L'image à l'écran montrait un beau bébé, en pleine forme mais quand elle vit le deuxième et que Michael s'exclama à voix haute, Kendra sut qu'elle était perdue. Jamais il ne lui pardonnerait cela. Elle détourna son regard de l'auror et prit sa main. Puis elle se concentra sur la conversation du medecin.

Comme on dit, c'est le choix du roi ! Un garçon et une fille ! Quoi de mieux pour former une vrai petite famille !

La consultation finie, Kendra suivit Michael à l'exterieur. Celui-ci s'arrêta et lui demanda des explications.

Je ... J'ai découvert ma grossesse peu de temps après notre séparation. Je ne savais pas quoi faire ! Tu m'avais tellement blessée que je ne savais pas s'il fallait que je t'informe.

Elle croisa les bras et chercha son regard.

Michael, je t'aime mais je ne veux pas que nos enfants en souffrent ! Tu me comprends j'espère !

Elle avança une main pour le toucher mais recula vivement et se détourna. Elle savait qu'elle aurait dû lui dire plus tôt, mais elle avait son honneur et surtout son caractère de rebelle.

Les explications de Kendra n'avaient aucun sens pour lui. Pas en ce moment. C'étaient trop de surprises pour pouvoir les assumer en gardant le calme. Michael sentit que la colère la plus noire s'emparait de lui et seulement son sens inné du décorum social l'empêcha de se mettre à gueuler comme un énergumène, au milieu de la rue.

Te comprendre?...tu ne peux pas parler sérieusement, Zalinsky!

Il n'avait pas levé la voix mais l'éclat des ses yeux présageait le pire. Il empoigna le jeune femme du bras, sans aucune douceur et sans se soucier d'être vu, transplana.

Un moment plus tard, ils se trouvaient dans le salon du cottage de Michael. Sans aucune délicatesse, il la poussa presque dans un fauteuil et resta debout devant elle, la dominant de toute sa taille.

Tu m'as menti. Tu as voulu me berner comme à un imbécile. Et ne me viens pas avec tes histoires à dormir debout...tu ne veux pas que mes enfants souffrent? Que suis je donc pour toi? Un monstre!?...si je n'étais pas allé avec toi...j'aurais dû vivre avec ton misérable mensonge...jusqu'à quand?...tu ne pensais pas me la dire, la vérité...tu as voulu voir jusqu'où tu pouvais arriver, non!?

Il se tut pour reprendre son souffle mais il sentait s'étouffer. S'approchant du meuble bar, il se servit un cognac en dose double et l'avala d'un coup, pour se retourner vers Kendra.

Tu es folle. C'est la seule explication valable, tu es folle et dangereuse pour mes enfants. Ce sont des De Brent. Tu as mis leur vie en risque en te livrant à Merlin sait quelles inepties, mais c'est fini...d'ores en avant, tu vas rester ici, chez moi. Pas question que tu ailles courir le monde tant que tu porteras mes enfants.

Ses enfants! À lui tout seul! En une seconde, en découvrant sa fourberie il aurait voulu l'effacer de sa vie, l'éradiquer comme à une mauvaise herbe mais à la pair de sa colère, restait l'amour affolant qu'il ressentait et ressentirait sans doute pour le restant de sa vie. Mais en ce moment, seul comptait son fol orgueil. Il appela Bikita à grands cris et lui ordonna d'apprêter une chambre pour la jeune femme, qui jusque là, n'avait pas ouvert la bouche. Quand ses ordres furent obéis , en un clin d'œil, il dirigea à Kendra un regard ombrageux.

Monte dans ta chambre. Bikita se chargera d'amener tes affaires. Et surtout ne t'avise pas à essayer de t'enfuir, à partir de cet instant, tu ne pourras pas sortir de cette maison sans mon expresse autorisation, compris!?

La voix de Michael résonna derrière elle comme une menace. Elle se retourna quand il l'empoigna par le bras et fut surprise de se voir transplaner. Il n'avait même pas regarder si des moldus étaient dans le coin.
Il était vraiment en colère. Sans ménagement, il la poussa dans un fauteuil et Kendra n'eut d'autre solution que d'obéïr.
Elle écouta ses phrases assérées à chaque mot, elle se sentait brisée. Elle ouvrit la bouche pour parler mais ancun son ne sortit. Elle ferma les yeux pour calmer les battements désordonnés de son coeur. C'est le moment que choisis les bébés pour se livrer à un match de foot ou peut-être de Quidditch. Elle posa sa main sur son ventre en grimaçant pour les calmer.
Elle leva son regard vers Michael et ne le quitta pas des yeux pendant son discours. Elle poussa une exclamation lorsqu'il la compara à une folle. Alors c'était cela qu'il pensait d'elle.
Des larmes se mirent à briller aux coins de ses yeux. Elle les essuya d'un geste rageur. Elle l'observa pendant qu'il donnait des ordres à son elfe. Elle ne lui connaissait pas ce côté si sombre, si froid, si distant. Elle frissonna puis se reprit. Non, elle n'avait pas peur de lui. Elle était une rebelle, une exclue de la société qui se battait pour vivre au jour le jour comme elle le désirait et ce n'était surement pas un auror qui allait l'empêcher de faire ce qu'elle voulait !
Elle se leva et lui fit face. elle se concentra pour transplaner mais impossible. Elle lui lança un regard méprisant et le giffla.

