A l'abri du Vent (PV avec Michaël)

Trop fatigué pour entamer une nouvelle discussion, Michael opta pour obéir. Il suivit la jeune femme du regard lorsqu'elle s'allongea à ses côtés, pendant un instant il songea à s'approcher mais en y pensant bien, rejeta l'idée et ferma les yeux à son tour mais le sommeil était long à venir. Trop d'idées lui tournaient dans la tête.

Bikita se présenta un moment plus tard en portant un plateau et même si elle ne fit aucun bruit, Kendra se réveilla. Elle ne lui laissa pas le loisir de protester, en moins de deux, la rebelle prit la situation en main, lui noua une serviette au cou et commença à lui donner de la soupe comme s'il était un enfant revêche.

Je peux très bien manger tout seul!

Elle se contenta de lui adresser un regard impérieux et de lui fourrer une autre cuillerée dans la bouche. Vaincu, il la laissa faire et mangea sans faire de commentaires. Bikita observait la scène et Michael aurait pu jurer qu'elle était en train de beaucoup s'amuser.
Quand le repas fut fini, Kendra accepta d'aller se restaurer mais laissa à l'elfe le soin de le surveiller, comme s'il avait l'intention d'aller quelque part.

La situation était hautement ridicule, il était là, cloué dans son lit par un malaise stupide et à la merci de deux créatures féminines qui n'avaient aucune intention de le laisser en paix. Il se demanda ce qu'il s'en suivrait.

La conversation avec Bikita ne l'attirait pas du tout et il ne fit même pas l'essai. Il la laissa lui accommoder les oreillers et fit semblant de s'endormir, en espérant qu'elle s'en irait. Vain espoir! L'elfe resta fidèle aux consignes.

Alors, il s'endormit pour de bon.

Quand Bikita revint avec le plateau, Kendra se redressa et commença à faire manger Michael. Celui-ci protesta mais le regard noir que lui lança la jeune femme le fit taire. Elle continua ainsi jusqu'à la fin. Elle tendit ensuite le plateau à l'elfe qui refusa de le prendre.
Kendra lui lança un regard surpris mais Bikita lui demanda de descendre manger à la cuisine, où elle avait préparer un autre plateau. Tout d'abord elle refusa mais l'elfe insista en lui rappellant qu'elle était enceinte. Avec un soupir, la jeune femme se leva et sortit de la pièce.
Quand elle entra dans la cuisine, la bonne odeur lui fit envie et elle s'installa et dévora tout son plateau. Repue, elle remonta doucement vers la chambre de Michael et s'approcha du lit. L'auror venait de s'endormir. D'un geste tendre, elle remonta la couverture puis se tourna vers Bikita pour lui donner congé. L'elfe transplana, la laissant seule avec son compagnon.
Elle s'installa sur un fauteuil et regarda Michael dormir. C'était vrai qu'ils avait du mal à s'entendre avec leurs sales caractères mais l'amour, qu'elle éprouvait pour lui, était si fort qu'elle se promit de changer au maximum pour le satisfaire. S'il le fallait, elle ferait des sacrifices pour l'homme qu'elle aime.
Ses paupières se firent lourdes et quelques minutes plus tard, elle s'endormait, installée dans le rocking chair.

Combien d'heures avait il dormi? En ouvrant les yeux, il se trouva dans la chambre à peine éclairée par la lumière d'une petite lampe. Sa baguette , posée sur la table de nuit, lui permit d'ouvrir les stores. Il faisait nuit noire. Puis son regard se posa sur Kendra, profondément endormie dans le rocking chair.
Elle était restée là, à veiller son sommeil, à prendre soin de lui. Une bouffée de tendresse et gratitude lui monta au cœur.

Pendant un bon moment il la regarda dormir. Elle se voyait si douce, démunie et calme pendant son sommeil. Difficile à croire que cette femme eut un tel potentiel de caractère, une vraie mégère quand l'envie lui en prenait, têtue comme une mule et orgueilleuse comme une impératrice. Comment arriverait il à lui faire comprendre qu'il ne voulait que l'aimer et la protéger? Elle le sentait comme un désir de soumission absolue...bon, il fallait avouer qu'il ne se prenait pas spécialement bien pour se monter doux et condescendant. Sale arrogance! Mais comment faire pour se défaire d'une tare pareille? Tous les De Brent étaient ainsi, il n'était aucune exception. Bien entendu ce n'était pas ça qui lui faisait gagner des adeptes.

Il se souvint du jour de leur rencontre, lorsqu'il avait choisi dormir dans un minable fauteuil et elle lui avait fait une place dans son grand lit. S'il était resté dans le fauteuil, ils ne seraient pas là...Folle et merveilleuse créature.

Michael finit par se lever. Ces heures de sommeil lui avaient fait récupérer part de ses forces et il n'alla pas s'étaler par terre comme tantôt, encore heureux parce que ce n'était pas le genre de réveil qu'il voulait lui infliger. Avec toute la douceur possible, il la prit dans ses bras et la releva pour la porter au lit, en s'étonnant qu'elle soit si légère encore, dans son état.

Kendra confortablement installée, il retourna se coucher, satisfait d'avoir réussi à s'en tirer tout seul. Pas question de demander de l'aide à l'elfe. Les couvertures chaudement ramenées sur eux, il céda à la tentation de la serrer contre lui. Endormie, elle posa sa tête sur son épaule et Michael laissa échapper un soupir heureux. Cinq minutes plus tard, toute lumière éteinte, il s'endormit profondément avec la femme qu'il aimait dans ses bras.