TES enfants ! Si j'avais voulu, tu n'en aurais jamais rien su ! C'est moi qui t'ai proposer de venir ! J'étais pas obligée !

Elle se mit à ricaner d'un air mauvais.

J'aurais aussi pu avorter et me débarrasser de ses bébés, mais vois-tu j'aime ou plutôt j'aimais leur père et j'espérais une réconciliation ! Malheureusement, tu viens de signer la guerre !

Elle se détourna et se dirigea vers les escaliers. Elle posa le pied sur la première marche et se retourna.

Tu sais, je pourrais encore les tuer voir me tuer avec, et ça tu ne pourra rien y faire ! Tu ne peux pas être derrière moi à longueur de journée.

Elle monta les escaliers et entra dans la chambre qui lui était assigné. Elle s'assit sur le lit, la tête basse. Elle était mal, très mal. Elle n'arrivait même pas à pleurer.

Quand Kendra le gifla, il dut faire un effort énorme pour ne pas la frapper à son tour. La jeune femme s'était dressée comme une furie vengeresse et chacune de ses paroles distilla du venin pur. Son regard étincelant était de haine profonde et Michael n'eut aucun mal à deviner qu'il avait trouvé une ennemie de taille, mais en ce moment il la haïssait aussi, avec une intensité telle qu'il s'en sentit ébranlé.

S'il arrive quelque chose à mes enfants, je me ferai un plaisir de te tuer de mes propres mains, le plus lente et cruellement possible!

Il ne voulait même pas imaginer quels desseins tortueux pouvait abriter cette femme, qu'il détestait mais aimait de tout son être. Il remémora l'image des ses enfants, placidement nichés au creux de son sein et la seule idée qu'elle pourrait attenter contre leur vie, décupla sa rage. Heureusement pour elle, Kendra avait opté pour disparaître et il l'entendit claquer férocement la porte de sa chambre.

Resté seul Michael donna libre cours à sa fureur. Il démolit tout ce qu'il trouva sur son passage, comme une tornade. Rien ne fut épargné. Meubles, tableaux, bibelots, verres. Tout y passa. Quand enfin sa colère céda un peu, il ne restait rien en bon état dans le salon. Bikita le trouva, au milieu des décombres, fixant le vide, son beau visage décomposé de douleur et de rage.

Mon maître doit se calmer.

La voix couinante de Bikita le fit retomber sur terre. La petite elfe, très calme, le regardait avec ses grands yeux globuleux empreints d'une profonde pitié.

Mon maître aime ses enfants et aussi sa femme mais ainsi mon maître ne fera que la perdre...et les perdre eux aussi.

Par Merlin, Bikita, depuis quand les elfes donnent leur avis sans qu'on le leur demande?

Bikita est libre, mon maître, Bikita sent, aussi. Bikita aime son maître.

Décontenancé par cette plate déclaration, Michael se laissa tomber sur le premier échelon des escaliers, en luttant pour ne pas se mettre à hurler.

Et...à ton docte avis, Bikita...que doit faire ton imbécile de maître?

L'elfe secoua la tête, à plusieurs reprises d'un air un peu fou, puis timidement, toucha le bras du jeune homme.

Mon maître doit aller la trouver, parler comme personne civilisée. Essayer de comprendre.

Il ne pouvait pas envisager de se présenter face à Kendra en ce moment, elle n'aurait qu'un d´sir: le tuer. Et lui même ne se sentait pas animé par un sentiment trop différent.

Mon maître regarde dans son cœur...mon maître y trouver la vérité.

Après cette sentence, pleine de mystérieuse sagesse, la petite elfe passa à s'occuper pour remettre en ordre le chaos qu'il avait causé. Michael la regarda faire, fasciné par ses faits et gestes et tout à coup, sa rage tomba en point mort. Il se leva et monta les escaliers lentement. Hésitant un instant face à la porte, il respira profondément et entra.