Kendra se réveilla doucement au petit matin. Les yeux clos, elle soupira d'aisance. Elle était bien au chaud sous les couvertures et dans les bras de Michael.
Elle se réveilla complêtement et ouvrit grand les yeux en réalisant l'endroit où elle se trouvait. Comment était-elle arrivée là ? Elle n'en savait rien du tout. Son dernier souvenir était quand elle s'installait dans le fauteuil et qu'elle regardait l'auror.

Elle n'osait bouger. Michael la tenait par la taille et elle était lovée contre lui. de toute façon, elle n'avait pas envie de bouger. Il fallait profiter du moment présent. Telle était la devise des rebelles ! Et aujourd'hui, elle allait la mettre en application. Elle lui caressa le bras doucement et ferma les yeux. Elle était bien et n'avait aucunement envie de briser ce moment si parfait. Quand Michael se réveillerait, ce serait déjà bien assez tôt.

En ouvrant les yeux, sa première réaction fut de penser qu'il avait tout rêvé mais découvrir Kendra, placidement endormie à ses côtés, le ramena à la réalité.

La veille était un jour qu'il aimerait oublier pour le restant de sa vie mais évidement ce ne serait pas si facile. Trop de choses s'étaient dites qu'il ne serait pas aisé d'ignorer. Pourquoi avait il été nécessaire arriver jusque là?

Pourtant il faudrait bien faire un effort. Leurs enfants avaient droit à une famille normale. À un père et une mère qui les aimeraient et guideraient leurs pas dans la vie. Il avait tout le mal du monde à s'imaginer en tant que père. Le sien n'était sûrement pas qui pour en prendre exemple. L'idée l'affolait un peu. Il n'était ni préparé ni avait jamais envisagé d'avoir des enfants. D'ailleurs, il ne vouait pas une grande sympathie aux petits. Ne leur trouvait pas ce charme irrésistible que d'autres leur découvraient en voyant leurs sourires édentés, en entendant leur petits bruits.
Pourquoi Kendra n'avait elle pas fait attention? Il y avait bien de moyens pour évier ce genre de surprises. Cette idée fut sur le point de le fâcher de nouveau mais en y pensant bien, finit par se dire qu'il était trop tard pour se lamenter...bien trop tard.

Tout à coup, rester au lit lui sembla insupportable. Il devait occuper son temps pour ne pas se faire plus d'idées. Le plus doucement possible pour ne pas l'éveiller, il entreprit de se séparer d'elle...

Elle avait refermée les yeux mais ne dormait pas. Elle le sentit bouger légèrement. Devait-elle se retourner vers lui ? Elle ne voulait pas voir de regrêt dans ses yeux, elle avait dormi dans ses bras sans savoir comment elle avait attérri là. Michael l'avait très certainement porter. Son coeur se mit à battre plus fort en se disant qu'il devait tenir à elle pour avoir fait cela. Ou alors, il ne pensait qu'aux enfants. Cette deuxième pensée la blessa et des larmes coulèrent le long de ses joues.
A ce moment là, Michael chercha à se dégager de leur étreinte. Elle ouvrit les yeux et se tourna vers lui, plongeant son regard dans le sien.

Bonjour Michael. Comment vas-tu ? dit-elle en posant une main sur son bras.

Elle savait qu'il voulait quitter le lit, quitter ses bras mais elle désirait le garder encore un peu.

Elle n'arrêterait pas de le surprendre, d'une ou une autre façon. Alors qu'il la croyait endormie, Kendra se retournait, fixant sur lui un regard anxieux.

Bonjour, Michael. Comment vas tu?

Qu'il soit damné s'il le savait! Il chercha une réponse acceptable en essayant de paraître tranquille et en parfaite santé.

Euh...

C'était exactement la classe de réponse, pleine d'effusion, que toute femme attend au réveil de l'homme aimé.

Je veux dire...bien. Je me sens bien. Désolé de t'avoir réveillée.

Encore raté. Il aurait pu jurer qu'il y avait des larmes dans ses yeux. Serait ce possible qu'il ne fasse rien correctement? Et maintenant pourquoi semblait elle si bouleversée? Définitivement, il n'y comprenait plus rien. Pourtant une petite voix lui souffla d'essayer de se montrer un peu moins borné, après tout, avec un petit effort, il put deviner qu'elle craignait son ressentiment. Que pensait elle? Qu'il se levait parce qu'il voulait la fuir?

Ma douce, je te jure que je pensais que tu dormais. Je n'allais pas bien loin...seulement chercher un verre d'eau...je meurs de soif!

L'excuse la plus minable qui soit mais la seule qui lui passa par la tête. Pour donner plus de poids à ses paroles, il lui écarta une mèche de cheveux du visage et se penchant, l'embrassa sur la bouche, le plus tendrement possible, supposant que c'était cela qu'elle attendait et découvrant que c'était ce qu'il désirait depuis qu'il avait ouvert les yeux.

Oublions hier, ma chérie. Donnons nous une opportunité. Pour nous. Pour eux.

En écartant les couvertures, il contempla pendant un instant son ventre ballonné, sentant une vague d'amour le submerger. Amour et orgueil pour ces enfants à venir. En allongeant la main, il caressa doucement, avec une toute nouvelle révérence cette courbe pleine de promesses.

Je vous aime, tous les trois...vous êtes ma famille.

Et venant d'un De Brent, on pouvait considèrer ces mots comme un suprême aveu d'amour. Il s'y accrocherait de toutes ses forces, à cette nouvelle vérité!