Kendra était assise sur le lit. Elle ne pleurait pas. En l'entendant entrer, elle releva la tête et le fixa d'un regard mauvais.

Elle tourna et retourna dans sa tête maintes solutions pour s'évader. Elle avait l'impression d'être à Azkaban sans les détraqueurs, bien sûr.
Bien sûr, jamais elle n'attenterais à sa vie et celle de ses enfants. Elle les aimait déjà plus que tout.
Elle soupira et repensa aux bons moments passés avec Michael. Devait-elle tout laisser tomber ou prendre sur elle pour fermer sa bouche et réagir comme une femme soumise ?
Non, Kendra la rebelle ne pouvait pas se taire, impossible ! D'accord, elle ne pouvait transplaner mais si elle se débrouillait bien, il serait obliger de ceder à ses demandes d'ici peu de temps. Que la fête commence !
Elle eut un petit sourire narquois. Puis reprit son air renfrogné quand elle entendit la porte s'ouvrir. Elle le regarda fixement de son regard noir et se leva pour lui faire face. Elle sortit sa baguette et sourit.

Je ne sais pas ce que tu espère de moi, mais ne t'attend pas à ce que je me laisse faire. je suis une rebelle et fière de l'être. Personne n'a jamais réussit à me garder enfermé et tu ne seras pas le premier !

Elle pointa sa baguette sur lui, prête à lui jeter un sort s'il avançait même que d'un pas.

Avant même d'avoir pu ouvrir la bouche, Michael se trouva avec la baguette de la rebelle pointée sous son nez. Il était plus qu'évident qu'elle ne céderait pas d'un pouce et il ne pouvait pas l'en blâmer. Sa colère tombée, il pouvait comprendre beaucoup de choses.

Kendra, je sais que ça sonne stupide mais je n'ai pas envie de discuter avec toi...

C'était stupide. Un moment auparavant, il avait envie de l'étrangler et voilà qu'a présent il était là, l'air repentant, démuni face à sa rage. Sans faire attention à la baguette, il avança vers elle.

Tu dois essayer de me comprendre, toi aussi...tu as une idée de comment je me suis senti en découvrant la vérité?...tu ne peux pas t'imaginer toutes les idées folles qui m'ont cavalé dans la tête dés le moment où j'ai vu que tu attendais un bébé...je crevais de jalousie en pensant qu'un autre homme avait eu droit...de poser ses mains sur toi...de te faire un enfant...

Elle ne cilla pas et en le voyant s'approcher lui ficha carrément la baguette dans les côtes. Un sortilège à cette distance serait mortel ou pour le moins très douloureux. Il s'arrêta et lui montra ses mains vides.

Je ne suis pas armé, Kendra. Je ne veux que parler avec toi et mettre quelques points au clair. Cette folie doit cesser, sinon nous finirons par nous détruire l'un l'autre.

Elle le regarda dans les yeux et s'affola en le voyant approcher. Elle hésita à lancer un sort mais elle ne voulait pas le blesser.
Elle garda sa baguette pointée sur lui et l'écouta en silence. Ses paroles la pénétrèrent comme une douce musique. Il tenait à elle, il avait eu peur de la perdre. Comment pouvait-il douter de son amour ? Ne lui avait-elle pas dit qu'elle n'aimerait personne d'autre que lui ?
Il continua à avancer jusqu'à ce que le contact avec la baguette de Kendra l'arrête. Un sanglot monta en elle et elle lâcha sa baguette. Puis elle se couvrit le visage de ses mains et se mit à sangloter en se laissant tomber assise sur le lit. Au bout de quelques minutes, elle se reprit et releva le visage vers l'auror.

Michael, je ne voulais pas en arriver là mais tu m'y as forcé ! Tu voulais tout diriger. J'avais l'impression d'être une esclave ou même un jouet pour toi ! Je devais faire ce que tu désirais, je n'avais pas le droit de faire ce que je voulais. J'ai fait des efforts pour m'adapter à ta vie mais en as-tu fait pour m'y integrer comme une femme que je suis ?

Elle le regarda avec un air triste. Elle avait tout essayer mais c'était trop dur. A lui de faire des efforts maintenant pour que leur couple fonctionne.

Il écouta en silence son réquisitoire. Chaque mot le blessa. Ainsi, il était vraiment une espèce de monstre d'iniquité? Sans autre sentiment que son propre égoïsme. Était il donc si tyrannique? Si désabusé pour ne pas s'en rendre compte? Vaillant héritage moral que celui des De Brent. Moi en premier, moi en second et encore en troisième! Son monde tournait autour d'un culte personnel où, évidemment, les autres se sentaient asphyxiés. Kendra était pourtant la première à avoir le courage suffisant pour se rebeller.

Michael hocha la tête. Une lutte interne entre son arrogance naturelle et l'amour qu'il sentait pour elle, s'engagea férocement. Il dut faire un effort pour rasséréner son esprit et essayer d'accepter que la jeune femme avait raison.

Je ne sais pas que dire. Tu as certainement raison en tout ce que tu dis, je suis un type plein de défauts, les uns pires que les autres...mais je suis ainsi.

Ce n'était sûrement pas le meilleur argument pour sa défense, mais en ce moment il se trouvait démuni face à une vérité si désagréable à reconnaître.

Je...suis désolé d'être si borné et stupide. Que veux tu que je te dise?...je veux faire un effort pour changer...mais pas te promettre que du jour au lendemain je deviendrai un saint. Je t'aime, Kendra, tu le sais très bien mais tu es si têtue...tu aimes faire les choses à ta façon et toi non plus...tu ne t'arrêtes devant rien pour que ce soit fait selon ta loi...tu m'as même menti au respect des enfants! Si tu voulais sortir avec moi, pourquoi ne pas l'avoir dit? Je pensais que tu étais très satisfaite, ici, à la maison, loin de ton ancienne vie...des tes...connaissances...Je n'ai pas le don de la voyance, moi...si tu veux quelque chose, il faut le dire et ne pas attendre que je devine. Pourquoi les femmes sont si compliquées?

D'un geste plutôt maladroit, il lui essuya les larmes de ses joues et essaya un sourire chaleureux, mais ce fut raté, alors, il s'assit à côté d'elle, sur le lit, incapable de la toucher. En silence.

Son cœur était douloureux de lui avoir parler ainsi mais elle se sentait quand même plus légère, enfin, … façon de parler, bien sûr ! Elle vit diverses émotions passées sur le visage de son compagnon et elle se mordit les lèvres en pensant qu’il l’avait peut-être mal pris.
Enfin, il se mit à parler et Kendra fut rassurée. D’accord il avait du mal à la croire mais au moins il ne poussait pas de hauts cris. Il lui promis de faire des efforts puis la traita de tête de mule. Elle sourit. Il était vrai qu’elle pouvait être têtue quand elle le voulait. C’était un trait de caractère hérité de son père.
Elle l’observa attentivement pour voir la moindre trace de mensonge mais, aucun signe. Elle frémit quand il lui toucha la joue pour essuyer ses larmes mais ne fit pas un geste pour le retenir. Il s'assit à côté d'elle sans un mot.

Je me rends compte que je suis presque aussi fautive que toi. J'aurais dû te dire tout cela depuis longtemps. On en serait pas là aujourd'hui !

Elle se leva et se dirigea vers la fenetre.

Je ne veux pas tirer un trait sur mon passé. J'ai été rebelle et je le serais toujours même si je reste avec toi. Dit-elle en se retournant.

Elle croisa les bras et le regarda avec amour.

Je n'ai aimé que toi et tu seras le seul homme de ma vie, Michael ! Mais tu dois tenir compte de mes désirs.

Pourquoi la vie était-elle si compliquée ? Ils s'aimaient ? Et bien qu'ils vivent leur bonheur ! Malheureusement quand on est un caractère fort et qu'on aime un autre caractère fort, cela ne peut faire que des étincelles !

Au moins, elle avait le bon goût de reconnaître ses fautes sans problème. Kendra était une femme sans détours. Il le savait et c'est cela qui l'avait attiré d'elle, cette intraitable franchise avec laquelle elle s'ouvrait chemin dans la vie. Ce qui, ajouté, à son entêtement, ne faisait rien plus facile.

Quand elle se leva, s'éloignant vers la fenêtre, il ne bougea pas, trop perdu dans ses propres réflexions. L'affaire ne semblait pas connaître de fin. Elle acceptait sa faute mais n'avait aucune intention de changer. Il ne voulait plus discuter mais l'idée de devoir céder ne l'enchantait guère. C'était une histoire de fous.

Je n'ai aimé que toi et tu seras le seul homme de ma vie, Michael. Mais tu dois tenir compte de mes désirs.

Il releva la tête et la considéra d'un œil grave.