Aie !!! Ce n'était pas du tout la réponse qu'elle s'était attendue. Apparement, il ne savait pas comment lui répondre. Etait-il si mal ? Des larmes brillèrent dans son regard. Foutus hormones ! Pourquoi fallaient-elles qu'elles se fassent voir maintenant ! Elle essuya ses yeux rapidement et se retourna complêtement pour lui faire face.
Son excuse était vraiment bidon, il aurait pu appeler Bikita mais ne l'avait pas fait. Il se pencha sur elle et l'embrassa. Elle soupira de plaisir. Elle avait attendue cet instant depuis si longtemps qu'elle n'y croyait plus.
Elle le regarda faire quand il la découvrit et frémit en sentant sa main sur son ventre. Elle ferma les yeux en l'écoutant, se demandant ce qu'il fallait qu'elle fasse. Son coeur disait une chose tandis que sa tête pensait autre chose.
Elle ouvrit les yeux et le fixa de son beau regard.

Moi aussi je t'aime Michael. Je suis heureuse de porter tes enfants et je vais faire de mon mieux pour que nous soyons ... heureux.

Le dernier mot avait eu du mal à sortir. Elle savait qu'elle allait devoir faire des sacrifices mais son bonheur en dépendait.

Il sentit l'hésitation de ce dernier mot. Cet "heureux" ne venait pas du cœur. Cela le blessa plus qu'il ne le croyait possible et dut faire un effort pour relever le visage vers elle en souriant comme si rien.

Oui. Nous le ferons.

Soudain, il se sentait incapable de dire un mot de plus, ce serait du gâchis complet. En silence, il la reprit dans ses bras et la serra contre lui en essayant de ne plus penser. Mais bien entendu, c'était impossible.

...

Les jours qui suivirent à cette réconciliation, la vie se passa dans un semblant de placidité. Michael se montrait tendre et attentionné, était aux petits soins avec Kendra comme aux premiers jours de leur relation. Pourtant, pour un observateur attentif, il était presque évident que là se jouait une espèce de comédie. Une comédie tragique, où les protagonistes essayaient, vainement, de jouer un autre rôle que le leur.

Cet après midi, Michael rentra plus tôt que prévu. Il trouva Kendra dans la chambre destinée aux enfants. La jeune femme était assise dans un rocking chair, face à la fenêtre, regardant au dehors d'un regard absent. Il avait pensé qu'elle prendrait plus de plaisir à s'occuper de ces petits détails, dont toutes les futures mères raffolent: choisir ou tricoter la layette, décorer les murs de motifs enfantins, acheter des petits vêtements, des animaux en peluche...n'importe quoi. Mais non, la rebelle restait des heures à ne rien faire d'autre qu'à rêvasser. Il la sentait s'éloigner chaque jour plus sans pouvoir la retenir. C'était sa façon passive de proteste.

Ma chérie, j'ai une surprise pour toi.

Il l'avait embrassée mais sa réponse était restée presque indifférente alors, comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde ,il poursuivit.

Ce soir, nous allons à une soirée. Je veux que tu mettes ta plus belle robe, tes bijoux. Tu vas aimer. Il s'agit de la première d'un film moldu. Tout le beau monde y sera. tu vas connaître beaucoup de personnes importantes et nous allons beaucoup nous amuser.

Plus tard, quand elle le rejoignit au salon, il ne put réprimer une exclamation admirative. La jeune femme était tout simplement à couper le souffle. Sa robe lui seyait merveilleusement et elle portait le fin collier de brillants qu'il lui avait offert quelques jours auparavant.

Tu es merveilleuse, ma chérie, tu feras verdir d'envie toutes les femmes présentes.

Il ne restait pas l'ombre d'un doute, leur couple attira énormément l'attention. Michael semblait connaître tout le monde et tout le monde semblait le connaître. Le voir en compagnie d'une femme dont la grossesse était déjà bien évidente, ne manqua pas de susciter plus d'un commentaire mais il se chargea, charmant comme toujours, de la présenter comme sa femme. Surprise générale. Personne n'avait eu vent de cette union. On les félicita , plus d'une femme se mordit les lèvres de dépit mais il ne manqua pas d'avoir une, qui ne se contentant pas d'un geste aimable et d'un sourire lui sauta pratiquement au cou, en ignorant vertement Kendra.

Tu aurais pu me le dire, mon chéri, tu es vraiment méchant avec moi!

Tout cela accompagné d'un baiser qui n'eut rien d'amical et d'une dernière caresse à la joue avant de se tourner vers Kendra ,qui avait blêmi.

Tu as beaucoup de chance, Michael est le meilleur.

Il n'y avait pas de doute à quoi elle faisait allusion. Michael n'essaya même pas de donner une explication, ce serait perdu d'avance.

La soirée était finie pour eux. Restait l'orage...

Plusieurs jours passèrent pendant lesquels elle essaya de faire comme toutes les femmes feraient. Mais elle n'avait pas le coeur à cela. Elle avait du mal à réagir comme une femme enceinte. Pourquoi n'avait-elle pas arrêter cette grossesse quand il était encore temps ? La réponse était simple. Elle aimait Michael et ces enfants étaient un lien avec lui.

Ce jour-là, elle était assise comme à son habitude, perdue dans ses pensées. Elle ne bougea même pas quand Michael l'embrassa, par moment, elle ne savait plus comment interpreter les gestes doux de son compagnon. Sans un mot, elle se dirigea vers sa chambre et ouvrit sa penderie. Elle sortit sa plus belle robe mais celle-ci était trop petite maintenant qu'elle était enceinte. Heureusement qu'un petit sort pouvait arranger cela.
Elle rejoignit Michael et ils partirent à la soirée. Au début, tout se passa très bien. Elle fut très surprise qu'il la fasse passer pour sa femme. Mais aussi très contente. Elle sourit et se redressa plus fièrement. Mais le bonheur fut de courte durée. Une femme se précipita sur Michael et l'embrassa comme si elle l'aimait beaucoup. Kendra devint aussi blanche qu'un fantôme et dû se retenir au mur pour ne pas tomber. Michael remarqua son état et lui proposa de rentrer. Sans un mot, elle hocha la tête et ils prirent congés.