Et que désires tu, Kendra? Courir le monde, au petit bonheur la chance, en risquant ta vie et celle des enfants parce que tu as besoin de liberté? Je pense que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux. Ou peut être désires tu que je parade avec toi au bras et te présente á tous ceux qui se prétendent être mes amis? Je n'ai jamais eu honte de toi. Je n'ai pas voulu t'exposer à un monde pour lequel tu n'es pas préparée, c'est tout. Tu es si différente aux autres, avec ta candeur, disons...ta naïveté...tu es si pure, que je m'en veux tous les jours de t'avoir entraînée avec moi...c'est injuste, parce que je n'ai rien à te donner...à part beaucoup de problèmes. Tu m'as suivi sans rien demander et j'ai été si lâche...de ne rien te dire. Je te voulais pour moi... je te veux pour moi, pour toujours et je veux ces enfants. Je voudrais tant t'offrir la promesse d'une vie parfaite, d'une famille parfaite.

Il laissa échapper un petit rire amer et se levant, la rejoignit.

Mais rien n'est parfait...ni la vie, ni les promesses qu'on ne tient pas, ni moi, bien entendu. Je ne veux pas te faire du mal, Kendra, ni à toi, ni à mes enfants . Je t'aime, c'est tout ce que je sais en ce moment

Elle ouvrit la bouche pour répondre mais la referma rapidement. Il n’avait pas tort. Elle voulait rester libre de faire ce qu’elle désirait alors qu’elle avait une responsabilité maintenant. Il fallait donc qu’elle change elle aussi.

La seule liberté que je veux, c’est de pouvoir voir mes amis et sortir de temps à autres avec toi ! Tu as des amis que tu rencontre régulièrement et j’aimerais faire pareil avec les miens. Je sais que ce sont des rebelles mais jamais, oh non jamais, je ne risquerais la vie de nos enfants ! Je les aime déjà tout comme je t’aime toujours.

Elle le regarda s’approcher de lui et s’arrêta à quelques centimètres. Elle le laissa parler avant de continuer.

Je sais que le monde n’est pas parfait mais on peut essayer de tout faire pour que nos vies ressemblent à quelque chose.

Elle s’avança et posa ses mains sur ses épaules avant de lui caresser la joue.

Je suis sûr qu’on peut réussir si on est ensemble. dit-elle en lui souriant.

Elle le fixa dans les yeux puis avec une infinie douceur l’embrassa.

Tout faire pour que leurs vies ressemblent à quelque chose? Oui, pourquoi pas? Et quoi d'autre encore? Renoncer à sa propre liberté? Se convertir en un homme exemplaire qui veillerait sur sa femme et ses enfants? Il ne doutait pas un instant que c'était ce que Kendra attendait de lui. Il exigeait. Elle exigeait. Tous deux avaient raison. Pourquoi était ce si dur?

Il ne broncha pas quand le jeune femme s'approcha et sa main caressa sa joue en disant qu'elle était sûre qu'ils pourraient réussir en étant ensemble. Michael aurait voulu en être aussi sûr. La leur était loin d'être une relation paisible. Le peu de temps qu'elle durait, il y avait tant des hauts et bas, que ça commençait á ressembler à une montagne russe. Ils se disputaient et se réconciliaient avec une facilité déconcertante. C'était un véritable tourbillon de sentiments contraires. Comment pouvait on aimer et détester une personne , avec la même véhémence?

Il la laissa entamer une approche en essayant de répondre avec le meilleur esprit conciliatoire possible, mais il ne s'en trouva pas le cœur. Sa bouche demeura immuable sous l'attouchement de la sienne. En posant ses mains sur les épaules de Kendra, il la repoussa, sans brusquerie.

Je ne suis pas prêt, pas encore, pour agir comme s'il ne s'était rien passé. Cette fois, c'est allé un peu trop loin. Tu as des droits, je te l'accorde. Fais ce que tu voudras. Va voir tes amis, si ça te chante, discutez comment arranger le monde à votre façon. Ça m'est égal.

Il remarqua son regard surpris et chagrin mais ça ne l'empêcha pas de continuer. Il l'aimait, certes mais ce n'est pas pour autant qu'il allait la laisser gouverner sa vie au bon plaisir de ses lubies. Si elle tenait vraiment à lui, elle obtempérerait et reprendrai la voie de la sagesse.

Je voudrais quand même que tu restes ici, jusqu'à la naissance des enfants. Je veux prendre soin de toi et d'eux. Si tu le désires, après...tu pourras faire de ta vie ce qu'il bon te semblera. Je t'ai aimée, Kendra, comme jamais je n'ai aimé une femme. Je t'aime et tu le sais, mais je suis conscient de ne pas avoir droit à te couper les ailes. Si tu veux voler, à ton gré, je n'y peux rien pour l'empêcher.

Il vit ses lèvres trembloter et ses yeux s'emplir de larmes, alors, il lui entoura les épaules du bras et l'attirant à peine vers lui, déposa un baiser sur son front.

Allez, allons manger. Tu dois te nourrir convenablement pour eux. Et ne pleure pas, les larmes ne servent à rien dans cette vie...sinon, ça fait longtemps que je serais en train de chialer comme un môme.

Un chagrin immense la submergea quand Michael la repoussa. Si cela avait été lui qui faisait le premier geste, elle aurait dû ceder mais l'inverse ne fonctionnait pas ! Des larmes brouillèrent sa vue et elle les essuya d'un geste rageur. La rebelle se raidit quand il la prit dans ses bras pour l'embrasser sur le front.
Elle se dégagea en gromelant.

Je n'ai pas faim !

Elle s'avança vers le lit et s'assit. Puis elle leva son visage fermé vers l'auror. Il pensait peut-être pouvoir la faire obéïr mais le caractère rebelle de Kendra était toujours là !
Elle reflechit quelques minutes à sa situation. Elle n'avait aucun endroit où allait alors autant rester là et profiter de la vie !

Je vais rester mais on vivra chacun notre vie sans s'occuper de l'autre. Ton elfe me servira d'intermédiaire si j'ai besoin de quelque chose.

Elle posa ses chaussures et s'allongea sur le lit.

Je vais faire une sieste. Vas donc manger et à plus tard.

Elle lui tourna le dos et ferma les yeux. Elle écouta attentivement pour savoir ce que son compagnon allait faire.

Il sentit son ressentiment mais ne fit rien pour essayer de changer les choses. Elle s'écarta de lui, d'un mouvement presque rageur. Assise de nouveau sur le lit, Kendra leva vers lui un regard étincelant de colère à peine contenue. Les paroles qui suivirent ne prirent pas Michael de court, il 'y était attendu. Ainsi, elle allait rester. Tous les deux sous le même toit, en s'ignorant et se servant de Bikita pour se communiquer. De quoi rendre n'importe qui fou de bonheur!

Ma foi, si c'est comme ça que tu veux que ça se passe, pour moi, pas de problème. Je te l'ai dit, tu peux faire ce que tu voudras.

Il sentait de nouveau la colère monter en lui et dut faire un effort pour ne pas la secouer comme un prunier. Il serra les poings et respira profondément en la voyant s'allonger. Madame allait faire une sieste. Grand bien lui en prenne. La jeune femme lui tourna le dos mais il savait très bien que tous ses sens étaient aux aguets.

Un sourire mauvais tordit sa bouche, tout ce qu'il restait de la cruauté des De Brent revenant en force, il s'assit à côté d'elle et la prenant du bras, la retourna. Pendant un instant, il fixa son regard d'acier dans celui de la jeune femme, puis la parcourut lentement, comme un fauve toisant sa proie.

Et tu respecteras aussi tes propres termes? Vivre près de moi et faire semblant que je n'existe pas? Je suis pourtant un type difficile d'ignorer, je suis bruyant, possessif, méchant et absolument égoïste. Il ne te passe pas par la tête, que peut être il sera très dur à tenir...ce pacte? Je suis encore vexé par ta façon d'agir mais cela ne veut pas dire que je ne te désire pas et tu me désires aussi. Je le sais et tu le sais. Même si nous nous entendons très mal, nous avons besoin l'un de l'autre.

En lui relevant le menton, d'un geste sans douceur, il s'empara de sa bouche et l'embrassa á l'en faire perdre haleine. Il voulait la soumettre mais aussi l'aimer, la chérir et surtout...ne pas la perdre.

Elle le sentit s'asseoir à côté d'elle et attendit qu'il parle. Elle pourrait toujours faire semblant de dormir. Mais lorsqu'il la retourna sans ménagement, elle le regarda droit dans les yeux, les lèvres pinçées.

Mais qu'attends-tu de moi ?

Elle ferma les yeux sous ses phrases assez vrai. Comment pourrait-elle tenir le coup alors qu'elle l'aimait toujours autant ? Elle rouvrit les yeux et chercha son regard. Oui, elle le désirait mais elle ne pouvait decemment jouer la girouette tout le temps !!! Elle ne put penser plus car il l'embrassa furieusement.
Elle se débattit pendant quelques minutes ne voulant ceder aux émotions qui la submerger tout doucement mais elle se sentait fondre petit à petit et ne pourrait pas tenir très longtemps.
Kendra était forte mais Michael l'était encore plus. Après bien des coups et des tentatives de repousses, elle commençait à faiblir. Avec un soupir, elle arrêta de se débattre et répondit à son baiser. Elle posa ses mains sur le dos de son compagnon et se laissa faire, soumise à l'auror.
Il avait enfin ce qu'il voulait, une femme qui répondait au moindre de ses envies.