A peine arrivée à la maison, elle monta dans sa chambre et se changea. Puis elle redescendit dans le salon et se planta devant l'auror.

La prochaine fois, vas-y tout seul. Je ne veux plus voir ça ! Je ... Je suis la mère de tes enfants mais c'est tout !

Elle se détourna, les yeux pleins de larmes.

Vit ta vie comme tu veux mais je ne veux plus y être mêler. Je ne supporte pas de te voir dans les bras d'une autre.

Kendra était jalouse.

Ce ne fut pas un orage. Ce fut une pluie glacée, fine et persistante, de celles qui finissent par éroder un rocher.
Kendra ne leva pas la voix, son semblant était pourtant figé de rage.

Je suis la mère de tes enfants mais c'est tout!

Comme si elle était un simple réceptacle destiné à maintenir la vie des enfants et rien d'autre. Il ouvrit la bouche pour protester mais à la réflexion, préféra se taire.

Vis ta vie comme tu veux mais je ne veux plus y être mêlée. Je ne supporte pas de te voir dans les bras d'une autre.

Là, Michael prit une profonde inspiration et levant la tête, la regarda droit aux yeux.

Ne sois pas bâtée, Kendra, tu parles comme si tu m'avais trouvé en train de lui faire l'amour. Cette femme n'a agi que dans le dessein de te rendre jalouse et a réussi pleinement à ce que je vois.

Il fit un geste pour l'approcher mais le regard de la jeune femme l'en désenchanta.

C'est ridicule que tu fasses tout ce théâtre pour si rien. Je t'ai présentée comme ma femme parce que c'est ce que tu es pour moi, j'ai montré au monde la femme que j'ai choisie, la mère de nos enfants et au lieu de rire au nez de cette écervelée et lui démontrer que tu n'as rien à craindre d'elle...tu t'amoindris et détales comme un lapin. Tu m'as, bon sang!!! Que veux tu d'autre?

Il ne voulait pas se laisser gagner par la colère alors en faisant demi tour se dirigea vers le meuble bar et se servit un whisky double qu'il avala d'un coup, en faisant claquer sa langue de satisfaction avant de revenir vers elle. L'air rogue.

Je fais tous les efforts possibles pour que ça marche entre nous, Kendra...mais toi...toi, tu es là, indifférente à tout. Tu te fiches de tout et sautes sur l'occasion pour faire de scènes ridicules, comme celle ci...je ne vois pas où tu veux en venir et si je dois être sincère...ca commence à me fatiguer. Allez, monte dormir et qu'on n'en parle plus.

Cet ordre n'eut aucun résultat. Elle resta face à lui, le narguant d'un regard mauvais. Michael perdait patience.

Que veux tu encore? Que je te demande pardon à genoux? Que je te jure de ne jamais plus être à proximité d'une autre femme que toi? Oublie le...je suis comme je suis et reste comme ça!

Il ne retint pas une moue rageuse mais voulant éviter la discussion préféra sortir faire un tour avec Apache. L'air frais lui rasséréna l'esprit mais il fit durer la promenade jusqu'à se sentir complètement calmé.

Kendra était couchée mais il se douta qu'elle soit endormie. Il se déshabilla rapidement et se glissa sous les draps. après hésiter un instant , il se tourna vers elle et la prenant dans ses bras, l'attira contre lui.

Kendra ferma les yeux et se mordit les lèvres. Il avait raison. Elle ne faisait pas d'efforts, mais pourquoi ? Elle devait y réflechir, essayer de savoir pourquoi elle ne pouvait pas être la femme que Michael attendait.
Quand, il lui ordonna de monter dans sa chambre, Kendra réagit comme la rebelle qu'elle était. Elle resta plantée devant lui, à le regarder fixement.

Il se détourna et quitta la pièce, visiblement en colère. Kendra se laissa tomber dans un fauteuil et se mit à pleurer. Elle passa plusieurs heures ainsi puis, Bikita vient la chercher pour l'accompagner dans sa chambre. Elle se laissa faire sans un mot comme inconsciente de ce qui l'entourait.
Elle se déshabilla et se coucha mais ne put s'endormir. Elle s'assit donc dans le lit et se mit à réflechir à sa vie avec Michael. Elle posa une main sur son ventre et soupira. Elle avait peur. Sa propre mère était morte à sa naissance, la laissant dans une famille où elle n'était pas désirée. la seule personne à l'avoir à peu près accueillit était Mathias, son demi-frère. Même son père l'avait rejeté.

Elle s'étendit et ferma les yeux mais le sommeil la fuyer. Elle entendit Michael entrer et s'installer à côté d'elle.
Quand il la prit dans ses bras, elle se laissa faire en soupirant et se blottit contre lui.

Elle n'avait pas protesté, ni cherché à se dérober à l'étreinte. Au contraire, se blottissant contre lui, Kendra lui sembla si démunie et effrayée qu'il n'eut pas le cœur pour lui faire des reproches. Au lieu de cela, il écarta, lentement sa chevelure, laissant à découvert son cou, pour y déposer un baiser très doux.