Il se retrouva avec une véritable mégère entre les bras. Elle se débattit comme un beau démon pour lui échapper, le frappa et essaya même de le griffer pourtant après un moment, il la sentit se détendre et sa bouche se fit douce et consentante. Ce fut elle qui se serra contre lui, sans chercher à lui échapper, au contraire.
Il se redressa un peu et la regarda, sans trop savoir ce qu'il sentait. En tout cas aucun plaisir d'avoir voulu la soumettre ainsi. D'un geste voulu doux, il lui écarta une mèche de cheveux du visage.

Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon de faire les choses. Nous sommes en train de nous détruire, Kendra.

Elle ne dit rien mais l'expression de ses yeux était aussi loquace que mille mots...mille mots mêlés qui parlaient d'amour, rage et détermination. Il devina que ses victoires seraient toutes pareilles, aussi éphémères qu'une étreinte, que le jour le jour rendrait les défaites plus sournoises et amères. Que la distance ne ferait que croître jusqu'à les séparer à jamais. Que l'amour qu'il sentait l'étoufferait lentement. Que le jour où elle le haïrait autant qu'elle l'aimait viendrait et qu'alors il devrait aussi la haïr.

Kendra...qu'avons nous fait de nos vies?

Il avait murmuré ces mots en l'embrassant avant de se lever précipitamment et quitter la chambre en courant.
Arrivé à la dernière marche des escaliers, il s'y laissa tomber. Bikita qui était sortie de la cuisine en l'entendant descendre, le vit cacher son visage entre les mains, les épaules secouées de sanglots silencieux.

Quand il s'écarta, elle le regarda en silence. Pourquoi fallait-il qu'ils se détruisent comme ça ? Ils s'aimaient mais ne savaient comment le montrer. Leurs deux caractères s'opposaient pour un rien. Il fallait que cela cesse.

Kendra...qu'avons nous fait de nos vies?

Elle le regarda partir en courant et retint un sanglot. Elle était bouleversée. Elle plongea la tête dans le coussin et se mit à pleurer quelques minutes. Enfin, elle se redressa et s'essuya les yeux.
Par Merlin ! Elle l'aimait et ne pouvait supporter de détruire leur couple. Il fallait penser aux enfants avant tout ! Elle se leva et sortit de la chambre. Elle se dirigea vers les escaliers et posa la main sur la rampe. Là, au pied de l'escalier, se trouvait Michael en plein désarroi.
Elle descendit en silence et s'assit à ses côtés. Elle posa une main sur son bras et parla d'une voix douce.

Michael, je t'aime de tout mon coeur et je te promet de faire tout les efforts possible pour que notre couple dure mais je t'en prie, ne me tourne pas le dos. Je ne le supporterais pas !

Elle serra le bras de son compagnon avec délicatesse.

Michael se sentait proche à toucher le fond de son désespoir quand on lui serra doucement le bras. Il savait que c'était elle. Il avait désiré que ce soit elle et maintenant en la sentant proche il ne savait même pas comment réagir.
D'un geste fatigué, il s'essuya les larmes et essaya de se composer une face calme pour la regarder. Ce ne fut pas trop réussi.

Je n'en peux plus.

C'était trop dire pour un homme comme lui, qui ne s'avouait jamais vaincu. Oubliés l'arrogance et l'orgueil. Il se montrait désolé, démuni. Sans forces pour continuer à lutter contre elle et contre lui même.
Elle disait l'aimer de tout son cœur, promettait faire tous les efforts possibles...

Ne me tourne pas le dos, je ne le supporterais pas.

C'est elle qui l'avait quitté sans vouloir entendre ses explications...c'était elle qui l'avait fait sombrer dans ce désespoir sournois et qui lui avait menti...toutes ces vérités le prenaient à la gorge, menaçant de l'étouffer.

C'est toi qui m'as tourné le dos...j'ai vécu l'enfer en imaginant tous les dangers, n'importe quelle horreur...et...tu dis que tu m'aimes...Kendra, cette histoire est condamnée...il faudrait un miracle...un énorme miracle...et moi...moi, j'ai perdu la foi.

Il s'appuya à la rampe et se releva, non sans difficulté. Soudain, il se sentait si atrocement las.

Je...ferai n'importe quoi...je le ferai...

Ses paroles se perdirent quelque part, entre ici et là. Alors que sans comprendre ce qu'il se passait, Michael sentit soudain une douleur atroce lui briser l'âme et il s'effondra. la dernière chose qu'il entendit fut le couinement affolé de Bikita et le cri de Kendra, puis tout bascula dans un néant de bienheureuse inconscience...