Parle avec moi, ma douce, dis moi ce que tu as, dis moi ce qui te tracasse tant, ce qui est en train de t'éloigner tellement de moi.

Il savait qu'elle ne dormait pas, son soupir fut parfaitement audible, mais le jeune femme restait obstinément en silence.

Kendra, nous ne pouvons pas continuer ainsi, je sens parfois que tu me hais, que tu me vois comme ton ennemi. Je t'en prie, ma chérie, parle avec moi.

Comme elle ne disait toujours rien, il la retourna, sans aucune brusquerie. Dans la pénombre de la chambre, il pouvait deviner son regard, fixé dans le sien. Son souffle caressa doucement son visage et il n'eut qu'a se pencher légèrement pour atteindre sa bouche. Il la sentit se crisper un peu mais en resserrant son étreinte, il continua à l'embrasser jusqu'à ce qu'avec un soupir, elle se détende dans ses bras et réponde à son baiser.

Celui ci semble être le seul endroit au monde où nous nous accordons à merveille.

Il avait plongé sa main dans ses cheveux et retenait son visage à quelques centimètres du sien, savourant chaque seconde de cette proximité qui lui manquait tant, au long des jours.

Reste avec moi, Kendra, ne t'éloigne plus...parle moi de tes angoisses. Laisse moi t'aider...laisse moi t'aimer.

Mais pour toute réponse, elle chercha de nouveau sa bouche et la scella d'un baiser, qui avait un goût amer à désespoir.

La voix douce de Michael lui murmurait des mots rassurants. Elle ferma les yeux et essaya de retenir ses larmes.
Quand il la retourna, elle le fixa de son regard et se raidit sous son baiser. Mais, elle ne pouvait rester indifférente à cet homme. Avec un soupir, elle se laissa aller et répondit à son baiser.
Sa dernière phrase fit ceder une barrière à l'interieur de Kendra. Elle l'embrassa de manière brusque avec à la fois de la peur et de la détresse. Quand Kendra mit fin au baiser, des larmes coulaient le long de ses joues. Elle se redressa pour allumer la lampe de chevet puis elle le regarda dans les yeux avant de poser sa tête sur sa poîtrine.

Tu sais que j'ai un demi-frère et sept demi-soeurs mais tu ne connais pas mon histoire.

Elle soupira et ferma les yeux quelques instants.

Ma mère était une moldue, une jeune femme que mon père avait rencontré par hasard. Ma mère savait qu'il était marié et avait des enfants. Alors quand elle a su qu'elle était enceinte, elle ne lui a rien dit. Jusqu'à cette nuit ...

Elle se redressa et chercha les lèvres de Michael. Elle avait besoin de sentir son soutien.

Je suis venue au monde pendant une tempète de neige, alors que ma mère allait chez mon père. Elle était malade et savait qu'elle ne survivrait pas à ma naissance. Quand je suis née, mon père voulait m'abandonner mais Mathias ... il s'était déjà attaché à moi alors je suis restée chez eux.

Elle s'assit dans le lit, tournant le dos à l'auror.

Toute mon enfance, j'ai été maltraiter par mon père et mes demi-soeurs. Les seuls moments où j'étais tranquille, c'était quand Mathias était là. C'est pour ça que je ne suis jamais retournée chez eux après mon entrée à Poudlard, c'est pour ça que je devenue rebelle.

Elle se tourna vers Michael et le regarda d'un oeil triste.

Maintenant, j'ai peur. J'ai peur d'avoir la même maladie que ma mère, peur de mourir, peur de te perdre, peur de mettre au monde ces enfants.

Elle se stoppa et ferma les yeux en se mordant les lèvres. C'était la première fois qu'elle racontait son histoire à quelqu'un. De nouveaux, des larmes se mirent à couler en silence.

Il écouta l'histoire de Kendra, sans l'interrompre, devinant combien lui coûtait cet aveu. Seigneur! Qu'il avait été aveugle et stupide! Il comprenait tant de choses en cet instant. Mais ce qui faillit lui briser le cœur est quand elle se tourna vers lui, les yeux noyés de larmes, en disant d'une voix hachée:

Maintenant, j'ai peur. J'ai peur d'avoir la même maladie que ma mère, peur de mourir, peur de te perdre, peur de mettre au monde ces enfants.

La seule réaction qu'il put avoir fut la prendre dans ses bras, la serrant avec force alors qu'elle pleurait, d'abord en silence, puis à longs sanglots déchirants.
Il caressa longuement ses cheveux, en murmurant des mots apaisants dans l'espoir de la calmer, comme on le ferait avec un enfant effrayé. Après tout, c'est ce qu'elle était, en ce moment, une enfant affolée devant une situation qui la dépassait.

De rien servait reprocher ou réclamer, de rien ne servaient tous les mots qu'il pourrait dire pour calmer l'angoisse de Kendra alors qu'une terreur sinueuse s'emparait de sa propre âme. Comment rattraper le temps perdu? Comment lui rendre la joie alors qu'il s'était si vilement mépris? Il avait crû à un simple caprice, à une jalousie vaine...s'il avait su.

Kendra, mon amour...

Ils restèrent longtemps ainsi. Enlacés. En silence, jusqu'à ce que les larmes se tarissent et que seule, cette proximité, berçante, suffise pour lui redonner confiance, pour lui rendre sa foi.

Alors, le sommeil, clément, se chargea d'adoucir la nuit...

Quand Michael la prit dans ses bras, ce fut presque comme un signal. Ses larmes se mirent à couler sans s'arrêter, provenant du plus profond de son être. Toutes ses peurs, tous ses doutes sortirent de la façon la plus naturelle que ce soit. Des gros sanglots la secouaient mais elle était blottit dans les bras de l'auror qui lui murmurait des mots doux à l'oreille.
Au début, ces mots n'eurent aucun effet, elle devait évacuer toute la pression accumuler depuis tant de temps mais par la suite, elle entendit les mots, les comprit.

Kendra, mon amour ...

Quand ces trois mots furent prononcer, Kendra sut que son histoire avait bouleversé son compagnon. Ses larmes commencèrent à se tarir et elle resta blottit contre le corps de celui qu'elle aimait. Sa respiration se fit plus calme, plus sereine, et elle finit par s'endormir ainsi.

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Le lendemain matin, Kendra s'éveilla la première. Elle ouvrit les yeux et se retrouva face à Michael. Elle sourit et le regarda dormir. Après leur discution de la nuit, il lui semblait voir son existence d'une toute autre façon.
Pourquoi chercher un bonheur unique qui n'existait pas alors qu'un bonheur différent l'attendait ici ? Elle aimait Michael et il le lui rendait de diverses façons. Sa présence, ses gestes tendre, ... Elle ne pouvait pas lui demander de bouleverser complêtement sa vie pour elle. Elle devait s'adapter et alors elle pourrait peut-être être heureuse.
Elle se rapprocha de lui et lui caressa la joue. Dans son sommeil, il l'attira à lui. Elle sourit et se colla contre lui en fermant les yeux. Elle verrait la suite plus tard. Profiter de l'instant présent était essentiel. L'une des rares directives premières des Rebelles, qu'elle respectait.

Lentement. Très lentement. Il ne fallait surtout pas lâcher les dernières bribes de rêve. S'accrocher à l'illusion devenait indispensable. Il se refusa à ouvrir les yeux mais attira vers lui la source de cette chaleur rassurante. Il pressentit son soupir d'aise et elle se lova dans ses bras.

Auraient ils vraiment droit à une nouvelle opportunité? Les souvenirs de la veille revenaient en boucle, l'arrachant définitivement au rêve, à la douce sensation de paix qui l'envahissait un instant auparavant. Il ouvrit les yeux. La réalité, dans toute sa splendeur, l'atteignit de plein fouet.

Il se redressa, presque avec brusquerie, lâchant Kendra, qui roula, surprise sur le côté. Pendant quelques secondes, il resta assis sur le lit, en essayant de remettre un semblant d'ordre dans ses pensées, à se dicter une logique raisonnable pour continuer. Finalement, il se passa la main dans les cheveux et avec une espèce de soupir résigné, se retourna vers la jeune femme.

Excuse moi...je me suis réveillé en sursaut. C'est idiot...

Il se pencha vers elle, en souriant et l'embrassa doucement.

Comment vas tu, ce matin?

D'un geste plein de douceur, il écarta ses cheveux cuivrés de son front. Il se voulait tendre et apaisant. Il le fallait. Au fond des yeux de Kendra, il pouvait lire encore une certaine crainte. Elle non plus n'avait pas éradiqué toutes les terreurs de son âme.

Tout va aller bien, ma douce, tout va aller pour le mieux. Il n'y a aucune raison pour te mortifier, comme tu l'as fait tout ce temps. Maintenant, tu vas rester calmement au lit en te laissant dorloter.

Avant qu'elle ne songe à la retenir, il s'était levé et appelait Bikita. Une fois l'elfe en sa présence, Michael lui demanda de préparer un plateau de petit déjeuner pour Kendra et fila dans la salle de bains.

Il revint un quart d'heure plus tard, vêtu de pied en cap, clairement disposé à sortir.

Je serai de retour avant le déjeuner, ma chérie. Je dois aller au Ministère.

Il ne pouvait pas lui dire comme si rien, que son intention était d'aller voir le docteur qui suivait sa grossesse et avoir une longue conversation avec la praticien. Il lui fallait se rassurer lui même. Il devait savoir à quoi s'attendre, sous peine de devenir carrément fou.

Elle sembla très surprise de son attitude mais il fit semblant de n'avoir rien remarqué. Il l'embrassa tendrement et s'en alla, apparemment très tranquille, en fait il était terriblement nerveux.

Quand Michael s'écarta brusquement, Kendra roula et le regarda avec surprise. Mais que lui arrivait-il tout à coup ? Son explication la rassura légèrement et elle l'embrassa doucement. Le souvenir de leur discution de la veille était encore bien présent dans sa mémoire et elle se demandait s'il ne pensait pas à cela lui aussi.
Elle n'eut pas le temps de réagir ou de répondre quoi que ce soit, qu'il sautait du lit et appellait l'elfe. Elle le regarda faire en silence, se redressant pour s'adosser aux cousins. Il se dirigea vers la salle de bain tandis que Bikita lui posait un plateau bien garni sur les genoux. Elle se rendit compte qu'elle avait faim et dévora tout le contenu.
Michael revint au moment où elle posait pied à terre. Il l'embrassa et sortit de la chambre en coup de vent. Kendra resta stupéfaite, se demandant quelle mouche l'avait piquée.

La journée passa très lentement. Kendra, de meilleure humeur, avait décider de redécorer la chambre prévue pour les enfants. Peinture, papier-peint, montage de meuble, décorations diverses, tout y passa. Bikita était venue plusieurs fois afin de lui fournir des renforts alimentaires et lui donnant quelques conseils parfois. Kendra se doutait qu'elle la surveillait pour qu'elle ne se fatigue pas inutilement. Et elle était très touchée de cette attention.
Enfin, elle s'installa dans le fauteuil et admira son travail. Elle sourit tout en caressant Apache qui l'avait rejointe. Leur rapport s'était améliorer et la jeune femme n'avait plus peur de l'animal, se permettant même de la câliner. Elle était très contente de son travail et surtout, elle espérait que Michael aimerait.