Lorsque Michael tourna son regard vers elle, elle lut beaucoup de douleurs et de tristesse dans ses yeux. Elle se demandait comment ils en étaient arrivés là. Comment avaient-ils fait pour se détruire autant.
Il n'avait pas tord, elle avait été très têtue, même buter ne voulant pas l'écouter et maintenant ils en souffraient. Un miracle ? Elle ne croyait pas aux miracles. Visiblement, leur couple était fichu. Jamais ils ne retrouveraient la complicité qu'ils avaient avant.
Elle le regarda se lever et poussa un cri en le voyant tomber. Elle se précipita vers lui et s'agenouilla.

Michael ! Réveilles-toi !

Bikita la tira en arrière tandis qu'elle faisait planer le jeune homme jusque sur le canapé. Elle s'accroupi à ses côtés, les larmes aux yeux.

Michael, mais que t'arrive-t'il ?

L'elfe revint avec un verre et une boisson et lui demanda de faire boire l'auror. Elle souleva sa tête et tenta de lui faire avaler quelques gouttes du breuvage. Puis elle reposa le verre et attendit, anxieusement.

On le faisait boire un liquide affreusement amer qui eut la vertu de le ramener à la conscience. Il aurait pourtant voulu rester là où il était...la cotonneuse inconscience où tous les problèmes disparaissaient. Mais non...Kendra était penchée sur lui, une expression de franche angoisse au visage.

Il pensa dire quelque chose pour la rassurer mais en y pensant bien, préféra se taire, en plus il était trop fatigué et avait l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur.
La jeune femme lui caressa doucement le visage mais, malgré lui, Michael s'écarta. Il était encore confus mais pas tellement comme pour avoir oublié leur discussion. Il ne sentait pas prêt à recommencer comme si rien. Une seule idée croisa son esprit en ce moment...se lever et sortir de là.

Il se redressa avec l'intention de mettre son idée en exécution mais Kendra le repoussa fermement sur les coussins. Elle n'avait, visiblement, aucune intention de le laisser en faire à sa tête.

Je vais bien!

Avec tout l'entêtement dont il était capable, Michael repoussa la jeune femme et se leva. Il n'alla pas bien loin, ses jambes flageolaient piteusement et il dut s'appuyer à un fauteuil pour ne pas tomber.

Pas question de discuter, Bikita ne lui demanda pas son avis et sans trop savoir comment il se retrouva dans sa chambre, étendu dans son lit alors que Kendra, le déshabillait sans dire mot. Il se laissa faire parce qu'il n'avait pas la force pour se résister. Mais quand Bikita parla du besoin d'appeler un médicomage, il se rebella.

Pas question...je me refuse à voir un médicomage...laissez moi en paix!

La jeune femme et l'elfe échangèrent un regard dépité, connaissant Michael aucune des deux n'oserait le contredire. Malade ou pas, il était très capable de se montrer extraordinairement désagréable.

Elle poussa un soupir de soulagement en voyant Michael ouvrir les yeux. Elle approcha sa main et caressa doucement sa joue. Il eut un mouvement de recul qui n'échappa pas à la jeune femme.
Elle se faisait du soucis pour lui et voilà comment il la remerciait ? Vraiment, quel têtu !!! Quand il essaya de se lever, elle le repoussa fermement, mais il reussi quand même à se lever.
Elle le regarda faire et le vit faiblir. Elle avança d'un pas mais Bikita fut plus rapide et ils se retrouvèrent rapidement dans la chambre. Elle aida Michael à se déshabiller et l'installa sous les couvertures.
L'elfe parla d'appeler un médicomage et Kendra hocha la tête en signe d'accord mais l'auror se mit à rugir qu'il ne voulait pas.
La jeune femme regarda Bikita en soupirant puis l'elfe transplana pour préparer un plateau repas pour le jeune homme tandis que Kendra s'assit sans un mot sur le bord du lit.
Au bout d'une dizaine de minutes d'un silence pesant, elle osa parler.

Tu ne veux pas de médicomage, d'accord. Mais tu es trop faible pour rester seul.

Elle leva la main pour empêcher Michael de protester.

Non, tais-toi ! Je sais que tu n'aime pas être aider mais là, tu n'as pas le choix. Je vais m'occuper de toi ! Et ne cherche pas à te défiler, tu me connais, tu sais que je peux être aussi têtue que toi !

Sur ses paroles, elle sortit sa baguette et l'agita en direction des fenêtre. Aussitôt, les stores se baissèrent, amenant de la pénombre dans la pièce.

Dors un peu, cela te fera du bien !

Elle s'allongea à côté de lui en prenant garde de ne pas le toucher. Puis elle ferma les yeux et s'endormit.

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