Avec un soupir, elle s'adossa au fauteuil et ferma les yeux. Un sourire satisfait sur les lèvres, elle s'endormit.

Le souvenir des éternelles discussions avec Kendra lui tournait dans la tête en arrivant au cabinet de Dr.Hawkins. Il dut patienter presque une heure jusqu'à ce que le médecin le reçoive, en se montrant assez surpris de le voir là, seul.

Ce fut une entrée en matière assez difficile mais il y arriva, sans trop emmêler l'histoire. Ralph Hawkins l'écoutait attentivement, en prenant occasionnellement des notes et hochant la tête.

Comme vous pourrez le comprendre, docteur, je suis chaque jour plus confus. Je ne sais pas ce qu'il s'en suivra. Kendra est devenue absolument inconstante avec ses émotions, tantôt elle a l'air heureuse et tranquille, pour aussitôt après monter sur ses grands chevaux et m'accuser de n'importe quoi.

M.De Brent, je comprends très bien votre émoi. Une femme enceinte est propice à ce genre d'attitude. Ce sont trop de changements qui surviennent en peu de temps. Les hormones jouent des drôles de tours, c'est assez normal qu'elles changent comme une girouette. Mais...

Ce "mais" le mit en état d'alerte maximale.

Mais quoi? Y a t'il quelque chose que je doive savoir? Les enfants vont bien?

Oh,oui! Vos bébés se portent comme un charme. C'est à la mère que je fais référence. Je savais déjà ce que Miss Zalinsky vous a enfin confié, sur la mort de sa mère morte en couches. Je l'ai pleinement rassurée sur cela. Il n'y a absolument rien à craindre sur ce point. Miss Zalinsky jouit d'une santé excellente, physiquement parlant.

Et alors?

Michael faisait un effort pour se maintenir calme mais chaque seconde passée là devenait une torture, d'autant qu'il devinait que ce qu'on était sur le point de lui dire ne serait pas de toute gaieté.

Miss Zalinski montre certains symptômes, assez troublants, d'instabilité émotionnelle. C'est peut être un problème qui vient depuis longtemps, accru par la grossesse. Je ne suis pas un spécialiste mais je vous dirai de vous tenir sur vos gardes, on ne sait jamais comment une personne avec ce genre de mal peut réagir...entourez la de calme, c'est primordial qu'elle se sente en sûreté et ne vous étonnez pas qu'un jour elle vous repousse, c'est assez normal.

Tout un programme! Le docteur Hawkins continua de pérorer un long moment sur le thème et quand enfin Michael prit congé, son monde s'était effondré.

Bikita le vit entrer . Le semblant de Michael en disait long sur son état d'âme.

La maîtresse est en haut, dans la chambre des enfants. Le maître se sent il bien?

Il hocha la tête, sans rien dire et monta rejoindre Kendra.

La jeune femme s'était endormie dans le fauteuil. Pendant un instant, il la contempla, le cœur serré puis promena le regard autour de lui. Vraisemblablement, Kendra n'avait pas été inactive ce jour là...une véritable chambre d'enfants, toute pimpante et gaie.

Il sentit sa main se glisser dans la sienne alors il se retourna et s'accroupit face à elle.

Tu as fait un travail merveilleux, ma douce...nos enfants seront heureux ici.

Il l'embrassa doucement. Il fallait que Hawkins se soit trompé...rien de ce qu'il avait dit n'était possible, tout semblait si parfait...

Bien plus tard, Kendra se réveilla. Elle ouvrit les yeux et vit Michael debout devant elle qui admirait la chambre. Son coeur fit un grand bond. Aimait-il ce qu'elle avait fait ? Elle se redressa et glissa sa main dans la sienne. Il se retourna et s'accroupi devant elle. Elle fut très heureuse quand il la félicita. Elle lui sourit et répondit à son baiser. Enfin elle s'écarta et le regarda dans les yeux.

Oui, très heureux.

Elle leva une main et lui caressa la joue. Vu son attitude de ce matin, elle ne s'attendait pas du tout à ce genre de réaction de sa part. Ce n'est pas qu'elle était déçue au contraire, elle préférait le voir ainsi. Ce fut le moment que choisir les bébés pour se rappeler à sa mémoire.

Elle prit la main de Michael et la posa sur son ventre à l'endroit des coups de pieds des deux enfants. Elle le regarda et sourit devant son visage étonné et heureux. C'était comme ça qu'elle l'aimait. Pas quand ...
Elle le repoussa et se leva brusquement, se dirigeant vers la fenetre. Elle croisa les bras et plongea son regard sur le jardin où Apache s'amusait.

Où étais-tu aujourd'hui ? Tu ne m'as rien dit ce matin !

Elle se retourna vers lui, le regard fermé. Malgré la présence de Bikita et Apache, elle s'était sentit abandonnée.

Quelle sensation merveilleuse! Il venait de sentir les petits coups de pied que donnaient ses enfants dans le ventre de leur mère. Il leva vers Kendra un regard ébahi, en sentant une vague de tendresse sans limite l'envahir.

C'est...

Il ne put pas finir la phrase. La jeune femme le repoussait pour se lever brusquement.

Kendra...

Elle regardait par la fenêtre comme si les ébats d'Apache au jardin exerçaient un effet hypnotique.

Ma chérie!?

Le regard fermé qu'elle lui adressa en se retournant, le prit au dépourvu.

Où étais tu aujourd'hui? Tu ne m'as rien dit, ce matin!

Il esquissa un sourire plein de douceur et voulut la prendre dans ses bras mais Kendra le repoussa de nouveau, presque avec colère. Les paroles du docteur lui revinrent mais ce ne pouvait pas être possible...pas si vite...pas déjà!

Ma douce, j'étais au ministère. Tu sais, toujours la même chose, on doit attendre des heures et s'occuper de toute la paperasse.

Malgré sa réticence, il l'attira vers lui et l'embrassa doucement sur le front.

J'aurais voulu être ici, avec toi, pour t'aider. J'ai pensé à toi, à chaque instant...à toi et à nos enfants!

Michael la serra contre lui, essayant de se montrer le plus doux et rassurant possible. Il la taquina, amoureusement, à pointe de petits baisers, jusqu'à la sentir se détendre dans ses bras.

Allons manger, ma chérie, avec ces deux champions de Quidditch tu dois bien te nourrir. Je suis sûr que Bikita aura préparé quelle délice pour te gâter et puis, si le cœur t'en dit, on pourrait faire une petite promenade.

Il l'embrassa tendrement et l'entraîna avec lui vers le rez de chaussée. Bikita avait, comme prédit, fait des merveilles et le dîner résulta somptueux. Pourtant, ni Michael ni la petite elfe, purent laisser de remarquer l'air un peu absent qu'arborait Kendra.

Elle le regarda approcher et tenter de la prendre dans ses bras. Elle se dégagea brusquement et releva le menton, le regard fixé sur l'auror.

Ne me touche pas !

Il s'expliqua mais elle eut du mal à le croire. Pour une raison qu'elle ignorait, elle ne lui faisait plus confiance. Finalement, elle le laissa faire et se retrouva dans ses bras à essayer de résister à ses baisers. Malheureusement, c'était plus fort qu'elle et elle soupira en fermant les yeux, se détendant progressivement.

Tu as raison. Allons manger !

Main dans la main, ils descendirent vers la salle à manger. Kendra s'installa en silence et se laissa emporter par ses pensées. L'aimait-elle toujours ou restait-elle seulement pour les enfants ? Elle pourrait toujours demander à Mathias de l'héberger quelques temps et se trouver ensuite un appartement.
Elle mangea et fut surprise quand elle se rendit compte qu'elle n'avait plus rien dans son assiette. Elle posa sa serviette et se leva. En silence, sans un remerciement à Bikita et sans un regard pour Michael, elle remonta dans la chambre et s'assit sur le lit.
Elle ne savait que faire. Dès que Michael posait les mains sur elle, elle perdait la tête et oubliait tout. Seulement, maintenant, elle devait pensé à ses enfants. Pour sa sécurité et la leur, elle ne pouvait rester avec Michael. Des larmes se mirent à couler. Elle les essuya rapidement et redressa la tête. C'était décider ! Elle partirait demain lorsque Michael serait au ministère !

Forte de cette décision, elle se leva et retourna dans la chambre des enfants. Bien sûr, elle était déçue que tout cela ne serve pas mais elle pourrait au moins vivre comme elle l'entendait.
Elle récupera sa cape et descendit rejoindre Michael. Elle devait faire comme si tout aller bien pour ne pas l'inquiéter. Elle s'approcha de lui en souriant.

On la fait cette balade ?

Elle enfila sa cape et l'embrassa tendrement.

Tout au long du dîner, Kendra avait semblée absorbée par des bien pénibles pensées si on en croyait au pli soucieux qui barrait son front. Tous les efforts déployés par Michael pour raviver la conversation butèrent contre un ostracisme à peine rompu par des monosyllabes sans entrain. Il en conclut qu'elle n'avait aucun intérêt aux menus faits de sa journée et préféra se concentrer sur le repas, même si tout à coup il avait perdu l'appétit.

Après l'avoir repoussé presque agressivement en début de soirée, la jeune femme se montra tout douceur au cours de leur promenade. Elle ne refusa pas qu'il la prenne dans ses bras et l'embrasse mais sa réponse manqua de la plus élémentaire chaleur.

De retour à la maison, prétextant de la fatigue, elle monta immédiatement se coucher. Quand il la rejoignit un peu plus tard, la jeune femme feignit dormir et il ne lui resta qu'à essayer de trouver lui aussi le sommeil. Quand il voulut l'approcher de lui, Kendra se défit de son étreinte, lui signifiant, sans mots, qu'elle voulait avoir la paix.

Le lendemain, il partit, comme d'habitude au Ministère. Il n'eut droit qu'a un baiser distrait d'une Kendra, encore au lit en attendant son petit déjeuner.

Après avoir recommandé à Bikita de prendre soin de la jeune femme, il trasplana.
La journée traîna désagréablement en longueur . Michael avait un mauvais pressentiment. Il devina ne pas s'être trompé quand en passant le seuil de la porte, il se trouva face à une Bikita consternée. Il sentit une poignée d'acier lui étreindre le cœur et dut faire un effort pour demeurer serein.

Sais tu au moins où elle est partie, Bikita?

La petite elfe acquiesça vigoureusement. Il eut un sourire terne et alla sombrer dans le divan. Le départ de Kendra lui faisait mal mais il s'y était attendu...une seule chose lui tenait à cœur...ses enfants! Elle avait choisi son chemin. Lui le sien...pourtant ils avaient et auraient toujours ce point en commun. Ça, personne ni rien ne pourrait le changer.

» Vive le vent, vive le vent...[ OU ]
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A l'abri du Vent (PV avec Michaël)

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